Martinique: une mère obligée de rendre sa fille de 5 ans à un père qu'elle accuse d'attouchements
Aujourd'hui on va aborder une affaire qui se passe loin bien qu'en france, et qui est encore une fois révélatrice de tous ces dossiers d'enfants qui ont eu le malheur de dénoncer des abus commis par leur père. Parce que, du coup, la justice les confie à celui qu'ils dénoncent comme leur abuseur. L. a 5 ans. Elle a raconté des actes d'ordre sexuels commis par son père, mais aujourd'hui la maman a pris la fuite avec sa fille. Elle n'a probablement pas vu d'alternative afin de protéger la petite.
L'affaire se déroule entre la Martinique, où s'est réfugiée la mère, et la métropole, où vit le père de L.
Une cavale pour éviter un renvoi chez l'agresseur désigné par l'enfant
D'abord, il y a ce reportage diffusé sur France Info Martinique (on ne verrait jamais cela en métropole), et qui est assez édifiant pour ceux qui ne connaissent pas ces affaires. Pour les autres, l'inanité de la justice quand il s'agit de défendre des enfants victimes est une fois de plus démontrée.
Le résumé de l'affaire est celui-ci: "L., une petite fille de 5 ans, raconte qu’elle est victime d'attouchements de la part de son père en région parisienne. Des expertises confirment les dires de l'enfant. Une plainte a été déposée en France, contre le père. Une plainte classée sans suite. Pour protéger sa fille, la mère est rentrée chez ses parents en Martinique mais la justice lui ordonne de renvoyer la fillette de 5 ans, seule avec son père ".
Un soir en rentrant de chez son père, après la douche, la petite change de comportement, ne veut plus qu'on la touche, et explique que son père lui a fait mal et qu'il est méchant, en montrant son sexe, "qui était rouge à l'intérieur", d'après la grand-mère de la petite qui a reçu les confidences et s'exprime dans le reportage de France Info.
Selon la pétition qui circule sur Change.org, à partir de février 2014, la fillette de 3 ans revenait de ses DVH (droits de visite et d'hébergement) chez son père avec "les parties génitales rouges" et ne voulait plus qu'on la touche.
La mère a alors saisi le JAF de Bobigny, qui l'a déboutée. Les rougeurs ont cependant cessé, mais, explique-t-elle, ces symptomes ont repris en novembre 2015. La petite a expliqué qu'elle dormait nue avec son père sans y voir aucune malice, comme dirait l'autre. La mère a donc porté plainte. L'enfant a été entendue, mais elle n'a pas parlé (il faut dire que le contexte ne s'y prête certes pas, et le mode d'audition encore moins). Comme toujours, la plainte déposée au commissariat a été classée sans suite.
C'est apparemment suite à cela que la maman a décidé de quitter la métropole avec sa fille, afin de ne pas devoir la renvoyer chez son père. Elle a communiqué son adresse au père avant de partir, d'ailleurs c'est là qu'on est venu la chercher.
Une justice sourde et aveugle?
En mars 2016, pour bien sanctionner la mère et lui montrer comment les choses se passent, l'hébergement principal de l'enfant est confié au père. Il demandait aussi une pension alimentaire de 300 € par mois pour l'entretien de l'enfant (il en aura 150). Pourtant le tribunal a bien entendu que la mère dénonce des attouchements et dit que sa fille est en danger chez le père. Mais pour les juges, les rougeurs pourraient être liées aux couches et rien n'est anormal dans le comportement de L. C'est donc en parfaite connaissance du "risque" (qui est hélas devenu une réalité) que la justice a confié l'enfant au géniteur.
Evidemment, le "père" a réclamé la garde exclusive et déposé plusieurs plaintes pour non représentation d'enfant, et la "justice" de l'Etat français a ordonné que la fillette soit renvoyée dès le 1er août 2016 chez le géniteur (ou plutôt chez son grand-père, où a toujours vécu son père), envoyant les pandores chercher la criminelle (la mère) ainsi que l'objet du délit (la petite) en Martinique.
Selon la "justice", la mère "n'a eu de cesse de mettre en cause les droits du père à l'égard de l'enfant" et elle "n'a de cesse de méconnaitre les droits de Monsieur en tant que père". Et hop; le piège se referme: la mère cherche à briser les liens avec le père, elle est donc une affreuse coupable et sera sanctionnée en ne pouvant plus voir sa fille qu'occasionnellement. Et en plus elle doit se taire sur les abus pour ne pas être accusée de vouloir nuire aux "droits du père". Notez que jamais on ne parle des "droits de l'enfant" à la sécurité, par exemple.
"Il m'a dit de dormir avec lui, et puis après c'est à ce moment-là qu'il me touche la cocotte, et après avec un doigt il met dans sa bouche", raconte la petite dans un enregistrement.
Dans sa pétition, la maman de L. écrit que suite à sa plainte au pénal, " L’expertise psychologique demandée par le Tribunal confirme et appuie les dires de L. et conclut qu'elle a un syndrome de stress post-traumatique d’une enfant violentée, notamment sexuellement, et explique que c’est en raison de la distance et de l’éloignement que L. s’est autorisée à parler.
Le vendredi 2 septembre 2017, j’ai été auditionnée pendant 4 heures, dans le cadre d’une non représentation d’enfant".
L'audition n'avait manifestement pas pour but d'éclaircir les faits, mais de faire pression sur elle pour qu'elle rende sa fille aux "autorités" dans la semaine. Si elle refuse, ils viendront la chercher manu military.
France Info: Affaire d'attouchements sur une petite fille de 5 ans
==> Article de Wanted Pedo avec des pièces du dossier: http://wanted-pedo.com/bis/martinique-alerte-une-petite-fille-de-5-ans-danger-pedocriminalite-devient-infraction-insuffisamment-caracterisee/