Or, elle n’a pas mentionné cette fonction dans sa déclaration d’intérêt. «Mme Bánáti
a déclaré «qu’au travers de ses activités à l’ILSI, elle n’avait
jamais été approchée par des lobbyistes». Cette affirmation est de
nature à tromper le jugement des parlementaires qui l’ont interrogée».
José Bové a demandé sa démission: il a averti la Commission
européenne le 14 juillet et, à l’heure actuelle, il attend toujours
une réponse.
L’influence de l’ILSI est réelle dans le dossier OGM au sein de l’AESA
et parmi les membres de l’ILSI, on retrouve la quasi totalité des très
grosses entreprises de l’agro-alimentaires et des OGM, comme Kraft
Food, Coca Cola, Kellogg’s, Cargill, Monsanto, BASF, Syngenta ainsi
qu’un certain nombre d’universitaires.
L’ILSI est accrédité auprès de l’OMS et de la FAO,
mais, en 2006, l’OMS a publié un communiqué de presse dans lequel elle
précise que l’ILSI «ne peut plus jouer un rôle dans l’élaboration
des normes sanitaires de l’OMS, car ses membres ont un intérêt
financier dans le résulta ». Cette structure a ainsi cherché à
influencer un rapport qui établissait l’influence du sucre sur
l’obésité. L’ISLI a aussi publié des rapports non consistants sensés
prouver l’innocuité du Teflon dont la nocivité a finalement été
reconnue, son fabriquant, Dupont, ayant été condamné à payer 16
millions de dollars.
En 2004, les Amis de la Terre avaient publié un
rapport intitulé «La prudence jetée aux orties», qui illustrait les
nombreuses passerelles entre l’industrie et l’AESA.
Ces conflits d’intérêt mettent l’AESA en question.
Le Conseil des ministres de l’Environnement de décembre 2008 a
d’ailleurs demandé de nombreuses évolutions, mais elles sont toujours en
discussion.
Frank FURET
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