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14 mai 2024

Un enfant de 11 ans placé en famille d'accueil après avoir dénoncé l'inceste : une mesure de rétorsion ?

La justice de ce pays est-elle définitivement perdue pour les citoyens ? Si l’on regarde le traitement des affaires de pédocriminalité et l’usage du placement des enfants dans des institutions totalement défaillantes où leur sécurité ne peut pas être garantie, on constate que la justice se comporte comme une mafia dont l’objectif est de faire taire les parents protecteurs et les enfants. Particulièrement s’ils dérangent.

 

 

C’est l’histoire de cette maman et de son fils, que nous appellerons Mathilde et Romuald. Cet enfant âgé de 11 ans qui a dénoncé des faits d'inceste a ensuite été placé alors qu’il vivait chez elle, très vite après le classement sans suite de la plainte pour violences sexuelles.

 

 

Un enfant dénonce mais personne ne veut l’entendre

 

Pour comprendre ce qu’il se passe, il faut comprendre que Mathilde travaille dans le secteur social, est syndicaliste, et n’a jamais hésité à dénoncer les dysfonctionnements et anomalies flagrantes (pour parler poliment) dans la protection de l’enfance de certains établissements de son département, l’Ariège.

 

Alors que Mathilde et le père de Romuald étaient séparés et qu’une garde alternée était mise en place, un jour de 2022 Romuald a parlé de violences sexuelles, notamment un viol, commises par un oncle paternel -policier de profession- en présence de son père et d’un cousin majeur à une occasion. Une scène très traumatisante, que l’enfant a racontée en détail.

 

Mathilde a voulu porter plainte pour ces violences sexuelles, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu, la gendarmerie locale ne voulant pas prendre la plainte, ni la brigade de protection des mineurs qui apparemment avait trop de travail. Elle a finalement déposé une plainte qui a été classée sans suite parce que l’enfant n’a pas été trouvé "crédible" par trois professionnels, alors qu’il a répété les faits aux trois.

 

L’un d’eux, selon un des jugements du juge aux affaires familiales, considérait par exemple que son "discours manque de cohérence interne, avec une absence de variation dans le récit, une absence d’émotions, de corrections, de détails insolites ou inattendus". Des spécialistes de la mémoire traumatique auraient certainement un autre avis, de plus depuis Outreau les experts ne sont pas censés s’avancer sur la "crédibilité" ou non des enfants1.

 

A ce moment, les services sociaux avaient reçu une information préoccupante concernant Romuald, a priori parce qu’il parlait de violence chez son père. Le juge des enfants avait été saisi et une MJIE (mesure judiciaire d’investigation éducative) a été ordonnée début 2022. Dans des circonstances étranges, avec deux requêtes en assistance éducative coup sur coup, la deuxième réclamant une expertise psychiatrique de Mathilde.

 

Ayant compris qu’aucune enquête sérieuse n’était menée par la gendarmerie local au sujet des accusations de Romuald, l’enfant a été amené chez un huissier de justice par son oncle maternel pour écrire sa plainte avec constitution de partie civile. M. avait eu le nez creux : le jour même le classement sans suite était envoyé.

 

Au-delà du fait que la plainte pour les violences sexuelles a été classée sans suite, il y a plusieurs difficultés dans cette affaire :

  • Le tribunal de Foix qui a traité l’affaire au départ aurait dû se dessaisir immédiatement car dans ses activités professionnelles, Mathilde est régulièrement de concert avec l’ASE de l’Ariège, donc dans le cadre des missions de protection de l’enfance auprès de la justice locale.

  • Les services sociaux de l’Ariège veulent renouer les liens de Romuald avec son père envers et contre tout. Par exemple dans une note de février 2024 ils citent les propos de Romuald qui décrit un viol commis par son oncle en présence du père et du cousin, ils soulignent qu’il refuse de le voir mais ignorent totalement cela pour insister sur la reprise des rencontres avec le père. La "justice" et les services sociaux assument-ils d’être passés dans une autre dimension qui serait celle de la protection des agresseurs, en leur fournissant même leurs victimes, et pas du tout celle de la protection des victimes -qui semblent davantage être l’ennemi à abattre, du moins à faire taire.

  • L’objectif semble être de pousser Romuald à se rétracter. Par exemple, si les services sociaux reconnaissent qu’il maintient ses affirmations, ils estiment qu’il "a de grandes difficultés pour nuancer ses idées, se remettre en question au sujet de son père". Incroyable : on voudrait que cet enfant de 11 ans efface de sa mémoire son souvenir le plus traumatisant alors qu’il s’en souvient parfaitement, et qu’il ait soudain de bonnes dispositions vis-à-vis de celui qu’il dénonce ?

 

 

Le placement comme mesure de rétorsion

 

Et c'est ainsi qu'en mars 2024, Romuald a été embarqué par les services sociaux en urgence à la demande du procureur alors qu’il était au collège. Mathilde a été appelée par les gendarmes qui ne lui ont pas dit de quoi il s’agissait et a été placée en garde à vue. Quant à son fils, il a été placé dans une famille d’accueil, à une heure de route de son collège où il est amené en taxi matins et soirs (et on nous dit que les services sociaux manquent de moyens…). Comme s’il y avait un danger à le laisser chez sa mère à qui rien n’est reproché si ce n’est qu’elle tente de faire appliquer ses droits et ceux de son fils, ce qui a l’air de déranger le petit système local.

