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22 décembre 2023

Trois survivants parlent des expériences MK-Ultra au Stanford Research Institute dans la Silicon Valley

On va aujourd’hui aborder le cas du Stanford Research Institute, où des expériences de type MK-Ultra ont été menées sur des enfants dans les années 60, selon plusieurs témoins qui s’expriment dans une vidéo. A partir de cet exemple, on voit comment fonctionne ce système de financement et de réalisation d’expériences pour le compte de l’armée, dans lequel sont impliqués de nombreux scientifiques, à commencer par des "médecins".

 

 

La vidéo traduite ici [1] parle du programme MK-Ultra, des expériences de contrôle mental menées dans le cadre de recherches à but militaire au Standford Research Institute, en grande partie par des nazis rapatriés à la fin de la guerre. Si les programmes MK-Ultra (il y a 149 sous-projets recensés) ont été stoppés officiellement en 1973, il est évident que les recherches sur le contrôle de l’esprit ont continué avec de nouvelles techniques et technologies.

 

Les propos sont parfois un peu difficiles à suivre, j'ai donc remis les explications sur une partie des éléments abordés dans cet article, pour remettre un peu les choses en contexte et faciliter la compréhension.

 

La vidéo originale de 3 h a été publiée sur la chaine The Imagination Podcast.  

 

 

 

 

Le Stanford Research Institute, tête de pont pour la recherche militaire

 

 

Les survivants Marc Victor, Frida Halliday et Ariadne expliquent comment, alors qu’ils étaient enfants, ils se sont retrouvés pris dans des expériences menées par des nazis au Stanford Research Institute. Dans un texte publié sur internet, un ami de Marc explique que même adulte, la CIA l'emmenait parfois plusieurs mois de suite, et au retour il était incapable de se rappeler ce qu’il avait pu faire. Suite aux expériences qu’il a subies, notamment des électrochocs, il souffre de nombreuses pathologies au cerveau, de la maladie de Crohn, de stress post traumatique entre autres.

 

Le Stanford Research Institute est une des premières structures de la tech à s’être installée à Palo Alto, dans ce qui deviendra la Silicon Valey.

 

Il est né à l’université de Stanford, première université dans la région et l'une des plus importantes du pays, créée en 1885 par Leland Stanford, magnat des chemins de fer propriétaire de la Southern Pacific Railroad et politicien (on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même).

 

Stanford est mort en 1893 et c’est le président de l’université qui en est devenu l’homme fort (et certains se demandent s’il n’a pas tué le vieux Stanford). Le très ambitieux David Starr Jordan a recruté les premiers profs et a misé sur deux créneaux qu’il a jugés porteurs: l’eugénisme et les nouvelles technologies.

 

S’il n’aimait pas humains qu’il estimait inférieurs, Jordan était un grand défenseur de l’environnement. Il était membre du Sierra Club, créé à la fin du XIXe siècle pour la défense de l’environnement, notamment en créant des parcs nationaux, qui réunissait quelques profs d’université profondément racistes.

 

En 1899, Jordan, terrorisé par la "dégénérescence de la race" a écrit un texte pour dire qu’il était contre la guerre, appeler à la ségrégation raciale et revendiquer la pureté raciale. Il a été l’un des fondateurs de l’Human Betterment Foundation qui avait pour objectif de stériliser tous ceux qui ne convenaient pas et a réussi à imposer des lois eugénistes, en Californie et ailleurs.

 

Jordan était contre le suffrage universel car les ignorants ou les "incapables" ne devraient pas voter, et selon lui "la vraie charité [consiste à] s’assurer que chaque personne débile soit la dernier de sa génération". Combien a-t-il eu d’enfants ?

 

Avec Lewis Terman [2], un des premiers étudiants de Stanford qui était aussi eugéniste que lui et siégeait aussi au conseil d’administration de l’Human Betterment Foundation, Jordan considérait que la stérilisation devait permettre de renforcer la nation, car "la survie de l'inapte est la cause première de la chute des nations l'effondrement des nations" disait Jordan. Terman, de son côté, a transformé les tests de QI en pratique eugéniste.

 

Herbert Hoover, industriel et futur président des Etats-Unis, a aussi été un des premiers étudiants de Stanford en 1891, et comme par hasard il était aussi eugéniste (à cette époque tous les présidents US l’étaient, de toute manière, les Etats-Unis étant le pays n°1 de l’eugénisme à la fin du XIXe début du XXe siècles. Hoover, qui était administrateur de l’université de Stanford, a été un des initiateurs du Stanford Research institute.

