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8 avril 2025

Protection de l'enfance : une industrie qui nie l'intérêt de l'enfant mais place à tour de bras

 

Pourquoi l'Etat place t-il des enfants bien au-delà de ses capacités? Pourquoi l'intérêt de l'enfant est-il ignoré des autorités et institutions ? Pourquoi l'Etat ravage t-il le système de protection de l'enfance et ne respecte même pas ses lois? Comme pour les prisonniers, on place en se fichant complètement des conditions de vie des détenus.

 

Toutes ces questions se posent suite à un énième rapport d'information, de la commission d’enquête sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance de l'Assemblée, qui pointe encore une fois l'indigence de l'industrie du placement d'enfants.

 

 

Une défaillance institutionnalisée, l'enfant chair à pâté de l'Etat

 

On avait déjà un rapport de la Cour des comptes en 2020. A l'époque, "328 000 enfants bénéficiaient d’une mesure de protection fin 2018, soit 12 % de plus qu’en 2009". On est aujourd'hui à près de 400 000 enfants touchés par l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) pendant que les effectifs d'encadrement baisse. La "protection de l'enfance" est une véritable industrie qui tourne sans plus avoir aucun sens, qui détruit plus qu'elle n'aide, et qui est un bras armé de la répression contre les parents. Placer les enfants, retirer l'autorité parentale sont des mesures prises quand des parents s'opposent aux institutions. 

Et puis, ça broie des enfants qui manquent de tout. On ne construit pas des enfants dans des foyers sous financés avec un personnel sous qualifié, sous payé et en sous effectif. Quel est le projet de notre société ? 

 

Le rapport de la Cour des comptes concluait déjà quant à l'ASE que "son organisation demeure complexe et son pilotage défaillant, tant au niveau national que local, ce qui aboutit à un décalage entre sa mise en œuvre et la prise en compte effective des besoins de l’enfant.

Pour y remédier, la Cour formule dix recommandations visant à repenser le parcours de l’enfant, à améliorer le pilotage national et local, et à renforcer la réactivité des acteurs locaux". Pensez -vous que les choses se sont améliorées ? Mais non : elles se sont aggravées, à l'image de l'ensemble des services publics de ce pays ravagé par 8 ans de macronisme débridé.

 

Un contrôle d'une association liée à l'ASE entraîne une mesure d'assistance éducative, puis un placement en foyer ou chez un père agresseur, des visites médiatisées au bon vouloir de la même association qui fait des rapports à charge qui tiennent lieu de Bible pour les juges. Le système de la protection de l'enfance, dont l'origine est déjà pourrie puisqu'elle remonte, comme le rappelle Marion Sigaut, à l'Hôpital Général, s'est tellement dégradé ces dernières années qu'il est totalement pourri, à revoir de fond en comble.

 

Car les enfants placés sont détenus par l'Etat, de plus en plus souvent de manière arbitraire: parents végétariens, mère célibataire, parents pauvres, parent protecteur qui dénonce des violences sexuelles...

Ce rapport souligne une fois de plus la gestion aberrante de l'aide sociale à l'enfance, le double discours des gouvernements successifs, surtout sous la micronie, qui méprise totalement ce secteur en pleine déliquescence -comme tous les services publics - mais qui place toujours plus d'enfants qui finiront dans la broyeuse.

 

A quoi sert ce système dont personne ne peut dire qu'il est efficace ni même fonctionnel ? A détruire des enfants et des familles  ? A détourner de l'argent public ? A fournir les réseaux de prostitution de mineures? En tous cas la protection des enfants n'est pas assurée.

 

Rien qu'au sein de l'ASE, le Centre de victimologie pour mineurs (CVM) estimait que 15 000 mineures étaient exploitées dans la prostitution en 2022, ce qui me semble une fourchette basse vu le nombre d'adolescentes placées et coupées de leur famille. A quoi servent ces placements ? Je connais des mères qui se demandent chaque soir où est leur fille mineure, confiée par la ""justice"" à l'ASE sur des critères des plus discutables, parce qu'elle ont été mises dans la prostitution pendant son placement.

 

Quasiment la moitié des jeunes SDF âgés de 18 à 25 ans viennent tout droit de l'ASE et ont été laissés dehors, sans diplôme, sans formation, sans rien.

 

Ceux qui travaillent dans ce système délirant et sont de bonne foi, sont aussi victimes : ils n'ont pas les moyens de travailler correctement et font de leur mieux dans des conditions dégradées en permanence. Merci à ces quelques-uns qui évitent bien des désastres.

