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19 octobre 2008

Kosovo: l'OTAN assure la mainmise des mafias (partie II)

Deuxième partie de notre grande saga sur l'OTAN au Kosovo. On avait parlé de l'UCK, et de son financement via le trafic de drogue, ainsi que la manière dont elle a été protégée par certains Etats européens malgré de larges accointances avec le crime organisé local. Voyons ce que sont devenus les chefs de l'UCK, et à quoi sert aujourd'hui le gouvernement kosovar.

 

GOUVERNEMENT KOSOVAR ET TRAFICScorruption

Aujourd’hui, les anciens chefs de l’UCK sont les chefs politiques du Kosovo, plébiscités par l’establishment international, ayant pignon sur rue. Et tout le monde trouve ça très bien. Les médias commerciaux oublient tous de parler des activités mafieuses de Thaci, par exemple, lorsqu’il devient 1er ministre. Les Etats-Unis, l’Angleterre, la France, l’Allemagne, l’Europe grâce à Javier Solana notamment qui fut aussi en poste à l’OTAN pour s’occuper de la même question, avant d’arriver dans la magouille sur le « Traité Européen », l’ONU et l’OTAN leur ont donné carte blanche.

Le général canadien Lewis MacKenzie, qui a commandé l’OTAN au début de la guerre, résumait parfaitement la situation en avril 2004. Il expliquait dans le National Post que « Depuis l’intervention de l’OTAN et de l’ONU en 1999 au Kosovo, ce dernier est devenu la capitale européenne du crime. Le commerce des esclaves sexuels y est florissant. La province est devenue la plaque tournante de la drogue en direction de l’Europe et de l’Amérique du nord. Et pour comble, la plupart des drogues proviennent d’un autre pays “libéré” par l’Occident : l’Afghanistan. Les membres de l’UCK, qui a été démobilisée mais non démantelée, participent à la fois à ce trafic et au gouvernement. La police de l’ONU arrête quelques uns de ceux qui sont impliqués dans ce trafic et les traduit devant une juridiction passoire ouverte à la corruption et aux pressions. ». Deux ans plus tard, MacKenzie était mis en cause par un procureur bosniaque pour le viol de musulmanes dans un camp de détention près de Sarajevo. C’est peut-être vrai, puisque les soldats occidentaux présents là-bas ont largement contribué à l’essor des bordels et des réseaux de prostitution dans toute l’ex-Yougoslavie.

 

La drogue

La route des Balkans n’est pas une nouveauté dans le domaine de la drogue. Mais aujourd’hui les quantités sont devenues industrielles, grâce aux conflits dans la région. Au Kosovo, pareil : l’UCK s’est fait de l’argent en trafiquant la drogue d’abord (surtout l’héroïne au début, puis la cocaïne et les amphétamines), afin de se procurer des armes, puis en se mettant au proxénétisme.

Par son besoin de financement, l’UCK a largement renforcé le trafic de drogue au Kosovo et en Europe. Mais avant la guerre, le Kosovo était déjà un carrefour du marché de l’héroïne notamment, aux mains des clans albanais, comme l’écrivait l’Humanité en 2000 : « En 1997, un rapport d’Interpol indiquait déjà : " Les groupes criminels albanais originaires du Kosovo et de Macédoine sont parmi les organisations les plus impliquées dans le trafic d’héroïne en Europe. Les Albanais du Kosovo en particulier détiennent une part majeure du marché de l’héroïne en Suisse, en Autriche, en Allemagne, en Hongrie, en République tchèque, en Norvège, en Pologne et en Belgique " ». Le Kosovo est resté ce carrefour tout au long de la guerre.