 

 

Le Stanford Research Institute a été créé en 1946 [3], mais est devenu indépendant en 1970 suite aux manifestations anti guerre (dont le Mouvement du 3 avril en 1969), devenant SRI International, pour avoir les mains libres dans ses recherches pour le compte de l’armée. La souris d’ordinateur y a été développée par Douglas Engelbart, la machine à enregistrer élctronique pour la comptabilité (Electronic Recording Machine, Accounting développée dans les années 50 pour Bank of America) l’écran à cristaux liquides y ont aussi été créés. Et plus récemment, Siri, assistant personnel développé pour le compte de la DARPA.

 

Le Stanford Research Institute a rapidement intégré le réseau de l’Institut Tavistock, organisme privé qui menait des recherches sur le comportement des individus et des groupes, avec une perspective eugéniste. Ses travaux s’inscrivaient parfaitement dans la vision qu’avaient les aristocrates de la Fabian Society, entre autres, des enjeux sociaux: il fallait contenir la population pour continuer à gérer la société dans leurs intérêts. Donc, il fallait comprendre comment agissent les individus et les groupes, et comment contrôler les comportements.

 

Au sujet du Tavistock, Jeanette Archer, une victime anglaise des réseaux satanistes a dit avoir subi des expériences ainsi que d’autres enfants, sur ses capacités psychiques et la manipulation mentale. Elle explique même qu'un de ses programmeurs était Klaus Schwab. 

 

On retrouve la même vision du monde, de la société et des rapports sociaux, dans la veine eugéniste, à travers l’idéologie portée par de nombreuses structures mondialistes, du Bilderberg à la commission Trilatérale, en passant par quasiment toutes les fondations de milliardaires anglo-saxons et de nombreuses ONG qui y sont reliées. Kurt Lewin, spécialiste de la dynamique des groupes est passé par la clinique Tavistock en 1932 quand il a fui l’Allemagne, puis est arrivé à l’université de Stanford l’année d’après [4]. Ses travaux ont beaucoup influencé l’action du Tavistock Institute on Human Relations, jusqu’à aujourd’hui, notamment autour du "point de rupture" des individus et des techniques de contrôle social.

 

L’institut était aussi impliqué dans des programmes MK-Ultra, notamment via son Institute for the Study of Human Problems dirigé par Max Horkheimer and R. Nevitt Stanford, qui étaient aussi membres du Cybernetic Group, une version technofanatique de l'eugénisme. 

Aujourd'hui, on peut se demander ce que font les chercheurs du "Behaviour Design Lab" de l'université de Stanford, par exemple, entre l'incitation au changement de comportements à cause du climat, réguler les émotions positives pour déstresser le monde après le covid, et autres travaux... Notons que l'université de Stanford a reçu près de 400 000 $ de la CIA entre 1953 et 1961 dans le cadre des programmes MK-Ultra.

 

En 1967, une réunion du conseil scientifique et technologique de l'OTAN, en présence notamment de Willis Harman du Stanford Research Institute et de membres du Tavistock, s'est tenue à Deauville. Elle avait pour objet de faire le point sur les avancées en matière d'ingénierie sociale en occident et de définir la stratégie pour les prochaines années. Selon la lettre de Lyndon LaRouche, c'était le réseau du Tavistock qui était à l’œuvre, et le point sur différents travaux en cours du Tavistock a été fait.

 

Et il y aurait eu un consensus sur plusieurs points, comme :

  • "La promotion de la contre-culture rock-drogue-sexe conduirait, en l'espace d'un peu plus d'une génération, à ce qu'elle devienne la culture mondiale dominante, ce qui marquerait la fin de la civilisation chrétienne occidentale, mettant un terme à ce que l'on a appelé "l'ère des Poissons" et inaugurant "l'ère du Verseau"."

  • "Le "progrès scientifique", défini par la maîtrise successive par l'homme de lois de plus en plus élevées de l'univers, lui permettant de dominer la nature, devait céder la place à un homme réduit à la nature, dont les lois sont immuables et inconnaissables."

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Aujourd’hui, le réseau du Tavistock, dont fait partie le SRI, est immense: il gère les subventions octroyées à des dizaines d’institut et d’universités, des centaines de groupes de travail, et des milliers de chercheurs à travers le monde.

 

Le Stanford Research Institute a ensuite accueilli des laboratoires d’entreprises, à commencer par HP et Lockheed Martin, qui avaient des contrats de recherche avec l’armée.  

