Note de lecture : Le complot de la Réserve fédérale d’Antony C. Sutton
Aujourd'hui, on va revenir sur un livre déjà ancien (la première édition date de 1954 et la traduction française de 2009) qui revient sur les conditions dans lesquelles a été créée la "banque centrale" des Etats-Unis. Le complot de la Réserve Fédérale"de l'économiste Antony C. Sutton présente de manière synthétique comment le milieu bancaire s’est imposé dans la gestion des affaires nationales au cours du XIXe siècle.
Il était clair dès le départ que la Réserve Fédérale, une anomalie démocratique entre les mains de banquiers privés, anglais pour la plupart à l'origine, ne sert en rien l’intérêt général.
Cela peut paraître anecdotique, mais la Réserve Fédérale, qui est la banque centrale des Etats-Unis, fait depuis sa création en 1913 la pluie et le beau temps en matière économique et sociale, aux Etats-Unis certes mais aussi dans le monde.
Elle décide de développer ou restreindre le crédit en manipulant les taux d’intérêt. Des taux bas comme il y en a eu depuis la crise de 2008 ont en partie soutenu l’économie, mais ils ont surtout abreuvé les marchés financiers d’argent pas cher. Maintenant que les taux d’intérêt remontent, les robinets de la création monétaire se ferment davantage. In fine, en permettant aux banques de se prêter entre elles, aux entreprises et aux citoyens, la FED a le pouvoir de décider de la création monétaire, et par quels canaux elle diffuse cette monnaie.
Aujourd’hui, après des années de taux d’intérêts proches de 0, elle relève progressivement le taux, ce qui contracte l’économie aux Etats-Unis et dans les pays qui en sont dépendants.
Prise en main du gouvernement des Etats-Unis par les banquiers
Comme elle est appelée généralement « banque centrale », et a ce rôle de réguler les échanges entre banques, et aussi parce qu’on n’apprend pas aux gens qu’il s’agit d’une structure purement privée, beaucoup pensent qu’elle représente l’intérêt général. Ce n’est pas le cas, et le livre de Sutton le montre bien.
Il remonte à la période de l’Indépendance des Etats-Unis, à l’époque de Thomas Jefferson qui s’est opposé au pouvoir des banquiers et à la création d’une "banque des Etats-Unis" tenue par les banquiers anglais pour la plupart[1]. D’ailleurs, elle reprenait le modèle de la banque d’Angleterre, que Napoléon a aussi repris pour la banque de France elle aussi créée avec un Rothschild à la manoeuvre[2], mais aurait eu pour mission d’octroyer les prêts au gouvernement.
"Si le peuple américain autorisait jamais les banques à contrôler l’émission de sa monnaie, par l’inflation d’abord, puis par la déflation, les autres banques et sociétés qui se développeraient ensuite autour d’elles priveraient le peuple de toutes ses possessions, jusqu’à ce que ses enfants se réveillent un jour sans foyer sur le continent conquis par leurs pères. Ce pouvoir d’émission de la monnaie devra être retiré aux banques, et rendu au Congrès et au Peuple, auxquels il appartient.
Je crois sincèrement que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour les libertés que n’importe quelle armée de métier" a écrit Jefferson dans "the writings of Jefferson" volume 7.
En 1790, le premier secrétaire d’Etat au Trésor Alexander Hamilton, lobbyiste des milieux financiers, a proposé la création d’une banque des Etats-Unis, dans laquelle les citoyens apporteraient l’essentiel des fonds initiaux, et tout l’or. Au départ, un monopole de 20 ans renouvelable a été proposé et la banque des Etats-Unis (la First National Bank) a été créée en 1790 malgré l’opposition du secrétaire d’Etat Thomas Jefferson. C’était la 2e banque de niveau national du pays créée en 1791 par Hamilton, dont les pouvoirs n’étaient pas conformes à la constitution[3].
