Revenons très rapidement sur cette affaire Danneels: lors de perquisitions à l'archevêché de Malines, où il réside, la Justice a trouvé les rapports d'autospie de Julie et Mélissa, ainsi que les photos de ces autopsies. D'autres document compromettants ont bien sûr été saisis, montrant que le cardinal a couvert de nombreuses affaires de pédophilie aus ein de l'Eglise. Après un intense lobbying contre le travail du juge à l'origine des perquisitions, celui-ci a démissionné et la Justice a tenté d'invalider ces perquisitions, rendant impossible l'utilisation des pièces trouvées lors de la procédure.
Ca a des relents d'affaire Dutroux, quand la Justice s'est enfoncée dans ses "relectures", dans ce "dossier bis" qui ne devait jamais aller au bout. Cette fois, il s'agit de protéger le réseau pédophile international qu'est devenue l'Eglise.
L'opération Calice, lancée le 24 juin 2010 par le juge Wim De troy, a donc mené à des perquisitions à l'archevêché et chez Danneels. On a appris qu'il a couvert au moins 40 affaires de pédophilie dans sa zone et dans toute la Flandre, ce qu'il a toujours nié bien sûr. De Troy a aussi saisi les dossiers de pédophilie jalousement conservés par la commission parlementaire ad hoc (elle a reçu 476 plaintes) , dite commission Adriaenssens, et le 1 er juillet 2010, ladite commission s'est fait hara kiri.
Bref, très rapidement, en août 2010, la chambre des mises en accusation décide que les dossiers doivent être rendus par la Justice à la commission qui n'existe plus, et les dossiers saisis à Malines sont jugés irrecevables, car, semble-t-il, obtenus illégalement. Donc, il n'y a plus de preuves, ce qui a amené le juge à démissionner.
Motif de l'invalidité? Selon la presse Belge, "Les perquisitions avaient été ordonnées par le juge d'instruction sur base de déclarations de Godelieve Halsberghe, ancienne présidente de la commission des Abus sexuels. Mais la chambre des mises relève que ces déclarations ne concernaient que la cathédrale Saint-Rombaut".
En octobre 2010, la cour de cassation cassait les deux arrêts de la chambre des mises en accusation, mais en décembre celle-ci maintient l'illégalité des perquisitions menées à la Commission Adriaenssens, mais elle déclarait légales celles concernant le palais archiépiscopal, la cathédrale Saint-Rombaut et le domicile du cardinal Danneels.
Là, l'avocat de Danneels et de l'archevêché se pourvoit en cassation contre ces deux décisions en mars 2011.
La saga continue en octobre 2011, quand que la chambre des mises en accusation examine pour la troisième fois la pertinence des perquisitions à Malines, et que le parquet fédéral lui demande de les déclarer légales. Puis, en novembre 2011, la chambre des mises en accusation les a à nouveau déclarées illégales.
Du coup, les victimes se sont aussi portées en cassation
En avril 2012, on s'enfonce dans le délire: la cour de cassation a cassé le dernier arrêt de la chambre des mises en accusation sur les perquisitions menées à Malines et au domicile de Danneels. Mais, une partie seulement de la décision de la chambre a été cassée, et on ne sait pas laquelle!
Une vraie histoire Belge, où la Justice passe dix fois plus de temps à ergoter sur des détails qu'à examiner le fond de l'affaire, en l'occurrence les centaines de signalements d'abus sexuels commis par les curés et autres enrobés. La suite devrait nous emmener encore plus loin dans les inepties juridiques.
Danneels continue à remuer et veut porter plainte pour violation du secret de l'instruction, car une journal néerlandais s'est référé à des sources 'proches de l'instruction', expliquant de Danneels avait été mis au courant d'au moins 40 cas d'abus dans l'Eglise néerlandaise.