 

Aujourd’hui, au conseil d’administration du SRI on trouve encore des gens de l’armée, comme le lieutenant général de l’armée de l’air Leslie F. Kenne ou le général Ellen M. Pawilkowski, ou un ancien directeur adjoint du Georgia Tech Research Institute, qui travaille beaucoup pour l’armée, ou encore une ancienne astronaute et directrice de la NASA. Ses domaines de recherche sont:

  • Le renseignement, la surveillance, la reconnaissance, notamment l’interaction homme -machine et les «technologies qui transforment la donnée en connaissance».
  • Les biosciences et les biotechnologies, officiellement pour la médecine.
  • L’éducation, pour "renforcer les capacités" de tous.
  • L’informatique, le amchine learning, l’intelligence artificielle.
  • Les systèmes intégrés.

 

Le "système Palo Alto"

 

 

En 2023, SRI International a récupéré comme "donation" le Palo Alto Research Center, créé en 1970 sous le nom de Xerox Palo Alto Research Center.  C’est là qu’ont été développés des concepts comme les icones sur le bureau des ordinateurs et l’ordinateur personnel, entre autres. Grâce à des idées, des chercheurs et des techniques venues de l’ARPA, (Advanced Research Projects Agency qui a précédé la DARPA, et est l’agence de de financement de la recherche du département de la Défense), et de son directeur dans les années 60 Joseph Carl Licklider dont les théories autour de la relation homme-machine se sont concrétisées dans les travaux d’Apple et Microsoft.

 

Dès le début, Xerox PARC a recruté des chercheurs du Stanford Research Institute. Et nombre de chercheurs passés par Xerox ont créé leur entreprise (Adobe a été créée par deux anciens de Xerox PARC, ou sont partis travailler pour la concurrence : Apple, Microsoft, HP, Intel...

 

Dans les années 60, le gouvernement US a mis beaucoup d’argent dans le développement des ordinateurs et la recherche dans le domaine de l’informatique, car ces systèmes de communication étaient indispensables pour l’armée dans le contexte de la guerre froide et la colonisation du monde.

 

L’ARPA a été créée en 1958 pour financer la recherche universitaire et les entreprises du pays et développer de nouvelles technologies. Et ces sites ont été reliés entre eux par un réseau, appelé l’ARPANET. Les différents sites hébergeaient des interface message processors (IMPs) qui étaient les nœuds d’un grand réseau dans lequel circulaient des informations via les lignes téléphoniques. Le premier IMP a été installé en 1969 à l’UCLA (Université de Californie à Los Angeles), au Stanford Research Institute et universités de Santa Barbara et d’Utah.

 

Le réseau a grandi et l’internet a été imaginé pour permettre cette communication à plus grande échelle, avec plus de données et plus rapidement. Ce réseau était presque exclusivement à usage militaire puis un nouveau réseau reliant les facultés de sciences du pays a été créé au début des années 80 et à partir de là de nombreuses innovations ont fait passer internet et les ordinateurs dans le domaine commercial.

 

Il faut noter qu’au début, dans les années 70 et 80, il était question de logiciels open source, de liberté du web, d’apporter des outils démocratiques. Il n’y a pas eu de débat public sur l’usage qui devait être fait de tout ça, bien qu’à l’origine c’est l’argent des contribuables US qui a financé ces travaux.

 

La Silicon Valley est partie intégrante du complexe militaro-industriel, et l’université de Stanford en a été le premier exemple avec la création du Stanford Indutrial Park pour héberger des entreprises dans l’électronique. Dans l’article "Les conditions sociales des échanges dans la Silicon Valley", le sociologue Claude Rosental écrit [5]: "Le contrat avec les entreprises peut être résumé dans les termes suivants : les entreprises devaient financer des chaires, des projets, des bâtiments et des équipements de l’université en échange de leur localisation dans le "Park", de loyers très modérés, de conditions fiscales avantageuses, d’importants contrats fédéraux, et d’une main-d’œuvre d’ingénieurs et de scientifiques de haut niveau".

 

Il s’agit d’un écosystème: gouvernement, armée, universités, entreprises. Certains parlent du "système de Palo Alto", lieu de la plus grande concentration de capital au monde.

Un certain Frederick Terman (fils de Lewis), éminent prof de psychologie à Stanford qui a développé les tests de QI aux Etats-Unis, a conçu ce système d’échanges de bons procédés entre recherche, industrie et armée. Il a enseigné l’ingénierie à Stanford à partir de 1925, et a eu parmi ses élèves William Hewlett et David Packard, qu’il a encouragés -comme tous ses étudiants- à créer leur propre entreprise.

 

Pendant la deuxième guerre, cet ingénieur menait des recherches sur «la guerre électronique» à l’université de Harvard sur les radars, les récepteurs et le brouillage des signaux, et après la guerre il a ramené d’importants financements du département de la Défense en vue de construire un centre national de l’industrie électronique militaire et civile.

