Après 6 mois de prison, une maman risque d'y retourner pour avoir cru sa fille et tenté de la protéger
Le 24 mai, Gladys Riffard, une maman qui a été condamnée pour ne pas avoir présenté sa fille au père suite à des accusations d’actes pédocriminels, a été jugée en appel à Chambéry. Un procès qui s’est déroulé comme d’habitude : la mère, attaquée par un assesseur durant toute l’audience, a été considérée comme la pire criminelle de l’après-midi.
Le procès de Gladys devait commencer à 16h, il n’a finalement commencé qu’après 18h pour se terminer à presque 21h30. les mamans passent toujours en dernier, tradition de la justice française dont on se demande si elle n’a pour objectif d’éviter que des témoins "innocents" soient encore présents dans la salle.
Ce qui est amusant, car ces mamans passent après des types au casier le plus souvent long comme le Danube, souvent détenus, comparaissant pour des violences familiales, des vols à main armée, des coups et blessures avec ITT…
La parole de l'enfant? Manipulation, forcément !
C’était le cas ce mercredi 24 mai à la cour d’appel de Chambéry, où le tribunal a été très à l’écoute des détenus, un seul a été coupé par la présidente après avoir invectivé le tribunal assez violemment. Vient le tour de Gladys, mère de famille qui comparaît libre mais a fait appel d’une peine de 24 mois de prison dont 18 de sursis probatoire et 6 fermes (couvrant la détention préventive de 4 mois qu’elle a déjà faits en France et 2 mois en Espagne) d’avril 2022. Elle a décidé de se défendre elle-même.
En effet, outre la couardise absolue des avocats dans ces dossiers (en défense des parents protecteurs évidemment), il se trouve que les avocats précédents de Gladys ont raté des éléments-clés dans le dossier.
Concernant l’affaire, en 2018 la fille de Gladys et H., 3 ans, évoque des agressions sexuelles puis des viols et Gladys porte plainte en août. En attendant elle ne remet pas sa fille, cela avec une autorisation de la justice, et l’enfant vit désormais en Espagne. Sa plainte est classée an septembre 2019 et un juge aux affaires familiales a décidé de la garde conjointe, Gladys est donc poursuivie pour non représentation d’enfant. Le père qui a déposé plainte pour soustraction de mineur a obtenu de la justice française l’autorité parentale exclusive car toute l’affaire est comme souvent réduite au fameux "conflit parental".
Par contre, quand il s’est agi de retrouver Gladys, la justice a mis les moyens ! une information judiciaire a été ouverte en décembre 2020, en avril 2021 le mandat d’arrêt aurait selon l’assesseur été étendu à l’espace Schengen et le 1er juin 2021 elle a été arrêtée par la police espagnole, placée en détention puis extradée à Fleury Mérogis. A ce rythme-là, les prisons françaises doivent être pleines de mères en fuite…
Dès le début de l’audience, 2, puis 4 et enfin 6 policiers sont arrivés dans la salle, où il ne restait que les nombreux soutiens de Gladys, probablement une trentaine de personnes, dans la petite salle. De toute l’audience, la présidente a parlé à peine 1 mn et c’est l’assesseur qui a mené les débats, à charge, si bien que le procureur n’a pas eu à ouvrir la bouche. Et la présidente non plus. C’était tout de même inhabituel.
La condescendance a régné tout au long de ce procès quasi délirant si on se souvient que la justice est rendue au nom du peuple français : sachez que les "réseaux sociaux", les soutiens de Gladys, les blogs dérangent. Nous avons été attaqués plusieurs fois de manière assez mesquine par l’avocate de H., qui a une lecture particulière du dossier et une vision angélique de son client. %ais elle est payée pour cela.
Les policiers sont repartis au bout d’une heure, une heure et demie, se disant probablement que cette assemblée dont la moyenne d’âge devait tourner autour de 60 ans n’allait pas empoigner les juges ou la partie adverse, H. et 5 proches dont son père, tassés sur deux petits bancs aux premiers rangs et collés au bureau de leur avocate. Celle-ci a d’ailleurs souligné qu’elle "craignait" le "rassemblement" prévu aujourd’hui au tribunal de Chambéry en soutien à Gladys et a certainement encouragé H. à venir accompagné.
Bref.
Concernant les "débats" (plutôt une sorte de pièce de théâtre ridicule à laquelle les citoyens sont censés se prêter en espérant que la justice arrivera un jour, peut-être… Ou pas), Gladys a été courageuse, c’est le moins qu’on puisse dire, de se coltiner ces enrobés. On n’a presque pas entendu la présidente, mais l’assesseur était particulièrement hargneux, la coupant sans arrêt et l’a même empêchée de lire ses notes.
Gladys a tout de même rappelé que sa détention était arbitraire, que son extradition était selon elle sans fondement légal, et qu’elle demande un procès équitable ainsi que la relaxe. Enfin, elle a tenté d’expliquer qu’avec les éléments en sa possession, elle croit sa fille et réclame une enquête "en bonne et due forme" : ne croyant plus que la justice allait prendre l’affaire au sérieux, elle s’est constituée partie civile le 22 mai 2023.
