Rapidement, revenons sur l'affaire Dutroux, dont certains demandent la réouverture en raison des innombrables pistes jamais poursuivies. Parmi ces pistes, les vérifications des témoignages des fameux témoins X, qui avaient à peine commencé quand on a décidé que lesdits témoins étaient fous et disaient n'importe quoi.
Régina Louf, X1, a témoigné à 17 reprises devant les gendarmes, qui ont pu vérifier un grand nombre de ses propos. Un autre de ces témoins, qui n'a pas été joint aux témoins X, a permis de recouper largement ce que disait Régina Louf.
Voici les conclusions de l'enquête de police la concernant (mais je rappelle que l'enquête n'a jamais vraiment pu démarrer):
Voici ce que j'avais déjà écrit au sujet de Nathalie dans l'artice "Dutroux, l'archétype du prédateur isolé?"
Nathalie W. n’a finalement pas été jointe aux témoins X, mais elle dénonce le même type de faits.
Elle arrive au commissariat en 1996 accompagnée de sa psychologue, mais le flic refuse de prendre sa plainte contre son père (et d’autres), qui a commencé à la violer quand elle avait six ans (en 1971), et qui s’est mis à la « prêter » à des amis au cours de soirées chez lui ou dans des villas. Trop farfelu, d’après le fonctionnaire.
Plus tard, elle se rend à la gendarmerie de Bruxelles, et là on l’écoute. A ses 10 ans, son père la confie à un certain Vincent, âgé d’une quarantaine d’années, et que celui-ci l’emmenait dans des partouzes un peu partout. Elle dit avoir avorté trois fois.
Elle aussi raconte difficilement les faits, d’autant plus qu’elle affirme aux policiers avoir été suivie à deux reprises par ce Vincent après être venue à la gendarmerie.
D'une part, il lui aurait dit être au courant de sa plainte, et a gravé un V avec un couteau sur son avant bras gauche (photos à l’appui) en ajoutant « tu es à moi » (au moment où elle vient déposer, Nathalie est toujours plus ou moins sous la coupe de cette bande, et dit subir environ deux viols par semaine, de la part d’un certain Gérard).
Et une autre fois une véhicule a tenté de pousser le sien en dehors de l’autoroute, puis une autre encore, elle est agressée sur une aire de stationnement.
Son agresseur ressemble beaucoup au portrait robot de l’agresseur de Marie France Botte, qui essaie de lui venir en aide avec son association. C’est Jean Louis Delamotte, associéde Nihoul dans l’entreprise Asco dont on va reparler avec l’affaire Van Hees.
Nathalie signale également que depuis qu’elle est venue porter plainte, il y a « de plus en plus de sévices » et de « représailles » à son encontre, du harcèlement téléphonique la nuit et même des menaces de mort. La psychologue aussi a reçu une lettre de menace, donnée à la police.
Elle cite surtout des prénoms, les membres du Rotary Club de Waterloo qu’elle reconnaissait à l’écusson à l’arrière de leurs voitures, le café chez Dolores (futur Dolo) où il y avait d’autres enfants, les Atrébates, Michel, le patron du Dolo et un autre Michel (Nihoul, qui l’a violée à trois reprises quand elle était mineure), la mère du témoin X4, le Antony de Regina, en relation avec Nihoul, l’ex premier ministre Van Den Boeynants, Léon Defosset et Serge Kubla, deux bourgmestres.
Elle a aussi reconnu un certain Anthony, en fait le Tony de Regina. Mais, Regina l’a aussi reconnue comme étant une victime présente aux Atrébates, de même que X4.
Enfin, Regina a reconnu le père de Nathalie comme un agresseur.
L’enquête a aussi montré que le père de Nathalie était au Rotary Club de Waterloo, de même que d’autres types qu’elle a cités. Elle désigne un immeuble d’Etterbeek à Bruxelles comme étant un lieu où elle a été abusée, et la police du coin l’avait déjà repéré pour des faits de mœurs (d’après la victime, des policiers d’Etterbeek s’y rendaient aussi).
