2016-12-22 20_21_59-DébutIl y a deux ou trois jours, le témoignage d’Anneke Lucas a été diffusé sur le net. Cette Belge originaire de Bruxelles se présente comme une survivante de trafic sexuel, et a fondé en 2014 Liberation Prison Yoga afin d’aider d’autres victimes. Ce qu’elle raconte replonge directement dans la version hard de l’affaire Dutroux, c’est-à-dire la version non officielle, celle qui vise directement une élite de pédocriminels.

 Publication le 23 /12 / 2016

Anneke Lucas explique dans ce témoignage diffusé sur le site d’une sorte d’ONG, Global Citizen [1], qu’à 6 ans, sa mère l’a introduite dans un réseau pédophile, et témoigne afin de militer pour un changement des lois US, puisqu’elle vit à New York, en matière de trafic sexuel.

Elle raconte aussi les difficultés qu’éprouvent les victimes de ce type d’abus pour être reconnues, prises en compte et surtout aidées correctement.

Lucas a donc rédigé un court texte dans lequel elle fait le lien entre son vécu et le réseau pédocriminel de l’affaire Dutroux.

 

2016-12-23 14_29_40-The World & I_ Anneke Lucas - YouTubeInversion des valeurs

Dès qu’elle recevait un appel, sa mère qu’elle décrit comme une "psychopathe" la conduisait sur les lieux des abus. Mais, c'est une femme qui travaillait comme femme de ménage pour les aprents d'Anneke, et son mari, qui l'auraient introduite dans le réseau. Puis, sa mère s'en est occuppée elle-même.

"Le chef de ce réseau pédophile était un ministre Belge. Les clients étaient des membres de l’élite. J’ai reconnu des gens à la télévision", écrit-elle. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée avec des dirigeants européens, et "même un membre de la famille royale", qui pourrait être Albert 2, le père du Roi actuel qui est beaucoup cité dans le dossier Dutroux, mais qu’elle ne cite pas.

Les enfants qui avaient l'idée de parler étaient systématiquement éliminés. Les enfants étaient aussi montés les uns contre les autres, dans un schéma classique destiné à empêcher toute solidarité entre les victimes.

Dans un texte de 2014, Anneke raconte : "Mes parents avaient l’habitude de me punir avec ces mots : "Je vais te réammener là-bas", avec le pouvoir de la vengeance. Mes parents me conduisaient, généralement les nuits de week-end, parfois pendant les jours d'école, partout où c’était demandé. D'habitude, je trouvais leur voiture garée à l'extérieur à l'aube, pour être ramenée à la maison, endormie et meurtrie. J'ai découvert auprès de mes abuseurs que mon «gardien» était payé comme les autres proxénètes ".

Vers son 6e anniversaire, en 1969, Lucas dit qu’elle a été amenée à une orgie dans un château, pour la première fois, et qu’elle y a été utilisée pour un "show" SM au cours duquel elle a dû manger des excréments humains.

Elle décrit "des aristocrates habillés en hippies", réunis dans une sorte de club, copulant les uns avec les autres au son de musiques psychédéliques, buvant et se droguant à qui mieux mieux. Les enfants étaient seulement des marchandises qui servaient à ces gens à se faire plaisir, de manière sadique évidemment. D’ailleurs, elle explique que "des aristocrates" faisaient partie de ce club, et que certains "aimaient tuer des enfants".

Anneke Lucas raconte qu’on l’a enfermée dans une cellule et qu’elle a dû regarder le corps d’un autre enfant assassiné, pour lui faire comprendre qu’elle devait se taire. La semaine, elle allait à l’école, où elle se montrait timide et renfermée. De nombreux enfants, selon elle, ont été tués dans ce réseau, juste pour le plaisir des dingues du gratin. Ce seraient "les enfants qui n’étaient pas assez appréciés" qui étaient tués.

2016-12-23 14_46_06-Incredible Story Of How A Child Trafficking Survivor Overcome The Horrific Past_Les abus avaient lieu généralement toute une nuit, chaque week-end. Anneke Lucas pense avoir été violée par environ 200 hommes en cinq ans.

