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28 décembre 2009

Swift: de l'espionnage économique à l'intégration transatlantique

paradis_fiscaux_selon_christian_antonelli_L_1Le 30 novembre, l’Europe a accepté de refiler aux Etats-Unis l’ensemble des informations concernant les transactions bancaires réalisées en Europe ou via des comptes européens.

Evidemment, il s’agit de « lutter contre le terrorisme ». Mais on vient de légaliser une situation de fait qui était parfaitement illégale il y a encore un mois : l’espionnage économique. Une question vient à l’esprit : pourquoi aucun bureaucrate européen n’a réagi ?


Il s’agit de l’ « accord Swift », qui permet à l’administration US d’accéder aux données détenues par Swift, une sorte de chambre de compensation style Clearstream : Swift ne détient pas d’argent mais sert de plate forme pour des échanges financiers. Alors, certaines mauvaises langues1] ont dit que Clearstream ne publiait pas toutes les transactions, ce qui pourrait être le cas aussi pour Swift. Les comptes offshore et les transactions illégales sont probablement passés dans une double comptabilité.

Enfin, bref. En théorie, et depuis juillet 2009 déjà, toutes les transactions passées via Swift pourront être interceptées par le Trésor US et par la CIA.

Swift, c’est quoi ?

D’après le site officiel, Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est une « coopérative détenue par des membres » (mais lesquels ? Mystère, on précise juste qu’il s’agit des actionnaires).

Basée à la Hulpe en Belgique, Swift est en principe chapeauté par la Banque Nationale de Belgique, qui savait depuis le début 2002 que les Etats-Unis captaient des données sur la plate forme Swift alors que le New York times n’en a parlé qu’en juin 2006. Mais elle n’a rien dit. Enfin, bref.

L’idée de ce style de boîte est née avec le développement de l’informatique dans les années 70 : grâce aux ordinateurs, on pouvait traiter des milliers de transactions en même temps, et discrètement. « En toute confiance », précise Swift, qui se vante d’avoir comme clients « plus de 8.300 organismes bancaires, étéblissements financiers et clients d’entreprises dans plus de 208 pays » qui « échangent des millions de messages financiers standardisés ». 

Depuis 1973, Swift met donc « à disposition la plate-forme, les produits et les services de communication internes permmettant [aux] clients de se mettre en relation et d’échanger des informations en toute sécurité et fiabilité ». Les « informations » en question, ce sont en grande partie des échanges financiers.

Mais, Swift est aussi un « catalyseur qui rassemble la communauté financière pour travailler en collaboration, déterminer les pratiques du marché, définir des standards et envisager des solutions aux questions d'intérêt commun ».
Et ce qui est génial, précise le site de Swift, c’est qu’on « ne stocke pas d’informations financières de façon permanente », et la « confidentialité » est garantie.

Ca, c’est pour la théorie.

En pratique, on sait que depuis quelques années, les Etats-Unis captent une partie au moins des informations. 340 millions de « messages », dont une bonne moitié de transactions, ont ainsi été échangés en octobre 2009 entre 9.200 clients.

Au conseil d’administration, on retrouve d’anciens pontes de Citygroup, UBS, des Banques Populaires, de la Swedbank, de la Gotabank, de HSBC, du crédit Suisse, de la Bank of Tokyo, de Commerzbank, d’ABN Amro, de la Bank of New York, de Deutsche Bank, de Citibank, Clearstream, Euroclear, et EBA Cleaning (autres chambres de compensation qui lavent toutes plus blanc que blanc) ou JP Morgan, c’est-à-dire qu’on parle entre gens bien d’accord et bien rôdés aux arcanes de la finances mondiale et des magouilles qui vont avec. Au C.A de Swift, on est entre initiés.

De l’espionnage à la « collaboration »

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En 2001, il se trouve que pour éventuellement donner des infos sur le financement d’Al Quaida, Swift a accepté, suite à des menaces de contraintes administratives, de laisser les Etats-Unis accéder aux données. Sauf que personne en Europe, du moins officiellement, n’en savait rien. Mais surtout, c’était illégal.

