C'est bien, les pays où il n'y a pas de prescription en matière d'abus sexuels sur mineurs. Ainsi, l'enquête sur le Kincora Boys Home, à Belfast en Irlande du Nord, est rouverte depuis le mois de mars. Mais, rien ne semble avancer depuis. On a parlé de ce foyer pour garçons, dans lequel le MI5 avait organisé un réseau pédophile afin de compromettre diverses personnalités. Des membres de groupes paramilitaires pro anglais y faisaient aussi leurs petites affaires. C'était dans les années 80, et trois types ont été poursuivis.
Tout le monde pensait qu'on était tranquille, les types cités dans ce dossier sont morts les uns après les autres (Lord Mountbatten, Anthony Blunt un agent double MI5-KGB, Cyril Smith, pour ne citer que les plus grillés), et puis on n'y a plus pensé. On n'a surtout pas parlé des cérémonies qui avaient lieu dans un château, où les enfants du home étaient parfois emmenés. Ni des vidéos montrant les pédos en pleine action. L'affaire avait tout de même secoué le microcosme, et un certain Joshua Cardwell, politicien local responsable des foyers d'enfants, s'était suicidé en 1982 après avoir été interrogé sur l'affaire. A noter: c'est bien en 1981 que le directeur du home avait été condamné pour les viols de 11 garçons.
Le home, qui avait ouvert en 1958, a fermé en 1980 suite à l'implication de trois membres du staff qui ont été condamnés. Il était dirigé par le loyaliste (anti irlandais et pro anglais) William McGrath, un pédophile notoire qui dirigeait aussi un groupe paramilitaire et était surtout un informateur du MI5. C'est pour cela que pendant 20 ans, rien n'a filtré. Pourtant, dès les années 70 il y avait ces rumeurs comme quoi les enfants (des ados en fait) étaient envoyés dans des villas dans la campagne, appartenant à Lord Mountbatten (oncle du prince Philip et ex chef du MI6 qui a sauté dans son bateau où il se trouvait seul avec un mineur), à Edward Heath ou à Maurice Oldfield, dont on va reparler plus bas, et qui était quant à lui le chef du MI5.
Et voilà que la police anglaise décide de rouvrir le dossier, trente ans plus tard. Pourquoi? Parce qu'il paraitrait que le MI6 a étouffé l'affaire afin de protéger les mêmes personnalités qu'il avait coincées et faisait certainement chanter. C'est sur qu'une enuête honnête aurait mis par terre cette petite organisation de corruption étatique.
D'autres affaires sont réétudiées, car le juge qui a rouvert les dossiers d'abus dans les homes a défini une période d'investigation qui court depuis 1922 jusqu'à 1995. Peut-être qu'on élucidera enfin le meurtre du jeune Brian McDermott en 1973 (le garçon de 11 ans a été retrouvé dans une rivière proche du Kincora boy's home), ou la disparition mystérieuse de Stephen Waring, un jeune qui a été violé au Kincora, a fui à Liverpool, puis a été remis dans un bateau pour l'Irlande, où il n'est jamais arrivé. Il y a aussi plusieurs disparitions étranges dans les milieux loyalistes (John McKeague, Thomas Edgar qui ont pris une balle dans la tête lors de l'enquête de 1982, Michael Wright, le pasteur Billy Mullan), jamais élucidées, avec ce point commun que tous ont été impliqués dans l'affaire du Kincora.
Panier de crabes
Des éléments en possession des flics montreraient que des enfants étaient violés pendant une vingtaine d'années au Kincora Boys Home, et que des personnalités leur rendaient régulièrement visite. D'anciens pensionnaires ont été contactés par les flics.