 

800 entreprises d’électronique sont donc apparues dans la Silicon Valley entre 1950 et 1974, suivies par des entreprises de l’aéronautique et de l’aérospatiale, qui ont évolué grâce aux nouvelles technologies : en 1956 Lockheed Missiles and Space y a développé ses activités dans l’électronique.  Au sujet de Lockheed, Claude Rosental écrit que l’entreprise "a tout de suite décroché des contrats de la CIA et de l’US Air Force pour l’élaboration de satellites de reconnaissance et de surveillance. Elle a aussi obtenu un contrat de l’US Navy pour le développement de missiles", et ajoute : "À la fin des années 1970, la région de Santa Clara bénéficiait de 2 milliards de dollars par an de contrats de la défense. Ces contrats portaient notamment sur la fabrication de missiles, de lasers, de satellites espions, et d’équipements de transport militaire. 200 000 personnes travaillaient directement ou indirectement pour l’industrie électronique en 1979".

 

La Silicon Valley a aussi capté une bonne partie des budgets de la DARPA, ainsi que des fonds de la NASA qui dispose d’un centre important près de l’université de Stanford [6].

 

 

Contribution du SRI à la contre-culture

 

 

Dans les années 70 un livre intitulé "La conspiration du Verseau " a été publié pendant une série de meurtres appelés les meurtres du Zodiaque (du nom donné au tueur). Ce livre, “The Aquarian Conspiracy”, était en fait la version “grand public” d'une étude du Stanford Research Institute, demandée à l'auteure Marilyn Ferguson par le directeur des politiques sociales du SRI le Dr Willis Harman dont elle était l'assistante, en 1974. Cela dans le cadre d'un programme d'ingénierie sociale du SRI et pour mettre des écrans de fumée sur la compréhension de ces meurtres en dévoilant des aspects secondaires du processus.

 

Cette étude menée par Harman s'intitulait "Changing Images of Man" (Changement des images de l'homme), analysait les moyens par lesquels l'humain évolue, comment son image change, et in fine comment transformer l'humain à l'aide des technologies.

 

Selon le journaliste Daniel Estulin [7], "Au départ, la Conspiration du Verseau était un projet secret du gouvernement américain confié au Stanford Research Institute (SRI) et créé en 1946 par l'Institut Tavistock pour étudier la manière dont les nouvelles tendances culturelles et sociales affectent la société, telles que le libertarianisme, le gaucho-libertarianisme, le libéralisme, le socialisme, l'anarchisme, le communisme, le matérialisme, le naturisme, le mysticisme, l'hédonisme, la spiritualité, l'environnementalisme, le féminisme, le New Age et bien d'autres orientations fondamentales de la société".

 

Tout cela devait faire passer l'humain de la quête du progrès à l'ère de la "spiritualité", d'autant plus perçue comme un refuge, que les humains sont assaillis par la technologie et sans cesse contrôlés. Il s'agissait de préparer l'homme de l'époque post-industrielle. Déjà.

 

Dans la vidéo, Marc évoque le travail mené par le SRI pour le compte des frères Disney dans le cadre de la création d’un premier grand parc d’attractions. C’est en 1952 que Walt et Roy Disney ont contacté le Stanford Research Institute pour définir le potentiel économique, les contours et l’implantation du futur parc initialement prévu à Burbank.

 

C’est un site à Anaheim qui a finalement été retenu. Une des particularités de Disneyland est que l’intérieur du parc n’est pas visible de l’extérieur, et vice-versa. Walt Disney aurait dit lors de l’inauguration : "Je ne veux pas que le public voie le vrai monde dans lequel il vit quand il est à l’intérieur du parc. Je veux que les gens aient l’impression d’être dans un autre monde". Pour accéder aux attractions, le visiteur passe par différentes zones bien délimitées, qui donne l’impression d’arriver sur une île.

 

Dans les années 60, le Stanford Research Institue a joué un rôle important dans le développement de la "contre culture" et du mouvement New Age, à différents niveaux, aussi bien théoriques que pratiques. Le Pr Frederic Spiegelberg (un Allemand diplômé de l’université de Tübingen, qui a étudié avec Martin Heidegger ou Karl Jung. Il est arrivé aux Etats-Unis en 1937 et au cours des années 50 il s’est branché sur le yoga, et a fini par créer l’Institute for Integral Studies à Stanford.

 

Des travaux sur les capacités parapsychiques pour le compte de l’armée et/ ou de la CIA ont été menés au SRI, par exemple avec Uri Geller [8] et d’autres médiums, dans les années 70. Ces expériences portaient des capacités "parapsychiques" comme la vision à distance, la téléportation d’objets ou leur déformation par la pensée, la télépathie.