D’aucuns pensent même que le trafic d’organes dénoncé par Carla del Ponte a servi à acheter la drogue d’Afghanistan

afghanistan_poppyEt ça continue : venue d’Afghanistan, où plus de 90% du pavot mondial est produit avec la caution de l’OTAN (par exemple, la production de pavot a augmenté de 121% entre 2005 et 2006, l’année où l’OTAN a largué des tracts par avion pour dire à la population qu’elle pouvait continuer à cultiver du pavot), l’héroïne transite par le Kosovo, l’Albanie ou la Macédoine (tenue par des anciens de l’UCK). Au sujet de l’Afghanistan, on sait par exemple qu’un des frères du président Karzai est fortement soupçonné d’être un des plus grands barons de la drogue du pays, pendant que le gouvernement et Ahmid Karzai lui-même sont soupçonnés de fermer les yeux si ce n’est d’en profiter. L’échec de Karzai et de l’OTAN en matière de lutte anti drogue est si évident que d’aucuns parlent aujourd’hui de « narco Etat » pour désigner un Afghanistan dirigé par un président « corrompu » (car en effet, les champs de pavot pullulent surtout dans les régions pachtounes, l'ethnie de Karzai). Ce serait d'ailleurs fort approprié, au cas où l'OTAN parvient à dépénaliser la production de pavot en Afghanistan, comme semblent l'indiquer certaines discussions. On parle même depuis 2007 de racheter ladite production aux paysans, au même prix qu'ils la revendent habituellement, mais pour en faire des médicaments..

A ce sujet, laissons parler Alain Staher, professeur de relations internationales à l’université de Zurich : « Les deux provinces de Helmand et de Kandahar fournissent plus de 50% des substances brutes de cette drogue produite en Afghanistan. La seule province de Helmand en fournit 40%. 300 à 500 négociants en gros contrôlent le commerce d’opium de cette province qui est ensuite transformé en héroïne. (…) Au total, l’Afghanistan est fournisseur de plus de 85% de la production mondiale d’opium.

Selon le rapport récemment publié par l’Onu et la Banque Mondiale, édité par Doris Buddenberg et William A. Byrd – «Afghanisan’s Drug Industry» – en Afghanistan, plus de 25 à 30 personnes se trouvent à la tête du commerce de la drogue, qui proviennent de l’Afghanistan du sud, mais qui sont étroitement liées avec le gouvernement à Kaboul: «And balances ‹Appears to be exercised to ensure smooth flows of narcotics and protection payments›».

Bref, la situation en Afghanistan est très similaire à celle du Kosovo. A tel point qu’il est sain de s’interroger sur l’efficacité de l’OTAN dans la lutte contre la criminalité organisée, puisque les gouvernements qu’elle établit sont très impliqués dans ce secteur porteur. De mauvaises langues pourraient même se demander s’il n’y a pas un lien de cause à effet entre l’installation de l’OTAN dans un pays et le développement du narco trafic.

Si tel était le cas, le système actuel serait imparable : la production se fait en Afghanistan, et la partie destinée à l’Europe arrive au Kosovo, autre zone de non droit. Après son passage au Kosovo, la marchandise est donc distribuée et revendue dans toute l’Europe et jusqu’aux Etats-Unis grâce aux réseaux familiaux ou purement mafieux des expatriés. Selon l’Université de Gand, « en Europe, les Kosovars sont présents là où leur diaspora est ancienne. Ils tiennent une partie du marché en Autriche, en Allemagne et sont les premiers fournisseurs des organisations criminelles italiennes à Milan. Ils sont aussi très actifs dans les pays scandinaves. On a saisi en Suède 70 kilogrammes d'héroïne en 1998, plus de trois fois les quantités des années précédentes. Les pays voisins ne sont pas épargnés. ».

 

En 2000, The Guardian écrivait que les trafiquants kosovars drainaient entre 4,5 et 5 tonnes d’héroïne chaque mois, ce qui est absolument énorme sachant qu’entre leurs mains elle est à peine coupée. La même année, on a saisi… 9 kilos d’héroïne au Kosovo. Et les services européens étaient parfaitement au courant de ces petites affaires.

Le phénomène est palpable partout : environ 30 tonnes d’héroïne passeraient par les ports et aéroports belges chaque année, notamment par Anvers et Zaventem. En Suisse, le Ministère public de la Confédération a poursuivi en 2007 un clan originaire du Kosovo soupçonné d’être « l’un des principaux fournisseurs d’héroïne d’Europe à partir de la moitié des années nonante » qui aurait « écoulé de grandes quantités [1475 kilos pour la période de 1997 à 2003, selon le communiqué] de stupéfiants en provenance des Balkans », et ce genre d’affaire est légion aujourd’hui.

