Le point sur la réunion 2009 du Bilderberg
Je reprends un article de Mondialisation.ca au sujet de la dernière réunion du Bilderberg. Il reprend les infos des journalistes les plus au courant de ce raout annuel. par Andrew Gavin Marshall |
Mondialisation.ca, Le 24 juin 2009 |
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Du 14 au 17 mai l’élite mondiale a tenu une réunion secrète en Grèce dans le cadre de la conférence annuelle de Bilderberg sous l’attention éparse et restreinte des médias internationaux. Environ 130 des personnes les plus puissantes au monde se sont réunies afin de discuter des problèmes actuels urgents et de tracer une voie à suivre pour l’an prochain. Cette année, le principal sujet de discussion était la crise financière mondiale, ce qui n’est pas surprenant, si l’on considère que la liste des participants comprend bon nombre des premiers architectes de la crise ainsi que ceux étant sur le point de la « régler ».
L’objectif : la restructuration de l’économie politique mondiale
Avant le début de la rencontre, le journaliste d’enquête Daniel Estulin a fait un reportage sur le principal point à l’ordre du jour, que lui ont divulgué ses sources à l’interne. Bien que de tels reportages ne puissent être vérifiés, ses sources, ainsi que celles de Jim Tucker, traqueur vétéran du Groupe Bilderberg, ont fait preuve d’une extrême justesse par le passé. Il semblerait que le thème principal de la conférence cette année était d’aborder la crise économique de façon à entreprendre « une dépression prolongée et douloureuse condamnant le monde à des décennies de stagnation, de déclin et de pauvreté […] ou une dépression plus courte mais plus intense ouvrant la voie à un nouvel ordre économique mondial durable, offrant moins de souveraineté, mais plus efficient ». À l’ordre du jour figuraient d’autres sujets dont un plan pour « continuer à tromper des millions d’épargnants et d’investisseurs croyant au battage autour de la prétendue reprise économique. Ils sont sur le point de faire face à des pertes massives et à d’éprouvantes difficultés économiques dans les mois qui viennent ». Il y aura également « des pressions ultimes visant à promulguer le traité de Lisbonne, dépendant du vote irlandais en sa faveur en septembre ou en octobre [1] », ce qui donnerait à l’Union européenne d’énormes pouvoirs sur les pays membres en faisant d’elle un gouvernement régional supranational, reléguant chaque pays à un statut davantage provincial.
Peu
après le début des réunions, le traqueur Jim Tucker signalait que ses
sources à l’interne avaient révélé que le groupe a comme priorité « la
planification d’un département mondial de la santé, d’une trésorerie
mondiale et d’une courte dépression plutôt qu’un long déclin
économique ». Tucker rapportait que Carl Bildt, ministre suédois des
Affaires étrangères et ancien premier ministre, « a fait un discours
encourageant la transformation de l’Organisation mondiale de la Santé
Daniel
Estulin rapportait après les réunions que « selon lui, l’une des
principales préoccupations du club Bilderberg est le danger que leur
zèle à réformer le monde en engendrant le chaos afin d’implanter leurs
objectifs à long terme ne mène à une situation hors de contrôle et
qu’elle entraîne tôt ou tard un scénario où Bilderberg et l’élite
mondiale en général sont dépassés par les événements et finissent par
perdre leur contrôle sur la planète [3] ».
Le 21 mai, la Macedionian International
À
la rencontre secrète dont il est question « une douzaine des personnes
les plus riches au monde, invitées par Bill Gates et Warren Buffet, se
sont rencontrées pour une réunion privée sans précédent pour discuter
de dons d’argent ». La conférence se tenait à l’Université Rockefeller
et comptait des philanthropes notoires tels Bill Gates, Warren Buffett,
le maire de New York Michael Bloomberg, George Soros, Eli Broad, Oprah
Winfrey, David Rockefeller Sr. et Ted Turner. Un des participants a
déclaré qu’« elle n’était pas secrète [mais plutôt] censée être une
réunion entre amis et collègues [et] dont les gens discutaient depuis
longtemps. Bill et Warren espèrent le faire occasionnellement. Ils ont
lancé une invitation et les gens sont venus ». L’éditrice de Chronicle
of Philanthropy, Stacy Palmer, a déclaré : « Vu la gravité de la
conjoncture économique, je ne crois pas qu’il soit surprenant que ces
philanthropes se soient réunis. Il n’est pas typique qu’ils se
rencontrent et se demandent des conseils », a-t-elle ajouté. Les trois
hôtes de la rencontre étaient Bill Gates, Warren Buffett et David
Rockefeller [5]. [Voir appendice 2 Bilderberg Connections to the
Billionaire’s Meeting].