Elle raconte que chez elle, elle ne recevait aucune attention, et que finalement c’est dans le réseau, dans les orgies, qu’elle avait un minimum d’importance. Quand elle a eu 10 ans, elle a rencontré un type de 20 ans ramené là par son père. Les deux se sont rapprochés, et Anneke Lucas explique "je n'étais plus d'aucune utilité au réseau et devais être tuée. Quand ma torture a commencé, il est resté à regarder, en riant".

Elle poursuit : "On m'a emmené dans une petite pièce et on m'a attachée sur une table de boucher. L'homme qui me torturait était l'un des accusés de l'affaire Dutroux, qui, quand elle a éclaté dans les médias en 1996, risquait de faire sauter le réseau pédophile belge. Mais huit ans plus tard, seul Marc Dutroux a été condamné à perpétuité. J'aurais dû mourir ce soir-là en 1974 sur cette table de boucher, mais ma vie a été sauvée à la dernière minute".

Ce qu’il s’est passé, apparemment, c’est qu’elle pensait devoir mourir ce jour-là (elle avait 11 ans), et que le jeune type, qui a pourtant été son pire abuseur durant un an et avait déjà tué plusieurs personnes[2], a négocié avec le politicien qui dirigeait le réseau afin qu’elle soit épargnée. Le deal était qu’il devait bosser pour le politicien afin d’étendre ses activités salaces, en échange de sa vie. Elle a été torturée plusieurs heures sur cette table, noircie par le sang des enfants passés là avant elle, et dit qu’elle en porte encore les cicatrices actuellement.

On l’a alors laissée partir : "Et j'ai été relâchée, pas tout de suite. Je devais passer par la pire expérience là-bas, ce qui signifie commettre la violence avant qu’on ne me lâche". On comprend que probablement, elle a été elle-même forcée à commettre un meurtre ce jour-là. En tout cas, en faisant cela, le réseau lui a imposé le silence, et Anneke Lucas ne parle de tout cela que depuis 2013.

Finalement, c’est ce jeune homme qui a été liquidé. "Dans ce milieu, toute once d'humanité est une faiblesse mortelle".

C’est après cela qu’elle a pu quitter le réseau[3], en suivant les conseils, les "instructions" très précises du type qui l’avait sauvée[4]. C’est-à-dire quitter la Belgique et éviter les pièges qui l’auraient fait retomber dans le même milieu[5].

 

anneke-interview-7-webL’oubli

Anneke Lucas a quitté la Belgique au début des années 80, d’abord pour travailler vers 16 ans comme hôtesse dans le quartier rouge d’Anvers, puis pour aller en France, puis à Londres et à New York où elle est arrivée en 1985.

Tous ces souvenirs ont disparu de sa mémoire. Jusqu’à un jour de 1988 où, à 25 ans, ça lui est revenu soudain en mémoire, violemment. Elle s’est dit alors que si c’était vrai, elle n’avait plus qu’à se tuer. Elle vivait alors à los Angeles, et a commencé le yoga et la méditation.

Mais, les souvenirs ont à nouveau été refoulés. Et c’est seulement après des années de thérapie qu’elle a pu remettre ses souvenirs en ordre.

Lucas a écrit un livre autobiographique sur une relation incestueuse d’une jeune femme avec son père qu’elle rencontre pour la première fois. Son père serait Frederic Devreese un compositeur né aux Pays-Bas et naturalisé belge. Sa mère serait alors Annie De Clerck.

Beaucoup pourraient prendre ce témoignage pour une fantaisie, un délire. Ce serait le cas pour moi aussi, si je tombais dessus sans avoir travaillé sur ces dossiers, sans avoir entendu et lu de nombreux témoignages qui seraient simplement hallucinants pour quelqu’un de « normal ».

