Les apprentis sorciers de la Défense US et le programme HAARP
Bien
qu’étant particulièrement inculte en matière de sciences, et notamment de
physique, je dois me risquer à évoquer un programme militaire américain trop
peu connu. Son nom? HAARP,
pour « High Frequency Active Auroral Research Project ». Son rôle? Tout simplement modifier le climat à des
fins géostratégiques. Une des grandes questions liées à ce programme est de
savoir quelles applications présentes et à venir sont visées.
Même
s’il suffit aujourd’hui de citer le nom de ce programme pour être taxé d’adepte
de la fameuse « théorie du complot », il n’en reste pas moins qu’un groupe de recherches
universitaire belge (le GRIP, groupe de recherche sur la paix et la sécurité),
ainsi qu’un rapport
du Parlement européen mettent le doigt sur l’énormité dudit programme qui
pourtant n’est officiellement destiné qu’à faire des recherches sur
l’atmosphère.
La
Commission des affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de
défense sur l'environnement, la sécurité et la politique étrangère du Parlement
européen, donc, a sorti un rapport le 14 janvier 1999, afin de proposer une
résolution pour contrer le programme HAARP, du moins ses conséquences en
Europe.
Que
dit-on, dans cette recommandation ? On considère que ledit programme
« en raison de son impact général sur l'environnement, pose des
problèmes globaux et demande que ses implications juridiques, écologiques et
éthiques soient examinées par un organe international indépendant avant la
poursuite des travaux de recherche et la réalisation d'essais », et on
« déplore que le gouvernement des États-Unis ait à maintes reprises
refusé d'envoyer un représentant pour apporter un témoignage sur les risques
que comporte pour l'environnement et la population le projet HAARP financé
actuellement en Alaska ». Silence radio, donc, de la part des
Etats-Unis, et ce malgré les sollicitations des européens. Comme pour le 11
septembre, comme d’habitude. Noyage
de poisson côté européen…
C’est
pour cela et parce que la finalité de HAARP (qui, très poétiquement, s’appelle
en français Recherches dans le domaine des hautes fréquences appliquées aux
aurores boréales) ne laisse aucun doute, que la commission du Parlement « demande
que soit établi un accord international visant à interdire au niveau global
tout projet de recherche et de développement, tant militaire que civil, qui
cherche à appliquer la connaissance des processus du fonctionnement du cerveau
humain dans les domaines chimique, électrique, des ondes sonores ou autres au
développement d'armes, ce qui pourrait ouvrir la porte à toute forme de
manipulation de l'homme; un tel accord devrait également interdire toute
possibilité d'utilisation réelle ou potentielle de tels systèmes »
De
quoi s’agit-il exactement ? Il est presque impossible pour moi de
l’expliquer, aussi je laisse d’abord la parole au parlement, qui expose les
motifs de cette demande de résolution. Car on explique que HAARP « est
un programme de recherche sur le rayonnement à haute fréquence », qui
est « conduit conjointement par l'armée de l'air et la marine des
États-Unis et par l'Institut de géophysique de l'université d'Alaska à
Fairbanks ». Le programme HAARP
utilise donc un « équipement terrestre, un réseau d'antennes. Chacune
est alimentée par son propre émetteur pour réchauffer des parties de
l'ionosphère au moyen d'ondes radio puissantes. L'énergie ainsi générée
réchauffe certaines parties de l'ionosphère, ce qui
crée des trous dans l'ionosphère et des "lentilles" artificielles ».
A
quoi sert-il ? Le Parlement ne semble pas dupe sur l’innocuité prétendue
de HAARP. Reprenons la résolution de 1999 : « HAARP peut avoir de
multiples applications. La manipulation des particularités électriques de l'atmosphère
permet de contrôler des énergies gigantesques. Utilisée à des fins militaires
contre un ennemi, cette technique peut avoir des conséquences terribles. HAARP
permet d'envoyer à un endroit déterminé des millions de fois plus d'énergie que
tout autre émetteur traditionnel. L'énergie peut aussi être dirigée contre un
objectif mobile, notamment contre des missiles ennemis.