De même, les laboratoires de transformation de l’héroïne se multiplient en Albanie, au Kosovo, en Serbie. Parallèlement, on saisit moins d’héroïne transformée en Asie, et des produits chimiques venus d’Europe de l’ouest vers les Balkans commencent à être saisis, pour transformer l’opium ou pour faire des amphétamines, du LSD ou autres. Et tout ça s’organise presque de manière fordiste : « De façon générale, on assiste à une division du travail entre Turcs et albanophones en matière d'héroïne. Aux réseaux turcs, la production et le commerce de gros; aux réseaux albanophones la charge du demi-gros et de la revente "tout au long de la route des Balkans, jusqu'au nord de la Scandinavie’’ », expliquaient Raufer et Quéré dans La Mafia Albanaise, publié en 2000.

Bien sûr, plus près, en Macédoine, en Slovaquie, en Roumanie, l’héroïne est également déversée en quantité, à des prix incroyablement bas. Une partie de la Serbie proche du Kosovo où ont émigré beaucoup d’albanais kosovars pendant la guerre est devenue rapidement, selon Interpol, un carrefour de l’héroïne. Le rapport du Centre d’Information Géopolitique dit que, -comme au bon vieux temps- « tous les groupes activistes albanais de cette région sont impliqués dans toutes sortes de trafics pour se financer dans un contexte volatile qu’ils souhaitent bien évidemment voir durer le plus longtemps possible. Ces organisations politico-mafieuses ne négligent pas non plus d’entretenir des contacts utiles avec des membres des services secrets albanais. ». En fait, dans cette région, une milice locale –l’UCPMB- financée, dit le rapport, par la diaspora albanaise, s’est créée en 2000 pour « libérer » les zones de Presevo, Medvedja et Bujanovac et « protéger » les albanais de Serbie en commettant quelques attentats. Son fief était alors –ô surprise !- « l’un des centres répertoriés du trafic d’héroïne dans les Balkans ».

Aujourd’hui, l’armée yougoslave a pu se réintroduire dans la région, ce qui a fait revenir certains « guérilleros » au Kosovo dans les jupes de la KFOR. Normal : on leur a promis l’impunité et la réintégration dans la vie civile, comme les paramilitaires colombiens. Evidemment, une partie des anciens de l’UCPMB a rejoint l’UCK de Macédoine, qui avait démarré « lutte » là-bas en 2001 pour à peu près les mêmes motifs. Enfin bref, tout cela pour souligner que malgré les remises d’armes et cessez-le-feu, la région reste agitée y compris au Kosovo, et que tout cela crée des zones de non droit ou de droit très relatif fort propices au développement de trafics divers et variés.

 

La prostitution

Plus rentable que la drogue, il y a le trafic d’être humains, qui peut être du travail clandestin, de la mendicitéprostitution_zoom forcée, mais surtout de la prostitution, dont les kosovars et les albanais sont devenus les maîtres grâce aux conflits en ex Yougoslavie. Et dans ce domaine encore, le Kosovo est une plaque tournante. Pendant le conflit, les filles étaient enlevées (ce qui se fait toujours beaucoup au Kosovo et en Albanie), histoire d’alimenter les bordels. Maintenant on les fait aussi venir des pays voisins (Moldavie, Ukraine, Bulgarie, Roumanie, Bosnie, Albanie…) le plus souvent en leur faisant miroiter un job de serveuse à l’ouest, voire pour rembourser une dette. Maintenant, les nouveaux pauvres apparus avec l’économie de marché offrent de nombreuses candidates au départ.

Les réseaux qui se sont mis à la traite des femmes au Kosovo étaient déjà impliqués dans le trafic de drogue en général, et les membres de certains clans, dont quelques uns sont ou ont été au gouvernement kosovar, furent plus actifs que d’autres en ce domaine.

Avant, pendant la guerre, on les « rôdait » dans des camps (souvent juste à côté d’une caserne ou d’une base militaire d’ailleurs, au Kosovo comme ailleurs en ex Yougoslavie, car les Serbes ont été les champions dans le domaine du viol de guerre) par des viols et passages à tabac systématiques, maintenant c’est dans des motels, des bordels, des bars… Majeures ou mineures pour environ un tiers d’entre elles, elles peuvent être revendues plusieurs fois dans les pays de transit, comme le Kosovo, où elles sont « conditionnées ». Parfois elles y restent.