H réclame 100.000 euros de dommages et intérêts (50.000 pour lui et 50.000 pour l’enfant) et l’application du jugement qui lui donne l’autorité parentale exclusive et donc la garde de la fillette qui a maintenant 8 ans.
Pour le tribunal comme pour la partie civile, la procédure a été menée dans les règles, H. est un enfant de chœur qui certes a giflé Gladys devant l’école de la petite (ce qui est passé comme une lettre à la poste à cette audience comme aux précédentes) mais n’est certainement pas un pédocriminel, et Gladys est une mère manipulatrice qui a tout inventé et poussé sa fille à raconter n’importe quoi uniquement pour se l’accaparer et éliminer le père de sa vie. On se croirait encore au temps du "syndrome d’aliénation parental" si cher à Bensussan, désormais interdit dans les tribunaux tant il a servi de bouclier à pédos.
Le point de vue de l’assesseur sur la procédure, similaire à celui du procureur et de l’avocate de H., n’a rien à voir avec celui de Gladys : là où on entend la petite raconter les faits, certes difficilement, interrogée de manière assez maladroite par sa mère, ils entendent une mère qui force sa fille à dénoncer des actes sexuels. Les auditions de l’enfant ne seraient "pas concluantes", mais la procédure Mélanie même si elle est respectée est conçue pour que l’enfant ne dise rien : une seule audition, de 20 mn maximum, devant des policiers rarement formés et encore moins souvent accompagnés d’un professionnel.
C’est d’ailleurs Hubert van Ghiseghem, défenseur des pédocriminels devant les tribunaux, qui les a formalisées. Et il nous les a bien expliquées au procès de Daniel Legrand (affaire d’Outreau) à Rennes.
Là où on voit une mère pas en fuite mais agissant en état de nécessité, qui explique "je n’ai pas donné ma fille afin de la protéger. Il y a des faits avérés", ils voient une mère indigne qui veut sa fille pour elle toute seule. Gladys a rappelé qu’il y a eu deux informations préoccupantes, du directeur d’école en novembre 2018 et du département de Haute-Savoie en février 2019. L’enfant a aussi confirmé les faits devant une experte psychologue mandatée par la justice, même si selon elle, l’enfant a été victime des faits qu’elle dénonce ou bien de la manipulation de sa mère, selon le tribunal.
Gladys a expliqué que les autorités espagnoles sont également saisies du dossier, qui serait pris au sérieux suite à une plainte de sa part. Puis quand Gladys veut "souligner les négligences de l’enquête", elle est coupée par l’assesseur, qui considère qu’ "on n’est pas là pour parler de ces faits" mais seulement de la non représentation d’enfant. Oui mais, explique Gladys, "si je n’ai pas présenté ma fille c’est parce qu’elle a parlé de faits graves".
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L’assesseur, décidément combatif sur ce dossier alors qu’on ne l’a pas entendu pour les précédents prévenus, considère que pendant l’enquête préliminaire Gladys aurait du se plier à la décision du juge aux affaires familiales de faire des visites médiatisées. Il lui demande :
- Pourquoi vous n’avez pas été aux visites en lieu neutre
- Parce que la sécurité psychologique de ma fille n’était pas assurée. Je devais prendre en compte l’intérêt supérieur de ma fille.
C’est à ce moment que les 5e et 6e policiers sont arrivés dans la salle.
Gladys a rappelé qu’avant que sa fille rapporte les agressions, H. "a pu voir sa fille, même partir en vacances avec elle alors qu’il ne payait pas la pension. Je lui avais accordé une période en dehors de ses droits de garde". L’assesseur est alors revenu sur un SMS qui ressort à toutes les audiences, à quoi Gladys a répondu qu’elle est là "pour faire entendre la parole" de sa fille.
"Mon client a tous les droits en France"
L’assesseur réattaque : "Pourquoi vous êtes parties ?"
- Il y a eu plusieurs agressions du père et des menaces, réexplique Gladys. J’ai déscolarisé plutôt fait l'école à la maison en prévenant l'académie parce qu'elle avait peur qu’il ne l’enlève.
- Il n’y a pas de preuves à part vos dires même si Monsieur a indiqué vous avoir giflée (sic.).
- J’ai les preuves mais vous ne voulez pas les entendre. Ma fille n’était pas prise au sérieux, l’audition Mélanie n’a pas été régulière. où sérieuse en violation à toute procédure.
Elle est à nouveau coupée, ses arguments re re rebalayés d’un revers de manche par l’assesseur.
Sur sa "fuite", Gladys rappelle qu’elle avait donné ses coordonnées à la justice, mais pour l’assesseur il fallait aussi qu’elle les donne à la gendarmerie.
A un moment, la présidente émerge et demande à Gladys ce qu’elle veut. Gladys répond qu’elle veut une enquête, ce que la présidente traduit par "vous voulez priver Monsieur de sa fille".
- Seule l’Espagne veut bien entendre ma fille. Je fais ce que je peux pour que ma fille soit entendue et j’irai à l’international s’il le faut.
