Note de lecture - Illuminati en Allemagne : la descendante d'un chef SS révèle la vérité
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Rike Schwan, qui est l’une des "50 voix contre les violences rituelles", une campagne qui donnait la parole à des survivants de différents pays, a publié récemment son témoignage, traduit en anglais. Elle l’a écrit avec Marcel Polte, avocat qui connaît bien le sujet des réseaux pédocriminels qui pratiquent ce qu’on peut qualifier de "satanisme", et avec Chantal Frei.
C'est un livre qui montre un parcours, encore inachevé, pour recouvrer la mémoire, pour éclaircir les parts d'ombre de sa vie, et qui explique les mécanismes de soumission maîtrisés par ces réseaux.
Ce témoignage est très intéressant car il montre bien l’implication des nazis dans le satanisme en Allemagne, et on comprend le rôle politique joué par ces réseaux qui conditionnent les enfants par le trauma répété, pour les faire passer du côté des bourreaux, de leur côté. Un processus auquel un enfant n’a aucun moyen de résister. Mais heureusement une fois adultes, certains arrivent à en sortir, et à parler.
Rike Schwan décrit comment les réseaux satanistes / pédocriminels fonctionnent, en Allemagne, chez nos voisins. Il y a de fortes similarités avec ce qui a été décrit aux États-Unis, mais comme elle le précise : "Ce que je rapporte ici n'est pas un projet gouvernemental américain (par exemple, le Projet Monarch). Il s'agit simplement de l'éducation normale pratiquée dans notre famille. À ma connaissance, elle n'avait pas de but précis (comme créer un super soldat), mais constituait simplement la continuation d'une tradition".
Du fait des traumatismes et programmations qu’elle a subis dès la naissance, Rike Schwan a différentes personnalités, des alters dont certains sont des enfants, et qu’elle laisse s’exprimer dans le livre.
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Elle a aussi fait le choix de dire les horreurs des rituels telles qu’elles sont, telles qu’elles les a perçues enfant, pour que les lecteurs comprennent bien de quoi il est question. Et il est vrai qu’on élude le détail de ces horreurs, d’abord pour éviter l’effet déclencheur chez des survivants, mais aussi pour éviter tout voyeurisme morbide et parce que projeter cette violence insensée dans la population risque d’avoir des effets pervers voire contre productifs. Mais on peut comprendre la position de l’auteure, qui souhaite se libérer de ce poids et faire œuvre pédagogique.
Rike Schwan dit avoir placé une liste des agresseurs en sécurité, à diffuser au cas où il lui arriverait quelque chose. J'ai traduit une interview de Rike Schwan il y a quelques mois, et voici le lien vers les vidéos en français de la campagne des 50 voix : https://www.youtube.com/@50voixdeviolencerituelle
Le Culte
Plusieurs groupuscules aux pratiques similaire se croisaient dans la vie de l'auteure, et les membres de sa famille, dirigée par l'arrière-grand-père paternelle, appartenaient à plusieurs d'entre eux. Lors de certains rituels, on appelait les participants les "disciples du roi David" ou "les serviteurs du serpent" par exemple, mais il s'agissait toujours de vénérer satan et assimilés.
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La famille de Ricke Schwan appartenait à un groupe intégré à l'OTO d'Alistair Crowley, l'ordo templi orientis, qui était l'ordre de David et réunit une certaine lignée dont ferait partie le famille royale anglaise. Appartenir à ce culte suppose de défendre "la famille", c'est-à-dire la lignée. Il y avait aussi un mélange de croyances païennes et germaniques, pourtant, officiellement la famille était catholique et pratiquante, avec la prière le soir et avant de manger.
Les rituels pouvaient se dérouler dans la forêt, dans des villas, dans des lieux publics (fermés) comme une bibliothèque, des églises, des jardins ouvriers, un centre bouddhiste... Ces rituels pouvaient comprendre des sacrifices d'animaux et d'humains, de viols, d'invocations des démons, qui selon ses souvenirs apparaissaient lors de sacrifices, ou quand du sang coulait. Très vite, elle a été obligée d'être active dans ces rituels comme les autres enfants présents.