Hamilton, franc-maçon proche des Rothschild qui commençaient à compter à l’époque, a été à l’origine du courant qui a donné le parti Républicain et était abolitionniste et c’est aussi selon certains le "père du système bancaire" actuel. Il avait déjà contribué à la création de la banque de New-York en 1784[4], banque qu’il a ensuite favorisée une fois devenu secrétaire au Trésor en 1789 : il a par exemple empêché à la Banque des Etats-Unis d’ouvrir une filiale concurrente à New-York. La loi de création de la banque des Etats-Unis, qui lui donne aussi le pouvoir de gérer la monnaie, "nous livre pieds et poings liés à la Banque Nationale, qui est libre de refuser tout arrangement où elle ne dicterait pas ses conditions", pensait Jefferson, qui ne se faisait aucune illusion sur le renouvellement perpétuel de ce monopole.
Et il a souvent fallu recourir à l’armée pour obliger les fermiers à payer les taxes indispensables au remboursement des intérêts auprès des banquiers.
Par ailleurs, les banquiers anglais, Nathan Rothschild de la Banque d’Angleterre en tête, menaçaient les Etats-Unis d’une guerre destructrice si le renouvellement du monopole était refusé : la guerre contre les Etats-Unis a été lancée par l’Angleterre (avec l’appui de Napoléon et l’argent des banquiers) en 1812[5]. Cette guerre a permis aux Rothschild, qui s’étaient installés dans les principales places financières d’occident (Londres, Paris, Vienne, Naples, Francfort, où s’étaient installés les fils du fondateur de la dynastie bancaire Mayer Amshel Rothschild[6]), de gagner en influence dans toute l’Europe en même temps, et de s’installer aux Etats-Unis.
Sutton explique que le dernier président à s’être opposé avec succès aux banques est Andrew Jackson [7]qui après son élection en 1833 a refusé le renouvellement du monopole, demandant le retrait des dépôts du gouvernement dans la banque des Etats-Unis, puis a refusé la nouvelle charte qui se préparait pour le prochain renouvellement du monopole en 1836. La pression était alors à son comble, avec une instabilité monétaire pendant que la spéculation financière siphonnait la richesse –comme aujourd’hui (en 1837 la bulle spéculative a explosé et les banques ont bloqué les paiements).
En quarante ans, le gouvernement s’est en effet trouvé dépendant des banquiers : la dette du gouvernement avait augmenté de 66 % en 16 mois, soit 28 millions de dollars. En 1837, la crise bancaire était selon lui une attaque des milieux bancaires sur la population pour maintenir leur pouvoir. D'aucuns considèrent en effet qu'en refusant tous les titres et obligations en provenance des Etats-Unis, la banque d'Angleterre a fortement aggravé la crise.
Jackson dénonçait aussi le fait que les actionnaires de la "Banque des Etats-Unis" étaient majoritairement des banquiers étrangers, et qu’ils déroulaient un agenda politique aux Etats-Unis. En 1835, Jackson a échappé à une tentative d’assassinat après avoir essayé de retirer les actifs américains de la banque centrale des Rothschild, et dira qu’il savait que les Rothschild étaient derrière.
Sutton évoque le cas de la famille Roosevelt, dont une partie a fait de la politique (on connaît notamment le New Deal de Franklin Delano Roosevelt dans les années 30), pendant que l’autre faisait de l’argent. Il parle de James Roosevelt, député à New-York dans les années 1830, qui était un agent de liaison entre Wall Street et le corps législatif : il dictait la politique à mener pour le compte des banques et qui devait être élu ou pas.
Il parle aussi de Clinton Roosevelt, qui a rédigé en 1841 un manifeste "socialiste" selon Sutton[8] dans lequel les banques avaient le pouvoir sur le gouvernement et donc sur la population. L’objectif était "d’amener l’ensemble à produire pour notre bénéfice mutuel" en organisant et supervisant la production. Selon Sutton "il s’agit là d’un projet d’Etat totalitaire, dépourvu de droits individuels et dirigé par un Establishment élitaire", qui d’ailleurs ressemble beaucoup à la version européenne ou macroniste de la "démocratie".