Le projet améliore la communication avec les sous-marins et permet de
manipuler les conditions météorologiques mondiales. Mais l'inverse,
perturber les communications, est également possible. En manipulant
l'ionosphère, on peut bloquer la communication globale tout en conservant
ses propres possibilités de communications. La radiographie de la terre sur
une profondeur de plusieurs kilomètres (tomographie terrestre pénétrante) à la
fin de découvrir les champs de pétrole et de gaz, mais aussi les équipements
militaires sous-terrains, et le radar transhorizon qui identifie des objects à
grande distance au-delà de la ligne d'horizon sont d'autres applications du
système HAARP. »
Le
GRIP n’est pas plus rassurant. Dans son rapport de 1998 intitulé « Le
Programme HAARP, science ou désastre ? », Luc Mampaey pointe les
risques, après une explication détaillée du système.
Le
programme HAARP a donc débuté en 1993, sur un site de l’armée en Alaska,
Gakona, afin d’y installer « une station de recherche sur les
propriétés de l'ionosphère d'une puissance jusqu'ici inégalée », en
vertu de la nouvelle doctrine militaire US de Future Warfare visant à contrôler
l’espace aérien autant que terrestre. Et de rappeler que « aux
Etats-Unis, dès les années 50, des rapports ou déclarations officielles
reconnaissaient l'intérêt militaire des techniques de modification des
conditions climatiques, allant même jusqu'à considérer que le développement de
telles techniques pourrait devenir une arme plus importante que la bombe
atomique ». Si bien qu’en 1977 se tient une convention internationale sur
« l'interdiction d'utiliser des techniques de modification de
l'environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles »,
sans efficacité aucune sur les recherches US malgré qu’ils l’aient ratifiée en
1979.
L’article 1
précise quand même que « Chaque Etat partie à la présente Convention
s'engage à ne pas utiliser à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles
des techniques de modification de l'environnement ayant des effets étendus,
durables ou graves, en tant que moyens de causer des destructions, des dommages
ou des préjudices à tout autre Etat partie. » et l’article 2 explique
ce qu’on entend par "techniques de modification de l'environnement" :
cela désigne « toute technique ayant pour objet de modifier - grâce à
une manipulation délibérée de processus naturels - la dynamique, la composition
ou la structure de la Terre, y compris ses biotes, sa lithosphère, son
hydrosphère et son atmosphère, ou l'espace extra-atmosphérique ».
De
fait, le rapport du GRIP précise que « ce qui est certain, néanmoins,
c'est que les recherches sur l'ionosphère reviennent comme une priorité dans de
nombreuses études militaires relatives aux techniques de modifications
environnementales ». Le prouvent un certain nombre de brevets détenus par
la société RAYTHEON pour les installations de HAARP.
Processus :
Les
phénomènes météorologiques se produisent dans les couches inférieures de
l’atmosphère, où 99% de la vapeur d’eau terrestre est contenue. Le rapport fait
un exposé très détaillé sur les différentes couches de l’atmosphère et les
phénomènes physiques qu’on y observe. Il faut retenir ce qu’est la ceinture de
Van Allen, découverte en 1958, qui est « une zone de radiations
intenses » entourant la Terre à partir de 200 kilomètres. Des
particules très énergiques y sont en mouvement permanent, c’est un peu une
ceinture pleine de radiations.
Cette
ceinture forme « autour de la Terre un énorme réservoir d'énergie,
dont, occasionnellement, une fraction est relâchée dans l'atmosphère. Cette
libération d'énergie donne naissance à des phénomènes tels que les
luminescences et les aurores ». On a fait à l’époque des explosions
nucléaires dans cette ceinture, qui ont engendré des modifications toujours
sensibles. Les particules de la ceinture de Van Allen sont ensuite utilisées
pour les communications, et l’ionosphère, en réfléchissant des ondes radio de
basse fréquence, permet aussi les communications. En conclusion, « L'ionosphère
est donc un médium ionisé qui peut déformer, réfléchir ou absorber les signaux
radios et donc affecter de multiples façons de nombreux systèmes de
communication, de navigation, de surveillance ou de senseurs à distance tant
civils que militaires ». Aussi, « l'intérêt de la station
HAARP provient du besoin d'accroître la fiabilité d'un grand nombre de systèmes
de communication, navigation et surveillance dont les signaux passent par
l'ionosphère, mais aussi d'explorer des innovations technologiques qui
suggèrent des applications telles que la détection d'objets souterrains, la
communication à grande profondeur dans le sol ou les océans, et la génération
d'émissions optiques et infrarouges ».