Membre fondateur de Bilderberg David Rockefeller, président honoraire du Council on Foreign Relations, président honoraire et fondateur de la Commission Trilatérale président du Council of the Americas et de la Americas Society ancien président et PDG de Chase Manhattan.
À
la réunion, « les participants ont refusé catégoriquement de révéler le
contenu de la discussion. Certains ont cité une entente visant à garder
la rencontre confidentielle. Les porte-parole de MM. Buffett,
Bloomberg, Gates, Rockefeller, Soros, de Mme Winfrey et d’autres ont
scrupuleusement refusé de commenter, bien que quelques-uns aient
confirmé leur présence [6]. » Des reportages indiquent qu’« ils ont
discuté de la façon d’aborder la crise mondiale et d’élargir leurs
activités charitables pendant le déclin [7]. »
Le journal Times du Royaume-Uni rapportait que ces « éminents milliardaires se sont rencontrés en secret pour envisager la façon dont leur richesse pourrait être utilisée pour ralentir la croissance de la population mondiale [et qu’ils] avaient parlé de joindre leurs forces pour surmonter les obstacles politiques et religieux au changement ». Fait intéressant, « la séance informelle d’après-midi était si discrète que certains assistants de ces milliardaires se sont fait dire qu’ils assistaient à un “breffage sur la sécurité“ ». En outre, « on a alloué 15 minutes à chacun des milliardaires afin qu’ils présentent leur cause favorite. Pendant le dîner, ils ont discuté de la manière dont ils pourraient choisir une “cause d’ensemble“ pouvant servir leurs intérêts ». Ils ont par ailleurs « convenu que la surpopulation était une priorité ». Ultimement, « ils ont atteint un consensus selon lequel ils cautionneraient une stratégie où la croissance de la population serait taxée de potentielle menace environnementale, sociale et industrielle désastreuse [et qu’ils] doivent être indépendants des agences gouvernementales, lesquelles sont incapables de contrer le désastre imminent [qu’ils] voient tous ». Un des invités a déclaré qu’« ils désiraient discuter de riche à riche sans craindre que ce qu’ils disent se retrouve dans les journaux, les dépeignant comme un gouvernement mondial de rechange [8]. »
Un rapport a fuité
Daniel Estulin aurait reçu de ses sources au sein de Bilderberg un résumé de la réunion de 73 pages destiné aux participants et révélant de sérieux désaccords parmi ceux-ci. « Les partisans de la ligne dure sont favorables à un déclin dramatique et à une dépression courte et sévère, mais d’autres pensent que les choses sont allées trop loin et que les retombées du cataclysme économique mondial ne peuvent pas être calculées avec exactitude si le modèle de Henry Kissinger est choisi. » Richard Holbrooke est l’un d’eux, mais on ignore pour l’instant si sont point de vue est en fait celui d’Obama. » La vision du consensus était que la récession empirerait et que la reprise serait « relativement lente et prolongée » et de chercher ces termes dans la presse durant les semaines et les mois à venir.
M.
