Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
donde vamos
donde vamos
Publicité
donde vamos
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
25 avril 2023

Séparations conflictuelles et autorité parentale : Quand les pères français veulent imposer le modèle pro-pères au Japon

FireShot Capture 015 - Japon _ le SOS d'un papa en détresse - www

Il y a peut-être un pays dans le monde où la justice, et les autorités en général, semblent plus attentives à la protection de l’enfance qu’aux dénégations des pères maltraitants : le Japon, où plusieurs affaires de garde d’enfants entre une mère Japonaise et un père Français, sur fond de violences psychologiques, physiques voire sexuelles, sont en cours. De chaque côté, la justice et les médias prennent parti : au Japon, en prenant en compte la parole de l’enfant et en demandant sa protection, et en France pour soutenir les pères accusés de maltraitances.

La France, souvent qualifiée de Pédoland dans le monde entier, se montre comme on le sait très favorable aux agresseurs pour peu qu’ils se limitent à agir dans leur milieu familial. Il faut dire que le micron soi-même est à l’écoute des plaintes portées si bruyamment par des collectifs de pères se plaignant de la justice Japonaise qui leur aurait pris leurs enfants à tort.  

 

Lobbying des pères français contre la justice Japonaise 

 

2023-04-04 20_11_35-(6) Envoyé spécial

Exemple : le film larmoyant d’Envoyé Spécial en 2019 sur France 2 dénonçant les décisions de la justice japonaise concernant deux pères qu’on suit en train de traquer leurs enfants dont ils ne peuvent pas s’approcher, l'émission "Ca commence aujourd'hui" toujours sur France 2 , un article du Télégramme de décembre 2018 intitulé "Japon. Le combat de Français pour retrouver leur enfant enlevé", il y a aussi eu Paris Match, Challenges...

En juin 2019 le micron recevait une délégation de ces pères alors qu’il était en visite au Japon, comme le racontait RTL avec tant de pondération : "Une cruelle tradition au Japon. Lors d'un divorce, les pères n'ont plus aucun droit sur leurs enfants. Contacts, adresse, photos... Tout leur est leur est interdit. Des Français concernés ont pu rencontrer Emmanuel Macron en visite officielle". 

FireShot Capture 010 - Macron au Japon _ Qui sont ces pères français séparés de leurs enfant_ - www

Alors on sait que macron a tendance à considérer qu’il peut se mêler de tout, mais en principe il n’intervient pas dans le cours de la justice, et encore moins de celle d'un pays ami. Mais il a dit à ces pères : "Nous sommes à leurs côtés", marquant son intérêt pour leur cause. En tout cas, les mères privées de leurs enfants parce qu’elles ont dénoncé des violences sexuelles ou même uniquement psychologiques n’ont pas été reçues par la micronie. Et ce n’est pas faute de l’avoir demandé depuis 6 ans.  

Il faut aussi préciser que ces pères n’ont pas "aucun droit", ils peuvent voir leurs enfants mais pas si ces visites leurs sont nuisible. Des visites médiatisées peuvent être organisées, ou pas de visites du tout dans certains cas, mais cela a lieu dans le cadre d’un jugement rendu par un tribunal qui a examiné la situation.

A lire ces articles, on dirait que la justice japonaise a des pratiques moyenâgeuses. Pourtant c’est bien chez nous que le pouvoir exécutif nomme les procureurs en charge de l’opportunité des poursuites. C’est chez nous que les victimes et parties civiles n’ont pas accès à leur dossier pénal. Bref. On pourrait faire une encyclopédie des dérives de la "justice" française qui vraiment n'a aucune leçon à donner, particulièrement en matière de garde d'enfant dans le cadre de procédures de séparation des parents conflictuelles.   