Lucas a témoigné également dans une vidéo [6] (faite à l’américaine, c’est certain), merci aux collègues qui ont fait la traduction et les sous-titrages :


Anneke Lucas survivante du réseau pédocriminel... par JaneBurgermeister

(Je remets la vidéo, cette fois sur Dailymotion, puisque Uziel, l'avocat probablement gêné aux entournures qui a lancé cette campagne, a censuré la première, sur Youtube, pour "atteinte au droit d'auteur", alors qu'elle était seulement sous-titrée. ce genre de censure est autant contre productif que révélateur de la sensibilité du sujet. Cet "avocat" sur lequel on ne trouve quasi rien sur le net d'avant 2016, ne sait pas où il a mis les pieds, et cherche manifestement à se protéger)

Derrière cette histoire glauque mais beaucoup plus courante hélas que les gens "normaux" ne peuvent le penser, il y a la souffrance des victimes qui ne sont pas reconnues comme telles, et surtout qui doivent se débrouiller seules pour se construire et évoluer. Le mal-être est prégnant, et il est difficile de trouver des moyens de survie.

Anneke Lucas enseigne le yoga depuis 2010, en l’envisageant comme un moyen de thérapie, en organisant des ateliers dans des prisons.

Il serait intéressant d’en savoir davantage sur les faits survenus en Belgique. En même temps, les faits sont tous prescrits, et Lucas n’avait que de 5 à 11 ans quand les abus ont eu lieu.

 

hclbes0zyilxrholitetnd5pqyyojky3nj22paxddrtq1j7bc6czs28detadiaktOù l’on reparle de l’affaire Dutroux, version non officielle

Mais, ce témoignage venu d’Outre Atlantique pourrait bien remettre sur le tapis certaines questions liées à l’affaire Dutroux, et notamment ce tabou absolu qu’est devenue la "théorie" du réseau.

Une partie des faits racontés par plusieurs victimes de l’affaire Dutroux, celles qu’on a appelées les "témoins X", se sont déroulés à Bruxelles et dans les environs de Bruxelles. La plupart des victimes qui ont été entendues par la police ont parlé de soirées sadiques dans des châteaux, nombreux dans le pays.

Des politiciens et aristocrates ont également été cités, par plusieurs victimes pour certains d’entre eux, et ils étaient des personnages centraux du réseau, semble-t-il. Anneke Lucas dit que certains de ces tarés sont "puissants" au niveau mondial, et qu’ils tirent leur pouvoir des exactions qu’ils commettent. Cependant, elle pense que les politiciens et aristos auxquels elle a eu à faire, et qui n’ont jamais été inquiétés par la justice, sont tous décédés aujourd’hui.

Anneke Lucas décrit le même genre d’épisodes que Régina Loof, ce témoin X1 de l’affaire Dutroux, qui a été entendue à 17 reprises par les enquêteurs. Elle dit avoir été torturée par un des co-accusés de Dutroux. Il s’agit d’expériences traumatisantes destinées à perturber l’enfant et à lui faire perdre ses repères : "j'ai été descendue dans une cave à charbon, c'était la cave d'une grande maison, avec deux hommes adultes, dont un était un politicien, un politicien célèbre. Et ils avaient une boîte en carton avec eux. Le politicien ne portait pas la boîte. Mais j'ai été emmené dans une cave avec des charbons à l'intérieur et il avait trois murs. Alors j'ai été mise dedans et on m’a jeté la boite. J'avais environ dix ans à l'époque, peut-être un peu plus jeune. Et il y avait des insectes à l'intérieur et ils avaient des pinces, ils m’ont pincée partout et j‘ai crié ".

Des victimes de MK ultra aux USA ont décrit elles aussi ce genre d’actes, comme d’autres classiques du type tuer un animal devant l’enfant, après qu’il s’y soit attaché.

Anneke dit qu’elle n’a jamais cité les noms de ses agresseurs, car elle ne veut pas "être tuée". Elle évoque l’affaire Dutroux dans une interview en février 2015 : "Il s'agissait d'un procès d'un homme appelé Dutroux, qui a dit qu'il avait des amis haut placés qui avaient kidnappé des enfants, et qui était en fait un souteneur pour ce réseau, il délivrait des enfants. Mais au lieu de s'infiltrer dans les familles, les familles incestueuses généralement, souvent les familles pauvres, et d'obtenir les enfants, il a commencé à kidnapper des enfants". Elle rappelle que Dutroux est "le seul qui est allé en prison à vie" dans cette histoire, et que même Nihoul [7] s’en est tiré.

Quand l'affaire Dutroux a éclaté, Anneke Lucas a d'abord pensé qu'elle allait permettre de renverser le réseau pédophile belge. Mais comme on l'a vu, le pouvoir en place a mis tous les moyens pour éviter cela.