La famille, via ce culte, avait des connexions internationales. L'auteure explique avoir été amenée plusieurs fois en Angleterre, et y avoir subi des rituels en présence de la famille royale. N'en déplaise à certains, la "Reine d'Angleterre" est quasiment un élément récurrent dans les témoignages de survivants qui ont eu accès au réseau international. Non seulement elle semble être en haut du système satanique mondial, mais les récits à son sujet, bien qu'assez incroyables, ont beaucoup de points communs.
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A 13 ans Rike Schwan se souvient d'avoir été "accueillie" par le groupe Illuminati. Elle ne sait pas exactement quel rôle elle était censée avoir dans la secte, mais probablement parce que sa mère n'était pas issue du système, elle n'était pas destinée à être tout en haut de leur hiérarchie. Sa famille avait prévu qu'elle devienne esthéticienne. Elle pense aussi qu'elle a eu une programmation d'échec qui l'empêchait même de gérer un travail, pour rester dans une position subalterne, et se souvient qu'elle a été formatrice pour les jeunes de la secte.
Ricke Schwan raconte comment elle a été mariée dans la secte vers 16 ans avec un garçon avec lequel elle a grandi et été entraînée depuis toujours. Dans sa vie normale, elle était déprimée et avait des envies suicidaires, mais elle a pu développer des relations sociales malgré les mesures de rétorsion de sa famille. Elle raconte qu'autour de la vingtaine, la secte attendait des jeunes qu'ils prennent l'initiative d'agresser des enfants, quitte à les prendre dans la rue.
On comprend que la plupart du voisinage était impliquée dans le système, participant aux "chasses" aux enfants organisées à diverses occasions. Mais, précise-t-elle, dans sa famille comme en général dans ces milieux, "certains agresseurs sont fondamentalement innocents : ils n'ont jamais décidé de le faire d'un point de vue adulte, seuls leurs alters ont été contraints de le faire. [...] il y en aura quelques-uns qui tireront les ficelles, tandis que tous les autres l'ignoreront totalement au quotidien".
Culture familiale nazie
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Le livre montre certains aspects du réseau dans lequel elle a évolué durant toute son enfance. Par exemple, l'implication de sa famille de le tournage de nombreux films pédocriminels aux scénarios tordus. Cette connexion est d'ailleurs loin d'être rare et rejoint ce que dit par exemple Svali, qui a été active jusque très tard dans le réseau américain au sujet des activités différentes du réseau, qui gagne énormément d'argent en exploitant des enfants de toutes les manières possibles, de la production de pornographie avec des viols d'enfants jusqu'au trafic d'organes.
Les grands-parents de Rike Schwan l'exploitaient aussi en la prostituant auprès du réseau ou même d'inconnus (contre 200 DM), et pour produire des films avec les viols. Le couple cherchait à tirer un maximum d'argent des fillettes, dès leur naissance, et pour la grand-mère il s'agissait aussi de s'insérer dans certains milieux huppés.
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Sa famille était nazie ; son arrière grand-mère et un de ses parents proches, Werner Best, étaient des nazis convaincus. Werner, né en 1903, a eu sa carte du parti nazi dès 1930 et a été élu député du NSDAP en 1931. Cet ami personnel d'Himmler a ensuite rejoint la SS, réorganisé la police criminelle [1], dirigé la gestapo puis l'administration allemande en France, puis au Danemark pendant la guerre. Selon un rapport de la CIA à son sujet, "La qualité qui rendait Best le plus cher à ses chefs nazis à Berlin était probablement sa loyauté indéfectible à l'idéal nazi. Un réfugié danois le décrivait comme « un homme beau, poli, bien élevé et élégamment vêtu, prêt à tout pour exécuter les ordres de Himmler, son maître ».
Quand il avait une dizaine d'années, dans les années 20, il avait rejoint le "Jungnationaler Bund", une organisation de jeunesse d'extrême droite. Selon les Américains, il a organisé de 1935 à 1945 des soirées à son domicile, en présence d'autres nazis parmi lesquels Otto Skorzeny, qui a organisé un réseau international de nazis après la guerre, en collaboration avec les Américains. A la fin de la guerre il a eu quelques ennuis avec le Danemark où il fait quelques années de prison, mais il a été protégé en Allemagne, où le système judiciaire a tout fait pour qu'il n'ait pas à répondre des pires crimes.