Dans cette délégation de pères, il y avait notamment Emmanuel de Fournas, souvent interviewé dans la presse, comme en 2018 par Libération dans un article intitulé "Japon : enfants confisqués, parents abandonnés", ou dans le reportage d’Envoyé Spécial ou "ça commence aujourd'hui". La mère est repartie au Japon et a refusé les droits de visite de quelques heures qu’il avait, mais au Japon la police n’intervient pas dans ces cas-là : la France et les conventions internationales réclament pourtant qu’ils forcent les droits de visite décidés par la justice. 

FireShot Capture 011 - Enlèvements d'enfants par un parent japonais_ la justice entravée - C_ - www

Quant à Emmanuel De Fournas, il a fait 23 jours de garde-à-vue au Japon en 2015, soupçonné de vouloir enlever sa fille comme il l’avait déjà fait auparavant. Les conditions de détention étaient d’après son récit dignes des geôles d’une dictature latino-américaine des années 70. 

Ces pères ont participé à la création d’un collectif "Sauvons nos enfants Japon", qui réunit des pères et des mères aux situations différentes, pour militer afin que le Japon aille dans leur sens et s’aligne sur le droit international en la matière – que la France ne respecte pas non plus tant elle prive à tour de bras des enfants de leurs parents en les plaçant pour des motifs ubuesques, et met du zèle à renvoyer les enfants victimes de violences sexuelles chez le parent agresseur sans même les écouter. Peut-être qu'il existe une sorte d'angle mort dans la gestion de l'autorité parentale lors des séparations, qui n'est pas judiciairisé, mais l'objecif de ces pères est d'appliquer le système totalement défaillant que nous avons ici au Japon. 

Ce groupe est hyper actif sur le plan législatif, faisant pression pour que le Japon s’aligne sur le droit international en matière de coparentalité, sans pour autant avoir mis en place les structures pour gérer les séparations conflictuelles, ni avoir formé les intervenants dans ces procédures au harcèlement et aux impacts des maltraitances, notamment psychologiques dans les couples. Au Japon, ils sont soutenus par des figures de l’extrême-droite misogynes comme Shunichi Fujiki ou Shiro Takahashi, grands militants de "la coparentalité" à n’importe quelles conditions. 

FireShot Capture 013 - Au Japon, le Français Vincent Fichot toujours sans ses enfants - Les _ - www

Plus récemment, un autre Français, Vincent Fichot en contact avec les deux autres et qui a fait partie de la délégation reçue par macron, a aussi fait la tournée des médias, fort complaisants en comparaison avec l’omerta qui pèse sur les parents protecteurs que la justice prive de leurs enfants. 

En 2021 Vincent Fichot a fait une grève de la faim devant le stade olympique de Tokyo suite à laquelle une dizaine de diplomates, selon Reuters, ont exprimé leur soutien pour sa cause, et a obtenu dans la foulée en octobre 2021 que la justice française lance un mandat d’arrêt international pour enlèvement d’enfant contre la mère, partie avec les enfants sans prévenir. Elle en a entre-temps obtenu la garde complète au Japon. 

Son épouse, Maiko Fichot, qui est au Japon, s'est exprimée via une conférence de presse internationale avec ses avocats en décembre dernier.  Les médias français n'ont pas trouvé utile de lui donner la parole préférant soutenir son mari et les autres pères. En mars 2023 M6 a encore diffusé un reportage sur Vincent Fichot.


Dégâts collatéraux 

27d6350e-d86e-4b56-b53d-b212a2861407

Dans la presse française, on n’aura que le point de vue de ces pères. Ils s’entraident, aident d’autres pères à faire pression dans leurs propres affaires, et on finit avec du harcèlement judiciaire, filtré un tant soit peu par la justice japonaise. Ces cas-là, on les connaît bien aussi : certains profils de pères mettent un point d’honneur à pourrir la vie de leur ex et surtout de leurs enfants, même à distance, et dans la durée.  

De mon côté, je connais une autre affaire dans laquelle le père est tenu éloigné de l’enfant par les autorités japonaises, parce qu’elles considèrent que la situation est proche du harcèlement : ce père, conseillé par ses camarades, a mené une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux en affichant des photos de son enfant, des témoignages en sa faveur et qui attaquent la maman, tentant de se faire passer pour une victime de la justice japonaise et d’une femme manipulatrice. Il s’est créé une communauté d’activistes dont certains ont des profils très inquiétants.