On sait déjà agir sur le temps qu’il fait :
une technique connue est l’ensemencement,
qui consiste à injecter différentes substances comme « l'iodure
d'argent, le dioxyde de carbone gelé, le chlorure de calcium, le carbon
black », dans les nuages afin de « retarder ou d'anticiper des
précipitations, d'accroître ou de réduire une couverture nuageuse; mais il faut
au préalable des conditions instables ». Un certain nombre
d’entreprises privées (Aero Systems Incorporated, Atmospherics Incorporated,
North American Weather Consultants, Weather Modification Incorporated, Weather
Enhancement Technologies International, Seeding Operations and Atmospheric
Research (SOAR)) proposent d’ailleurs de modifier le temps de cette manière. Le
Nevada a aussi son programme
d’ensemencement des nuages…On peut aussi créer ou disperser du brouillard avec
cette technique.
Il
y a 10 ans de cela, les militaires évoquaient déjà des techniques plus
violentes pour l’environnement, comme faire des trous dans la couche d’ozone
pour que les rayons ultraviolets arrivent sur terre, en lâchant du bromure
depuis des satellites, dévier des ouragans ou modifier la haute atmosphère pour
empêcher les communications.
Apparemment,
les Etats-Unis ont commencé à travailler là-dessus en 1940 avec le projet CIRRUS,
visant à créer des précipitations par ensemencement des nuages. Ils y parviennent
en 1948. Au Vietnam, c’est l’opération POPEYE en
1966 qui doit prolonger la saison des moussons pour bloquer les combattants
vietnamiens, en lâchant de l’iodure d’argent sur les nuages.
Gakona :
Sur
la base de 20 hectares, il y a donc un émetteur haute fréquence très puissant
(IRI) destiné à stimuler certaines zones de l’ionosphère et un radar haute
fréquence (ISR) « pour la mesure de la densité des électrons, des
températures des électrons et ions, de la masse des ions et de la vitesse des
plasmas dans les régions stimulées ainsi que dans l'ionosphère naturelle ».
Il y a encore une « ionosonde HF (Incoherent Incidence Sounder, VIS),
récepteurs ELF et VLF, magnétomètres, riomètres, un système LIDAR (Light
Detection and Ranging) et des caméras et spectromètres optiques et infrarouges ».
Tout ce matériel est décrit dans le rapport.
HAARP
agit comme un transmetteur de basse fréquence, qui permet de sonder le sous
sol, les profondeurs des océans, de l’ionosphère etc. « Les basses
fréquences se propagent dans le guide d'onde formé par l'espace entre la terre
et l'ionosphère, avec une très faible atténuation, avec pour conséquence qu'une
très grande partie de la surface terrestre peut être couverte à partir du site
de HAARP ».
Mais
il peut aussi agir sur les très hautes fréquences, utilisées entre les
satellites et la terre par exemple.
Officiellement
bien sûr, il n’y a aucun risque pour la santé. Toutefois, il faut noter que les
autorités n’ont pas donné d’informations satisfaisantes sur l’impact des ondes
sur les organismes vivants ou sur les conséquences à long terme des
manipulations de l’ionosphère. De plus, un certain nombre d’opposants posent a
question des conséquences d’une exposition à moyen terme aux ondes éléctro
magnétiques envoyées par HAARP. La présidente du groupe des Verts au Parlement
européen en 1998, la belge Magda Aelvoet, a posé une question à ce sujet, et
demandé l’année d’après que le Parlement vote une résolution afin qu’une
commission indépendante examine le programme HAARP.