Estulin rapportait « que face au spectre de leur propre mort
financière, certains éminents banquiers européens sont extrêmement
préoccupés et qualifiaient cet exercice de haute voltige
d’« insoutenable », et affirmaient que les déficits budgétaire et
commercial pourraient engendrer l’effondrement du dollar ». Un membre
de Bilderberg a admis que « les banques mêmes ne savent pas quand [le
fond sera atteint] ». Tous paraissaient s’entendre sur le fait que « le
niveau de capital dont les banques étatsuniennes ont besoin pourrait
être considérablement plus élevé que ce que le gouvernement états-unien
a suggéré lors de ses récents tests de tension ». De plus, « quelqu’un
du FMI a souligné que sa propre étude sur les récessions historiques
suggère que les États-Unis ne sont rendus qu’au tiers de celle-ci. Par
conséquent, les économies s’attendant à se rétablir grâce à la
résurgence de la demande provenant des États-Unis devront attendre
longtemps. » Un des participant à déclaré que « les pertes en capitaux
propres en 2008 étaient pires que celles de 1929 [et que] la prochaine
phase du déclin économique sera également pire que dans les années
1930, surtout parce que les États-Unis sont chargés d’une dette
excessive d’environ 20 billions de dollars. L’idée d’un boom
[économique] sain constitue un mirage jusqu’à ce que cette dette soit
éliminée [9] ».
Selon
Jim Tucker, le Groupe Bilderberg travail à la tenue d’un sommet en
Israël du 8 au 11 juin, où « les experts internationaux en
réglementation [pourront] aborder la situation économique actuelle dans
un forum ». En ce qui a trait aux propositions de Carl Bildt concernant
la création d’une trésorerie et d’un département de la santé mondiaux
menés par les Nations Unies, le FMI deviendrait le Trésor mondial alors
que l’Organisation mondiale de la Santé
Le
FMI aurait envoyé un rapport au Groupe Bilderberg préconisant son
ascension à titre de département mondial du Trésor et « le secrétaire
étatsunien au Trésor Timothy Geithner a cautionné ce plan avec
enthousiasme, bien qu’il n’ait eu aucune assurance qu’il en serait le
dirigeant ». Geithner a ajouté qu’« [ils] espéraient pouvoir travailler
avec l’Europe à un cadre mondial, à une infrastructure mondiale pouvant
effectuer une surveillance mondiale [10] ».
Le plan Bilderberg en marche?
Réformer la Réserve
À
la suite de la rencontre du Bilderberg, plusieurs participants renommés
ont fait des annonces intéressantes, particulièrement concernant la
réorganisation de la Réserve la Fed la Securities
Mercredi
le 20 mai, Geithner a parlé devant le Comité des banques du Sénat
(Senate Banking Committee), où il a déclaré que« des signes importants
montrent que notre système financier commence à se rétablir ». À propos
de la réglementation du système financier, il a ajouté : « Nous devons
nous assurer que les règles financières internationales et les standard
élevés que nous implanterons aux États-Unis sont cohérents [12]. »
Le secrétaire étatsunien au Trésor Timothy Geithner, ancien président de la Federal Reserve
Un article de Bloomberg révélait ceci : « L’administration Obama pourrait demander qu’on retire à la SEC la Fed La Fed la SEC la SEC
Par
ailleurs, on rapportait que « le secrétaire au Trésor Geithner était
prêt à discuter de propositions pour changer les règles financières
hier soir à un dîner en compagnie du directeur du Conseil économique
national, Lawrence Summers, de l’ancien président de la Fed Paul la SEC Arthur La Réserve la Federal Reserve
Comme le mentionnait Market Watch, une publication en ligne du Wall Street Journal, « la Réserve la Fed la Fed la Fed
L’objectif de Bilderberg visant à créer un trésor mondial avait déjà été mis en oeuvre avant leur réunion, avec les décisions prises lors du sommet financier du G20 en avril. Si le G20 semblait vouloir créer cette trésorerie en en faisant plutôt une banque centrale mondiale, il est probable que le FMI puisse assumer les deux rôles.