Après les « attentats » du 11 septembre, les Etats-Unis ont voté le programme de surveillance du financement du terrorisme (TFTP). Dans le cas de Swift, le Ministère des finances prend les données dans la base de Swift qui est encore située aux Etats-Unis2], et refile les infos à la CIA et au FBI qui examinent au cas par cas. Et apparemment, c’est efficace : sur les dizaines de millions de données qui ont été interceptées par les Etats-Unis, quelques unes auraient permis d’identifier des financements d’organisations terroristes. Al Qu’Aïda, mais aussi le Hezbollah et bien d’autres qui ne sont des « terroristes » que pour les Etats-Unis.

Eh oui : une attaque terroriste aurait même pu être déjouée grâce à cet espionnage global.

A l’origine, la CIA voulait simplement pirater les données dans le serveur installé aux Etats-Unis, mais finalement le Trésor US décide d’obliger Swift à les leur donner en menaçant, via Greenspan de la FED, la boîte de difficultés administratives sans fin. Les données sont captées par paquets et passées au crible, pour éventuellement trouver des « terroristes ». Aucun tri, aucune garantie sur rien.

En 2006, le New York Times publie un article qui explique le système, mais personne ne réagit dans le milieu politique, européen comme national, comme si ça ne gênait personne ou que tout le monde était déjà au courant. Du coup, la Belgique (où est basé le siège de Swift, comme Clearstream), via sa commission de protection de la vie privée, déclare dans un premier temps que Swift a enfreint la loi en divulguant ces infos sans prévenir les clients.

Outre la Banque Nationale de Belgique, que Swift avait consultée début 2002 pour avoir son aval et pouvoir transmettre les infos aux Etats-Unis, Swift a demandé la même chose à la Banque d’Angleterre, à la FED et même à la Banque Centrale Européenne. Mais, personne n’a répondu, on a fait comme si on n’avait rien entendu. Et bien sûr, même si on se déclare « incompétent » pour répondre, on se garde bien de transmettre la requête à qui de droit au nom du « secret professionnel ».

Mais très vite -deux mois plus tard très exactement- la même commission déclare que non, tout est réglo, on fait comme si on n’avait rien dit. En fait, il n’a « jamais été question » de changer « le système » qui est en place, a dit le 1er ministre Belge de l’époque, Guy Verhofstadt.

culture_am_ricaineQu’on se rassure : les Etats-Unis, dès 2007, ont expliqué qu’ils avaient fait très attention à protéger les données privées. Et puis, ils ont aussi dit comment fonctionnait la procédure, et le juge Jean-Louis Bruguière vient de dire que y’avait pas de problème3]. Du coup, personne n’a moufeté du côté des politiques.

D’un autre côté, comme on n’est jamais trop prévoyant, Swift transfère sa base de données en Suisse, où le secret bancaire relève toujours de la religion d’Etat. Mais l’Europe a quant à elle courageusement décidé de passer un accord avec les Etats-Unis dès l’été 2009.

Le 30 novembre 2009, la veille de l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne qui a comme seul avantage de donner au Parlement un peu de pouvoir en matière de Justice, la Commission européenne a ainsi pu gagner le droit de « négocier » un accord de partage des données bancaires avec les Etats-Unis, qui pourront désormais obtenir les données sur le sol européen, mais « à la demande » seulement, paraît-il. Comme ça, on met fin au scandale. Il fallait y penser…

Accessoirement, c’est Brugière qui mène les « négociations », qu’on imagine fort complexes. Même la CNIL a réagi.

Ce n’est là qu’un « accord » de plus, après l’ « échange » d’informations sur les voyages aériens des citoyens européens, la passivité devant les enlèvements de citoyens européens sur le sol européen etc. Et encore une fois, on a court-circuité le Parlement européen qui n’a de toute manière pas son mot à dire en matière de finances ou de politique étrangère. Au sujet de ce 30 novembre, un député Vert allemand, Jan Philipp Albrecht, a déclaré que « C'est une journée noire pour les droits des citoyens et la démocratie en Europe ». Jacques Barrot, le commissaire européen à la Justice, lui, est serein : on a évité le pire car « Pour le moment, l'accord intermédiaire permet de ne pas interrompre l'observation des flux financiers ».

