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4 décembre 2007

Encore une faveur pour les -vrais- privilégiés

Alors que le pouvoir d'achat des français est en chute libre dans un pays "en faillite" selon Fillon, et que Sarko avoue n'avoir aucune marge de manoeuvre pour le remettre à flot (notamment à cause des 15 milliards de cadeaux fiscaux chaque année, c'était le fameux "paquet fiscal"), que fait le même Sarkoléon ("le président du pouvoir d'achat"), celui des 173%?

Après avoir tergiversé sur l'abolition de l'ISF  (censé financer le RMI) et glausé sur la dépénalisation du droit des affaires notamment le délitbourse d'initiés et la fraude fiscale (ce qui plairait bien à son "frère" Lagardère), Sarkoléon s'attaque à l'impôt sur les transactions boursières.

Alors que la Chine vient de décider le triplement de l'impôt sur les transactions boursières (de 0,3 à 0,9% du prix des transactions), ce qui a fait hurler les banques, en France on va l'abolir. C'est sur qu'il y a urgence: le CAC 40 n'affiche que de 10 à 25% d'augmentation de capital par an depuis quelques années. Les actionnaires ont englouti 45% des bénéfices de ce même CAC 40 en 2006, c'est 25% de plus qu'en 2005, alors évidemment, il faut encore leur donner un coup de pouce. On a trouvé que l'impôt sur les transactions boursières (ou impôt de bourse) était bien trop écrasant (0,3% pour les transactions supérieures à 7 600 € et inférieures à 153 000 € et 0,15% pour les transactions d'un montant supérieur à 153 000 €) et qu'il fallait remédier rapidement à une telle injustice. Le but, évidemment, c'est la "compétitivité" de la Bourse de Paris.

No comment, on nous l'avait déjà faite celle-là.

Cet impôt qui aurait rapporté cette année 260 millions d'euros, va être supprimé pour janvier 2008 au lieu de 2009 comme c'était prévu quand la loi a été votée. Mais Sarko a aussi pensé à un autre impôt tellement injuste pour ces galériens de la haute finance: l'impôt sur les dividendes. Ce fut chose faite en octobre, quand on a décidé de le plafonner à 18%.

Le député Gilles Carrez, rapporteur de la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat (loi TEPA, ou "paquet fiscal"), qui a proposé ce magnifique amendement, suggère, afin de réduire le déficit public, que l'exécutif  "accentue l'effort de maîtrise des dépenses, en particulier les dépenses sociales et celles des collectivités locales", selon les Echos. Mais oui, c'est évident: pour que les multinationales du CAC 40 continuent à engraisser leurs actionnaires, l'Etat doit serrer la ceinture des "assistés".

C'est ainsi en Sarkoland: on continue le mouvement, en taxant les revenus du travail et pas ceux du capital (c'est-à-dire, de nos jours, la spéculation).

chute_bourse_4v603On pourrait additionner les 15 milliards du paquet fiscal avec les 260 millions de l'impot sur les transactions boursières, ou les 810 millions d'euros du bouclier fiscal (grâce auquel les 1 000 contribuables dont la fortune est supérieure à 15, 5 millions d'euros bénéficieront chacun d'une baisse d'impôts de 270 000 €, puisqu'ils ne peuvent être imposés sur plus de 50% de leur revenu), les 4,5 milliards d'euros de la réforme sur les successions (les 15% des ménages les plus riches sont quasiment exonérés de cet impôt), les 3,7 milliards de la réforme des intérêts d'emprunt et pas mal d'autres mesures encore, et mettre le total en balance avec les 800 millions d'euros d'économie de la réforme de certains régimes spéciaux et les 500 millions issus du non remplacement de près de 24 000 fonctionnaires, rien que pour rigoler. Peut être arrivera t'on à faire un bilan chiffré après 5 ans de gaspillages intempestifs voire compulsifs... Mais peut être pas, tant les réformes sont chères et nombreuses.

Comme le rappelle Le Monde Diplomatique du mois d'octobre, l'injustice fiscale de l'Ancien Régime a débouché sur la Révolution française. Après celui pour la République, c'est le combat pour l'impôt sur le revenu progressif (voté en 1914) qui est passé au premier plan.

Or, depuis plus de 20 ans, nous avons inversé le processus en baissant la part de l'impôt sur le revenu de 50 à 34%, et en créant des impôts pour lesquels tout le monde paie la même somme, comme la CSG (qui est inventée par Rocard, pourtant "socialiste"), la CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale, payée par tous les salariés puisque l'Etat ne cesse de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises) la TVA (qui va augmenter suite aux baisses de cotisations sociales pour les entreprises) ou les impôts locaux, impôts injustes s'il en est.

Depuis, quand on baisse les cotisations patronales, on augmente la CSG, la TVA et le reste. Il faut bien que quelqu'un paye. Ensuite, c'est Balladur qui s'est occupé de diminuer l'impôt sur le revenu des plus riches, Juppé, Jospin ("socialiste") et Raffarin lui emboîtant le pas. Pour les plus favorisés, l'assiette de l'impôt sur le revenu est passée de  56,8 à 40% l'année dernière, rejoignant ainsi le taux du Royaume Uni après 20 ans de Thatcher.

A côté de cela, des mesures comme la défiscalisation des heures supplémentaires ne vont rien régler au problème du chômage, tout en diminuant les revenus de l'etat puisque ces heures sup' ne lui rapporteront rien. Et même les entreprises critiquent cette mesure, tellement complexe à utiliser qu'elles n'y ont pas encore recours.

En conclusion, comme le dit Liêm Hoang-Ngoc dans Le Monde Diplomatique, "Dans l’Ancien Régime, les privilèges de la noblesse étaient liés à la propriété terrienne. Dans le nouveau capitalisme, la noblesse (d’argent) tire ses privilèges d’actifs financiers". Et de citer l'exemple des 10% des ménages les plus riches, qui ont vu leur revenu déclaré augmenter de 32% entre 1998 et 2005 (le 1% le plus riche ayant même vu une augmentation de 41%) alors celui des 90 autres pourcent de la population augmentait royalement de ... 4,6%. Le revenu médian (moins de 1 500 €), si l'on tient compte de l'inflation, aurait même baissé de 2%.

La société de Sarko et ses potes ultra libéraux, c'est des riches plus riches et des pauvres qui se débrouillent, puisque bien sûr "l'assistanat" c'est pas bien!

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Commentaires
S
c'est sur qu'on aura du mal à chiffrer les dépenses, surtout au train ça va.........<br /> <br /> Allez courage, plus que 4 ans et demi!<br /> <br /> merci pour ce blog Ceri, ça fait tout drôle d'avoir des vraies infos!
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