Après la réunion du G20 au début d’avril 2009, on mentionnait que « le monde a fait un pas de plus vers une monnaie mondiale, financée par une banque centrale mondiale, dirigeant une politique monétaire pour toute l’humanité », puisque le communiqué publié par les leaders du G20 indiquait : « Nous nous sommes mis d’accord pour soutenir une allocation générale de DTS, lesquelles injecterons 250 milliards de dollars (170 milliards de livres) dans l’économie mondiale et augmenterons la liquidité. Les DTS sont des droits de tirage spéciaux, un papier monnaie synthétique émis par le Fonds monétaire International qui dormait depuis un demi siècle. » Au fond, « il mettent en jeu une monnaie mondiale de facto. Elle n’est contrôlée par aucune entité souveraine [15] ». [Voir annexe 2: Creating a Central Bank of the World]
À la suite de la réunion de Bilderberg, « le président Obama a demandé au Congrès d’autoriser 100 milliards de dollars en prêts au FMI pour aider à la création d’un fonds de sauvetage mondial de 500 milliards », ce qui donnerait à cette institution le privilège exclusif essentiel d’un trésor mondial fournissant de l’aide financière aux pays dans le besoin autour du globe. De plus, « le projet de loi permettrait au FMI d’emprunter jusqu’à 100 milliards de dollars des États-Unis et d’augmenter sa contribution fiscale à l’organisation de 8 milliards ». Plus en détail sur le programme, on a mentionné que « les leaders internationaux ont commencé à mettre en œuvre l’initiative d’aide financière mondiale appelé Nouveaux accords d’emprunts (NAE) au sommet du G20 en avril. Le président a accepté à ce moment là de mettre les fonds additionnels à disposition. » Obama a écrit : « Le secrétaire au Trésor Geithner a conclu que la taille des NAE est lamentablement inadéquate pour affronter la nature grave de la crise économique et financière que nous vivons et je suis d’accord avec lui [16] ».
En ce qui a trait à la décision du G20 d’accroître l’usage des DTS du FMI, créant une monnaie mondiale de facto, on rapportait que « l’Afrique subsaharienne recevra environ 10 milliards du FMI en DTS afin d’aider ses économies à surmonter la crise financière mondiale. Dans le cadre d’un accord de 1,1 billion de dollars conclu au sommet du G20 en avril et visant à lutter contre le déclin économique mondial, le FMI émettra l’équivalent de 250 milliards de DTS, qui pourront servir à augmenter les réserves de devises étrangères ».
Des reportages récents ont également indiqué que le rôle du FMI dans l’émission des DTS va de pair avec la discussion de Bilderberg sur l’effondrement du dollar étatsunien et que « le fait de transformer l’étalon dollar en système basé sur les DTS constituerait une rupture avec la politique en vigueur depuis plus de 60 ans ». On signalait également ceci : « Il existe deux façons de réduire le rôle du dollar dans le système monétaire international. Une des possibilités serait son érosion graduelle comme monnaie de réserve en fonction du marché et en faveur de l’euro. Toutefois, même si le rôle international de l’euro a augmenté depuis son inauguration, particulièrement dans les marchés financiers, il est difficile d’envisager qu’il surpasse le dollar comme monnaie de réserve dominante dans un avenir rapproché. » Cependant, « puisque qu’il est improbable que l’hégémonie du dollar soit minée par les forces du marché, du moins à court ou moyen terme, la seule façon de provoquer une réduction majeure de son rôle comme monnaie de réserve assez rapidement est au moyen d’un accord international ». C’est là où les DTS entrent en jeu puisque « une façon d’[en] faire rapidement la principale monnaie de réserve serait de créer et d’allouer aux membres du FMI d’énormes sommes de DTS [18] ». Fait intéressant, c’est exactement ce qui se produit actuellement en Afrique avec le FMI.
L’ancien
directeur général du FMI Jacques de Larosière a récemment déclaré que
la crise financière actuelle, « compte tenu de son envergure, offre une
chance unique d’améliorer les institutions et il y a déjà un risque de
la rater si les différents acteurs n’arrivent pas à s’entendre sur les
changements avant que la croissance économique ne reprennent ». Il est
maintenant conseiller pour BNP Paribas, une compagnie fortement
représentée aux réunions de Bilderberg, et il a été à la tête du Trésor
de la France
Le
journal britannique Guardian a été le seul des grands quotidiens
dominants à couvrir la réunion à chaque instant au cours de la fin de
semaine. Les premières rubriques de Charlie Skelton étaient satiriques
et légèrement railleuses, en faisant allusion à l’événement comme « un
long weekend dans un hôtel de luxe, où les élites du monde peuvent se
serrer la main, faire tinter leurs verres, mettre au point leurs
projets mondiaux, se disputer à propos de celui qui possède la
meilleure chaise longue. Je suppose que Henry Kissinger fait apporter
la sienne par hélicoptère et la fait surveiller par une équipe
d’opérations spéciales de la CIA [20] ». Mais au courant de la fin de
semaine, le journaliste a changé de ton. La samedi il a déclaré : « Je
sais que je me fais suivre. Je le sais car je viens de discuter avec le
policier en civil que j’ai surpris en train de me filer. » Il a aussi
été arrêté à deux reprises la première journée des réunions pour avoir
tenté de prendre des photos alors que les limousines arrivaient à
l’hôtel [21].