Quel problème ?

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On reparlera de tout cela dans neuf mois, puisque l’accord est temporaire. Mais, il ne concerne pas que Swift : toutes les chambres de compensation sont concernées.

Le texte dit en effet que « les données de messagerie financière et les données connexes qui sont stockées sur le territoire de l'Union européenne par les fournisseurs de services de messagerie financière internationale, qui sont désignés conjointement en vertu du présent accord, sont mises à disposition, à la demande du département du Trésor des États-Unis, aux fins de la prévention et de la détection du terrorisme ou de son financement, ainsi que des enquêtes ou des poursuites en la matière ».

Et il ne s’agit pas que de « terrorisme », un terme qu’on n’a toujours pas défini en droit international.

Les personnes visées sont celles qui «  A) présentent un caractère violent, un danger pour la vie humaine ou qui font peser un risque de dommage à des biens ou à des infrastructures,, et qui, compte tenu de leur nature et du contexte, peuvent être raisonnablement perçus comme étant préparés dans le but :

- d’intimider une population ou de faire pression sur elle,

- d’intimider ou de contraindre des pouvoirs publics ou une organisation internationale, ou de faire pression sur ceux-ci, pour qu'ils agissent ou s'abstiennent d'agir

- de gravement déstabiliser ou détruire les structures fondamentales politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales d'un pays ou d'une organisation internationale »

B) des personnes ou entités qui favorisent les vilaines actions citées ci-dessus, ou qui aident ceux qui aident les vilains qui font les vilaines actions citées ci-dessus.

Bref, ça fait potentiellement beaucoup de monde, et des écologistes, des manifestants de gauche ou altermondialistes pourraient fort bien entrer bientôt dans ce genre de critères. Bon, le texte prévoit toute une procédure : demande motivée et ciblée, non conservation des données inutiles etc. mais on sait bien que personne n’ira vérifier.

Et chez nous, le juge Bruguière a rendu un rapport mi novembre, pour expliquer que tout va bien puisque les données personnelles restent protégées. Youpi.

2002_11_16_Free_trade_agriculture_subsidies_WTO_protest_1mUn peu de recul

Cette affaire Swift est révélatrice d’un processus en cours depuis longtemps, et qui consiste à rapprocher jusqu’à la fusion les systèmes monétaire et financier US et Européen.

En 1992, quelques lobbies réunissent des élus au Parlement français et au Congrès US dans le Transatlantlic Policy Network (TPN), un truc financé par des multinationales présentes des deux côtés de l’Atlantique. Tout ce petit monde « aide à définir les relations transatlantiques dans l’après guerre froide, en promouvant le partenariat le plus étroit possible entre les gouvernements et les peuples de l’Union Européenne et des Etats-Unis ». Evidemment, il convient de « renforcer » lesdites « relations ».

Il est intéressant de noter que le président honoraire du TPN n’est autre que Peter Sutherland, trop peu connu et qu’il convient de présenter : Il est toujours président de Goldman Sachs (depuis 1995), de BP (depuis 1997), est aussi passé par la Commission européenne (Concurrence) et est le président pour l’Europe de la commission Trilatérale, créée par David Rockefeller en 1973 pour rapprocher les blocs US, Européen et asiatique4]. Accessoirement, il est un des piliers du groupe Bilderberg, où il est présent presque chaque année depuis 1992 et où ces messieurs discutent également de l’avenir du monde. La présence de Sutherland n’est donc pas anodine, et le TPN a très probablement une visée supranationaliste, comme Rockefeller, la Trilatérale ou le Bilderberg. Enfin, il faut encore ajouter à son palmarès qu’il a été vice président du lobbie européen des multinationales, qui a une influence considérable sur la commission européenne (et pour cause), l’European Round Table of Industrialist (ERT) jusqu’à cette année, et qu’il est dans le comité d’honneur de l’Institute of European Affairs.