Rike Schwan dit qu'elle ne l'a connu que dans le contexte de la secte, et il serait mort en 1989. Elle écrit : "Il a aidé à entraîner les parties nazies installées en moi et est apparu à des réunions nazies où nous, les enfants, étions mis à disposition" pour être violés évidemment. Elle se rappelle de scènes de viol commis par l' "oncle Werner", comme lors d'un rituel meurtrier au Externsteine, un site géologique très prisé des païens germaniques et des nazis qui se trouve à 40 km du Wewelsburg, le château dans lequel les nazis organisent des rituels depuis Himmler et le 3e Reich [2], où Rike Schwan se souvient d'avoir aussi subi des rituels.
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Ils ont développé des personnalités d'enfants nazis chez elle. Elle explique "les enfants nazis n'ont pas le droit d'avoir des sentiments. Ils doivent être forts, assister à des tueries et être capables de se suicider. Ils ont dit qu'ils étaient fiers de leur famille et qu'ils appartenaient au Herrenvolk [peuple supérieur] par grand-mère Gertrude. Ils ont dit qu'ils étaient allés une fois à Wewelsburg et qu'ils y avaient vu comment un vrai bébé était tué". Et cela ressemble d'ailleurs à l'entraînement dont les jeunes nazis faisaient l'objet dans certains groupes paramilitaires.
Elle a été éduquée pour être des fière des origines nazies de sa famille, car "les nazis dirigent le monde". Cependant, elle a aussi appris l'anglais et a été amenée au moins une fois aux Etats-Unis par le réseau, voyage au cours duquel elle dit avoir été amenée devant la chouette géante du Bohemian Grove en Californie, et a des flashs d'Angleterre avec des membres de la famille royale.
Si la famille était sataniste bien avant d'être nazie, le nazisme, activé dans divers groupuscules occultistes comme la société de Thulé ou la Golden Dawn, a été une forme d'expression de l'idéologie sataniste. De plus, selon Rike Schwan, les nazis utilisaient diverses sectes, païennes ou franchement satanistes comme l'OTO, "comme couverture pour leurs activités".
Les groupes satanistes développent une idéologie très proche de celle qu'avaient construite les nazis, avec des notions de surhomme, de hiérarchie naturelle, de loi du plus fort, sans compter la symbolique.
Une tradition familiale
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Pendant longtemps, Rike Schwan ne s’est pas du tout rappelée de ce qu’elle a vécu : cette amnésie traumatique, réflexe de survie qui permet au cerveau de placer les souvenirs violents et insupportables dans une couche lointaine de la mémoire. C’est un élément à prendre en compte dans toute sa dimension, car combien ignorent aujourd’hui qu’ils ont eux aussi subi ces violences rituelles ? Combien occupent des fonctions de pouvoir dans lesquelles ils ne sont que de petites marionnettes d’un système pourri qui les dépasse ? C’est l’hypnose régressive qui a permis à Rike Schwan de retrouver une partie de son passé.
Rike Schwan pense que les pratiques consistant à dissocier les enfants et à "restructurer leur monde intérieur", qui comprennent une série de tortures allant jusqu’au sacrifice humain, remontent à "des millénaires" - à Babylone disent les membres de la secte. Ce sont des savoirs soigneusement conservés et transmis de génération en génération
Selon Rike Schwan, son arrière grand-mère née en 1913 avait déjà subi les mêmes pratiques, mais elle souligne que depuis, les méthodes ont beaucoup évolué.
Des démons étaient invoqués lors des rituels, elle devait les autoriser à prendre le contrôle d'elle, et Rike Schwan pense qu'elle pouvait être possédée par certains d'entre eux.
Ses grands parents paternels, nés en 1940 et 1941, ont été programmés avec "les nouvelles techniques de Mengele", écrit-elle.
