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8 janvier 2008

Brèves économiques

Quelques brèves pour faire un peu le point sur la situation économique du moment, quelque peu désastreuse.

  • Maintenant que tout le monde est à 40 ans de cotisations (grâce à la réforme Fillon de 2003), Sarko comptecrise_201929_big nous faire passer à 41 ans pour 2012, comme c'était d'ailleurs prévu dans ladite réforme Fillon. On se prendra donc un trimestre par an dès 2009. Théoriquement cette mesure devrait nous amener à l'équilibre du budget des retraites. Il faut tout de même préciser qu'environ les 2/3 de ceux qui partent à la retraite ne sont déjà plus en activité. Qu'on se rassure, on n'accède pas encore complètement à la grande revendication du Medef qui est de supprimer la durée légale du travail et la durée de cotisation. A noter: le négociateur du Medef pour les retraites est Guilllaume Sarkozy. Il prône aussi qu'on cotise personnellement pour la retraite et que ce soit déductible des impôts... Et tant pis pour ceux qui n'en payent pas. Et tant pis pour ceux qui n'ont pas les moyens d'épargner.

  • Les banques centrales et la BCE craignent une forte inflation en 2008. A cause du pétrole, de l'énergie, de la spéculation, de la récession US conséquence de la crise des subprime et la chute du dollar, notamment. Cette année la France a déjà dépassé les 2% d'inflation (et encore on ne calcule pas les matières premières achetées par les industries) alors que la croissance est inférieure à 2% (le gouvernement avait misé sur 2,9% , et nous en sommes glorieusement à 1,8%. Pour 2008, la fourchette basse espérée par Sarko et ses copains, c'est 2%, voire même 2,5%... ceux là ne pêcheront pas par excès de réalisme!). Dans un tel contexte, Sarko n'aurait pas dû faire ses cadeaux fiscaux, car l'Etat perd des rentrées d'argent importantes, ce qui va l'empêcher de lancer quelque réforme que ce soit à moins de s'endetter davantage.

  • La balance commerciale est en déficit de 26 ou 37 milliards d'euros pour 2007 selon les sources. Ca veut dire qu'on achète beaucoup plus qu'on ne vend (environ pour 3 milliards déficit chaque mois). Toutes les mesures ayant amené davantage de précarité de l'emploi n'auraient donc servi à rien? On accuse l'euro trop fort, mais l'Allemagne est excédentaire de 18 milliards avec le même euro fort.

  • Sarko a son remède: le rapport Attali (ex pote ultra libéral de Jospin et Mitterrand) sur "la libération de la croissance", qui est en phase d'achèvement. On craint le pire des 300 propositions qui y sont faites. D'ores et déjà, on sait qu'il s'agira d'aller "très vite" (sans blague) et "en profondeur" (ça c'est plus nouveau...) car le pays est "en déclin". Ce rapport sera au moins en partie mis en application dans la loi de modernisation de l'économie, prévue au printemps.

  • Pour la sécu, un nouveau train de réformes visera dans les mois qui suivent à "redéfinir ce qui relève de la solidarité (Sécurité sociale) et ce qui relève de la responsabilité individuelle (assurances)", selon Les Echos.

  • Autre chantier: la flexibilisation du marché du travail (mais on dit "modernisation du marché du travail" en novlangue libérale, ça fait mieux). D'ailleurs, le Medef et la mère parisot ont bien appelé  au "compromis" et a demandé aux syndicats de prendre leurs "responsabilités". Alors, quelles sont les grandes avancées prévues dans cette réforme? On a par exemple la "rupture négociée061229_SDF_tente_20_1_ du contrat de travail", l'allongement de la période d'essai (selon Le Figaro "Le projet d'accord sur la réforme du marché du travail prévoit «trois mois renouvelables une fois pour les ouvriers, employés et techniciens», soit un triplement par rapport à la situation actuelle et «six mois renouvelables une fois pour les cadres», soit deux fois plus qu'aujourd'hui"), la fusion ANPE (public) -UNEDIC (privé) chère aux libéraux et qui va donner au Medef un rôle pour le moins incongru dans le "suivi" des chômeurs. dans les tiroirs de cette réforme, il y a aussi l'idée d'un contrat "à objet précis" ou contrat de mission, sous forme de CDI, d'une durée minimale de 18 mois. Une fois qu'on a rempli la "mission" l'employeur rompt le contrat, le salarié toucherait alors 10% de sa rémunération en prime. Super. Encore un pied dans la porte...

  • En Allemagne, vous savez, le pays où personne ne fait grève, où on accepte de travailler plus pour gagner moins, eh bien on se demande aussi quoi faire entre baisser les impôts ou favoriser le pouvoir d'achat en augmentant les salaires. Or, rien n'est plus tabou dans les pays d'économie de marché que l'augmentation des salaires.Ce n'est pas pour rien si Sarko ne cesse de faire du colmatage au scotch sur les brèches, afin d'éviter une telle augmentation qui selon lui nuirait à la sacro sainte compétitivité. Les baisses d'impôts en Allemagne comme ici, ça passe par les baisses de cotisation: retraite, chômage, santé... Ce sont autant de rentrées en moins pour des services publics déjà sur la sellette, qu'on se fera donc un plaisir le libéraliser comme d'habitude. A noter également, ce pays qui nous sert de modèle depuis qu'il détruit son modèle social (qui était encore plus performant il y a quelques années que celui de la France), aura probablement en 2008 une croissance aussi ridicule que la nôtre, c'est-à-dire en dessous de 2% (et encore, avec beaucoup de chance).

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