Le TPN a également de nombreux « business members » qui versent leur obole, comme Accenture, Arcelor Mittal, BASF, Bayer, Bertelsmann, Boeing, BP, Caterpillar, Citigroup, coca-Cola, Daimler, Deutsche Bank, GE, Hewlett Packard, IBM, Microsoft, Intel, Merck, Pfizer, Nestlé, Philips, Michelin, Veolia ou encore Disney. Et de nombreux lobbies ou think tank atlantistes collaborent étroitement avec le TPN, comme l’Institut Aspen, l’Institut Bruegel5], la Brookings Institution, la fondation Carnegie6], le Council On Foreign Relations7] (CFR), l’European Round Table of Indutrialists (ERT), l’European Institute8], l’IFRI (Institut Français des relations Internationales, dirigé par un pilier du Bilderberg, Thierry de Montbrial9]), le Center for European Policy Studies, le CSIS (Center for Strategic ans International Studies), la Chambre US de commerce, Chatham House (affaires étrangères anglaises)

L’activité essentielle de ce truc consiste à mener des actions de lobbying auprès des autorités: émettre des idées et s’arranger pour qu’elles soient mises en application. Alors, cela passe, tout au long de l’année, par des rencontres entre les membres du TPN et des élus US et européens, ou les commissaires européens (très prisés aux réunions), autour de sujets comme la coopération financière transatlantique, ou la mise en place de structures décisionnelles communes. Evidemment, one st sélectionné pour participer ou pour être membre en fonction du fait qu’on est d’accord à 100% avec le principe d’une intégration transatlantique. Ou bien parce que pour « réussir », on se dit que c’est le meilleur créneau, ce qui n’est pas faux.

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Depuis 2002, le TPN a lancé le "Financial Markets Regulatory Dialogue", entre les autorités US et européennes, afin d’égaliser les législations en matière de marchés financiers des deux côtés de l’Atlantique.

Le but affiché est d’ « aplanir les différends commerciaux », c’est-à-dire adapter la législation européenne aux principes libéraux US. C’est notamment grâce à ce genre de lobbies qu’on n’a pas pu réguler les agences de notation ni la spéculation financière.

En février 2009, le TPN a lancé le Transatlantic Strategy Forum, destiné à mener un lobbying pour que les gouvernements US et européens déterminent des « priorités stratégiques ». Alors on parle de domaines communs, mais dans les projets on insiste déjà sur le clonage des animaux dans un but alimentaire, ce qui semble être une priorité, du développement des technologies de l’information et de la communication, sur l’obésité, sur les migrations de population… Les stratégies de sécurité collective font également l’objet d’une attention particulière.

Le forum en question est doté de 3 millions d’euros qu’il distribuera à tous ceux qui ont des projets en ce sens.

Deès 1995, le président de la commission européenne Santer et Bill Clinton mettent en place le « Nouvel Agenda Transatlantique », destiné à coordonner les politiques US et Européenne et à fixer des objectifs communs afin de favoriser le commerce et la sécurité communes. C’était le cadre politique de ladite coopération. En 1998, pendant le sommet de Londres, on avait ensuite mis en place le Transatlantic Economic Partnership, pour accorder les violons entre les Etats-Unis et l’Europe en matière de commerce et d’investissement et mener des « actions multilatérales » et bilatérales. C’était l’application concrète de la « coopération ». A vrai dire, une fusion.

On a aussi le Transatlantic Legislators Dialogue, dont les racines remontent aux premières visites de délégations US en Europe, dans les années 70. Le but affiché est assez flou : renforcer le dialogue entre les représentants des Parlements US et Européen. Derrière, il y a l’idée de favoriser les mêmes lois des deux côtés, sachant que les lobbies sont présents dès l’origine d’un grand nombre de textes législatifs.

Dedans, on trouve comme membres côté français Benoît Hamon, vice président de la délégation des relations avec les Etats-Unis, ou Jean-Marie Cavada. Au meeting annuel de 2009, on a parlé de la « paix au Moyen-Orient » qui nécessite « la fin des attaques contre Israël », de la guerre en Afghanistan, de l’Irak, des Balkans, du climat et de la question énergétique, de la crise, des libertés civiles et de la justice, du commerce international, du développement du Transatlantic Economic Council.