Son arrière grand-mère, patriarche de la famille, pratiquait la sorcellerie germanique et était nazie. Elle avait un lien familial avec Werner Best, l’oncle nazi dont elle estime la naissance à 1911, mais sa bio officielle mentionne 1903.
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Sa famille est compliquée, je ne vais pas tenter de résumer les choses. Mais sa sœur jumelle a été longtemps formée en même temps qu'elle par ses grands-parents, sans existence légale jusqu'à ce qu'elle soit confiée à une famille proche du culte. Rike était conditionnée pour ne par la voir quand elle était là et pour l'oublier. Je lui souhaite de pouvoir la retrouver.
Elle a une autre sœur avec laquelle elle pense ne pas avoir de liens de sang. Elle pense aussi avoir deux frères jumeaux, élevés par un voisin de ses grands-parents qu'elle appelle Bjorn, qui avait un rôle important dans le système, et avec lesquels elle a subi des entraînements.
Les violences auraient commencé dans le ventre de sa mère, par des chocs douloureux pour elle et sa sœur jumelle. Si sa mère, qui était extérieure à la secte, n’avait pas eu des jumeaux, ses grands-parents paternels l’auraient fait avorter. C’était en 1985. Même à l’hôpital, elle a été immédiatement prise en main par des membres du culte, qui pouvaient venir "déguisés en démons". Quand elle a revu sa mère deux jours plus tard, elle avait déjà "des personnalités intérieures", des alters. Par contre, sa sœur n’était plus là.
Puis les abus sexuels ont commencé quand elle était emmenée chez ses grands-parents, qui l’emmenaient chez d’autres gens. Rike Schwan se souvient se sensations désagréables, d’actes incompréhensibles, de ses dissociations. Elle se rappelle de chants dans des langues étranges, de capes et capuches, de bougies…
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Le grand-père a organisé dès ses premiers jours des traumatismes réguliers, qui ont fait qu’elle ne bougeait pas, ne demandait rien, et surtout qu’elle se dissociait. Et peu à peu il l’a initiée aux viols, aux pratiques sadiques diverses, avec des animaux par exemple, puis aux rituels. Son grand-père se promenait avec une mallette électrique et des pinces pour l’électrocuter.
Selon elle, ses grands-parents l’échangeaient avec sa sœur jumelle qu’ils mettaient dans son lit pour que ses parents ne voient pas qu’ils l’embarquaient pour la nuit.
Malgré cette vie, mais parce qu'elle a aussi été entraînée, elle avait de bonnes notes à l'école primaire. Elle était isolée, ne parlait quasiment pas, était incapable d'avoir une initiative, n'avait envie de rien, même pas de jouer.
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Vers 10 ans elle a commencé à avoir des problèmes de santé importants, comme une tension à 120-130 et de l'arythmie cardiaque, conséquences du stress et de la tension permanents. Au collège et lycée, elle a été envoyé dans un établissement catholique contrôlé par la secte et dont les enseignants appartenaient aux mêmes groupes que sa famille et savaient utiliser son conditionnement. Ce conditionnement a d'ailleurs continué dans cette école qui semble être totalement impliquée dans le système. A cette époque, c'est Bjorn qui semble avoir davantage pris sa vie en main, à l'insu de sa famille.
Elle a été enceinte plusieurs fois à partir de ses 11 ans, avant même ses premières règles comme d'autres filles de la secte, explique Rike Schwan. Elle ne remarquait pas qu'elle était enceinte dans sa vie de tous les jours, et sa famille procédait à un avortement ou à une naissance prématurée vers 6 mois.
Un dénommé Bjorn dans le livre, voisin de ses grands-parents, était l'un de ceux qui organisaient son "entraînement". Il se disait "illuminati" [], était au-dessus d'eux dans la hiérarchie de la secte et avait des contacts au niveau international. On revient là sur le système pyramidal que j'ai décrit, avec une sorte d'élite internationale anglo-saxonne tout en haut du système sataniste, et des liens avec les réseaux nationaux.
La programmation
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Les drogues, médicaments, alcool, étaient donnés régulièrement aux enfants, dès le plus jeune âge. Cela entraîne de la confusion, réduit la douleur, les rend plus malléables et facilite l'oubli. Ces produits pouvaient aussi créer des hallucinations. On lui en donnait avant de faire des tournages pédos, avant des rituels, pour les entraînements...