 

 

Quelques conclusions du rapport de la commission d'enquête :

 

  • Le rôle prépondérant d'associations plus ou moins obscures interroge. Elles prennent la place d'un Etat défaillant et sont à la fois juge et partie, puisqu'elles assurent le suivi des enfants qu'elles conseillent de placer dans leurs propres structures.
  • Les lois de protection de l'enfance s'accumulent : c'est le marqueur de l'inefficacité de ces textes qui ne servent à rien tant que le système est laissé intact (ils ne sont pas appliqués).
  • Les gouvernements se fichent complètement de la protection de l'enfance malgré moult déclarations d'intentions.
  • Malgré le désastre de la protection de l'enfance, l'industrie du placement tourne à plein régime : fin 2023 on avait près de 400.000 mesures d' "aide" sociale dont 56% de placements (foyer ou famille d'accueil) : entre 1998 et 2022, le nombre de mesures ASE a augmenté de 44 %. "Cette tendance à la hausse est tout particulièrement marquée pour les mesures de placement, qui concernent aujourd’hui 208 000 mineurs et jeunes majeurs. La part d’enfants et de jeunes accueillis à l’ASE est ainsi passée de 8,5 pour 1 000 habitants de moins de vingt et un ans au début des années 2000 à 12,5 pour 1 000 fin 2022" 
  • Sous la micronie, les placements ont explosé : "Entre 2015 et 2019, l’augmentation du nombre de mesures ASE a été particulièrement dynamique, avec une augmentation annuelle moyenne de 4,7 % – contre une moyenne annuelle de 1,2 % entre fin 2002 et fin 2014." Officiellement c'est parce qu'on signale plus et qu'on détecte mieux els situations à risque. A mon avis c'est aussi beaucoup parce que le placement des enfants est une mesure punitive contre les parents et qu'il est utilisé pour faire taire les enfants dans ces cas de violences sexuelles. De plus, l'Etat considère que les enfants lui appartiennent.
  • On a aussi une forte augmentation des mineurs non accompagnés  pris en charge, ils représentent 21% du total.
  • La violence est omniprésente dans ces foyers, avec des jeunes perturbés qu'on ne sait pas gérer et qui pourrissent la vie des autres.
  • L'action gouvernementale n'a aucune cohérence (en fait si mais pour créer le chaos) : on détruit des structures comme le conseil national de protection de l'enfance ou la CIVIISE, et rien ne se passe. De nombreuses structures sont impliquées dans la protection de l'enfance mais il n'y a pas de synergies, chacun prêche pour sa chapelle.
  • Les départements ont reçu la mission de la protection de l'enfance sans en avoir les moyens. Dans les départements pauvres, il n'y a pas les ressources financières nécessaires.
  • Chaque département gère comme il le veut, même hors des clous légaux: "D’importantes disparités dans l’application des différentes lois de protection de l’enfance subsistent au sein des départements – parfois faute de moyens et de compétences, parfois délibérément. Il n’est pourtant pas normal que l’application des lois votées par le législateur puisse être laissée à la discrétion des autorités locales."
  • On ne fait pas de recherche ni d'études sur la protection de l'enfance. Quand elles existent, l'Etat n'en tient pas compte.
  • Les familles pauvres qui font appel à l'aide sociale se font enfoncer. Les enfants peuvent finir placés, les parents n'ayant toujours pas les moyens de les faire vivre. Au lieu de soutenir les parents, l'Etat récupère les enfants dans l'industrie du placement.
  • Le réparage des enfants réellement en danger, par contre, laisse sérieusement à désirer.
  • Le numéro d'urgence 119 est saturé. On ne connait pas son activité depuis 2022.
  • Le manque de moyens de la justice des mineurs influe sur la qualité des procédures d’assistance éducative. 
  • "En 2023, les juges des enfants ont été saisis de 124 100 nouveaux cas de mineurs en danger, un chiffre en hausse de 10 % par rapport à 2022, après une augmentation de 3,5 % par an en moyenne entre 2013 et 2022."
  • La commission constate que "Des structures d’accueil collectives fonctionnent parfois en dehors de tout cadre légal". A la clé, des maltraitances en négligences. Les enfants ne sont alors considérés que comme une machine à cash.
  • Malgré l'interdiction, on continue à placer des jeunes dans des hôtels, livrés à eux-mêmes.
  • Même les pouponnières sont souvent surchargées.
  • L'Etat ne vérifie toujours pas les antécédents judiciaire de la plupart des intervenants (y compris els assistantes maternelles et les familles d'accueil).
  • On assiste à une privatisation rampante de la protection de l'enfance avec l'entrée d'acteurs privés dans les structures d'accueil. La commission demande l'interdiction du secteur privé lucratif dans la protection de l'enfance.
  • La prostitution de mineures est endémique dans les foyers : "en Loire-Atlantique, un rapport de 2022 de l’Observatoire des violences faites aux femmes relève qu’un mineur sur deux victime de prostitution vit dans un foyer de protection de l’enfance". "L’association Nos Ados oubliés, présente principalement à Marseille et à Toulouse, a indiqué en audition que les trois quarts des filles qu’elle accompagne viennent de l’ASE. Cette association lutte contre la prostitution des mineurs, en offrant notamment un soutien aux victimes et à leurs proches."
  • Les réseaux de prostitution recrutent au sein même des structures d’accueil.
  • Il n'existe aucune norme d'encadrement pour l'ASE.
  • Les contrôles des lieux d'accueil sont très réduits.
  • Les besoins des enfants ne sont jamais pris en compte.
  • Les enfants ne sont pas écoutés pour définir les procédures d'assistance éducative (normal: elles servent surtout à préparer le placement). Si un enfant de 14 ans veut voir sa mère mais que la justice a décidé de le placer chez son père, il ne verra pas sa mère pendant des années. C'est le règne de l'arbitraire.
  • "La rapporteure plaide pour une meilleure prise en compte de la parole des enfants sur les droits de visite. Il s’agit d’un point essentiel pour reconnaître l’enfant comme sujet de droit." : en effet je n'ai jamais entendu qu'un juge ait demandé l'avis d'un enfant, même âgé de 11 ans, 13 ans ou plus, avant de le placer ou même pendant le placement. L'enfant peut dire ce qu'il veut, il sera envoyé par le juge en foyer ou chez le parent agresseur, sa parole ne compte pas.
  • Les liens parents enfant sont brisés parce qu'on n'organise pas les visites quand c'est possible. Des structures chargées des visites médiatisées décident seules de couper les liens entre un parent et ses enfants. 
  • Le projet pour l'enfant que doivent prévoir ces structures ineptes reste un mythe. Elles encaissent la cash, coupent les relations familiales et ne font rien pour aider l'enfant.
  • Sur le retrait de l’autorité parentale, qui est un autre moyen de rétorsion contre les parents, la commission n'a rien compris. On voit très souvent des parents protecteurs se faire retirer l'autorité parentale, simplement parce qu'ils ont essayé de protéger leurs enfants et se sont opposés à la ""justice"".
  • Le secteur est sinistré, les salaires minables et les qualifications en baisse, évidemment. Qui peut encore travailler correctement dans un secteur sinistré à ce point ? 