2016-12-23 14_59_41-(64) Anneke LucasElle dit qu’elle a croisé Nihoul lors des abus qu’elle a subis : "j'ai été confrontée à Jean Michel Nihoul, qui était l'une des personnes là-bas". Pour Lucas, Nihoul était "un intermédiaire", ce qui est largement confirmé dans le dossier. Elle précise aussi que comme sa mère était une maquerelle, elle-même n’a pas vraiment eu à faire aux intermédiaires.

Comme Régina Louf, elle explique que beaucoup de filles qui vieillissaient un peu tombaient enceintes et étaient simplement tuées.

Sur Facebook, où elle a posté son témoignage, Anneke lucas a écrit ce 23 décembre : "Les commentaires sur ce fil révèlent que les temps ont changé. Il y a quelques dissidents et mécréants, tous contrecarrés et éduqués par la majorité. Il y a plus de compréhension sur le sujet maintenant que jamais - sur les multiples raisons pour les victimes de garder le silence au lieu de parler, et sur les attaques contre les victimes. Cela me donne de l'espoir".

 

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L’affaire Dutroux est probablement close à jamais, les délais de prescription aidant. Mais de nombreuses victimes ont et auront encore besoin de s’exprimer même si elles n’obtiendront jamais justice.

Le témoignage d’Anneke Lucas est tout à fait crédible, même si on ne pourra jamais le corroborer. Pour cela, il faudrait une enquête sérieuse, des recoupements, de nombreuses auditions de témoins que personne dans l’establishment n’a envie d’entendre.

Ce témoignage montre en tout cas qu’on a beau étouffer les dossiers les plus sordides, il reste toujours des victimes, dont certaines sont en état de parler. C’est ce qu’il arrivera aussi, chez nous, avec l’affaire d’Outreau.

J’espère que d’autres victimes parleront publiquement, même sans citer de noms, pour dire que oui, en Belgique un réseau pédocriminel d’élite est resté impuni. Et pour aider les autres victimes à se reconstruire.

 

La page Facebook d’Anneke Lucas : https://www.facebook.com/anneke.lucas.7

Ajout du 25/ 12/ 16: en regardant à nouveau la page Wikipedia d'Anneke Lucas, je constate que la mention de son père est effacée. Idem sur la page de Frederic Devreese: la page a été modifiée et on a effacé la mention d'Anneke Lucas comme étant sa fille. PCar finalement on ne serait pas certain qu'elle soit bien sa fille.

2016-12-25 22_42_20-Frédéric Devreese_ Difference between revisions - Wikipedia

Ajout du 15 /12/ 2018 :
Anneke Lucas continue à parler à travers sa page Facebook.
Par exemple le 24 novembre elle écrit qu'à l'âge de 9 ans, elle a été emménée en avion depuiws la Suisse jusqu'à New York, puis qu'elle a été promenée pour diverses séances de trafic sexuel sur la côte Est des Etats-Unis, en Suisse, en Allemagne, en France, avant d'être ramenée en Belgique. 

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Anneke Lucas a aussi lancé une pétition pour mobiliser contre le trafic sexuel à New York, et ouvert un blog dans lequel elle dénonce l'omerta sur le trafic sexuel des enfants.
Dans un article où elle évoque sa mère, elle explique que les gens les plus sceptiques sur son histoire qu'elle a révélée très tard publiquement, "sont ceux qui me connaissaient dans l'enfance ou comme jeune adulte, qui étaient proches quand j'étais exploitée, qui connaissaient ma mère et étaient sous son charme", écrit-elle.
Elle explique que sa mère avait 5 ans en 1944, dans une ville qui a connu la famine, et qu'à cet âge déjà elle semblait n'avoir comme préoccupation que "de plaire aux hommes, particulièrement en s'offrant à eux de n'importe quelle manière possible, que ce soit sexuellement ou en leur rendant un service ou un autre".
Le grand-père a également violé la mère, raconte Anneke Lucas, et cela sans que ce soit vraiment un secret dans la famille.
A 10 ans, alors que sa mère l'emmène à une partouze dans un château, elle rencontre celui qu'Anneke Lucas appelle "le gangster", celui qui lui a permis de sortir de ce réseau à l'âge de 11 ans. Immédiatement, sa mère arrange un premier viol avec sa fille, et entame une relation également avec le type.
Quand Anneke a refusé de retourner dans les partouzes, sa mère s'est vengée sur elle, et c'est pour cette raison qu'elle a quitté la maison puis le pays dès qu'elle en a eu l'occasion.
Dans un autre article intitulé "ma mère", Anneke Lucas explique que la langue originelle de sa famille était l'allemand. Que sa mère la droguait probalement avant les soirées de viols où elle l'emmenait elle-même.