 

Des expériences pilotées par les Dr Hal Puthoff, spécialiste des lasers passé par la scientologie et Russell Targ, président du Parapsychology research group à Palo Alto, qui ont été en partie considérées comme concluantes mais dont la mise en œuvre a été beaucoup critiquée. Le SRI a hébergé les expérimentations pendant 18 mois en 1972-73 et mis à disposition ses électroencéphalogrammes ultra perfectionnés.

 

Les expériences de vision à distance, grande marotte de Puthoff, ont été menées au laboratoire d'électronique et de bioingénierie du Stanford Research Institute. Marc dit avoir participé à des expériences de vue à distance, il s'agissait probablement d'expériences du même type réalisées un peu plus tôt, dans les années 60.

 

Après cela, Targ et Puthoff ont créé Delphi Associates, une boite consulting sur le psychique, pour poursuivre leurs travaux sur la conscience avec des financements de la Defense Intelligence Agency (DIA) et de la National Security Agency (NSA). Targ, dont le père était un fan de théosophie, a même travaillé sur le projet Stargate de la DIA (pour communiquer avec des extra-terrestres, et qui s’est achevé en 1995 semble-t-il), et de 1986 à 1998 il a travaillé chez Lockheed Missiles and Space. Pour l’anecdote, on notera que l’épouse de Russel Targ était la soeur duchampion d’échecs Bobby Fischer dont Marc parle aussi dans la vidéo.

 

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Le SRI s’est mis à l’intelligence artificielle dans les années 80, et beaucoup de chercheurs précurseurs y ont travaillé. Avec l’argent de la DARPA, des travaux sur la reconnaissance vocale avec le programme Global Autonomous Language Exploitation lancé en 2005.

 

Le Stanford Research Institute a donc été créé en 1946 pour développer les relations avec l’industrie et le gouvernement dans le domaine de la défense, avec des financements privés, et mener des recherches pour des applications civiles et militaires, y compris dans le domaine de l'ingénierie sociale.

 

En 2016, il avait plus de 4000 brevets dans ses tiroirs. C’est une tête de pont du système de business fasciste mondial, selon un observateur ayant fréquenté les lieux, auteur du site "In serach of Black Assassins", sur les membres de la communauté Noire embrigadés dans le contrôle mental.

 

Il évoque notamment le Center for the Advanced Study of Behavior Sciences de l’université de Stanford, créé en 1954 avec des subventions de la fondation Ford, où sont passés de nombreux acteurs du secteur de la recherche militaire, dont plusieurs de Stanford, pour y mener des travaux qui s’inscrivaient dans la vague New Age et contre-culture.

 

Comme le Dr. Andre Muller Weitzenhoffer, de l’Université de Stanford, psychologue et hypnotiseur qui a écrit en 1949 un article sur les actes antisociaux commis sous hypnose, "The Production of Anti-Social Acts Under Hypnosis", publié dans le Journal of Abnormal and Social Psychology.

 

A Stanford il a contribué à l’élaboration des Stanford Hypnotic Susceptibility Scales et Stanford Profile Scales of Hypnotic Susceptibility, des outils permettant d’évaluer la suggestibilité des individus sous hypnose. Weitzenhoffer a ensuite travaillé avec le Dr Louis Jolyon West, star du contrôle mental, à l’université d’Oklahoma. Accessoirement, West a démarré sa carrière en tant que chef du service psychiatrique de la base de l'armée de l'air de Lackland au Texas.

 

Bref, il y a eu à Stanford et dans le réseau d'universités liées à l'armée et la CIA de nombreux travaux qu'on peut inscrire dans la vague New Age : psychologie, parapsychologie, contrôle mental, hypnose, extra-terrestres (avec le projet Stargate)...

 

En 1974, un meurtre longtemps inexpliqué a eu lieu dans une chapelle sur le site du campus de Stanford, la Memorial Church. Une étudiante de 19 ans, Arlis Perry a été retrouvée morte par le gardien dans la nuit du 12 octobre (date anniversaire d’Alistair Crowley). Il y a eu beaucoup de suspects, beaucoup de pistes explorées.

 

En 1973 - 1974, trois meurtres d’étudiantes du campus ont eu lieu, et les trois ont subi des tortures avant de mourir. Une adolescente de 15 ans a été tuée après Arlis Perry.