8_hours_liberalism_in_your_mind_196475A terme, il s’agit donc d’en finir avec ce qu’ils appellent les « barrières commerciales », c’est-à-dire tout un tas de choses nocives au commerce, comme les règlementations sanitaires ou sociales, environnementales etc. On se souvient de la fois où les Etats-Unis ont porté plainte à l’OMC parce que l’Europe refusait ses poulets aux hormones en raison d’une législation jugée comme étant une « entrave au commerce ».

On parle aussi d’ « intégration économique transatlantique »10], notamment au niveau des investissements, des standards comptables, de la propriété intellectuelle…

Mais ce truc d’ « intégration économique transatlantique » vise surtout à réduire les « barrières non tarifaires », dixit l’IFRI. C’est-à-dire toutes normes sociales, environnementales et autres qui bloquent certains produits aux frontières européennes ou nationales.

Et en cas de conflit à l’OMC, mieux vaut avoir suivi les règles de l’orthodoxie libérale si l’on veut gagner. On nous dit qu’il faut « harmoniser » les réglementations. Certes, mais en se mettant au niveau des Et&aats-Unis ou en tendant au progrès social. Quand on voit qui prône ce machin, on comprend qu’on ne risque pas d’aller vers le progrès social.

Et même, il s‘agit bien d’établir un « marché commun transatlantique », alors qu’on a à peine digéré le marché commun européen et ses conséquences dramatiques.

On comprend mieux, aussi, pourquoi l’affaire Swift n’a ému personne dans le monde politique (et bureaucratique) européen : tout le monde sait parfaitement qu’au final, les Etats-Unis et l’Europe, ce sera la même entité. Avec la même monnaie11], les mêmes règles, et à terme probablement le même Chef.

Comme par hasard, cette histoire d’ « intégration économique transatlantique »  plaît beaucoup à l’IFRI de Thierry de Montbrial, un adepte du Bilderberg tout comme beaucoup des atlantistes traditionnels qu’on voit systématiquement dans les médias dominants. Etrangement, quand on crée le Conseil Economique Transatlantique12], dès 2007 le Medef est lui aussi de la partie, comme si cette « intégration économique transatlantique » était pour le Medef un gage de prospérité à venir. Avec compression des droits sociaux et tout au libre marché, comme d’hab’…

Évidemment, tout le monde a son programme, tous aussi liberticides et socialement consternants les uns que les autres. On le sent, il y a comme un consensus dans les hautes sphères politiques et économiques, au sujet de cette «  intégration économique transatlantique » inspirée depuis longtemps par un certain establishment. Si la Trilatérale, le CFR ou le Bilderberg, entre autres, nous font avancer à marche forcée vers ce Nouvel Ordre Mondial dont on ne sait encore trop ce qu'il recouvre, c'est très probablement parce qu'il y a un intérêt derrière. Et si on  ne nous en parle pas, c'est que ces intérêts n'ont rien de général.

Bref, le consensus est là, et comme par enchantement tout le décor sera en place quand il s'agira de demander leur avis à des peuples overdosés de propagande. Cette 'alliance transatlantique' est un exemple typique de ce processus en cours, si démocratique (sinon on ne nous le proposerait imposerait pas, bien sûr). Tellement que même avant que l’opinion publique soit mise au parfum et sans bien sûr qu’on lui ait demandé son avis, moult lobbies avaient déjà tout programmé. On a l’habitude : c’est un peu l’histoire de l’Europe depuis le plan Marshall.

________________________

En conclusion, histoire de permettre la médiation et la compréhension de ce qui nous attend, je vous mets ledébut du texte de la Résolution du Parlement européen sur le Conseil economique transatlantique de mai 2008. Je me suis permis de mettre en gras quelques termes qu’il serait dommage de rater. Où l’on s’aperçoit, outre de l’ « urgence » d’agir, que la volaille est partie intégrante d’un « nouvel ordre mondial » :

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Le Parlement européen,

 

–  vu en particulier sa   résolution du 25 avril 2007 sur les relations transatlantiques, et ses   résolutions du 1er juin 2006 sur les relations économiques UE-États-Unis et   sur l'accord de partenariat transatlantique UE-États-Unis,