Il a mentionné plus tard qu’il n’était pas certain de ce dont ils discutaient à l’intérieur de l’hôtel, mais qu’il « sentait qu’il y avait quelque chose de corrompu en Grèce. Il a ajouté qu’« en trois jours [il] était devenu un suspect, un fauteur de trouble, un indésirable, [qu’il] se sentait mal à l’aise, fatigué et un peu craintif ». Il poursuit en écrivant « Bilderberg c’est une question de contrôle. Tout tourne autour de "qu’est ce que nous devrions faire ensuite?" Nous dirigeons déjà plein de trucs, et si on en dirigeait plus? Et si on en facilitait la maîtrise? Rendre le tout plus efficace. L’efficacité c’est bien. Ce serait tellement plus facile avec une seule banque, une seule monnaie, un seul marché, un seul gouvernement. Et s’il n’y avait qu’une seule armée? Ce serait vraiment super. Nous n’aurions alors plus de guerre. Ce cocktail de crevettes est BON. Et s’il n’y avait qu’une seule façon de penser? Et si Internet était contrôlé? » Et il ajoute, « et si... Non, je blague ».
Puis, il fait une remarque avisé, contrant l’argument fréquent voulant que Bilderberg n’est qu’un forum où les gens peuvent s’exprimer librement : « Je suis incroyablement écoeuré que le pouvoir soit influencé par le plus petit nombre. Je l’ai vu de mes yeux pendant trois jours et cela m’emmerde au plus haut point. Ça m’est égal si le Groupe Bilderberg envisage de sauver le monde ou de le mettre dans un mélangeur et d’en boire le jus, mais je ne crois pas que c’est la façon de faire de la politique. » L’auteur, déclare ensuite de manière éloquente : « S’ils tentent de guérir le cancer, ils pourraient le faire à la lumière du jour. » Il explique ensuite que « Bilderberg c’est une question de positions de contrôle. Je m’en approche à un demi mille et soudainement, je suis un des contrôlés. On me suit, me surveille, m’enregistre, me met en détention et encore en détention. C’est le "pouvoir" sur la route qui m’a mis dans cette situation [22] ».
Dimanche
le 17 mai, Skelton a demandé au chef de police pourquoi on le suivait,
celui-ci lui a répondu en lui demandant : « Pourquoi vous êtes là? » Le
journaliste a répondu qu’il était là pour couvrir la conférence de
Bilderberg, après quoi le chef lui a rétorqué : « Hé bien voilà la
raison! Voilà pourquoi! Notre conversation est terminée! [23] » Les
reporters se font-ils suivre et traquer par la police lorsqu’ils
couvrent le Forum économique mondial? Non. Alors pourquoi est-ce le cas
avec le Groupe Bilderberg, si cette conférence n’est vouée qu’à
discuter d’idées librement?
Le lundi suivant la conférence, Skelton écrit : « Il n’y a pas que moi qui ait été arrêté pour avoir osé traîner à un demi-mille des portes de l’hôtel. Les quelques journalistes qui ont fait le voyage jusqu’à Vouliagmeni cette année se sont tous faits harcelés et ont senti la partie travaillante d’un talkie-walkie grec. Bon nombre ont été arrêtés. Bernie, d’American Free Press et Gerhard, le documentariste (on dirait un nom de personnage de Donjons et Dragons) ont affrété un bateau d’une marina à proximité afin d’essayer de prendre des photos par la mer. Ils ont été arrêtés à trois milles du complexe hôtelier. Par la marine grecque. » Comme l’a dit Skelton : « Mes dépêches sur la conférence de 2009, si elles signifient quoi que ce soit, ne représentent rien de plus évident que l’absence de couverture médiatique grand public approfondie [24]. »
L’article
final de Skelton sur Bilderberg le 19 mai montre jusqu’où il est allé
durant ces quelques jours de reportage : de l’écriture humoristique à
la découverte de sa filature par le service de sécurité de l’État grec.