La
firme chargée du développement de l’IRI, essentiel dans le programme HAARP, c’est
RAYTHEON (via sa filiale E-System, qui
avait absorbé la « micro entreprise » qui étrangement était à
l’origine du projet : ARCO), devenue en quelques années la huitième
entreprise d’armement au monde, en 1996. Aujourd’hui, Raytheon est n°1 mondial
pour les missiles guidés. Raytheon détient donc un ensemble de brevets
à caractère militaire, dont une partie vise à agir sur l’atmosphère.
Le
programme HAARP, selon Rosalie Bertell, présidente du International Institute
of Concern for Public Health à Toronto et ex conseillère scientifique de
Jimmy Carter lorsqu’il était président, s’inscrit dans un processus de
développement des armements entamé depuis la deuxième guerre mondiale. Elle
estime que certains grands programmes militaires
US de ces dernières décennies préfigurent ou complètent HAARP. Le rapport du
GRIP conclut à ce sujet que « Lorsqu'on couple, à ces programmes
militaro-scientifiques, les recherches sur les plasmas, l'antimatière, les
armes à énergie dirigée, les armes biologiques basées sur les ondes
électromagnétiques, ou d'autres armes du futur développées dans le secret des
laboratoires militaires, les mises en garde et les craintes exprimées par Rosalie
BERTELL prennent toute leur dimension.
Les
faits sont difficiles à établir, car le secret est la règle pour ces
programmes, mais il existe suffisamment d'indices pour qu'on ne puisse plus
parler de simples spéculations ».
C’est
un chercheur dénommé Eastlund qui est l’inventeur de la plupart des brevets à
l’origine de HAARP, dont l’un (n° 5.038.664) a pour nom "Method for
Producing a Shell of Relativistic Particles at an Altitude above the Earth's
Surface." ou un autre (n°
4.686.604) "Method and Apparatus for Altering a Region in the Earth
Atmosphere, Ionosphere and/or Magnetophere" (Méthode et appareil pour
altérer une région de l'atmosphère, de l'ionosphère et/ou de la magnétosphère
de la terre). Selon le rapport du GRIP (p.49), l’un d’eux, s’il est développé,
permettrait « des modifications climatiques, par exemple en modifiant
les profils des vents, en modifiant l'absorption des rayonnements solaires par
la création de couches artificielles de particules atmosphériques, ou en
modifiant la composition moléculaire de l'atmosphère ».
Quelles
conséquences ?
On
sait mal les conséquences de l’utilisation du système HAARP. Mais le rapport du
GRIP pointe certaines techniques utilisées, qui risquent, justement, d’avoir des
conséquences. Pour le GRIP, les techniques militaires sur lesquelles
travaillent aujourd’hui un certain nombre d’Etats, peuvent « perturber la
ionosphère », la haute atmosphère, donc. On nous explique donc que « tous
ces systèmes d'armes du futur partagent quelques points communs. Tous mettent en
jeu, dans l'espace, des faisceaux d'énergie considérable, des armes à
particules, à laser, à plasma. Tous nécessitent, parallèlement, de pouvoir
compter sur un système de prévisions des conditions météorologiques aussi
fiable que possible et une certaine capacité de modifier ces conditions.
Tous
exigent un système de communication infaillible, et donc la maîtrise des
éléments pouvant le perturber, parmi lesquels l'ionosphère ».
Et
pour HAARP, alors ? Malgré le fait que HAARP n’est pour ainsi dire jamais
cité dans les documents relatifs aux expériences militaires en cours ou
envisagées, on peut comprendre où mène ledit projet. L’auteur du rapport ajoute
que « de nombreux rapports récents » rédigés par les militaires ou
bien des scientifiques entre 1995 et 1998 [date de rédaction du rapport du
GRIP], « font explicitement référence à des méthodes de guerre
environnementale (Environmental Warfare) ou électromagnétique (EMP Weapons),
nécessitant des progrès scientifiques significatifs dans les domaines qui sont précisément
ceux qui seront investigués par le programme HAARP ».