 

Certains estiment qu’il s’agit d’un meurtre rituel, d’autant que d’autres meurtres de jeunes femmes ont eu lieu dans le même secteur à cette époque. En 2018, la police a déclaré qu’un échantillon d’ADN prélevé sur la scène du crime venait de parler: une équipe est venue arrêter le gardien du campus Stephen Crawford, qui s’est apparemment tiré une balle dans la tête au lieu de se rendre.

 

Mais tout le monde n’est pas convaincu qu’il est le coupable, ou le seul coupable. Et il n’aurait commis que ce meurtre. L’affaire a été close en 2018, en tout cas. Idem pour le meurtre de Leslie Perlov en 1973, résolu comme par miracle grâce à l’ADN en 2018, avec la désignation d’un "sérial killer", Jeohn Getreu, déjà condamné en 2021 pour le meurtre de Janet Ann Taylor, fille du coach de football de université de Stanford. Et je me demande si ces micro bouts d’ADN trouvés des années après ne servent pas à donner une issue "acceptable" à des meurtres liés à des réseaux, en désignant un lampiste qui peut n’avoir rien à voir dans l’affaire. En France on connaît ça avec Fourniret, par exemple.

 

Crawford était un vétéran de l’armée de l’air, qui travaillait depuis 2 ans à la sécurité du campus, et bien qu’il était parmi les suspects dès le début de l’enquête, il a échappé au détecteur de mensonges et l’enquête sur lui n’a pas été trop insistante, essentiellement en ce qui concerne ses connexions avec les milieux satanistes qui pullulaient déjà dans le secteur à l’époque.

 

Les traces ADN montreraient qu’un autre assassin était présent sur les lieux, et le scène ressemblait à une sorte de rituel, avec le corps disposé sur l‘autel. Elle a avait un pic à glace planté derrière l’oreille et une énorme bougie dans le vagin, une autre était placée sur son torse, son jean était placé de manière à faire le symbole maçonnique du compas avec l’équerre, et elle était à moitié nue.

 

"La personne qui a tué Perry était un grand prêtre satanique qui pratiquait un rituel d'étranglement et un assassin de la CIA", écrit l’auteur du blog Black Assassins, pour qui au moins deux agresseurs ont pratiqué une messe noire.

 

Dans la vidéo, Marc parle aussi des crimes du Zodiaque, une série d'au moins cinq meurtres non résolus commis dans la région de San Francisco entre 1968 et octobre 1969. L'auteur d'un livre sur le sujet a compté 49 victimes entre le milieu des années 60 t le milieu des années 70, et le tueur en a lui-même revendiqué 37, pour la plupart des jeunes couples et des adolescents, hommes et femmes. L'affaire a été close en 2004 par la police de San Francisco.

 

Le tueur, qui frappait apparemment en fonction de la présence ou non de certaines constellations, avait envoyé des lettres codées par des cryptogrammes à la presse, dont certains n'auraient été déchiffrés qu'en 2021 bien que des groupes de "décrypteurs" ont planché sur ces messages pendant un demi siècle. Et ils désigneraient un coupable, un certain Gary Francis Poste, ancien militaire mort en 2018.

 

Le tueur aurait refait surface en 1994, avec des courriers et de nouveaux meurtres. Et de la salive a été isolée.

 

Certains observateurs considèrent qu'il s'agit de crimes rituels commis par plusieurs tueurs, plus ou moins dans le cadre du programme MK-Ultra.

 

Des groupes de musique précurseurs de la vague hippie, qui étaient aussi des sortes de communautés comme les Merry Pranksters et les Grateful Dead, qui faisaient la promotion du LSD et des drogues psychédéliques, faisaient un tabac au début des années 60, et certains de leurs membres étaient à Stanford. Et il y a des liens entre ces groupes et la CIA, via des individus comme Timothy Leary [9]et d’autres chercheurs en lien avec la CIA.

 

Ils circulaient dans toute la Californie avec leur bus pour prêcher des modes de vie alternatifs et la prise de drogues, exactement comme l’a fait le groupe de Charles Manson [10], appelé La Famille, et beaucoup d’autres dont une partie a viré en expérience sectaire. Dans le groupe de Manson, ils utilisaient même un LSD fourni directement par la CIA, appelé Orange Sunshine, qui était très agressif et rendait agressif.

 

Ken Kesey, leader des Merry Pranksters était étudiant à Stanford à la fin des années 50 quand il rencontré un jeune psychologue Vic Lowell et Perry Lane, qui lui ont parlé des expériences menées avec les drogues (qui étaient pilotées par l’armée ou la CIA) pour lesquelles Kesey s’est porté volontaire. Il s’est alors lancé comme leader de la contre-culture, a lancé sa communauté et les Merry Pranksters en 1963, et son programme de diffusion de drogues était financé par la CIA dans le cadre de MK-Ultra.

