Lutte contre le chômage et replâtrage
Depuis plusieurs mois le chômage ne fait qu’augmenter. Et ce, malgré les manipulations des chiffres systématiques, faut-il le préciser. La situation, donc, est grave. Alors forcément, il s’agit pour Sarko d’une occasion à ne pas manquer : un super plan pour l’emploi doit être lancé. OK, mais derrière les discours publicitaires qu’y a-t-il, dans ce plan ?
Il y a deux jours, Sarko annonçait
son grand « plan pour l’emploi ». Comme par hasard, deux jours avant
la publication des chiffres du chômage, peu reluisants : 8.000
personnes de plus sur le carreau en septembre, après les 40.000 du mois
d’août, c’est moyen. Pendant ce temps là le moral des ménages, lui, est en
chute libre (au plus bas, même, depuis l’invention de cet indicateur en
1987).
Alors Sarko le sauveur chausse ses
talonnettes et reprend sa baguette magique pour nous sortir sa réforme, selon
lui « 3ème étape » de sa lutte contre la crise financière
mondiale.
On s’en serait douté, il s’agit
effectivement de gesticulations au mieux stériles, au pire contre productives,
même si certains quotidiens applaudissent des deux mains. Le
Point insiste sur certaines
idées comme « sécuriser le parcours professionnel »,
c’est-à-dire insister sur la formation continue, la marotte des grands lobbies
européens, « améliorer le retour à l’emploi », ce qui pourrait
être une bonne idée si toutefois il y avait des emplois disponibles. En
l’occurrence, il s’agit simplement de « créer des mécanismes qui
incitent à une reprise d’emploi rapide » (y compris en remettant les
seniors au boulot), sauf qu’on connaît la chanson et on sait qu’à chaque fois
c’est synonyme de restriction des droits des chômeurs et augmentation
du flicage, ce qui est rendu d’autant plus faisable que la création du
« Pôle
emploi » (regroupement ANPE- Assedic) renforcera le cadrage des
chômeurs.
Etonnement, Sarko revient sur les
« contrats aidés », qui devraient permettre 300.000 embauches,
« soit 100.000 de plus que prévu ». Avec quel argent, et
est-ce que les entreprises ont besoin de main d’œuvre en cette période de
récession ?
Sans surprise en revanche, il
revient sur le travail le dimanche qu’il convient de « libérer »,
comme si les Français, en mal de pouvoir d’achat, allaient consommer davantage
si les magasins sont ouverts le dimanche.
Dernière grande idée mise en avant
par l’hebdomadaire : « mettre l’accent sur les services
à la personne », ces
emplois précaires, mal payés et à temps partiel, où les gens touchent le SMIG
ou à peine plus.
Pour Le
Figaro, qui dans son édito parle d’ « urgence sociale »,
Sarko est ainsi « prêt à lever les tabous » avec son Plan emploi, et
n’a pas peur d’évoquer une autre grande mesure dudit plan : l’ « assouplissement
du droit du travail », par exemple en facilitant le recours aux CDD,
mais qu’on se rassure il compte en discuter avec les syndicats dans un mois.
Tout en précisant que s’ils ne sont pas d’accord le gouvernement décidera
tout seul.
Les syndicats ne sont pas
super enthousiastes, évidemment. Mais, plus sérieusement, d’autres pointent
un plan « approximatif », et citent le « Contrat
de transition professionnelle » destiné aux licenciés économiques, qui
sera étendu à toutes les zones sinistrées du point de vue du chômage, soit une vingtaine
aujourd’hui. Ca couterait très cher mais ça tombe bien avec le
nombre de
plans sociaux annoncés
par les boîtes ces derniers temps.
Faut-il rappeler que pour sortir du marasme, Roosevelt avait lancé le « New Deal », un vaste plan qui réformait les banques, améliorait l’aide et la protection sociales et syndicale, tout en développant l’emploi via de grands travaux payés par l’Etat. Nous en sommes bien loin.