Le
rapport évoque encore les accusations du biologiste Nick Begish, un des plus
grands opposants à HAARP en Alaska, qui considère après avoir consulté
différents experts, qu’à l’avenir, HAARP pourrait entre autres « modifier
la structure chimique de la haute atmosphère et altérer les conditions
climatiques », « influencer le comportement et les facultés
mentales des individus, à des fins militaires, de maintien de l’ordre ou de
contrôle politique », ou encore « affecter la santé des
personnes et avoir un impact biologique sur l’environnement ». Ces
experts expliquent qu’un certain nombre d’éléments n’ont pas été pris en compte
lors des études d’impact précédant l’implantation du site à Gakona.
La
puissance réelle des émetteurs haute Fréquence pose également question.
Est-elle réellement et définitivement limitée à 3,6 MW ? Surtout si l’on
admet que cette puissance est insuffisante pour créer des trous dans
l’ionosphère, ce qui a pourtant déjà été décrit par les chercheurs de HAARP.
En
dehors de cela, différents travaux démontrent que l’être humain est très
sensible aux fréquences basses. Des armes sonores ou visuelles émettant à très
basse fréquence peuvent donc perturber le comportement : « Qu’ils
y soient soumis par un stimulus visuel ou audio, il semble donc assez bien
établi que les êtres humains sont particulièrement sensibles aux fréquences
extrêmement basses, sensibilité que la recherche militaire compte bien
exploiter », explique un autre rapport du GRIP, sur les « armes
non létales ».
Les
« armes non létales »
Le
rapport parle encore du physicien Patrick
Flanagan, qui a étudié l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé.
A l’appui, différentes études sur le sujet, dont une de 1982. Begish craint en
effet que les ondes émises par HAARP ne servent à influencer le comportement
humain, et des expériences sont déjà menées dans ce sens aux Etats-Unis
notamment à Los Alamos, un des grands centres de recherches US dans le domaine
des armes de très haute technologie.
On
parle d’ « armes non létales »,
et cette catégorie regroupe les « armes à ondes électromagnétiques »,
comme l’Active
Denial System (ADS), développé par Raytheon,
émettant des ondes à 95GHz, qui font chauffer l’eau dans le corps et donnent
une forte sensation de brûlure à la cible puisque sa peau atteint la température
de 55°C. En 250 secondes, la peau est brûlée. Et il semble que cette arme soit utilisée en Irak…
Car,
depuis 1995 les armées US ont crée un groupe
de travail sur ces armes : le US Joint
Non-Lethal Weapons, preuve que la chose est bien d‘actualité. Ledit groupe, qui se
demande aussi comment vanter
les mérites de ces méthodes auprès du grand public, a depuis travaillé,
comme le rappelle Steve Wright dans Le Monde Diplomatique de décembre 1999,
sur des « agents chimiques de
contrôle d’émeute (capables, au choix, de causer une douleur aiguë de rendre
temporairement aveugle, de faire vomir ou étouffer, ou d’endormir) »
ou encore sur des armes sonores, réglées pour « produire 170 décibels,
causer des ruptures d’organes, créer des cavités dans les tissus humains et
causer un traumatisme potentiellement létal ». Un autre rapport du
même auteur précise quant aux armes sonores, que « les chercheurs
estiment que des vibrations acoustiques de très basse fréquence, un infrason de
l’ordre de 16 Hertz mais d’une grande intensité, peut-être la cause de nausées,
d’une désorientation, de troubles de la vision, voire de lésions internes, dont
l’effet peut varier de l’inconfort temporaire jusqu’à la mort dans les cas
extrêmes ».
A
propos de ces « armes non létales », Steve Wright expliquait encore
que pour la nouvelle guerre du XXIème siècle, on trouve différents outils, dont
des « munitions à impact contondant (armes cinétiques, qui ne pénètrent
pas dans le corps mais assomment la victime), vaporisateurs d’agents chimiques,
calmants, grenades à percussion, choc électrique, systèmes
« antitraction » ultraglissants, force acoustique,
enchevêtrements/filets, mousses, barrières, faisceaux d’énergie, rayon laser
isotrope (source lumineuse intense et omnidirectionnelle), superpolymères (pour
créer un brouillard adhésif, immobilisant) et mines incapacitantes ».