"Aux orgies autour de Bruxelles, que ce soit dans les bars, les villas ou les châteaux, on ne sait jamais ce qui peut arriver. L'atmosphère bruxelloise est assoiffée de sang", écrit-elle. Et il est vrai que certains quartiers, et pas forcément les plus glauques de Bruxelles, entrainent vraiment une sensation très désagréable.


Sur l'affaire Dutroux:

Anneke Lucas a aussi écrit un article dans lequel elle relève différents éléments de l'affaire Dutroux, notamment: 

  • Les protections de la part de personnes haut placées dont il a dit bénéficier, ou encore les témoignages des différents témoins X, des victimes qui ont dénoncé le réseau pédophile.  
  • Le système de chantage qui consistait à péiger des personnalités en présence de mineures de 13 ans. 
  • Du trouble de dissociation de la personnalité dont souffrent la plupart des témoins X.
  • L'affaire du "schisme" entre les "croyants" (dans le réseau pédophile) et les "non-croyants", qui pensaient que Dutroux et ses complices étaient des prédateurs isolés.
  • Le saucissonnage du dossier, avec le volet "réseau" appelé le "dossier bis" séparé du volet "enlèvements" des 6 filles (dont 4 sont mortes) et meurtre d'un complice de Dutroux, avec un peu de trafic d'ecstazy. Le "dossier bis" a été clôturé morceau par morceau et aucun procès n'a eu lieu.

Sur ce politicien belge, elle explique dans un autre article "Lorsque j'ai été victime de trafic, le ministre qui était le chef du réseau s'est entouré de spécialistes de la torture. Il avait les ex-coloniaux qui étaient revenus de force du Congo une fois que le pays avait finalement retrouvé son indépendance de la Belgique en 1962. Au Congo, ces Belges avaient torturé les esclaves congolais et leurs tactiques macabres étaient expérimentées sur les enfants du réseau. Il avait également ses experts en psychologie internationale, qui ont transmis les techniques de lavage de cerveau développées au cours du Troisième Reich. J'ai été sexuellement stimulée à l'âge de neuf ans et dix ans alors qu'on me disait: "Vous n'êtes rien sans votre homme." "Tu n'existes pas sans ton homme.""

Et en effet, si l'on regarde de plus près l'affaire Dutroux et les éléments léis au réseau, on retrouve tout un milieu d'ancien coloniaux belges revenus du Congo dans les années 60, qui pratiquaient les partouzes ainsi que divers trafics, et s'aidaient les uns les autres dans leurs petites affaires.

 

Programmation mentale

2018-12-16 00_08_00-A Little Spy — Anneke Lucas - Opera

Elle évoque aussi, toujours dans un article de son blog, des "entrainements" qui ressemblent à de la programmation mentale. En 1972 quand elle avait 9 ans, Anneke Lucas dit qu'elle a été envoyée en Allemagne plusieurs fois pour y être "entraînée" dans les labos, par exemple à identifier des sentiments, des comportements, des pensées, en observant les gens.

"Entrainement dans un laboratoire /camp de prisonniers en Allemagne sous les auspices d'un médecin nazi. Formation à diverses choses. En assemblant les pièces du casse-tête sur la base de ce que j'avais été forcé d'apprendre, j'ai découvert que j'étais formée à voir les traits physiques des gens et à les associer à la personnalité, aux dépendances, aux tendances, aux goûts et à ce qu'ils n'aiment pas. On m'a appris l'eugénisme ("eugenics") pour détecter toutes sortes de choses en observant quelqu'un. J'avais les yeux grands ouverts et je devais regarder beaucoup de films avec des gens qui faisaient tout et n'importe quoi, de manière répétée et de différentes manières", écrit Lucas dans cet article, "Une grande partie de cette formation portait sur la détection des préférences sexuelles afin que je sois plus en mesure de plaire".