Marx a ensuite développé le même concept d’économie dirigée par une élite et de destruction de la classe moyenne, grâce à des financements louches pour publier et diffuser son Manifeste en 1848 puis "Capital et Travail" [9].
Abraham Lincoln, président pendant la guerre de Sécession, a aussi tenté, en vain, de s’opposer aux banques en créant une devise non basée sur de l’or ou de l’argent, pour renflouer les caisses. Sutton explique : "Ce que les banquiers voulaient dans les années 1860, c’est que le gouvernement émette des bons portant intérêts. Ces bons servaient de base au crédit bancaire. Alors que Lincoln imposait sa monnaie légale, les banquiers se réunissaient pour esquisser ce qui allait devenir le ‘National Bank Act’ de 1863.
Le but du ‘National Bank Act’ était de donner aux banquiers le contrôle de l’émission de la monnaie". Or lui voulait permettre aux Etats de lever directement des fonds auprès du public, sans intermédiaire inutile.
Lincoln n’était pas aidé : le secrétaire au Trésor Samuel Portland Chase était allié des milieux bancaires, et le sénateur républicain John Sherman responsable du vote des lois financières au Sénat, était aussi à la solde des banques depuis qu’il avait offert ses services aux Rothschild au tout début de sa carrière. Et comme l’avait dit le fondateur de la lignée Mayer Amshel Rothschild au XVIIIe siècle, "Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d'une nation et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois".
Lincoln a été assassiné peu après sa réélection en 1865, avant de pouvoir annuler le National Banking Act de 1863 qui réinstaurait une banque centrale privée.
Création de la FED : le coup de Trafalgar
Ceux qui savent à l’avance ce que va faire la Réserve Fédérale avec ses taux d’intérêt et la création monétaire ont la capacité de prendre des décisions qui peuvent rapporter énormément d’argent. Or, son conseil d’administration n’est fait que de banquiers privés : il s’agit de délit d’initiés institutionnalisé. La Banque de France fonctionne à peu près sur le même principe, bien que l’Etat y fasse un peu de figuration.
La création de la Réserve Fédérale, la FED, a été préparée par des banquiers qui se sont réunis sur une île dédiée à leurs petites réunions, Jekyll Island, où ils avaient déjà concocté leur monopole bancaire.
La crise bancaire de 1907, qui était la 3e depuis 1884 et dont beaucoup disent qu’elle a été accélérée puis stoppée par les financiers autour de JP Morgan, a été utilisée par les banquiers pour réclamer une banque centrale. Notons tout de même que son père Junius Morgan a débuté sa carrière de banquier grâce à George Peabody qui l'a choisi comme successeur, et qui était lui-même affidé des Rothschild. Selon certains observateurs, depuis les années 1830 Julius Morgan permettait aux Rothschild d'opérer plus discrètement aux Etats-Unis. Par ailleurs, la banque Morgan était gérée depuis Londres.
"Cette crise de 1907 est doublement intéressante aujourd'hui : d'une part, elle représente une sorte d'archétype de la crise de liquidité bancaire ; d'autre part, elle a marqué un tournant de l'histoire monétaire américaine, avec l'introduction d'un prêteur en dernier ressort et la création de la Federal Reserve, la banque centrale des Etats-Unis, prélude à de nombreux rebondissements en matière d'évolution de la régulation jusqu'au New Deal bancaire de 1933-1935", écrivent Julien Mendez et Christian Tutin dans l’article "De la crise bancaire à la régulation : l'expérience américaine de 1907" [10].