 

 

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La suite est prévisible : privatisation de l'ASE (après avoir baissé les financements et désorganisé le système, nos dirigeants annonceront que pour faire des économies on vendra tout au privé), généralisation de l'arbitraire des placements, explosion de la prostitution de mineures nourrie par l'ASE, détournement d'argent encore plus massif au profit de structures opaques.

 

Le bilan est une destruction des enfants détenus par l'ASE, qu'ils viennent ou non de familles déstructurées ou maltraitantes. A qui cela profite t-il ? Je pense que le travail de sape de la protection de l'enfance s'inscrit dans le processus général totalitaire : il faut des gens en difficulté, auxquels on a enlevé toutes les chances dans la vie, des gens malheureux qui finiront avec des pathologies, des casiers judiciaires, des addictions. C'est volontaire : les enfants sont ce que la société a de plus précieux, pourquoi mettre de l'énergie et des milliards dans une guerre inepte pendant qu'on fait pourrir la protection de l'enfance et qu'on écrase ses 400 000 victimes ? C'est une volonté politique.

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Commentaires
M
Pourquoi n'y a-t-il pas d'adresse mail, de lien pour faire un DON pour votre chaîne Dondevamos Canalblog Céri ?
Répondre
C
Bonjour, on m'a suggéré de le faire, c'est en réflexion !<br /> Merci pour l'intention en tout cas
E
A propos de règles arbitraires, dans mon département de placement, à Pau (ASE64) et dans les années 90, les enfants n'avaient meme pas le droit de continuer leur scolarité, une fois placés en foyer. Au mieux, c'était CAP ("parce que ça ne coute presque rien", dixit une gardienne de l'asso prestataire) et sinon, rien du tout. Quid de l'école obligatoire jusqu'à 16 ans ? Et je ne parle meme pas de mon éducatrice qui ne fut rien d'autre pour moi que ma maquerelle, m'amenant à des clients (pas du menu fretin) ou bosser dans le club échangiste d'Oloron. Et à 21 ans ? La rue. Foyer pour sdf. Alors quand des années plus tard, cette meme ASE fit tout pour récupérer mon fils... Et à coté de ça, les seules réparations et révélations vraiment tolérées et mises en avant ne devraient concerner que les écoles cathos ? Il est temps que ça déborde, comme la coupe. Je ne devrais pas etre celle qui s'est fait tout autant harceler qu'exclure de la société, à devoir m'exiler et survivre sans ressources parce que mon dossier n'est pas révélable et meme devenu explosif, parce qu'il s'agit de Pau, aussi, bastion déjà protégé à l'époque de l'affaire Alègre en trucidant à tout va. Parce que derrière l'ASE, il y a ces fameux réseaux et mécanismes à la Epstein pour cimenter par la compromission une base d'élites politiques solide, obéissante et garante de l'omerta. Pour moi, ça avait commencé bien avant l'ASE qui ne fut qu'une couverture opportune et temporaire. Et ça continue, rien ne change. Et nous on peut crever ou vivre dans la terreur d'etre arrété, interné, enfant placé, comme un cycle infernal que passivité et déni protègent et laissent perdurer.
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