Pendant ces entrainements elle explique qu'elle était attachée durant des jours. A la fin elle avait une programmation pour oublier le visage du médecin qui lui avait fait subir les "entraînements", et pour être poussée à se suicider si elle se rappelait du lieu des expériences ou des procédures qui étaient menées [8]. Anneke écrit qu'alors âgée de 9 ans, elle était "l'enfant le plus âgé".

En 1972, elle explique savoir qu'on l'a emmenée plusieurs fois en Allemagne "comme esclave sexuelle nouvellement coqueluche des élites" et aussi parce qu'elle devait "perfectionner sa formation dans le labo". Durant ces voyages en Allemagne,"J'ai été donnée à certains politiciens de haut niveau. Celui dont je me souviens le plus vivement aurait eu des liens avec les nazis, même s'il s'est fait connaître après la guerre", écrit-elle.

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Apparemment, l'"Américain" qui la violait aussi mais qu'elle prenait pour une sorte de figure paternelle, était celui qui l'avait amenée là, d'ailleurs il a très vite contribué aux "expériences".

En juillet de cette année 1972 elle a été envoyée en Suisse, avec ce type qui était une sorte de "fiancé" âgé de 20 ans de plus qu'elle, que sa mère avait entrepris de faire entrer dans la famille. c'était un pédophile, un Américain de la côte Est qui la trimballait à travers le monde en jet. "A l'arrivée en Suisse, j'ai été prise sur le tarmac par le politicien qui dirigeait le réseau Belge, qui m'avait envoyée en Suisse intialement comme un cadeau pour l'important Américain".

le but de ces entraînements était d'en faire une esclave sexuelle : "J'étais entraînée durant un mois à devenir une esclave sexuelle pour les VIP. Différentes méthodes de tortures permettaient de libérer des pouvoirs supra humains que je pourrais utiliser pour mieux m'adapter à la psyché des hommes afin de satisfaire parfaitement leurs désirs sexuels". Puis d'autres entrainements en Allemagne la même année ont complété cette programmation d'esclave sexuelle. 

 

Le petit garçon assassiné
Dans un autre article, Anneke évoque un petit garçon blond d'environ 7 ans avec lequel elle avait sympathisé. Il était violé par le réseau lui aussi, parlait flamand et était probablement un peu lent mais elle avait un instinct protecteur avec lui. Un soir d'été, deux hommes de main les ont emmenés en voiture depuis la Flandre jusque dans les montagnes. là, on les fait entrer dans un long tunnel avec des torches sur les côtés, au bout du tunnel quatre types ont discuté pour savoir lequel des enfants serait sacrifié, et c'est le petit garçon qui a été choisi, torture et tué devant elle.
Après cela, elle n'a plus jamais été proche d'un autre enfant.
L'éducation sexuelle

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Elle explique que quand elle avait 9 ans elle a entendu des gens parler de cet "agenda" qu'il fallait imposer au monde, notamment sur la sexualisation des enfants dont elle était censée représenter l'exemple parfait de l'enfant sexualisée et épanouie. "J'ai remarqué à quel point le programme LGBTQIA avait été coopté par cet agenda", ce programme, écrit-elle, "Je trouve qu'une partie de la polarisation entre les chrétiens et les LGBTQ est en partie due à la préoccupation pour les enfants, une préoccupation qui pourrait facilement être partagée par les deux parties. Quand des enfants reçoivent des programmes d'éducation sexuelle avec le soutien amical des association LGBT, et qu'il y a des contenus explicites pour des enfants de 5 ans, qu'est-ce que cela veut réellement dire ?". 
Son analyse est assez intéressante, car elle se fonde la manière de faire habituelle de ceux qui poussent un obscur "agenda" à travers des réunions non moins obscures comme le Bilderberg, la Trilatériale, la franc-maçonnerie etc. "Cela veut dire que le programme prioritaire réussit, en utilisant les canaux LGBTQIA pour plusieurs raisons. L'une consiste à perpétuer les préjugés liant la communauté LGBT à la maltraitance d'enfants et, deuxièmement, à normaliser la sexualisation des enfants. Ainsi, le fossé entre les chrétiens et les LGBT persiste, même si beaucoup de chrétiens n'ont pas de préjugés et que les LGBT ne font évidemment pas la promotion des abus envers les enfants".