D'après certains, l'affaire du Kincora est importante à étouffer, car une section des services secrets "dissidente" (mais cela reste à voir) aurait fait ses petites magouilles pour corrompre et manipuler des figures politiques. A cette époque, il était manifestement question d'éjecter les agents doubles du KGB infiltrés dans le renseignement britannique, comme c'était le cas d'Anthony Blunt ou encore de Guy Burgess, devenu agent anglais puis agent double avec le KGB. D'ailleurs, Anthony Blunt, quand il a été découvert comme étant un agent double, a négocié que s'il parlait, on laissait tomber l'ensemble de ses crimes et pas seulement la haute trahison. Du coup, Blunt a expliqué que l'un de ses crimes était justement sa participation à un réseau pédophile basé au Kincora Boys Home, et cela depuis qu'il trainait avec des riches irlandais pédophiles. Depuis ce temps, Blunt se prenait régulièrement de longs week-end à Belfast pour y violer des garçons. On nous a ensuite expliqué que le MI5 n'avait pas enquêté sur le Kincora pour ne pas exposer l'accord avec Blunt, mais je ne crois pas que ce soit la vraie raison à cela. Quoi qu'il en soit, Blunt a oublié de parler de ses vistes à Elm Guest House, et probablement ailleurs.
A ce moment, le chef du MI6 était Sir Maurice Oldfield, mis en place à la demande de Victor Rothschild. Oldfield, qui détestait les femmes, a permis au lobby gay de faire énormément d'entrisme dans les rouages des services anglais à cette époque, les années 70. Il avait commencé par aller aux USA puis il a été nommé chef du MI6 en 1973, et chef de la sécurité en Ulster, l'Irlande du Nord, en 1979. Et puis en 1980, Thatcher a été forcée de le virer en raison des visites de jeunes garçons à son domicile privé. Toutefois, Oldfield a aussi été vu au Kincora Boys Home, probablement parce qu'il devenait gênant pour le MI5 (services intérieurs).
L'ancien premier ministre anglais, Ted Heath, qui a aussi trainé du côté des orphelinats de Jersey, du Pays de Galles et du côté du bordel Elm Guest House à Londres, faisait aussi de petites visites au Kincora Boys Home dans les années 70. Et il y était amené par un député conservateur et ponte du MI5 qui protégeait aussi Thatcher, Airey Neave. Mais tous les pédos de cette affaire ne sont pas morts, et certains ont suivi une brillante carrière politique.
D'après Anthony Blunt, les russes avaient de quoi faire chanter une bonne partie de l'establishment anglais, y compris par leur présence à des rituels sataniques ou à de "simples" orgies pédophiles.
On comprend pourquoi l'affaire du Kincora Boy's Home a été étouffée depuis 30 ans (même si 3 educateurs ont été condamnés pour avoir agressé 11 enfants, en 1981) et pourquoi elle ne risque toujours pas d'éclater malgré les nombreuses victimes encore en vie. En 1989 déjà, l'Etat avait payé des indemnités à des victimes du Kincora pour qu'elles se taisent (interdiction de parler à la presse) et ne demandent pas justice. Finalement, plus personne n'ose parler de cette affaire qui a été étouffée dans les règles de l'art.
A peine si l'ancien maire de Londres, Ken Livingstone, a osé dire que le MI5 filmait des viols d'enfants au Kincora Boys Home, dans le but de faire sauter Edward Heath, alors premier ministre. Mais je ne crois pas à cette version, car Heath était déjà compromis dans plusieurs affaire du même genre et tout le monde savait très bien que c'était un pédophile. On l'avait d'ailleur rappelé à l'ordre en lui disant que 'cétait risqué de se taper des mineurs dans les toilettes publics.
En outre, les documents relatifs à cette affaire, qui auraient du être libérés en 2012, soit 30 ans après l'enquête, n'ont jamais été communiqués au public. Et pour cause: lesdits documents auraient "disparu".
Nous sommes les outils et les vassaux des riches derrière les décors.Nous sommes des marionnettes.Ces hommes tirent les ficelles et nous dansons.Notre temps,nos talents,notre vie ,nos aptitudes sont tous la propriété de ces hommes.Nous sommes des prostitués intellectuels"
Voilà un bien sombre tableau que toute la mouvance citoyenne la plus informée approuve.
Les journalistes comme Ceri apparaissent donc comme d'heureseuses exceptions courageuse et lucides qu'il faut féliciter.