 

–  vu les résultats du   sommet UE-États-Unis qui s'est tenu à Washington D.C., et en particulier son   "cadre pour progresser dans l'intégration économique transatlantique   entre l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique",

 

–  vu la déclaration   conjointe et le rapport d'avancement adoptés lors de la première réunion du   Conseil économique transatlantique (CET) le 9 novembre 2007,

 

–  vu la résolution   commune sur la sécurité des produits, en particulier des jouets, du 25   septembre 2007,

 

–  vu l'article 103,   paragraphe 2, de son règlement,

 

A.  considérant que le   Parlement européen et le Congrès des États-Unis insistent régulièrement sur   la nécessité d'achever le marché transatlantique pour 2015;

 

1.  souligne qu'un partenariat transatlantique étroit est   l'instrument clé pour façonner la mondialisation dans l'intérêt de nos   valeurs communes et dans la perspective d'un ordre mondial équitable en   matière politique et économique; réitère son avis selon lequel un marché   transatlantique efficace et compétitif forme une base propice à   l'établissement ferme du partenariat transatlantique, qui permettra à l'UE et   aux États Unis de relever ensemble les défis politiques et économiques;

 

2.  soutient   vigoureusement le processus de renforcement de l'intégration économique   transatlantique lancé lors du sommet UE-États-Unis par l'adoption du   "cadre pour progresser dans l'intégration économique transatlantique   entre l'Union européenne et les États-Unis d'Amérique" et par la   création du Conseil économique transatlantique, chargé de superviser et   d'accélérer les efforts exposés dans ledit cadre;

 

3.  apprécie les progrès   accomplis jusqu'à présent par le CET,   qui a assumé la responsabilité politique de l'identification des   obstacles et préparé la voie à des   accords relatifs à la suppression des obstacles au commerce et aux   investissements et à la promotion de la compétitivité du marché transatlantique;

 

4.  estime que les   résultats atteints par le CET depuis sa création démontrent que le marché   transatlantique ne peut s'établir avec du travail administratif uniquement,   mais que l'atteinte de cet objectif   nécessite une orientation politique forte et continue; encourage le CET à   poursuivre ses efforts de façon résolue;

 

5.  souligne la   nécessité urgente de soutenir la   dynamique de ce processus tout au long des années électorales 2008 et 2009,   en veillant à ce que les deux partenaires continuent à progresser rapidement vers leurs objectifs communs, et que les organes exécutifs des deux   côtés restent engagés en faveur de la réalisation de l'objectif final;

 

6.  met en évidence le   rôle crucial du Congrès des États-Unis et du Parlement européen dans le   soutien de cette dynamique, ainsi que le fait que les obstacles non   tarifaires ne peuvent être supprimés que par les législateurs;

 

7.  appelle en   conséquence les dirigeants de l'UE et des États-Unis ainsi que les   coprésidents du CET à prendre en compte ce rôle crucial des législateurs pour   la réussite à long terme du processus, et les invite instamment à associer   pleinement et directement les représentants du dialogue transatlantique des   législateurs aux travaux du CET; reconnaît également l'importance du rôle des   parties prenantes appartenant au monde des entreprises et des consommateurs,   qui apportent aux travaux du CET le bénéfice de leurs réflexions et de leurs   avis d'experts; est toutefois d'avis que le rôle consultatif de ces parties   prenantes doit être différencié du rôle législatif du Congrès des États-Unis   et du Parlement européen;

 

8.  prend acte de la   création d'un groupe de conseillers, composé de représentants du dialogue   transatlantique des législateurs, du dialogue commercial transatlantique et   du dialogue transatlantique des consommateurs; salue la contribution des   législateurs et des parties prenantes à la réussite de la première réunion du   CET, tenue en novembre 2007;

 

9.  réitère sa volonté   de renforcer le dialogue entre les deux parlements et appelle ceux-ci à   s'impliquer au plus vite dans le   processus, en particulier concernant toutes   règles futures qui seraient élaborées par des organismes réglementaires   autonomes au niveau mondial en vue de régler, à un stade précoce, la question   de la responsabilité politique;

 