Une partie des filles appartenant aux mafias kosovares de Belgique ont été achetées dans le Nord de l’Allemagne. Un rapport de la Fondation Scelles, qui lutte entre autres contre l’esclavage moderne, explique que « C’est cependant au Nord de l’Allemagne, dans la région de Hanovre que se rendent des membres du noyau criminel, pour acheter au milieu russe et polonais, des filles généralement originaires d’Ukraine et de Biélorussie. »

Ou bien elles arrivent sur les trottoirs italiens, tournent dans toute l’Europe souvent en passant par Bruxelles, restant moins de 6 mois dans la même ville. Dès le début de la guerre, on a senti jusqu’ici la présence des proxénètes albanais du Kosovo. En Europe de l’Ouest, une fille rapporte au moins 100 000 euros par an. Elles sont au moins 500 000, selon l’Organisation Internationale des Migrations. Ca fait de l’argent… Les proxénètes les menacent, et peuvent aussi menacer leurs familles, surtout dans le cas des kosovares et des albanaises, puisque les réseaux ont leurs racines là-bas. En Moldavie, par exemple, les réseaux qui s’occupent de la drogue, en partie tenus là-bas par les albanais, servent aussi à faire pression sur les familles des filles.

Philippe Chassagne, dans un article sur la traite des êtres humains, met le doigt sur l’importance de la présence de contingents internationaux en ce qui concerne le développement des réseaux de traite : « Il est frappant de constater que la prostitution explose dans les zones très militarisées et occupées par du personnel des administrations internationales (Kosovo, Macédoine, Bosnie), des zones de fractures, marquées par des frontières internationales ou seulement locales. Ce marché en développement constitue une importante source de revenus pour des organisations criminelles locales, souvent elles-mêmes liées à des groupes paramilitaires. »

Un rapport d’Amnesty explique que les membres de la KFOR et de la MINUK, protégés par leur immunité, ne sont jamais poursuivis pour leur participation à ces trafics : « Aucun membre de la KFOR soupçonné de faire partie des trafiquants ou d’avoir eu recours aux services de femmes ou de jeunes filles forcées de se prostituer ne peut être poursuivi au Kosovo », et cela bien que « de janvier 2002 à juillet 2003, entre 22 et 27 soldats de la KFOR ont été soupçonnés d’infractions liées à la traite d’êtres humains, selon l’unité de police de la MINUK chargée de la répression de la prostitution et du trafic d’êtres humains (TPIU). »

 

France_Paris_Bois_Vincennes_Prostituees_1Le rapport, de 2004, conclut ainsi : « Avec l’arrivée de la communauté internationale au Kosovo en 1999, on a assisté à un développement sans précédent de l’industrie du sexe basée sur la traite des femmes et des jeunes filles. En 1999-2000, on estime que les membres de la communauté internationale représentaient 80 p. cent des clients des femmes et jeunes filles victimes des réseaux de prostitution. En 2002, le chiffre est tombé aux alentours de 30 p. cent, mais au cours de la même période les membres de la communauté internationale ont été à l’origine de presque 80 p. cent des revenus de cette industrie. Aujourd’hui, on estime qu’ils constituent environ 20 p. cent de la clientèle, alors qu’ils ne représentent que deux pour cent de la population au Kosovo. » Ou encore : » bien que l’industrie du sexe fournisse maintenant ses services tant aux autochtones kosovars qu’aux hommes de la présence internationale, il est clair qu’elle a initialement grandi sur le terreau d’une militarisation postérieure au conflit et de la présence d’une communauté internationale militaire et civile disposant de salaires très élevés. (…) la MINUK – en n’engageant pas de poursuites contre les personnels internationaux soupçonnés de participation à la traite ou recourant aux services sexuels de femmes en ayant des raisons de penser qu’elles sont soumises à la traite – a créé un climat d’impunité quant aux violences faites à ces femmes et aux violations de leurs droits fondamentaux. ». Et c’est vrai que l’immunité règne. Par exemple, les personnels de l’OTAN ont l’immunité « dans toutes les circonstances et à tout moment ». Et en Europe, les peines pour proxénétisme sont minimes, comparées aux gains réalisés.