Pour mettre fin à la crise, on a demandé au gouvernement de mettre au pot malgré une opinion publique franchement hostile à ce renflouement des banques privées par de l’argent public[11], devenu une habitude à chaque crise financière : "C'est J. P. Morgan, soutenu par John D. Rockefeller qui, en mettant successivement en place plusieurs regroupements de financiers (money pools) afin de fournir aux établissements en difficulté les liquidités nécessaires, a assuré le sauvetage du système bancaire américain. De son côté, pour mettre en circulation des liquidités, le Trésor américain procède à des remboursements anticipés d'emprunts et effectue des dépôts auprès des banques. Il dépose ainsi 25 millions de dollars le 24 octobre 1907. Entre le 21 et le 31 octobre 1907, le Trésor dépose un total de 37 millions de dollars dans les national banks new-yorkaises".
Un autre individu, le banquier allemand Paul Warburg, voulait établir une banque centrale aux Etats-Unis sur le modèle de la Reichsbank centralisatrice créée en 1876 sous le "contrôle" du gouvernement qui en était dépendant puisque son objectif était de financer la guerre[12].
Derrière la création de la FED qui a enlevé le pouvoir d’émission monétaire au Congrès, l’objectif était aussi de regrouper les réserves de valeur. En 1908 une loi a permis la création d’associations monétaires constituées par des banques pour émettre de la monnaie en urgence en cas de crise, en dépassant les stocks d’or disponibles (ce qui entraîne une dévaluation).
Contrairement à l’argument sans cesse avancé par les banquiers, il ne s’agissait pas du tout d’éviter les crises : il n’a pas fallu 10 ans avant la suivante, en 1921, prémices de celle de 1929. En effet, en plus d’être rentables pour les financiers, ces crises leur permettent d’augmenter la pression sur les populations et de renforcer leur pouvoir en faisant passer des lois favorables.
A cette époque, explique Sutton, "De l’année 1900 à l’année 1920, le trust de l’argent était efficacement contrôlé par la société bancaire de JP Morgan, qui inclut Morgan lui-même, jusqu’à sa mort en 1913, puis son fils JP Morgan Jr et les 12 à 15 partenaires de la société, associés à leurs alliés Rockefeller, Harriman et Kuhn Loeb". Depuis plus d’un siècle ces gens dirigent les Etats-Unis, après avoir pris la main sur l’Europe. Aujourd’hui le monde est réduit à un plateau de jeu de guerre entre puissances financières.
Les administrateurs de la FED, des banquiers privés donc, se sont octroyé le pouvoir de décider de la politique monétaire. Et ce groupe de banquiers est tout petit, il s’agit d’une poignée de leaders et de leurs affidés. Bien que des fonds publics y aient été déposés, les actionnaires de la FED sont ces banquiers privés. Il est facile d’organiser, développer et même régler une crise dans de telles conditions.
Pendant les débats sur la création de la FED, certains banquiers qui soutenaient la FED tenaient en public un discours contraire, histoire de noyer le poisson. Ce fut le cas de Morgan, par exemple.
Sutton explique comment Morgan finançait les bolchéviks et les tsaristes en même temps, comment il finançait des partis politiques pour diviser les républicains et faire gagner son candidat, des manœuvres toujours utilisées aujourd’hui. Si bien qu’en 1912 "le complexe Morgan était en mesure de régner sur les banques de Wall Street et, partant, sur le ‘Trust de l’argent’", explique Sutton, "Ce contrôle par Morgan était la simplicité même et se fondait sur le principe d’une pyramide de pouvoir. Les partenaires de Morgan choisissaient les administrateurs des principales institutions financières, et en échange des privilèges afférents au statut d’administrateur, on avait la garantie que ces administrateurs extérieurs seraient loyaux envers la société Morgan".
Dès 1910, les premières réunions au sujet de la création de la FED ont été organisées à Jekyll Island avec 6 comploteurs principaux, comme les appelle Antony Sutton :
- Le sénateur Nelson Aldrich, beau-père de John D. Rockefeller Jr qui représentait les intérêts des Rockefeller.