Rike et sa sœur jumelle ont été entraînées à la télépathie alors qu'elles n'avaient pas le droit de se parler. Elle se rappelle de séances où elles devaient deviner une image que voyait sa sœur, et vice-versa, alors qu'elle parvenaient à avoir des échanges bien plus complexes par télépathie, notamment avec un langage qu'elles avaient inventé et qu'on les a forcées à oublier. Quand elles étaient petites, ils ont beaucoup travaillé sur l'effacement de leur identité propre, avec une confusion entre le fait d'être elle ou sa sœur, par exemple en l'appelant indifféremment par son prénom ou celui de sa sœur. En parallèle, elles avaient l'interdiction de se parler et étaient entraînées à se détester.
Leur lien d'attachement a été détruit lors de rituels, par des punitions, des menaces de mort, comme l'ont raconté beaucoup de survivants. Par exemple, elle raconte qu'un jour, son père a tué un bébé qu'il avait présenté comme étant la sœur jumelle. Elle explique que son premier souvenir était celui de l'image qui lui avait été suggérée, c'est-à-dire qu'elle ou sa sœur avait été tuée. L'objectif était que le seul lien d'attachement qu'elles puissent avoir soit envers les agresseurs de la secte, et donc qu'il fallait obéir à la loi du silence, agir comme ils le voulaient etc.
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"L'hypnose est un élément très important du contrôle mental, sinon le plus important de tous, sans lequel tout s'effondrerait très rapidement, à la fois leur monde criminel et le monde intérieur dans la psyché des victimes. Les enfants sont facilement hypnotisés car ils passent naturellement la plupart de leur temps dans l'hémisphère droit, ce qu'on appelle la pensée magique. La logique détruit l'illusion. C'est pourquoi on ne peut rien remettre en question", explique Rike Schwan.
Cet état de suggestibilité permet aux agresseurs de structurer le psychisme des enfants, et tous ceux qui savent comment y accéder, quels sont les codes, peuvent le manipuler.
Elle raconte les viols à la moindre occasion, les tournages de films pédos et la manière dont elle était dissociée afin d'avoir l'air d'aimer cela, les simulacres de mort, les mises en scène morbides organisées par les adultes, puis les assassinats d'enfants commis sous ses yeux. Elle parle des démons, et aussi de ce qu'on appelle les "reptiliens" : elle écrit que dans son souvenir l'un de ses agresseurs se transformait en monstre et pense maintenant que sa famille aussi était de cette autre "espèce" et peuvent aussi se transformer. Elle dit cela parce qu'elle a des souvenirs dans lesquels son grand-père ou son père apparaissaient en sortes de reptiles, ou qu'elle se trouvait avec d'autres enfants dont certains avaient l'apparence de reptiles. Elle explique que leur présence est souvent liée à "une grande quantité de sang".
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Selon ces personnages qui prendraient l'apparence de reptiles, ils appartiendraient à une espèce "supérieure". Enfant, elle écrit qu'elle a aussi vu des sortes d'extra-terrestres.
Plusieurs survivants, aux Etats-Unis comme en Europe, parlent de cela, ou même de la présence d'extra terrestres. De quoi s'agit-il ? Je l'ignore. Est-ce réel ? Est-ce de la psychotronique ? De l'hypnose ? Plus ça va et plus ces témoignages s'accumulent, plus je pense qu'il ne faut pas faire l'impasse sur ce sujet très dérangeant. Pourquoi ces gens prendraient-ils le risque de parler de cela et de décrédibiliser l'ensemble de leur propos, s'ils n'étaient pas convaincus qu'il s'agit d'une réalité à prendre en compte ? Est-ce qu'on a mis ça dans l'esprit des victimes du réseau pour que s'ils parlent, leur discours soit décrédibilisé ? Il y a plus de questions de réponses et j'espère sincèrement qu'il ne s'agit pas d'une réalité, sinon comment allons nous faire ?