10.  souligne que   l'accomplissement de progrès tangibles, en particulier sur les questions des   normes de comptabilité, des transactions sur titres, de la réassurance, de la   sécurité des importations, de la déclaration de conformité des fournisseurs et   de l'importation de volaille avec traitements de réduction d'agents   pathogènes, constitue la priorité de la réunion de printemps 2008 du CET;   juge néanmoins important de mettre en évidence dans la présente résolution   plusieurs autres thèmes pertinents qui devront être examinés ultérieurement   par le CET;

 

11.  demande à la   Commission d'informer le Parlement européen des résultats de l'étude menée   pour identifier les bénéfices de la suppression   des obstacles au commerce et aux investissements transatlantiques, ces   résultats étant attendus en 2008; appelle la Commission à veiller à ce que   les résultats des études sur la réalisation du marché transatlantique soient   examinés avec les commissions parlementaires concernées avant de tirer toute   conclusion spécifique pour les futures recommandations à adresser au CET 

 


[1] Le journaliste Denis Robert a par exemple fait les frais de ces affirmations pourtant largement étayées.

[2] L’autre serveur, qui contient les mêmes données, est à La Haye aux Pays-Bas

[3] Selon lui, en effet, les informations personnelles ont été préservées par les Etats-Unis et il n’y a pas eu d‘espionnage économique.

[4] Il a aussi été président-fondateur de l’OMC après avoir été au GATT. Ila été aussi président de l’Allied Irish Banks et est dans le comité de direction de la Royal Bank of Scotland (qui frise la faillite).

[5] Parmi les membres de Bruegel, on retrouve Areva, BNP Paribas, BP, Deutsche Bank, France Telecom, Pfizer, Novartis, IBM, Goldman Sachs, GDF Suez, et la direction est composée d’administrateurs ou dirigeants de multinationales comme EDF, orange, Thomson, Symantec, mais aussi de la FED, de la banque d’Angleterre etc.

[6] La Fondation Carnegie pour la Paix Internationale vise à rapprocher les nations « pour que tout le monde vive en paix », mais en fait l’idée c’est que tout le monde suive les Etats-Unis.

[7] Le CFR a été mis en place en 1921 pour superviser la politique étrangère US. IL a un think tank, le David Rockefeller Studies Program, qui pond des analyses et prospectives sur plein de sujets jugés essentiels à travers le monde. Environ 5.000 membres du CFR sont présents dans le monde de la politique et de l’économie, mais il y a aussi environ 250 entreprises qui paient leur cotisation de 25 ou 50.000$ (dans cette dernière catégorie on a de nombreuses multinationales –dont beaucoup de banques- comme American Express, Barclays, BP, Citigroup, Credit Suisse, Morgan Stanley, Moody’s, Lazard, Lockheed Martin, Nike, Rio Tinto, Rockefeller Group international, Soros Fund Management…)

[8] A la direction duquel on retrouve Jacques Delors, ancien président de la Commission Européenne, passé aussi au Bilderberg, Bertrand Collomb, le PDG de Lafarge qui était aussi un pilier du Bilderberg, Simone Weil de la Trilatérale, Robert Zoellick de la banque Mondiale, mais aussi des PDG ou dirigeants de boîtes comme Boeing, Rothschild, Airbus, Bank of America, Goldman Sachs, Daimler, Thomson (représenté par Philippe Giscard d’Estaing), « Fannie Mae », France Telecom, EDF… L’European Institute, qui se veut « indépendant » (mais de quoi ?) se consacre lui aussi aux « relations transatlantiques » pour « développer des solutions communes ».

[9] Au comité stratégique de l’IFRI, on retrouve encore une fois Bertrand Collomb de Lafarge.

[10] Une super idée qui a été officialisée le 30 avril 2007 lors d’un grand sommet Europe – Etats-Unis avec la création du Conseil Economiqe Transatlantique.

[11] En fusionnant l’Amero, appelée à devenir la monnaie de l’Amérique du nord, et l’Euro, d’ici quelques années. Avec terme, une monnaie mondiale.

[12] Créé afin d’ « harmoniser » les réglementations et normes US et Européennes.

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