 

L’intérêt principal de cette vague de la contre-culture était que l’ "éveil" personnel prenait le pas sur les luttes collectives. Des hippies défoncés sont tellement moins dangereux que des étudiants en colère qui s’organisent contre le système.

 

Une suite des travaux des nazis

 

Comme on l’a déjà vu, les travaux menés par la CIA avec MK-Ultra étaient dans la continuité des expériences menées par les nazis dans les camps. Mengele, par exemple, avait identifié le point de rupture des individus, quand ils cèdent à l’arbitraire au lieu de se rebeller, quand leur esprit est suffisamment brisé pour obéir à n'importe quoi, et comment les enfants traumatisés se dissociaient, par exemple.

 

Aux Etats-Unis, dès 1947, pendant qu’on ramenait des milliers de nazis avec l’opération Paperclip et d’autres, le projet CHATTER a été lancé pour poursuivre les recherches militaires du Reich, notamment sur le sérum de vérité, les techniques d’interrogatoire et le contrôle psychologique des soldats. Des expériences ont été menées sur des personnes non consentantes, notamment au Edgewood Arsenal ou au Naval Medical Research Institutre de Berhesda, de 1947 à 1970 - structure officiellement dirigée par Charles Savage qui a bénéficié des lumières du nazi Theodor Benzinger, exfiltré de Nuremberg dès 1947.

 

On ne va lister les centaines de nazis réinsésrés dans les structures de recherche US. Mais il ont été très utiles à la CIA et au Pentagone dans leurs efforts de trouver comment formater le soldat parfait, l’assassin parfait capable de tuer sur commande sans même se rappeler en avoir reçu l’ordre (avec le projet Bluebird à la fin des années 40, l’Operation Artichoke dans les années 50, MK-Often et d'autres).

 

 

 

 

Un des premiers projets inclus dans MK-Ultra, le sous-projet 54, dont parle Marc Victor dans la vidéo, a été mené avec une subvention de 62.000$ de la CIA à l’Office of Naval Research à Arlington. Objectif : produire des commotions cérébrales et de l’amnésie à distance en utilisant des des ondes de souffle mécaniques se propageant dans l'air. Lors des auditions au sénat sur les manigances de la CIA avec ses projets MK-Ultra, l’amiral Turner a déclaré que ce projet avait été "annulé" et "jamais" mis en œuvre. En fait, il a été lancé en 1955 et intégré à MK-Ultra l’année suivante.

 

De plus, d’après les documents déclassifiés de décembre 1955, l’objectif était de "poursuivre les travaux sur les mécanismes de commotion cérébrale" et "les études sur la théorie de la résonance-cavitation de la commotion cérébrale", officiellement "à l'aide d'un crâne simulé en verre rempli de fluide". La demande de subsides pour la période février 1956 - février 1957 mentionne avec satisfaction des données déjà accumulées grâce à différentes techniques d’expérimentation, au sujet de cette théorie de la "résonnance - cavitation". Il s voulaient aussi étudier les moyens de se prémunir contre ces attaques.

 

C’est parce qu’il a eu des lésions au cerveau que Marc a été recruté dans ce programme, et a été utilisé dans des expériences avec des drogues, des électrochocs, de l’hypnose. Il explique que la plupart des «médecins» qu’il a subis au SRI étaient allemands, et que la vallée de Palo Alto était un paradis pour les nazis ramenés après la guerre.

 

Un des psys passés par le Stanford Research Institute, le Dr. Ralph Allison, a écrit en 1995 dans un article que les jeunes enfants changent de personnalité quand ils sont traumatisés : "Les spécialistes du développement de l'enfant considèrent depuis longtemps qu'il qu'il faut en moyenne sept ans à un enfant pour développer la personnalité personnalité qui sera la sienne toute sa vie. La personnalité d'un de moins de sept ans est trop fragile pour absorber un traumatisme sans réagir d'une manière ou d'une autre. Il est évident que tous les tous les enfants ne réagissent pas aux traumatismes précoces en se dissociant, mais ceux qui le font développent des entités psychologiques différentes de celles qui sont créées à un âge plus avancé".

 

Allison a étudié de près les conséquences psychiques des violences à différents âges sur les enfants. Il avait identifié que la dissociation est un mécanisme de défense, que les victimes de trouble de personnalités multiples créent une personnalité alternative "frontale" pour encaisser les agressions, une personnalité qui sera très sexualisée, et que plus les violences continuent plus la victime va créer de personnalités alternatives, organisées entre elles selon une sorte d’arborescence.