« Amnesty International a aussi reçu des allégations crédibles relatives à l’utilisation de femmes contraintes de se prostituer au sein de bataillons nationaux de la KFOR, notamment au camp Monteith de Gnjilane/Gjilan et au camp Bondsteel, proche de Ferizaj/Urosevac, où les personnels du contingent des États-Unis ont interdiction de quitter leurs bases ». Le camp Bondsteel, c’est la plus grande base US de monde, sur laquelle on reviendra.

 

Même RFI le dit, et même des policiers locaux, dans Courrier International : « Au Kosovo, près de Pristina, on trouve les plus grands bordels des Balkans, à cause des soldats internationaux ». Qui sont payés double ou triple solde pour l’occasion. L’Assemblée Nationale quant à elle évoque le « fameux Arizona Market en Bosnie est un marché ouvert une fois par semaine, où l'on vend des femmes. Les prix dépendent de l'âge, de la virginité, de la condition physique de la femme. ». L’Arizona market, c’est un grand marché détaxé de 2500 commerces, crée par la SFOR et l’OTAN en 1992 afin de « réconcilier par le commerce » serbes, croates et bosniaques. Après 1999, la zone Arizona est placée sous autorité internationale, et le commerce des femmes devint florissant. Debout sur une estrade, nues, des hommes viennent les acheter pour 500 à 2000 euros au maximum.

De fait, lorsqu’on lit des témoignages de jeunes filles qui se sont retrouvées forcées à se prostituer dans les bars de Pristina ou d’ailleurs, tels que « Le patron me forçait à aller avec des policiers et des soldats de la force internationale », on comprend l’ampleur de cette réalité. Même si c’est pendant la guerre que les militaires et autres personnels internationaux ont le plus fait prospérer les bordels et les mafias locales, le phénomène perdure grâce à la corruption et à la prégnance des réseaux mafieux.

Dans un autre rapport, de la même année, Amnesty explique que la police de la MINUK chargée de lutter contre le trafic d’être humains (« police » par ailleurs tout à fait inefficace) a constaté qu’ « au 1er janvier 2002, 110 établissements étaient cités [sur la liste noire des bars et autres se livrant au proxénétisme]; un an plus tard ils étaient 210 ; en mars 2004 » (en 1999, il y en avait seulement 18). En gros, rien n’est fait pour que les choses changent, au contraire. Aujourd’hui encore, quand on se promène près des frontières avec l’ex Yougoslavie, on peut tomber sur ces villes fantômes pleines de bordels, avec des gamines à moitié nues en plein hiver devant les vitrines. On croise aussi ces « filles de l’est » sur nos trottoirs, et jamais elles n’ont chois leur sort. Et quand elles se font pincer chez nous, en Sarkoland ou en Berluscoland, on les envoie en taule ou bien on les expulse (eh oui, elles n’ont pas de papiers !).

La réalité, en tout cas, est là : les réseaux de prostitution se sont développés et ont prospéré grâce au conflit et ce, pour différentes raisons (troupes étrangères, impunité, réseaux de trafic de drogue et d’armes déjà en place, corruption…) ; aujourd’hui ça continue : la mafia albanaise se recentre depuis quelque temps sur la drogue et la prostitution, qu’elle maîtrise parfaitement. A tel point qu’on a en Moldavie et en Albanie des « centres de formation » à la prostitution, dans des bars par exemple, où les filles restent au moins 2 mois.


Le gouvernement des parrains

Au début des années 90, quand Milosevic a dissous le gouvernement kosovar, un gouvernement parallèle dirigé par Rugova s’est installé en Allemagne. Et c’est encore l’Allemagne qui a aidé à mettre sur pied l’UCK, grâce au BND, les services secrets allemands. En effet : Milosevic étant en train de se livrer à un terrible génocide sur les albanophones du Kosovo, il y avait urgence à armer la guérilla kosovare. Tel était l’argument des allemands, puis de l’Europe. On a donc formé l’UCK et ses chefs bien qu’on connaissait leur implication dans tous les trafics imaginables. Et puis on a transformé l’UCK en Corps de Protection du Kosovo, légitimant ces gugusses qu’on a souvent envoyés à Rambouillet. Après la guerre, ils se sont logiquement retrouvés sur la scène politique.