- Paul Warburg de la banque Kuhn Loeb issu de la famille Oppenheim et arrivé aux Etats-Unis en 1902 en tant qu’associé de Kuhn Loeb. C’est lui qui a proposé les plans d’une Réserve Fédérale Unifiée qui ont été vendus par Aldrich aux parlementaires et à l’opinion publique.
- Henry P. Davidson, partenaire de JP Morgan et président de la Bankers Trust Company,
- Benjamin Strong vice-président de la Bankers trust Company,
- Frank Vanderlip de la National City Bank,
- Charles D. Norton président de la First National Bank
Après 1907, dans le cadre du lobbying pour créer la FED, le sénateur Aldrich a parcouru l’Europe dans le cadre d’une commission sénatoriale, pour y étudier le fonctionnement de la Reichsbank et d’autres banques centrales. Le plan avancé dans le plus grand secret de réunion en réunion, et Aldrich déposait les textes écrits par les banquiers. Qui ne passaient pas tous.
En 1910 Morgan a fait élire Woodrow Wilson gouverneur du New Jersey et financé sa campagne pour la présidentielle de 1913 [13]. Avant même son arrivée, le texte de création de la FED (le Federal Reserve Act) qu’il était chargé de soutenir était arrivé au Congrès où il a été voté en décembre 1913. "Cette loi transférait le contrôle de l’émission de la monnaie américaine du Congrès à une élite privée. Une monnaie fiduciaire en papier remplçait ainsi l’or et l’argent, et les financiers de Wall Street étaient en mesure d’exploiter une émission illimitée de la monnaie sans qu’il leur en coûtât rien", résume Sutton.
Le sénateur Gilbert Monell Hitchcock (seul démocrate opposé à cette loi) s’était alors ému qu’on avait empêché les représentants d’amender le texte et d’en débattre. C’est ainsi que le texte a été voté par 287 voix contre 85 à la chambre des Représentants, puis au sénat où il a été débattu en 4 h et adopté à 43 voix contre 25 alors que certains sénateurs n’avaient même pas pu avoir connaissance du texte… C’est Wilson qui a imposé un rythme accéléré pour faire passer sa loi.
Une chose n’est pas passée : la décorrélation totale de la monnaie par rapport au stock d’or, qui n’est passé qu’en 1971 avec la fin de l’étalon-or imposé par les Etats-Unis, après avoir imposé au monde d’aligner sur le dollar avec la promesse que le dollar resterait corrélé à l’or (c’est le système de Bretton Woods établi dès 1944). Bien que le gouverneur du conseil d’administration de la FED soit nommé par la Maison-Blanche, il était évidemment proche des milieux bancaires.
Selon Sutton, "Il y a eu des abus majeurs dans le processus législatif qui a conduit au votre du Federal Reserve Act, lesquels auraient été suffisants pour le frapper de nullité (…) Tous deux présidents d’une commission des finances, les dépuré Glass et sénateur Owen étaient en conflits d’intérêts avec leur intérêt personnel de banquier".
La première réunion de la FED s’est tenue dans les bâtiments de la Bank of Manhattan qui a plus tard fusionné avec la Chase National pour devenir la Chase National Bank propriété des Rockefeller. Avec ce pouvoir, les banquiers ont continué à faire ce qu’ils aiment le plus faire : s’enrichir en spéculant et grâce à leur monopole.
"Tel qu'il avait été mis en place en 1914, le Système de réserve fédéral s'est révélé impuissant à contenir la tendance à l'instabilité du système bancaire. Au-delà de la crise de 1921 qui, de nouveau, l'a mis à rude épreuve, toute la période des années folles est marquée par la multiplication des faillites bancaires : plus de 5 000 sont enregistrées entre 1921 et 1928 et jamais moins de 500 par an, sauf en 1922. Après les dévalorisations massives d'actifs consécutives au krach de 1929, et en raison du fort engagement des banques américaines dans la spéculation boursière à la fin des années 1920, le système se trouve au bord de l'effondrement au début des années 1930 : de 659 faillites bancaires en 1929, on passe à 1 350 en 1930 et 2 293 en 1931" rappellent Julien Mendez et Christian Tutin.