"Est-ce vraiment vrai ? S'interroge Rike Schwan. Mais ce qui est certain pour moi, c'est que le monde dans lequel nous vivons n'est absolument pas celui qu'on nous fait croire à l'école et à la télévision."
En tant qu'enfant, Rike a toujours trouvé étrange le comportement des adultes quand sa mère, qui ignorait tout4, n'était pas là. Elle sentait que les choses n'allaient pas comme il fallait. Mais elle ne connaissait que cela, n'ayant pas le droit d'établir de relations, surtout hors de la secte.
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Elle a été éduquée à séduire les hommes, là encore pour faire de l'argent. Cela passait par la convaincre que "les enfant veulent ça", qu'elle le voulait et que c'était normal même si hypocritement tout le monde dit que c'est mal – c'est la version que ses agresseurs lui présentaient.
Elle a aussi été entraînée par les femmes qui pratiquaient la sorcellerie dans la secte, à préparer des herbes, jeter des sorts, effectuer des "voyages astraux", et selon elles "la magie est une affaire de femmes". Des rituels étaient toujours organisés à certaines dates, comme le sabbat de Walpurgis le 30 avril ou Halloween.
En grandissant il y a eu des séances avec des chocs électriques via un casque qu'on lui mettait sur la tête, des entraînements psychiques [5]. Dans ces dimensions, qui pouvaient être atteintes aussi par le chamanisme, la secte cherchait à neutraliser sur le long terme sa capacité à leur résister.
Rike Schwan raconte comment vers l'âge de 6 ans, elle a commencé à être entraînée à tuer et pratiquer des sacrifices en état de dissociation, notamment sous contrôle d'une personnalité appelée Lilith, puis à montrer aux enfants plus jeunes comment il faut faire. Elle parle des pratiques cannibales, de la manière dont sa famille a fait passer cela pour "normal" dès son plus jeune âge, de cette "éducation" qui l'a habituée à participer à des sacrificies.
Un système psychique complexe manipulé par les différents groupes sataniques
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Rike Schwan a connu des violences rituelles et des programmations entre les mains de différents groupuscules de dingues, qu’ils s’appellent Illuminati, OTO, Fraternitas Saturni [6], Opus Dei, ou Nouvelle Isis. Des victimes ont subi ces différents groupes, et chacun a construit son propre système psychique ainsi que des personnalités chez elle. Ces systèmes s'articulent entre eux "de manière absolument ingénieuse", explique Marcel Polte en introduction. Elle a par exemple un système intérieur appelé "étoile de David".
Elle raconte dans son livre des expériences qu’elle a vécues alors qu’elle était en quelque sorte sous pilotage d’un de ces alters, des faits dont elle n’a pu se souvenir que lors de sa thérapie. Elle avait même oublié l'existence de sa sœur jumelle.
On entend en effet des survivants américains parler de séquences de plusieurs jours, parfois plusieurs semaines, durant lesquelles ils agissent, ailleurs, sous d’autres identités, avec des gens qu’ils ne connaissent pas, et qu’ils étaient incapables de s’en rappeler, ni d’avoir conscience qu’une période de temps s’était écoulée.
Parfois, elle ne se rappelle complètement d'une scène que parce qu'elle fit appel à d'autres alters que celui qui était en action à ce moment-là, et qui avaient une vision plus globale de la scène.
Les personnalités ne pouvaient s'imposer que si les membres du culte les appelaient pour réaliser telle ou telle action. Toutes les bases de la construction de l'enfant doivent être fixées avant 6 ans, selon les satanistes. Et selon Rike Schwan, le trouble dissociatif de l'identité qui n'a été inscrit qu'en 1994 dans le DSM (le dictionnaire des maladies), est fortement sous-estimé [7]. Elle estime que "Le TDI survient chez toutes les personnes nées dans une famille sectaire et ayant reçu une formation, ce qui est estimé à 5 à 10 % de la population", auxquels il faut ajouter la majorité de ceux qui ont subi "de très graves traumatismes répétitifs dans la petite enfance" soit encore 5 à 10% de la population selon elle, ce qui est probable, ainsi qu'une partie de ceux qui ont subi des violences sexuelles dans l'enfance, ce qui ferait au total 10 à 20% de la population.
