Brève: la chanteuse Rokia Traoré en grève de la faim et en prison dans le cadre d'une procédure de garde
Le 10 mars, la chanteuse franco-malienne Rokia Traoré a entamé une grève de la faim depuis sa cellule. Elle a été arrêtée lors d'une escale à Paris, suite à un mandat d'arrêt émis par un juge belge dans le cadre d'une procédure pour non-représentation d'enfant. Trois plaintes pour des attouchements commis par le père ont été déposées, mais il a obtenu la garde exclusive en Belgique.
Rokia Traoré a été arrêtée alors qu'elle faisait escale à Paris, pour se rendre à Bruxelles à une audience. Un mandat d'arrêt a été amis par un juge belge le 24 octobre 2019, pour "enlèvement, séquestration et prise d'otage" de sa fille de 4 ans.
La "justice" en Pédoland
La séquestration et la "prise d'otages" n'étaient destinées qu'à obtenir ledit mandat d'arrêt international, et pas du tout justifiées par les faits. Elle risque 5 ans de prison.
C'est le père de la fillette qui a obtenu la garde exclusive de la part de la "justice" belge.
Pourtant, la justice malienne avait de son côté donné la garde à Rokia Traoré, ce dont les belges n'ont pas voulu tenir compte.
Rokia Traoré a été arrêtée alors qu'elle venait en Belgique pour une audience au tribunal, lors d'une escale à Paris.
Elle a commencé le 11 mars une grève de la faim, et réclame un "procès équitable" en Belgique, un véritable Pédoland comme la france. Le 18 mars, elle devra passer devant un juge pour étudier sa demande de remise en liberté.
Apparemment, la chanteuse a déposé au total trois plaintes pour des agressions incestueuses, une déposée en Belgique a été classée sans suite, une autre en France est toujours en cours, une troisième a été dposée au Mali. Un journal ivoirien qui relate l'affaire explique:
""Le père, son ex-compagnon belge, Jan G..., ancien directeur du Théâtre royal flamand de Bruxelles, est à la tête du Festival de Marseille. Il résiderait d’ailleurs dans la cité phocéenne depuis plusieurs années. Le tribunal de première instance de Bruxelles lui accorde la garde exclusive de sa fille. Une décision dont Rokia Traoré fait appel.
La chanteuse multiprimée aux World Music Awards (récompenses internationales pour les musiques du monde), accuse Jans G... de s’être livré à des attouchements sexuels sur leur fille. Ce dernier ne s'est pas exprimé concernant ces accusations. Rokia Traoré porte alors plainte à trois reprises. La première fois c’est en Belgique le 23 mars 2019, où la plainte est classée sans suite. Puis en France, où la procédure est toujours en cours et enfin au Mali."
Une pétition a été mise en ligne par le collectif belge des Mères veilleuses et a recueilli plus de 17.000 signatures.
"La Justice belge reproche à Madame Traoré, ressortissante malienne, d'avoir la garde de sa fille depuis 4 ans au Mali. Le père ne s'étant jamais manifesté pour obtenir une quelconque garde, décide subitement de saisir la justice alors que la mère ne s'était jamais opposée à toute visite de sa part. Cependant, Madame Traoré a déposé une plainte pour attouchements sexuels, suite aux plaintes de sa fille de quatre ans", précise cette pétition.
La fillette a toujours vécu avec sa mère, sans que son père ne subvienne à ses besoins, lit-on encore dans la pétition.
En Belgique, elle est attendue avec la fillette, pour la remettre à son père.
Le Monde du 15 mars explique que les autorités maliennes soutiennent la chanteuse: "Au Mali, le gouvernement a réagi samedi après-midi par la voix de son porte-parole, Yaya Sangaré. Il a assuré suivre « avec attention la situation judiciaire de Mme Rokiatou Traoré » qui « bénéficie de l’assistance des autorités maliennes depuis plusieurs mois ». Il a exprimé sa « solidarité » avec l’artiste, assurant « que les services consulaires et diplomatiques sont mobilisés pour un heureux dénouement »"
Discrimination d'une mère ?
La pétition des Mères Veilleuses ajoute: "L’histoire de Madame RokiaTraoré démontre les dysfonctionnements de notre justice belge à l’égard des mères monoparentales. Ces dysfonctionnements sont d’autant plus discriminants quand la mère est d’origine hors UE, autrement dit « racisée ». En effet, l’histoire de Madame Traoré, démontre qu’un père absent, et qui ne contribue pas financièrement aux besoins de l’enfant, garde son droit parental. Il peut à n’importe quel moment saisir la justice et faire condamner celle qui, jusque-là, a assumé toutes les charges émotionnelles, éducatives et financières de l’enfant. Par ailleurs, c’est une aberration que Madame Traoré subisse ce que l’on appelle « le Mother Shaming » de la part de la justice belge car elle exerce une carrière internationale, et qu’elle semble avoir les bonnes conditions dans son pays d’origine pour concilier sa vie privée et professionnelle. Ce même argument n’est pas utilisé à l’encontre de son ex-compagnon pourtant absent deux semaines par mois pour exercer ses fonctions de directeur à l’étranger et ne semblerait pas être un obstacle pour une garde exclusive au regard de la juridiction belge. "
Au Mali, c'est l'incompréhension, et des soutiens se sont exprimés en faveur de Rokia Traoré: "La justice malienne lui accorde la garde exclusive de sa fille. C’est en effet dans ce pays d’Afrique de l’Ouest que la petite vit depuis son plus jeune âge. En arrêtant Rokia Traoré, la justice belge fait donc fi de la décision malienne. (...) Selon Me Kenneth Feliho, l’avocat de Rokia Traoré, "la Convention de la Haye prévoit que la résidence habituelle de l'enfant" prime dans l'affaire. "En principe arrêter une personne en possession d’un passeport diplomatique est illégal. Il peut y avoir une exception en cas d’affaire relevant de la sphère privée, mais dans les faits cela ne s’applique quasiment jamais", poursuit-il. Pour le moment, la diplomatie malienne n'a pas réagit."
Certains dénoncent aussi un racisme, et le fait que dans les couples mixtes, les européens gagnent toujours dans les conflits de garde.