Depuis, la FED est restée entre les mains des banquiers de Wall Street et a toujours son monopole.
[1] Le premier modèle de banque centrale a été mis en place en 1609 par la famille royale des Pays-Bas, elle-même liée à la famille royale anglaise. En 1694 William III en Angleterre a créé la Banque d’Angleterre avec les aristocrates, puis les Rothschild, derrière Nathan Mayer Rothschild, y ont pris rapidement du pouvoir.
[2] « The Rothschild dynasty » de John Coleman, World Intelligence Review, 2006.
[3] Cependant la constitution interdit aux Etats d’émettre leur propre monnaie, ce pouvoir était donc dès le départ centralisé.
[4] La liste des administrateurs qui ont fondé la banque est la suivante : Alexander McDougal, Samuel franklin, Robert Bowne, Comfort Sands, Alexander Hamilton, Thomas B. Stoughton, William Maxwell, Nicholas Low, Daniel McCormick, Isaac Roosevelt, John Vanderbilt, Thomas Randall. Elle a été dirigée à ses débuts par Isaac Roosevelt, de la même famille que Franklin Delano Roosevelt, mais de la branche qui s’est consacrée aux affaires.
[5] Pour y parvenir, il a tout de même fallu assassiner en mai 1812 le 1er ministre anglaise Spencer Perceval, qui était opposé à la guerre contre les Etats-Unis et s’apprêtait à négocier la paix. L’assassin a été qualifié de « déséquilibré » et pendu une semaine plus tard et la guerre d’Indépendance a commencé 5 semaines après l’assassinat.
[6] Le père Rothschild avait commencé dans la banque Oppenheim avant de devenir le gérant des fortunes de plusieurs têtes couronnées comme Guillaume 1er de Hesse-Cassel.
[7] Jackson était cependant esclavagiste et a organisé le déplacement dans les réserves et le massacre de populations indiennes.
[8] « The science of government founded on natural law ».
[9] Notamment de l’argent de Jean Laffite, un pirate proche des milieux financiers américains qui s’est installé à Paris à cette époque et a ainsi financé Marx et son associé Friedrich Engels, théoriciens de ce qui deviendra le communisme. Marx a aussi touché de l’argent de Charles Anderson Dana, rédacteur en chef du New-York Tribune, proche de Clinton Roosevelt, où Marx a écrit plus de 500 articles en 10 ans, de 1851 à 1861. De l’argent venait aussi d’un industriel allemand ou de la famille von Wesphalen dont sa femme était membre.
[10] MENDEZ Julien, TUTIN Christian, « De la crise bancaire à la régulation : l'expérience américaine de 1907 », L'Économie politique, 2010/4 (n° 48), p. 42-63. DOI : 10.3917/leco.048.0042. URL : https://www.cairn.info/revue-l-economie-politique-2010-4-page-42.htm
[11] Une commission d’enquête parlementaire, la commission Pujo, a même dû être établie pour étouffer l’affaire et affirmer en 1918 à l’opinion que, si les banquiers avaient bien un pouvoir excessif, jamais ils n’ont comploté et organisé la crise pour obtenir davantage de pouvoir.
[12] DIEBOLT Claude, « La Reichsbank : une banque de guerre ? », Revue d'économie financière, 2017/3 (N° 127), p. 291-294. DOI : 10.3917/ecofi.127.0291. URL : https://www.cairn.info/revue-d-economie-financiere-2017-3-page-291.htm
[13] Sutton explique que « les 2/3 des finances de campagne de Wilson pour la présidentielle provenaient de 7 individus seulement, tous de Wall Street et liés à ces mêmes trusts que Wilson dénonçait publiquement ». Et la plupart de ces 7 étaient liés à Morgan.








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