Il a fait ces réflexions : « Alors, qui est le paranoïaque? Est-ce moi,
qui se cache dans les cages d’escalier, observant le reflet de la
chaussée derrière moi dans les vitrines de magasins, demeurant en
public par mesure de sécurité? Ou Bilderberg, avec ses deux F-16, ses
hélicoptères qui font des rondes, ses mitraillettes, ses commandos de la Marine
Il
ajoute : « La publicité est comme du sel pur sur la limace géante
qu’est Bilderberg. Je suggère donc que l’on se pointe l’an prochain
avec quelques pots à sel de plus. Si la presse dominante refuse de
couvrir convenablement cet important événement annuel, alors les
citoyens intéressés devrons le faire : les médias du peuple. »
Étonnamment, Skelton juge que ce qu’il a appris de la conférence Bilderberg est « notre devoir de nous battre, nous battre, nous battre, maintenant, dès maintenant, cette seconde même, avec chaque particule de notre âme, -- pour empêcher le projet des pièces d’identités, [puisque] tout tourne autour du pouvoir de demander à les voir, de l’obligation de les montrer, d’avoir à justifier son existence, du pouvoir de celui qui questionne sur la soumission de celui qui doit répondre. […] J’ai appris avec les fouilles aléatoires, les détentions, les coups des furieuses brutes de la sécurité et les bureaux de policiers sans numéros que j'ai cognés, que j’ai dû souffrir à cause de Bilderberg : j’ai passé la semaine à vivre à la fois le cauchemar d’un avenir probable et différentes versions d’un passé terrifiant. J’ai eu droit à un très petit aperçu d’un monde de vérifications ponctuelles et de forces de sécurité non contrôlées. Et j’en suis resté ébranlé. J’en suis resté marqué, littéralement. » Il explique ostensiblement : « la carte d’identité transforme le citoyen libre que vous êtes en suspect [25]. »
Qui était présent?
La royauté
La reine Beatrix des Pays-Bas, la plus importante actionnaire de Royal Dutch Shell
Parmi
les membres du Groupe Bilderberg, on trouve divers monarques européens.
À la conférence cette année, il y avait la reine Beatrix des Pays-Bas,
laquelle est justement l’actionnaire individuelle la plus importante de
Royal Dutch Shell, une des plus grandes compagnies au monde. Elle était
accompagnée d’un de ses trois fils, le prince Constantijn, qui a
travaillé avec le Commissaire européen néerlandais pour l’Union
européenne et comme expert-conseil en politiques stratégiques chez Booz
Allen & Hamilton de Londres. Ce cabinet de consultants en stratégie
et en technologie possède de l’expertise en Analyse économique et
commerciale, en Analyse du renseignement et recherche opérationnelle,
ainsi qu’en Technologie de l’information, parmi bien d’autres. Le
prince Constantijn a également été chercheur en politiques pour la RAND Corporation La RAND
Les banquiers
Comme
d’habitude, la liste des participants était pleine de représentants des
plus grandes banques au monde. Parmi ceux-ci, David Rockefeller, ancien
PDG et président de la Chase Manhattan – maintenant JP Morgan Chase –
dont il était jusqu’à récemment président du Conseil consultatif
international. Aussi, il siège toujours à titre de président honoraire
du Council on Foreign Relations, de président du Board of the Americas
Society et du Council of the Americas, de président honoraire de la Commission
Josef Ackermann était également de la partie. Le banquier suisse est PDG de la Deutsche Bank
Roger
Altman, spécialiste des services de banques d’affaires, investisseur de
capitaux propres et ancien secrétaire adjoint au Trésor du gouvernement
Clinton participait lui aussi à cette rencontre. D’autres banquiers
étaient du nombre, comme Ana Patricia Botin, présidente de la Banque la Société Générale
Parmi
les banquiers canadiens figuraient W. Edmund Clark, président et PDG du
Groupe Financier Banque TD, membre de la direction de l’Institut C.D.