 

En fait, Romuald a été "saisi" si l’on peut dire, par la justice, suite à des non représentations d’enfant : en effet, le juge aux affaires familiales maintient depuis 2020 la garde alternée alors qu’entre temps l’enfant a dénoncé des faits graves, qu’il ne veut absolument pas voir son père, et qu’une plainte avec constitution de partie civile est en cours.

 

Comme de nombreux parents dans ces circonstances, et en se basant sur un avis du procureur disant qu’il ne fallait pas forcer Romuald à voir le père qu’il désigne par ailleurs comme complice d’un viol commis avec violences, cette maman n’a pas forcé son enfant à aller chez son père. Romuald dit que son père l’a arrosé avec son kiki, que ce n’était pas du pipi et qu’il ne sait pas ce que c’est.

 

Celui-ci demande la garde exclusive, et au fil des audiences et des rapports ambigus des service sociaux, on comprend que toute l’affaire est résumée au fameux "conflit familial" qui est si pratique pour nier les affaires de violences sexuelles. Car rappelons, encore une fois, qu’un classement sans suite n’est pas un jugement. Les faits n’ont pas été éclaircis, ni dans un sens ni dans un autre et personne ne peut affirmer qu’il ne s’est rien passé. En effet, il s’agit d’un classement sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée, et non pour absence d’infraction.

 

En juin 2023 le juge aux affaires familiales considérait qu’il était "dans l’intérêt de l’enfant de pouvoir renouer immédiatement avec son père", et maintenait encore la garde alternée. En octobre 2023 une autre juge aux affaires familiales du même tribunal de Foix considérait qu’il fallait prendre les paroles de Romuald avec "prudence" et "lui laisser la possibilité d’être déchargé du poids de ses propos en raison du contexte très particulier dans lequel il évolue". En effet, on comprend que des rétractations arrangeraient bien le tribunal. Mais Romuald maintient fermement ce qu’il dit depuis deux ans et refuse toujours de voir celui qui a assisté aux faits sans s’interposer et a participé.

 

Romuald est placé en famille d’accueil très éloignée alors que rien n’est reproché à sa mère et qu’aucune procédure n’est engagée contre elle excepté évidemment une série de plaintes pour non-représentation d’enfant, pour laquelle Mathilde est convoquée au tribunal correctionnel de Foix en juin.

 

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Ce qui dérange la justice et son bras armé les services sociaux est que Mathilde lance des procédures. De quoi parle-t-on ? Du dépaysement du dossier dans un autre tribunal où il n’y avait pas de conflits d’intérêts et où Mathilde n’était pas connue en tant que travailleuse sociale, des plaintes pour les violences sexuelles, d’une plainte pour un enlèvement de Romuald au collège par son père et son oncle alors que l’enfant se débattait et refusait de les suivre, et ensuite des plaintes pour la scolarisation de l’enfant.

 

S’il y a autre chose qui dérange, c’est peut-être dans les actions menées par Mathilde en tant que travailleuse sociale, pour dénoncer le traitement d’un dossier particulièrement ahurissant. Nous reviendrons sur ces dossiers plus tard, car il y a bien des choses à dire.

 

 

 

1En effet à l’époque plusieurs experts avaient trouvé les enfants « crédibles », ce qui a fort dérangé les avocats de la défense qui s’en sont violemment pris aux experts et aux expertises, et depuis il ne doit plus être question de « crédibilité » et l’avis doit rester « prudent » (bien que ça revienne au même).

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Commentaires
I
On voit bien que le principal problème est que ces institutions n'arrivent jamais à faire la lumière sur tout ce qui s'est passé. Comme l'affaire Dutroux c'était apparemment un bouc émissaire utilisé par des juges qui lui ont fait croire qu'en devenant comme ça il obtiendrait facilement des femmes. Une des filles est une fille d m univers en réalité, elle était pas vraiment prisonnière. Il a été cible par des juges parce qu'il ne s'en prend pas à des grands commandants. Un autre aspect de cette histoire est que justement le père de cette fille munivers quand il était allé la voir en Belgique avec été accusé de pédophilie et mis en prison , la en fait de réellement respecter et aimer sa fille.
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J
J'ai entendu l'histoire d'un gamin de 10 ans qui, en france, est confiné chez ses parents depuis ses 3 ans, ne voit personne en dehors d'eux parce qu'étiqueté "autiste" par un organisme qui le prend en charge à domicile pendant 50H par semaine et refuse de prendre en compte le fait que depuis 6 ans, leurs efforts pour faire parler le gosse (qui ne s'exprime pas) n'aboutissent à rien et que les conditions dans lesquelles il est maintenu, avec l'approbation des parents, sont tout simplement sectaires. Quelqu'un de l'extérieur s'est vu "virer" parce qu'il proposait à l'enfant des jouets, et que cela "n'entrait pas dans le programme" la personne en question a halluciné, et signalé le cas. Il n'y aura sans doute aucune suite.
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S
Chère Donde Merci pour le travail incroyable que vous avez fait pour informer la population depuis des années. Sachez que nous ne vous l'oublierons pas et que nous sommes infiniment reconnaissants. En tout cas, moi qui relaie vos publications.
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J
Inquiètant. Pas d'enfants = Pas de problémes, en attendant, Pas de justice
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