En passant devant le bâtiment, Nathalie a fait un malaise, mais n’a pas pus’expliquer. Lors de l’enquête menée en 1996, le policier interroge la psychiatre de Nathalie, qui raconte que des pièces ont disparu à plusieurs reprises de son dossier médical, et que certaines ont été envoyées à Nathalie, après sa deuxième et sa troisième hospitalisations à l’hôpital Erasme à Bruxelles. Son père lui a même menacé la psychiatre via la psychologue qui l’avait eu en ligne, et a dit à Nathalie qu’il savait tout ce qui se passe à Erasme.
La psychiatre soupçonnait la psychologue, qui avait accès au dossier de Nathalie, de l’avoir subtilisé et d’avoir envoyé des morceaux afin de la déstabiliser et de lui faire perdre confiance (Le 21 novembre 1996, quelqu’un signale que le directeur de la psychiatrie à l’hôpital Erasme serait un ami intime du père de Nathalie, et qu’en outre il aurait aussi des relations intimes avec la psychologue de Nathalie. Nathalie n’a jamais croisé le directeur en question, mais sur photo elle le reconnait comme étant une personne qu’elle a vue ‘en privé’).
En novembre 1996, Nathalie parle de « messes noires », de mineurs marqués au fer rouge, de sacrifices humains, de viande humaine préparée donnée à manger aux enfants, en présence notamment d’Alexandre de Mérode.
Elle a énormément de difficultés à voir revenir certains souvenirs, et sur un PV les policiers notent qu’elle se tape la tête sur les murs en criant « non pas le couteau… Je ne veux pas faire ça », en repensant à une de ces soirées.
A un moment, Nathalie évoque une scène de viol et de torture dans une maison de l’avenue Churchill, à Bruxelles, et elle précise que « des choses plus graves s’y sont passées », mais qu’elle est « incapable d’en parler à ce stade ».
Mise sous hypnose, ses réactions confirment pourtant qu’elle a assisté à ce type de séance, et elle décrit un sacrifice.
En février 1997, elle fait des « aveux ». Les policiers écrivent : « Vincent est en réalité Alexandre de Merode, Le dernier contact avec cette personne date de la seconde quinzaine de janvier 1997 dans la maison (domicile) de Nathalie en l'absence de ses gardes », et qu’elle a même eu une fille de lui, qui lui a été enlevée immédiatement et vivait désormais aux Etats-Unis, d’après ce qu’Alexandre de Mérode a dit.
Elle leur dit qu’elle a été forcée de rester en contact avec lui et sa bande, qui exerce des pressions sur elle et la menace. Elle précise que ces types connaissent les noms, adresses et véhicules de certaines personnes concernées par l’enquête, comme Marie France Botte.
Pourtant, le frère ainé de Nathalie dément quasiment tout ce qui est possible, et dit que pour la plainte contre son père, c’est parce que Nathalie voulait attirer l’attention. Pareil avec le cadet : Nathalie n’a jamais été enceinte, la vie de famille était normale mais Nathalie a des problèmes de personnalité, il ne croit pas à l’inceste, le prénom de Vincent ne lui dit rien. Pour la mère, pas d’inceste non plus, et Nathalie est une mythomane.
La marraine de Nathalie observe pourtant très tôt qu’il y avait des dysfonctionnements dans la famille, et que Nathalie était beaucoup moins bien traitée que les autres, mais elle dit qu’elle ne pense pas à l’inceste. Cécile Z, la compagne de Nathalie, qui est agent de police à Bruxelles, confirme que Nathalie est bien arrivée de nombreuses fois chez elle avec des traces de coups.
D’après le PV, Cécile Z. « a vu des traces de coups au visage, aux bras et des marques de fer à repasser entre les cuisses, sur les bras et sur les mains », auxquelles Nathalie n’a pas donné d’explication.