[1] Il s’agit d’un groupe monté pour défendre un tas de valeurs comme la santé, la lutte contre la pauvreté, l’enfance, les droits des femmes, l’environnement, la citoyenneté, et qui est financé par le privé. Le but est de créer « le plus grand mouvement mondial pour l’action sociale ». Parmi les principaux « partenaires », on trouve la fondation Bill et Melinda Gates, Caterpillar, MSNBC, le cabinet Johnson & Johnson, Youtube, HP… Au conseil d’administration, on retrouve aussi la fondatrice du Huffington post et divers dirigeants de cabinets d’avocats, de cabinets de placements ou de multinationales.

[2] Anneke raconte que ce type qui devait avoir 20, 21 ans, a été lui-même abusé et même mutilé par ses parentson père qui l’a retrouvé au lit avec sa mère (il boitait et Anneke dit qu’il lui a fait subi la même chose en la poignardant à la jambe, de manière à ce qu’elle boîte elle aussi). Selon elle, son seul moment d’humanité a été quand il a négocié pour la sauver. « Pour connaître son histoire, j'ai également découvert plus tard qu’il a été impliqué dans des choses très sombres, et avait tué beaucoup de gens ».

[3] Elle explique qu’après ce jour-là, sa mère a continué les abus mais n’a plus pu la ramener dans le réseau. Apparemment, cela l’a rendue encore plus mauvaise, et pas seulement parce qu’elle ne touchait plus cet argent de la prostitution de sa fille, mais parce qu’elle perdait du pouvoir sur elle. C’est vers 14 ou 15 ans qu’Anneke a définitivement quitté sa mère. Selon elle, sa mère a été victime elle aussi d’abus sexuels important, car elle en portait tous les traumatismes, même si elle n’en a jamais parlé. Sa mère avait perdu sa propre mère à l’âge de 5 ans, en 1945.

[4] Parmi ces conseils, il y avait quitter le pays, mais aussi ne pas céder à la prostitution, ne pas prendre d’argent d’un homme.

[5] D’ailleurs, à 18 ans, un "grand réalisateur français" lui a dit qu’elle pourrait devenir célèbre, mais elle n’est pas tombée dans le piège.

[6] La vidéo a été réalisée dans le cadre de la campagne « Real Woman, real stories », pour alerter sur la condition des femmes et les discriminations qu’elles subissent. La campagne a été lancée en mars 2016 lors de la "journée de la femme" et est constituée de courtes vidéos d’interviews très émotionnelles, peut-on dire vu d’ici, de femmes ayant subi des agressions en tant que femme ou enfant. Personne aux USA ne semble connaitre l’affaire Dutroux, du coup ça n’a pas l’air de rebondir sur la question. Cette campagne a été lancée, semble-t-il, par un certain Matan Uziel, avocat  et "producteur" qui militerait pour les droits des femmes, et sur lequel on trouve peu d’infos.

[7] Nihoul était en fait le pivot entre les délinquants type Dutroux qui faisaient les basses œuvres, et la clique de tarés puissants qui tiraient les ficelles. Le réseau ne faisait pas que dans le trafic d’enfants : il y avait aussi le trafic de drogue, de voitures, d’armes, et des connexions avec les tueries du Brabant.

[8] "La phase finale impliquait d'autres programmations pour que je puisse avoir des réactions bizarres et physiquement inconfortables si je me souvenais du visage (extrêmement laid) du médecin. On m'a étouffé à plusieurs reprises en me disant que c'était parce que je voyais son image. Il m'a été fortement suggéré de me suicider d'une manière particulière, si je me souvenais des détails du lieu et des procédures. Cette programmation, comme la plus grande partie de la formation, s’est faite par répétition, en commençant par une suggestion et a été élargie à un niveau tel que survienne l'affirmation que je n'oublie jamais - que B sera certain de suivre A".