Wright dénonce en outre le fait que les nouvelles cibles peuvent aussi être des
civils en cas de mouvements
sociaux, comme aux Etats-Unis, lors de la convention Républicaine de cette
année, où des manifestants ont été aspergés
de gaz poivre, très violent. En Irak, Raytheon compte utiliser cinq armes électromagnétiques HPM (micro ondes à forte puissance)différentes contre les mouvements de foule (par exemple les sites pétroliers seront équipés de ces armes, montées sur des camions, en cas de manifestation). L'une de ces armes, destinée d'abord à la police US avant d'êre utilisée en Irak, a pour but de provoquer une forte sensation de brulure chez la cible.
On a encore des armes développées spécifiquement pour influer sur le
comportement ou le mental de l’homme, comme le Biological Process Control.
Le rapport du GRIP explique (p.24) que les militaires en sont réellement à
étudier comment manipuler les êtres humains :
« Un
article publié récemment dans le périodique «Parameters» édité par le U.S. Army
War College est particulièrement révélateur dans ce domaine des manipulations
comportementales [Thomas, 1998]. Evoquant les théories de la guerre de
l’information et leurs lacunes, l’auteur observe que celles-ci négligent en
fait un système de traitement de données essentiel: l’être humain. Il poursuit
en affirmant que « …le corps humain peut être trompé, manipulé, ou
désinformé, mais aussi anéanti ou détruit exactement comme n’importe quel autre
système de traitement de données. Les données que le corps reçoit de sources
externes – sources électromagnétiques, vortex, ou ondes acoustiques puissantes
– ou crée à travers ses propres stimuli électriques ou chimiques,
peuvent être manipulées ou modifiées de la même façon que les données de n’importe
quel système matériel »
« Dans
le même registre, un document publié en 1996 par le Scientific Advisory
Committee de l’U.S. Air Force envisage la possibilité de développer
des “ sources d’énergie électromagnétiques (…) qui pourront être couplées
avec le corps humain d’une manière qui permettra d’empêcher les mouvements
musculaires volontaires, de contrôler les émotions, d’endormir, de transmettre des
suggestions, d’interférer avec la mémoire de court comme de long terme, de
produire l’acquisition d’expériences, ou d’effacer des expériences acquises.
(...) Il apparaîtrait aussi possible de créer un discours de haute fidélité
dans le corps humain, potentialisant une suggestion ou une direction
psychologique. Lorsqu’une impulsion micro-onde haute puissance, de l’ordre du
gigahertz, atteint le corps humain, une très petite élévation de température
apparaît. Celle-ci est associée à une soudaine expansion des tissus légèrement
échauffés. Cette expansion est suffisamment rapide pour provoquer une onde
acoustique. Si un courant pulsé est utilisé, il devrait être possible de créer
un champ acoustique interne dans la gamme des 5 à 15 kilohertz, qui est audible.
Donc, il peut être possible de «parler» à des adversaires choisis ” [U.S.
Department of Commerce, 1996] »
A
cela, ajoutons les armes visant à modifier l’environnement, et l’on en revient
à notre « Weather Control » et au programme HAARP.
Bref,
il y’a une panoplie
très large dans la catégorie « armes non létales ».
Enfin,
est-ce que les ondes électromagnétiques de HAARP pourraient servir au contrôle
de la population, « amie » ou ennemie ?
Le
rapport du GRIP sur ce programme conclut lui-même :
« En 1994, une déclaration commune d'intention entre le Département de la Justice et le Département de la Défense a donné naissance au programme "Operations Other Than War" (MOOTW) par lequel les deux agences prévoient un développement commun de technologies et de systèmes avancés pour le contrôle des populations. Les armements développés dans le cadre de ces programmes doivent avoir une application autant dans des opérations militaires (maintien de la paix par exemple) que dans des opérations civiles de maintien de l'ordre. Ces nouvelles doctrines envisagent explicitement l'utilisation des fréquences ELF pour influencer, ou inhiber des comportements chez l'être humain. D'une façon plus générale, plusieurs de ces armes, dites "non létales", sont basées sur une nouvelle maîtrise de phénomènes électromagnétiques. Si HAARP peut générer des signaux ELF et les diriger avec suffisamment de précision pour les travaux de tomographie, il n'est certainement pas tout à fait absurde d'imaginer des applications antipersonnel. »