Au-delà de cela, le simple fait de vivre dans cette société fait que nous sommes tous dissociés au moins une partie du temps, même si cela ne va pas jusqu'à subir plusieurs personnalités.
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Rike Schwan décrit la construction du système de personnalités, associées par groupes différenciés par des couleurs, qui chacun ont une place dans une hiérarchie et des rôles particuliers. Ces alters et leurs groupes sont organisés par des règles pour qu'aucune personnalité ne puisse libérer la personne et certains alters ont pour mission d'empêcher le système d'être brisé. Très vite, ce monde intérieur « encombré » s'est organisé selon un schéma précis qu'on lui a inculqué, une cartographie intérieure ayant in fine la forme de l'arbre de vie de la kabbale. C'est là une partie du livre très intéressante qui aidera probablement d'autres à mieux comprendre ce qu'ils vivent.
Elle explique par exemple qu'il y a des alters dont le seul rôle est d'effacer les sensations et sentiments négatifs, et analyse : "Une tâche importante de ces 'alters du bien-être' est d'avoir de bons souvenirs, afin que la personne programmée croie avoir eu une enfance merveilleuse et n'avoir jamais vécu de traumatisme. Afin qu'elle n'ait jamais l'idée de rompre le contact avec sa famille".
Différents types de programmations sont aussi combinés : couleurs, cartes de tarot, dessins animés et chansons de Disney pour les enfants tels que l'incontournable "Alice au Pays des Merveilles", des films d'horreur, des histoires comme Harry Potter, des personnages comme le Pokémon pour les plus jeunes... De nombreux supports peuvent être utilisés pour cela, et certains s'y prêtent mieux que d'autres.
Quelle que soit la programmation, tous les groupes satanistes l'inscrivaient dans me grand schéma kabbalistique.
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Le livre montre bien comment les souvenirs peuvent être trompeurs : le souvenir initial peut être celui d'une personne qui l'agresse dans certaines circonstances, mais sous hypnose elle a compris qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre, et que le contexte était différent. Cela, parce qu'elle était dissociée et programmée pour retenir la première scène, pas les choses telles qu'elles se sont passées. Il y a plusieurs couches de souvenirs à démêler pour comprendre l'ensemble d'une situation. On comprend qu'il y a des black outs, que les souvenirs les plus difficiles peine à revenir.
Quand à 25 ans elle a commencé inconsciemment à vouloir quitter sa famille et son milieu, elle n'avait encore aucun souvenir des violences subies. Rien de l'aspect rituel n'était présent même si à certains moments elle travaillait pour la secte et allait à des rituels. Mais elle avait de nombreux passages à vide et elle sentait qu'elle ne voulait plus fréquenter sa famille. Elle se rappelle encore de sa grand-mère, demandant à l'époque ce qu'elle avait pu mal faire avec elle.
C'est seulement au cours d'une thérapie en 2011 qu'elle s'est d'abord rappelé des violences sexuelles commises par son père, quasi quotidiennes durant des années, tout en ayant peur de se rappeler, comme s'il s'agissait d'ouvrir la boîte de Pandore. Elle faisait aussi des rêves de fuite, de sang, impliquant sa famille, ou dans lesquels elle était tuée, surtout quand elle vivait avec sa mère après la séparation de ses parents et qu'elle s'est sentie plus en sécurité.
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Ce n'est qu'après la mort de plusieurs protagonistes, tels que le grand-père en 2013, et son déménagement dans une autre ville, qu'elle a pu lentement entamer son chemin de guérison, et même quand elle pensait en avoir fini ils sont venus la chercher plusieurs fois par la suite. Mais l'étau s'est desserré.
Vers 2017 elle a pris conscience ensuite de l'existence de personnalités intérieures, et c'est à peu près à cette époque que des souvenirs très violents des rituels sont arrivés. Depuis 2017, elle travaille sur et avec ses alters. Elle a pensé qu'elle était folle, mais une de ses sœurs a pu confirmer certains souvenirs. Beaucoup de choses restent confuses, et certains profils, certaines scènes se précisent au fil du temps.
Les plaintes qu'elle a déposées n'ont abouti à rien. Ce n'est hélas pas une surprise.