Aujourd’hui, le Kosovo se retrouve avec un gouvernement totalement mafieux, au vu et au su de tous, l’Occident en premier. Malgré les avertissements de différents services de renseignement européens, l’OTAN décide de mettre au pouvoir les chefs de clans qui dirigeaient l’UCK. Revenons sur quelques personnages :

Hashim Thaci.

Tout le monde sait qu’il n’est « pas une personne irréprochable ». On cite même une agence de presseHashim_Thaci yougoslave qui avait révélé qu’en avril 2000, Madeleine Albright a ordonné à Carla del Ponte « d’effacer Hashim Thaci de la liste des suspectés de crimes de guerre ».

De fait, il semble que les services secrets français, allemands, l’ONU et la KFOR sont au courant que ledit Thaci et au moins deux de ses congénères de la liste ci-dessous, étaient soutenus en tant que leaders de l’UCK par des « réseaux criminels » qui « favorisent l’instabilité politique » et « n’ont aucun intérêt à ce que s’instaure un ordre étatique efficace qui pourrait gêner leurs florissantes affaires ». Selon les services allemands, c’est même pour cette raison que « les acteurs importants de la criminalité organisée aspirent à des postes de premier plan dans le gouvernement ou dans les partis et/ou entretiennent de bons rapports avec ces milieux ».

Thaci a vécu 5 ans comme réfugié politique en Suisse à partir de 1995, après avoir mis en place le début de l’UCK et avoir pris 22 fermes par les Serbes après un attentat. Il y a différentes versions sur son passage. Officiellement il étudie à l’université, et il « fréquente les cercles de la diaspora », avec qui il a gardé contact.

On lui reproche aussi d’avoir mis en place un certain « Groupe de Drenica », du nom de sa région d’origine qui fut aussi le premier bastion de l’UCK, lequel groupe serait impliqué dans divers trafics.

On sait aussi qu’il a dirigé le groupe Drenica, du nom de sa région natale. Groupe impliqué dans la prostitution et le trafic de drogue, qui a évidemment servi au financement de l’UCK à l’époque, et qui aujourd’hui prospère pour des raisons que l’on devine sans problème.

En 1999 il se nomme 1er ministre, et se retrouve désigné pour aller « négocier » à Rambouillet (vraisemblablement par choix US), il y réclame l’indépendance du Kosovo. En 2000, Madeleine Allbright aurait même demandé à Carla del ponte d’effacer Thaci de la liste des criminels de guerre.

Puis il arrive à la tête du parti Démocratique, qui n’a jamais hésité à utiliser la violence pour faire taire ses adversaires politiques ou « collecter » de l’argent, bien que les observateurs internationaux pour les élections au Kosovo ne l’ont évidemment jamais mentionné.

Sous mandat d’arrêt international, il est arrêté en 2003, puis relâché pour raisons diplomatiques vraisemblablement.

 

Ramush Haradinaj

On a déjà parlé des 25 ans de prison requis contre lui par le TPIY pour 17 chefs d’inculpation, puis son acquittement  « faute de preuves » après le désistement ou la mort d’un certain nombre de témoins.

Passé lui aussi par la Suisse, où l’homme aurait mené des activités illégales lui valant un « dossier pénal chargé » auprès de la justice du pays, exerçant différents métiers comme celui de videur de boîte, à Leysin. C’est aussi là qu’il aurait rejoint l’ersatz d’UCK, puis passe en France dans la Légion Etrangère. Jusque là, Haradinaj n’a rien d’un homme politique digne de négocier pour son pays. Il revient au Kosovo au milieu des années 90, où il commence à faire des attentats au nom de l’UCK. Pendant la guerre et même après, il règle ses comptes avec la milice opposée, proche de Rugova (tout en massacrant quelques Serbes, évidemment). Cependant, il y a de fortes chances que certains trafics soient à l’origine de ces opérations punitives.