Howe – un important laboratoire d’idées canadien; Frank McKenna,
vice-président du Groupe Financier Banque TD, ancien ambassadeur du
Canada aux États-Unis et ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick,
et enfin la présidente de l’Université de l’Alberta, Indira
Samarasekera, qui siège par ailleurs sur le conseil de la Banque Scotia
Dirigeants des banques centrales
Au
sein des membres du Groupe Bilderberg, il y a bien sûr les dirigeants
des banques centrales les plus importantes du monde. Cette année, il y
avait le gouverneur de la Banque la Banque la Banque la Banque la Banque la Federal Reserve la Réserve la Fed
Le gouvernement Obama à la conférence Bilderberg
Le conseiller à la sécurité nationale, le général James Jones
Les
membres de l’administration Obama étaient en grand nombre à cette
conférence annuelle. Parmi eux, Keith B. Alexander, lieutenant général
de la United States la National Security la Federal Reserve la Sécurité la Russie la Sécurité la Maison-Blanche la Banque la Réserve la Banque
Autres noms notoires
Parmi
bien d’autres personnalités présentes à cette rencontre se trouvaient
le vicomte Étienne Davignon, ancien vice-président de la Commission la Suède la Washington Post la Chambre la Dotation Carnegie la Royal Bank la Commission la Table
Conclusion
Il est évident que la prérogative de cette rencontre annuelle de Bilderberg était d’exploiter au maximum la crise financière mondiale pour atteindre les objectifs que le groupe s’était fixés depuis de nombreuses années. Ceux-ci comprennent la création d’un département du trésor mondial, probablement en concomitance avec une banque centrale mondiale ou intégré à celle-ci, lesquels semblent en voie d’être incorporés au FMI.
Naturellement, ces rencontres de Bilderberg servent les intérêts des personnes et des organisations présentes. Étant donné la vaste représentation de l’establishment de la politique étrangère d’Obama à cette réunion, il est surprenant qu’il n’y ait pas eu plus d’informations provenant de cette rencontre en ce qui concerne la politique étrangère des États-Unis, notamment au Pakistan et en Afghanistan.
Cependant,
les États-Unis ont décidé récemment de congédier le général qui
supervisait la guerre en Afghanistan et de le remplacer par « le
lieutenant-général Stanley McChrystal, un ancien béret vert qui
commandait il y a peu de temps les Forces d’opérations spéciales
secrètes de l’armée en Irak [35] ». De 2003 à 2008, McChrystal était à
la tête du Joint Special Operations Command du Pentagone (JSOC), lequel
supervise les forces les plus cruciales de l’armée, y compris la Delta Force
Donc,
vu les récents changements ainsi que le nombre élevé de représentants
de l’establishment de la politique étrangère d’Obama à la conférence
Bilderberg cette année, il est probable que des décisions aient été
prises ou, à tout le moins, qu’il y ait eu des discussions concernant
l’escalade de la guerre en Afghanistan et de son expansion au Pakistan.
Toutefois, il n’est pas surprenant que le principal point à l’ordre du
jour ait été la crise financière mondiale. La prochaine année sera sans
aucun doute intéressante et l’élite espère certainement en faire une
année productive. The Bilderberg Plan for 2009: Remaking the Global Political Economy, publié le 26 mai 2009.