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Ce livre fournit de nombreuses clés de compréhension du système pédo-sataniste, qui reste multiformes. Il explique bien comment fonctionne la manipulation, le conditionnement, dès les premiers jours de l'enfant : c'est le mode d'éducation "normal" pour cette clique dont le potentiel toxique est incommensurable. Rike Schwan souligne que les partouzes géantes pour les politiques et d'autres individus de la caste, dans la Ruhr en Allemagne et ailleurs, ont toujours lieu aujourd'hui, et que la priorité est d'agir pour que ça s'arrête.
Son témoignage éclaire un peu mieux le système pédocriminel qui est bien mieux implanté en Europe que les braves gens le soupçonnent. Nous vivons au milieu de gens qui sont totalement sous contrôle mental, qui n'ont aucun libre arbitre car ils n'ont jamais pu en avoir. Il y a dans la société de nombreux robots humains téléguidés par des dingues psychopathes, et il est essentiel de prendre en compte cette réalité dans les combats que nous avons à mener.
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[1] En 1933 il a pris la direction de la police régionale de Hesse. Un rapport des renseignements US dans le cadre de ses auditions à la fin de la guerre (il a été détenu un temps avec sa famille par les Américains) précise : "En mars 1933, il prit la tête de la Landespolizei de Hesse. [...] Pour ce faire, il engagea immédiatement des SA et des Stahlhelmen comme auxiliaires de police, tout comme il fit emprisonner les opposants politiques, puis les transférer dans un camp. Ces arrestations eurent lieu illégalement et les personnes arrêtées furent ensuite transférées dans des prisons sans procès. Elles pourraient avoir été ultérieurement traduites devant un tribunal. Le détenu tenait à souligner que les arrestations susmentionnées avaient apparemment été effectuées par les policiers réguliers, restés en poste."
[2] Le nazi états-unien, lieutenant colonel de l'armée de l'Air et créateur du Temple de Set Michael Aquino s'est rendu au Wewelsburg dans les années 60, alors qu'il faisait une tournée en Europe avec l'OTAN.
[3] Sur ce groupe d'illuminatis, Rike Schwan explique : "C'est le nom d'un groupe issu d'un cercle restreint qui comprend de nombreuses personnes influentes. On ne peut devenir membre que si l'on est un membre haut placé d'un autre ordre. Mes grands-parents étaient membres des ordres O.T.O. (Ordo Templi Orientalis) et Fraternitas Saturni et travaillaient main dans la main avec Bjorn".
[4] Rike a quand-même parlé des violences sexuelles commises par son grand-père. Sa mère est donc allée demander des comptes aux grands-parents, qui lui ont alors présenté des photos d'elle qu'ils avaient fait alors qu'elle était droguée ; elle était nue et ses filles aussi, dans des positions laissant penser à des abus sexuels. Si elle faisait quoi que ce soit, ils ont menacé de transmettre les photos à la police.
[5] Apparemment l’électricité facilite le passage dans d'autres dimensions.
[6] Un courant sataniste allemand dans la veine d’Alistair Crowley, créé en 1928. Ils ont même leur site officiel.
[7] Par exemple, en 2023 seulement 183 personnes ont reçu ce diagnostic dans la France entière. Coraline Hingray, professeur de psychiatrie, estime également que le TDI, mal connu, est sous-diagnostiqué, même si on se réfère à une prévalence de 1,5% de la population. En novembre 2024, Radio France donnait la parole Ali, une jeune femme de 25 ans qui était victime du TDI et devait jongler avec une quinzaine de personnalités. Elle expliquait : "Si vous devez retenir quelque chose sur ce trouble, c'est que c'est un trouble dû à des traumatismes quand on était enfant. Ce trouble-là, il est vraiment là pour nous aider à vivre et à survivre. Et ce n'est pas du tout un trouble dangereux pour les autres, ni pour nous même d'ailleurs. C'est vraiment quelque chose pour nous sauver en fait, tout simplement. Donc en fait, c'est notre cerveau qui a créé une porte de sortie pour pouvoir s'isoler des traumatismes qu'on est en train de vivre".