Puis, le seul flic en qui Nathalie avait confiance est victime d’une hémorragie cérébrale, et il est remplacé par un enquêteur qui ne croit rien de ce qu’elle dit. On la prend alors clairement pour une folle, y compris auprès de son entourage, et jusque dans les médias. Trois flics portent plainte contre elle pour « calomnie et diffamation », car elle disait qu’ils faisaient tout pour la décrédibiliser.
Comme beaucoup de victimes de ces sévices, elle a en effet du mal à parler, sa personnalité est erratique, elle refuse de se souvenir de nombreuses choses.
J'ai entendu parler pour la première fois de l'affaire DUTROUX dans l'avion qui me ramenait avec ma famille de MONTREAL à BRUXELLES le 13 août 1996. Puis dans la presse et la TV lors des travaux de la commission parlementaire. Il y avait régulièrement "des fuites" vers la presse lorsque la commission se réunissait et décidait de la suite à huis clos... Je me rappelle qu'à l'époque, un très jeune député ECOLO Monsieur Vincent DECROLY était régulièrement soupçonné par les membres de la commission d'être à l'origine des fuites car il était très en flèche dans ses questions et investigations. Dans la presse de l'époque (1998-1999) il était surnommé "le poil à gratter" de la Commission. Il fût discrédité au motif qu'il n'avait pas fait juriste. Il s'est inscrit à l'Université Libre de Bruxelles... est devenu avocat. Par la suite, sur la base de ce que j'ai entendu, lu et vu, il est devenu peu loquace et pour ainsi dire "fuyant" les contacts sociaux normaux inhérents à sa notoriété. A titre d'exemple, dans le cadre de la chasse à courre dont j'étais l'objet depuis 1998 (chasse à courre commanditée par certains manadataires politiques du PS belge via leurs relais de connivence au sein du Parquet de Bruxelles et de la Police de Bruxelles), après ma libération conditionnelle et sortie de prison après 140 jours de détention "préventive" pour prétendu "enlèvement de mineur de 12 ans en qualité de père", j'ai téléphoné des dizaines de fois a son cabinet d'avocat (sis rue de la Régence à Bruxelles) jamais de réponse. Rarement le répondeur. Un jour, au début de l'année 2008 ou 2009, je le croise dans la salle des pas perdus du Palais de justice de Bruxelles ; je lui dit que j'aimerais lui confier mon affaire d'INCARCERATION ARBITRAIRE et je lui demande à la fin de la conversation sa carte de visite : il dit ne pas en avoir sur lui et je le crois. Durant la conversation, aucun commentaire ni question de curiosité simple sur ma détention arbitraire : il m'apparaît comme pas intéressé par les injustices dont je viens de lui faire le résumé voire "absent" ou "traqué"... jetant des regards furtifs autour de lui alors que nous sommes dans l'énorme salle des pas perdus du Palais de justice de Bruxelles. Je lui demande son numéro de téléphone professionnel, il me dit de regarder dans le bottin téléphonique ou bien dans le Tableau de l'Ordre des Avocats de Bruxelles ou sur la plaque de son cabinet qui n'est pas loin du Palais de justice (rue de la Régence à Bruxelles). J'ai rappellé plusieurs fois à son cabinet : pas de sécrétaire, pas de réponse même pas de répondeur ! Je crois savoir qu'il a été l'objet de pressions énormes... étant donné qu'il n'est pas issu de grandes familles belges (politiques, milieu d'affaires ou d'artistes, etc...) d'où la courbe rentrante et sa voix en sourdine et depuis même en "off". Pour ces raisons, je ne crois pas qu'il y aura une avancée significative du dossier DUTROUX BIS. Il n'y a qu'à voir comment les grands avocats belges se sont tus depuis lors pour comprendre mes réticences ou plutôt mon sceptiscisme. Bien à vous JM KANINDA le 04 juin 2012