Trafics dans lesquels même la Kfor savait qu’il trempait, du détournement d’aide humanitaire à la drogue.

En décembre 2004, il devient 1er ministre et plaide pour la « lutte contre la corruption » mais doit démissionner provisoirement pour aller au TPIY. Et il va y retourner dans peu de temps, puisque le TPIY a fini par faire appel contre le jugement. Le quotidien belge Le Soir ajoute que « le TPI a rendu publique l’inculpation de deux hauts responsables kosovars, dont l’ancien ministre de la Culture Astrit Haraqija, également membre du « Comité de défense de Ramush Haradinaj », pour intimidation de témoins lors du procès. » Ambiance.

 

kosovo_independance_drapeau_432Xhavit Haliti

On n’est pas surs qu’il s’agisse de sa vraie identité. Il serait né le 8 mars 1956 à Pec. Officier des services secrets albanais, la Sigurimi, il était chargé des affaires kosovares sous Ramiz Alia, puis Fatos Nano. Il s’installe en Suisse dans les années 80 où il entre en contact avec les frères Gervalla et Kadri Zeka. En 1990, l’UDB-a yougoslave fait sauter sa maison à Zurich. Membre du premier groupe UCK de la Dreniça, il est chargé des finances, c’est-à-dire de la collecte de fonds auprès des émigrés. C’est un des six dirigeants politiques de l’UCK, nommé le 13 août 1998. Il participe au recrutement des troupes avant la guerre

Présent à Rambouillet, il part ensuite à Tirana où il est le représentant de l’UCK et du gouvernement Thaçi en Albanie. Au printemps 1999, c’est le « Monsieur achats » de l’UCK. Le 15 octobre 1999, il devient le numéro onze dans la hiérarchie du PPDK. Dès l’automne 1999, il contrôle 50 stations services au Kosovo, est impliqué dans différents trafics (d’armes notamment) et règlements de compte contre des rivaux (pour le compte de Thaci) et représente l’UCK au Conseil de transition de la Minuk. Sa femme aurait la nationalité suisse.

En 2001, il est soupçonné par la Suisse de mener l’insurrection en Macédoine (sur laquelle les albanais et l’UCK aimeraient mettre la main) et est  interdit du territoire par le Conseil Fédéral. Il rentre alors au Kosovo et se fait élire député, chose très pratique pour échapper à la justice.

 

-Agim Ceku

Colonel dans l’armée Croate avant la guerre du Kosovo, il mène avec succès des attaques contre les civils Serbes pendant la guerre de Yougoslavie.

Commandant en chef de l’UCK pendant la guerre, il est nommé en 1999 commandant du KPC, le Corps de protection du Kosovo, par la Kfor. Il va donc à Rambouillet en tant que chef militaire de l’UCK.

Après la guerre il s’occupe de la démilitarisation du KPC, et en 2006 il est 1er ministre.

 

De toute manière, c’est pareil partout où les Albanais sont implantés. En Macédoine, Christophe Chiclet écrit pour l’ULB que « tous les partis albano-macédoniens (Parti de la prospérité démocratique, Parti démocratique albanais, Union démocratique pour l’intégration), se financent ou se sont financés par le trafic d’armes, de drogues et la prostitution. A noter que Union démocratique pour l’intégration, aujourd’hui au pouvoir [en 2002], est dirigé par des hommes ayant fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux ».

Toute la région des Balkans est aujourd’hui gangrenée par le crime organisé. Un rapport de 2006 du Département de Recherche sur les Menaces Criminelles Contemporaines explique même que « Les liquidités dégagées, réinvesties dans une poly-criminalité (immigration clandestine et traite des êtres humains, cigarettes, armes…) et dans l'achat des protections nécessaires (corruption), permettent aux réseaux criminels d'asseoir leur pouvoir d'influence jusqu'au coeur de l'UE », ce qui n’est absolument pas étonnant, et expliquerait bien des choses.