Applaudissements dans la salle. L’avocate de H. embraye, probablement sortie d’un coma profond parce que le sujet a été évoqué à plusieurs reprises et Gladys a répondu à chaque fois : "Vous n’avez pas répondu, pourquoi êtes-vous partie en Espagne ?".
- A cause du harcèlement, des menaces et parce que ma fille n’a pas été prise au sérieux.
Elle explique avoir entamé une procédure à l’ONU, même si sa fille est pour l’instant en sécurité. Elle explique avoir été abasourdie de la décision, suite à signalement émanant de H., d’une enquête sociale selon laquelle la fillette de 4 ans devait être placée alors qu’aucune enquête n’a été menée suite aux informations préoccupantes.
L’avocate de l’H : Donc vous dites que toutes les décisions sont favorables au père.
Gladys : oui !
A un moment, cette avocate a demandé à Gladys "pourquoi vous n’accordez pas le bénéfice du doute" à H. ? Incroyable. On parle quand-même d’une enfant qui maintient ses accusations et refuse toujours de voir son père.
H. a ensuite pris la parole, qualifiant Gladys de "mytho", disant qu’il n’a rien fait : "Est-ce que c’est plus probable que j’aie violé ma fille avec mes neveux et ma nièce ou qu’elle mente ?".
L’assesseur reprend ensuite son fil sur la personnalité de Gladys, puis lui demande l’adresse de sa fille.
- La justice a l’adresse, je ne la connais pas par cœur.
- Donc vous ne connaissez pas l’adresse de votre fille, lance l’assesseur.
Décidément, il y a de gros problèmes auditifs ou de gros problèmes d’interprétation dans ce tribunal. Une chose est sûre : ce procès a bien montré à quel point la justice française est défaillante dans ces dossiers. Pas seulement à cette audience, mais tout au long de cette procédure.
Pour la suite de l’avocate de H. s’est trèèès longuement exprimée, niant l’état de nécessité, dépeignant une Gladys qui ne veut pas respecter "le droit", qui ferait dire n’importe quoi à sa fille qui d’ailleurs n’aurait rien dit, et Gladys elle-même est une "menteuse" qui "s’est trouvé une tribune, c’est sa raison de vivre". Bref : quand l’enfant parle, c’est parce que Gladys la manipule, quand elle ne parle pas c’est parce qu’il n’y a rien à dire jamais parce qu’elle n’arrive pas à s’exprimer. L’enquête "n’a pas été bâclée", "Monsieur n’a rien à se reprocher", Gladys "veut s’accaparer sa fille" : le discours habituel…
Elle évoque un témoignage (toujours le même depuis 5 ans, comme le SMS) qui dit que H est un bon père, que Gladys a détruit sa famille, qu’elle a "un certain déséquilibre mental", critique la fillette, et qu’ "il est urgent d’intervenir en faveur du père" car "pour moi elle a inventé cette histoire pour garder sa fille pour elle toute seule". Précision : cette femme est l’ex du nouveau mari de Gladys. Et son argumentaire a été repris tel quel dans toutes les audiences par le tribunal.
Elle précise "Mon client a tous les droits en France, je lui ai dit de ne pas aller en Espagne". Pourquoi ? Risquerait-il là-bas ce qui est arrivé à Gladys avec la France ? Craindrait-elle que les autorités espagnoles bougent si la sécurité de l’enfant est menacée ?
In fine, elle a demandé que Gladys soit mise en prison.
🚨Chambéry Palais de Justice 🚨 Part 2 Rassemblement en soutien à Gladys Riffard Incarcéré 6 mois pour avoir protégé sa fille, elle sera jugée en appel...
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Quand Gladys a pris la parole rapidement pour recadrer les délires de l’avocate de H., on a entendu des ricanements du côté de la partie civile 2 ou 3 mètres derrière Gladys qui se tenait à la barre, sans que les juges réagissent.
Le procureur a demandé une peine mixte à l'issue d'un réquisitoire à charge, car il n'aime pas le discours offensif de Gladys. En effet, les mères qui se taisent sont tellement plus simple à gérer ...
Le délibéré sera rendu le 28 juin à 14h.
A la fin de l’audience alors qu’il restait seulement l’assesseur et la greffière, passé 21h30, le père de H., très agité, s’est avancé vivement vers l’assesseur au point de se retrouver face à face, presque prêt à le frapper, selon les témoins. La pression était certaine à la sortie, et une voiture de police est venue se stationner devant la porte du tribunal le temps que tout le monde sorte.
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Gladys est décidée à aller en cassation si elle est à nouveau condamnée, mais aussi à poursuivre sa procédurez à l'ONU. La procédure en Espagne, si jamais la justice française décide d'aller chercher la fillette, sera relancée elle aussi. L'heure n'est pas à lâcher prise devant cette justice française qui n'a rien d'indépendant, qui n'est pas un 3e pouvoir, qui est indigente et ne respecte le droit que quand ça l'arrange.
Les conventions internationales concernant la protection de l'enfance servent probablement à caler des armoires, elles ne sont en tout cas pas respectées contrairement à celles sur la "coparentalité" insipirées par le lobbying de certains pères .