Commission européenne: le statu quo
En pleine crise économique, la Commission Européenne reste inflexible. Pas de déficit, pas de renflouement des banques, pas de solution non plus à vrai dire. A l’horizon, un vague problème de crédibilité…
On
connaît le credo de Maastricht dit le « pacte de stabilité » :
un déficit inférieur
à 3% du PIB, quoi qu’il advienne. Et une dette publique
inférieure à 60% du PIB. La logique est simple : l’Etat ne doit pas vivre
à crédit, ce qui pourrait être une louable intention si toutefois le même
traité n’obligeait pas l’Etat à vendre ses services publics au plus offrant et
à mener des politiques de rigueur voire d’austérité afin d’équilibrer les
comptes. Lesdites politiques de rigueur, on les connaît aussi trop bien. En
temps de crise ou pas, on nous a expliqué depuis des années qu’il faut
« faire des sacrifices ». Si bien qu’aujourd’hui, en pleine
récession, on se demande si on a un jour connu une période de prospérité.
La
Commission, donc, n’en démord
pas : il faut que la France rentre
dans le rang et ramène son déficit sous la barre des 3% du PIB, quand on
s’attend à un déficit à
3,8% en 2009. Pareil pour l’Irlande,
en plein marasme, pour l’Italie et tous les autres.
Almunia
et Barroso, les prêtres du néo libéralisme à l’européenne, continuent sans
relâche à marteler leur slogan à des pays de plus en plus incapables de payer
les frais courants. Que faut-il faire alors ?
Ce
ne sera évidemment pas une baisse
de la TVA, ni une augmentation des investissements. Ni le remplissage
des caisses des banques. Mais alors quoi ? Même le journal de Serge
Dassault, qui véhicule des « idées saines », critique
l’inaction et l’inefficacité de la commission et de son Chef, Barroso. Mais
où va-t-on ?
Certes,
il y a bien ce « plan
de relance » déjà contesté par Sarko (entre autres) dans le système,
mais si la commission s’entête avec les politiques qui nous ont permis d’en
arriver là, nous avons fort peu de chances de sortir de la récession dans un
avenir proche. Pour ne pas être mauvaise langue, on peut noter l’effort extrême
de la Commission, qui recommande « d'augmenter temporairement les
allocations chômage ou d'en allonger momentanément la durée » ainsi que « baisser la taxation des bas
salaires et de réduire les cotisations salariés ou employeurs sur les revenus
les plus faibles », ce qui il faut bien le dire est une première.
Mais
si la politique depuis 50 ans avait été de favoriser les salaires, et en
particulier les plus bas, nous n’en serions probablement pas à un tel niveau
d’étranglement économique. Les ménages sont en effet de plus en plus nombreux à
ne plus avoir aucune marge de manœuvre, voire à être complètement endettés.
Le
plan prévoit aussi de soutenir l’immobilier et l’automobile, deux secteurs à
forte main d’œuvre qui prennent la crise de plein fouet. Mais au lieu d’engager
des politiques de grands travaux ou de préparer la reconversion des employés, on va prêter aux
multinationales pour qu’elles « innovent ».
Au
passage, on augmente aussi le budget européen, de 1 à 1,5%
du PIB total des 27.
Barroso
voudrait aussi que la BCE (la banque centrale européenne) baisse
ses taux d’intérêt, histoire qu’on dépense au lieu d’épargner, ce qui est
une tendance logique des ménages en temps de crise. Pourtant, on est déjà passé
de 4,24% à 3,25% en l’espace de quelques mois. De plus, l’absence de
concertation entre les 27 Etats membres risque de rendre assez contre
productive l’essai pour relancer l’économie.
Au
final, eh bien pas
grand chose. L’Europe, qui depuis 60 ans n’a qu’un rôle économique,
n’assure même pas dans son domaine de prédilection. On nous a vanté une
« Europe solide » etc. , on nous a fait passer des traités néo
libéraux donnant toujours plus de pouvoir à quelques gugusses à la commission
et toujours moins aux peuples, quitte à imposer par la force les traités les
plus iniques, tout cela pour en arriver à ce néant aujourd’hui. Diantre, mais
quelle efficacité !