[2] Paul Joseph Watson, Bilderberg Wants Global Department Of Health, Global Treasury. Prison Planet: May 16, 2009:
[3] Paul Joseph Watson, Bilderberg Fears Losing Control In Chaos-Plagued World. Prison Planet: May 18, 2009:
[4] Sorcha Faal, Bilderberg Group orders destruction of US Dollar? MINA: May 21, 2009:
[5] Kristi Heim, What really happened at the billionaires' private confab. The Seattle Times: May 20, 2009:
[6] A. G. Sulzberger, The Rich Get … Together (Shhh, It Was a Secret). The New York Times: May 20, 2009:
[7] Chosun, American Billionaires Gather to Discuss Slump. The Chosun Ilbo: May 22, 2009:
[8] John Harlow, Billionaire club in bid to curb overpopulation. The Sunday Times: May 24, 2009:
[9] Press Release, Investigative Author, Daniel Estulin Exposes Bilderberg Group Plans. PRWeb: May 22, 2009:
[10] James P. Tucker Jr., BILDERBERG AGENDA EXPOSED. American Free Press: June 1, 2009:
[11] James Quinn, Tim Geithner to reform US financial regulation. The Telegraph: May 21, 2009:
[12]
Greg Menges, U. S. Secretary of the Treasury Timothy F. Geithner speech
before the Senate Banking Committee. Examiner: May 20, 2009:
[13] Robert Schmidt and Jesse Westbrook, U.S. May Strip SEC of Powers in Regulatory Overhaul. Bloomberg: May 20: 2009:
[14] Rex Nutting, Fed could be completely retooled, Geithner says. Market Watch: May 20, 2009:
[15] Ambrose Evans-Pritchard, The G20 moves the world a step closer to a global currency. The Telegraph: April 3, 2009:
[16] Marie Magleby, Obama Wants U.S. to Loan $100 Billion to Global Bailout Fund. CNS News: May 20, 2009:
[17] Joe Bavier, Sub-Saharan Africa to receive $10 bln in SDRs-IMF. Reuters: May 25, 2009:
[18] Onno Wijnholds, The Dollar’s Last Days? International Business Times: May 18, 2009:
[19] MATTHEW SALTMARSH, Former I.M.F. Chief Sees Opportunity in Crisis. The New York Times: May 22, 2009:
[20] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: in pursuit of the world's most powerful cabal. The Guardian: May 13, 2009:
[21] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: They're watching and following me, I tell you. The Guardian: May 15, 2009:
[22] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: I'm ready to lose control, but they're not. The Guardian: May 15, 2009:
[23] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: 'You are not allowed to take pictures of policemen!' The Guardian: May 17, 2009:
[24] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: Fear my pen. The Guardian: May 18, 2009:
[25] Charlie Skelton, Our man at Bilderberg: Let's salt the slug in 2010. The Guardian: May 19, 2009:
[26] Dutch Royal House, Work and official duties. Prince Constantijn:
[27] Deutsche Bank, Management Board. Our Company:
[28] InfoWars, Bilderberg 2009 Attendee List (revised). May 18, 2009:
[29] Demetris Nellas, Greek nationalists protest Bilderberg Club meeting. AP: May 14, 2009:
[30] InfoWars, Bilderberg 2009 Attendee List (revised). May 18, 2009:
[31] MRT, Top US official arrives in Greece. Macedonian Radio and Television: May 15, 2009:
[32] InfoWars, Bilderberg 2009 Attendee List (revised). May 18, 2009:
[33] WND, Google joins Bilderberg cabal. World Net Daily: May 17, 2009:
[34] Adam Abrams, Are the people who 'really run the world' meeting this weekend? Haaretz: May 14, 2009:
[35] YOCHI J. DREAZEN and PETER SPIEGEL, U.S. Fires Afghan War Chief. The Wall Street Journal: May 12, 2009:
[36] M.J. Stephey, Stan McChrystal: The New U.S. Commander in Afghanistan. Time Magazine: May 12, 2009:
[38] PIIE, Board of Directors. Peterson Institute for International Economics:
[39] Jeffrey E. Garten, Needed: A Fed for the World. The New York Times: September 23, 1998:
[40] Jeffrey Garten, Global authority can fill financial vacuum. The Financial Times: September 25, 2008:
[41] Jeffrey Garten, We Need a Bank Of the World. Newsweek: October 25, 2009: http://www.newsweek.com/id/165772
[42] Ambrose Evans-Pritchard, IMF may need to "print money" as crisis spreads. The Telegraph: October 28, 2009: |
Andrew Gavin Marshall est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca. Articles de Andrew Gavin Marshall publiés par Mondialisation.ca |