En France, cet homme qui a des relations en franc-maçonnerie multiplie les procédures contre la maman et réclame la garde complète de son enfant. La maman, dont les plaintes sont habituellement classées sans suite en France, est parvenue à faire retirer une partie de ces contenus qui ont un impact sur sa vie professionnelle et surtout personnelle. Pour l’instant, la procédure en France a retiré les droits d’hébergement et il n’a qu’un droit de visite dans un lieu neutre qu’il n’utilise pas, préférant réclamer la garde de son enfant en France.  

Comme on l’a vu avec SOS Papas, tous les pères ne sont pas des oies blanches mais tous sont défendus comme s’ils l’étaient. 

La parole des enfants n’est pas prise en compte puisqu’ils considèrent que les enfants sont manipulés par leur mère, et ces pères mettent souvent toute leur énergie dans des campagnes de harcèlement, même à distance, pour avoir gain de cause. En France, c’est assez facile puisque la justice a tendance à protéger les agresseurs. 

Ces pères mènent de vastes campagnes de calomnies, expliquant leur point de vue aux médias, aux politiques, multipliant les attaques sur les réseaux sociaux en espérant salir suffisamment les mères pour obtenir ce qu’ils veulent. Et cela marche très souvent en France, où les droits des pères semblent primer sur toute autre considération, sauf quand ce sont des pères protecteurs bien entendu.

FireShot Capture 014 - «Le Japon, ce pays paradoxal où les pères divorcés n’ont aucun droit»_ - www

Ce que la France n’aime pas dans ces affaires, c’est que les décisions de la justice japonaise et de la police contredisent souvent celles de la justice française, qui n’hésite pas à donner des droits de visite et d’hébergement, ou même la garde aux pères même si les enfants dénoncent des violences, notamment sexuelles. 

Il serait dommage que le Japon finisse par céder aux pressions occidentales en érigeant la coparentalité comme un dogme. Dans les séparations à l’amiable qui représentent en France environ 90% des séparations, la garde ne pose pas de problème, elle n’est remise en question que dans les séparations conflictuelles qui ont souvent lieu sur fonds de violences conjugales. Celles-ci n’étant que rarement prises en compte, la garde alternée peut s’avérer un véritable chemin de croix pendant des années aussi bien pour la mère que pour l’enfant. C’est ce modèle que les lobbys de pères veulent imposer au Japon comme ils l’ont fait en Europe, au Canada et aux Etats-Unis. 

 

-------------------------

Ce que nous voyons à l'oeuvre, c'est le lobbying pro-pères dans lequel s'engouffrent évidemment les plus pervers d'entre eux, les plus bruyants et agressifs. Ils ont trouvé une oreille attentive auprès des organisations internationales et des autorités françaises, et on constate les ravages de cette idéologie chaque jour dans les tribunaux. Car imposer les gardes partagées coûte que coûte en l'absence de condamnation sérieuse du père implique trop souvent de nier la parole des enfants et les violences psychologiques, parfois physiques ou sexuelles, qui peuvent exister. 

Le danger avec l'application du "droit aux deux parents" est que quand 76% des plaintes pour viol sur mineur sont classées sans suite, quand les violences conjugales ne sont pas reconnues pour diverses raisons, quand on a des experts qui imposent des cocnepts tordus tels que l'aliénation parentale pour décrédibiliser les mères, ce "droit" devient un devoir qui peut s'avérer destructeur. Le Japon, pour l'instant, procède autrement et n'a pas grand chose à gagner à appliquer les mêmes procédures qu'en France car elles sont dangereuses pour les enfants dans de nombreux cas de séparations dites "conflictuelles".

Publicité
Publicité
Commentaires
G
C'est tout simplement honteux
Répondre
V
Enfin, un site qui remet les "sos papas" à leur place...
Répondre
Publicité