Le spectacle a continué allègrement, comme on peut le constater en mettant bout à bout de nombreux petits éléments. Par exemple : en 2005 Kofi Annan nomme Martti Ahtisaari, ex-président finlandais et aussi président honoraire de l’International Crisis Group de Soros comme envoyé spécial au Kosovo, afin de mener les « négociations » sur le statut final de la région. Sans surprise, celui-ci a réclamé dans son rapport rendu l’année dernière l’indépendance … au nom de la « réconciliation interethnique » ! Bien sûr ladite indépendance se fera sous le contrôle d’une « supervision internationale », et on préconise au passage la « poursuite du programme de privatisation avec (…) une substantielle participation internationale ». On nommera aussi un « représentant civil international, également Représentant spécial de l’Union européenne, qui sera nommé par un Groupe de pilotage international, sera l’organe suprême de contrôle de l’application du Règlement ». Donc, le Kosovo sera bien encadré, ce que ferait le gouvernement devrait en principe être suivi.

A la fin du rapport, une autre grande préconisation : le contrôle des douanes et le contrôle des poursuites judiciaires en ce qui concerne le crime organisé. Un verrouillage total des contrôles possibles dans ce domaine, en fait. L’Europe doit donc envoyer au Kosovo sa «Mission de la Politique Européenne de sécurité et de défense » qui « exercera des fonctions d’encadrement, de surveillance et de conseil dans tous les domaines qui concernent la primauté du droit au Kosovo. Elle aura le droit d’engager en toute indépendance des poursuites judiciaires dans des domaines particulièrement sensibles comme la criminalité organisée, les infractions à caractère ethnique, la criminalité financière et les crimes de guerre. Elle disposera en outre de pouvoirs d’exécution limités dans des domaines comme le contrôle des frontières et le maintien de l’ordre. »


Ahtisaari est depuis longtemps un personnage en vue sur le plan international, oeuvrant pour la paix etc. On  le retrouve dans un certain nombre de think tank comme l'European Council on Foreign Relations, dont il est co-président, qui vise à pousser à l'intégration européenne et est en partie financé par Georges Soros ce grand philantrope (via la Fondation Soros qui a aussi soutenu toutes les "révolutions" dans les Balkans ces dernirèes années). On retrouve là-dedans une bonne partie de l'establishment européaniste et atlantiste, tels que DSK, Ockrent, l'incontournable Alain Minc, Cohn-Bendit, Pascal Lamy le président de la Banque Mondiale, Pierre Moscovici, le vicomte Etienne Davignon président du Bilderberg, Goerges Soros, Joschka Fisher, l'anglais Chris Patten et bien d'autres. Il y a aussi son propre machin, le Crisis Managment Initiative et un tas d'autres think tank un peu partout. Bref, l'homme fait totalement partie du paysage politique international et de la pensée dominante actuelle. Mais il y a quelques casseroles, apparamment.

Un rapport du BND accuserait par ailleurs ledit Ahtisaari d'être corrompu par les Albanais pour demander, justement, l’indépendance du Kosovo. Et le ministre russe des affaires étrangères "suggérait" quant à lui que ledit Ahtisaari avait des connexions avec la mafia albanaise. Certains (dont le BND allemand) parlent d'un versement de 2 millions d'euros sur le compte de l' "envoyé spécial" au Kosovo dans une banque chypriote, ainsi que d'un échange de malettes et de la visite nocturne de deux femmes chez Ahtisaari. C'est-à-dire: les techniques les plus banales de la corruption.

 

Tout cela évidemment n'est pas étalé sur la place publique (Ahtisaari vient de se voir décerner -après de nombreux autres- le prix Nobel de la Paix pour avoir poussé à l'indépendance du kosovo).

Il y a toutefois ce qu'on peut appeller un faisceau de -fortes- présompions, qui amènent à se poser un certain nombre de questions au sujet du type de personnalités politiques que l'OTAN (donc les grandes puissances), a établies au Kosovo.

 

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O
le pire criminel anti-hummane se vous qui sutienes la barbari et genocide serbe pendant 100 anne.<br /> <br /> .vive la kosovo chatolikue.<br /> <br /> .vive la amerik.alemagne,austria,angleter,australi,japon,albanie ect.<br /> <br /> .moret pour les admi de kosovo.
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