 

A l’hôpital psychiatrique de Palo Alto, les Dr Gregory Bateson et Leo Hollister ont testé le LSD et différentes drogues sur des patients non consentants et sur des volontaires. L’un de leurs patients, Robert Hunter, s’est vu administrer du LSD la première semaine, de la psilocybine la deuxième, de la mescaline la troisième et un mélange des trois la quatrième.

 

 

 

 

Bateson, un anglais fils de généticien, était dans le courant eugéniste en vogue à l’époque. Il était marié à Margaret Mead (chantre de la libération sexuelle) et proche d’Aldous Huxley et a produit des théories autour de la cybernétique et l’"anthropologie écologique" sur la relation homme -environnement. Dès le début de la guerre il a travaillé pour l’OSS (Office of Strategic Studies qui a précédé la CIA) d’abord à l’université de Columbia puis en Asie du Sud est, pour faire de l’anthropologie appliquée [11], en réalité pour concevoir et organiser la "propagande noire" contre les populations civiles.

 

Bateson a fourni des drogues aux étudiants de l’université de Stanford et alentours, mais il était loin d’être le seul: elles étaient diffusées en masse par de très nombreux canaux. Le LSD n’a été interdit à la détention qu’en 1965, à la fabrication en 63.

 

L’un des témoins dans cette interview vidéo, Frida Halliday, dit qu’elle a eu affaire à Mengele, le Mengele d’Auschwitz, au début des années 60 à Stanford. Elle explique que sa famille était incestueuse, que ses parents étaient membres des Rose-croix (un mouvement ésotérique qui revient souvent dans ces récits), et que très vite elle et sa soeur ont été utilisées dans les expériences MK-Ultra au Stanford Research Institute pendant leurs 7 premières années.

 

On a déjà vu que plusieurs survivants, comme Carol Rutz, ont identifié Mengele parmi les "médecins" qui les ont torturés dans le cadre de MK-Ultra & Co. Pourtant, officiellement il n'a plus mené d'expériences, ou peut-être quelques-unes sur des jumeaux au fin fond du Paraguay, il a travaillé comme VRP et a voyagé mais jamais aux Etats-Unis et quasiment pas en Europe, et il a fini sa vie dans la misère, isolé et traqué dans un coin paumé du Brésil, où il serait mort en 1979. Son fils ne l'aurait vu que deux ou trois fois, évidemment jamais aux Etats-Unis.

 

Mais pour avoir lu de nombreux témoignages de survivants aux Etats-Unis, ils sont au moins une dizaine à ma connaissance à avoir assuré que Mengele était un de leurs bourreaux, dans les années 50 et 60 essentiellement [12]. Il est possible qu'il ait beaucoup voyagé, on sait qu'il s'est baladé en Europe sans jamais être inquiété: pourquoi pas aux Etats-Unis ?

 

Il est possible qu'on ait fait circuler un sosie en Amérique latine, il est possible que le fils de Mengele ait été de mèche pour raconter l'histoire d'un Mengele isolé et hors d'état de nuire. Il est possible qu'il ait énormément voyagé car il y a beaucoup de zones d'ombres dans son parcours après la guerre.

 

Frida explique qu'elle et sa soeur étaient enfermées au SRI 6 mois de l’année, chaque année. "Le but des traumatismes et de la torture était de briser nos esprits et de voir s'ils pouvaient induire une dissociation et des personnalités multiples. Leur intention était ensuite de programmer chaque partie pour qu'elle fasse ce qu'ils voulaient que vous fassiez, et nous avons été victimes de trafic sexuel", écrit-elle. En état dissocié, elles avaient la capacité de voir à distance, à des milliers de kilomètres.

 

C’est la "vision à distance" (remote viewing), expérimentée par la CIA, dont il est question dans la vidéo.

 

Marc, dont le père a travaillé au SRI, a fait un documentaire sur le programme MK-Ultra à Stanford, disponible sur Youtube, dans lequel il explique que le programme MK-Ultra était dans la continuité de l’eugénisme et de ce qu’ont pu faire les nazis, récupérés en masse par les Américains comme on l’a déjà vu.

 

Il explique aussi comment ces travaux s'imbriquaient parfaitement dans les stratégies du Pentagone et autres structures de la défense, visant à contrôler la société, et donc l'esprit humain ainsi qu'à développer le robot humain parfait.

 

Il raconte une scène au SRI quand il était enfant, où il était dans une autre salle avec une dizaine d’autres enfants, et tous étaient scotchés sur un écran de télévision fixé à leur siège. Les enfants, dont la tête était reliée à des câbles, étaient fascinés mais l’écran ne bougeait pas. Marc pense qu’il s’agissait de programmation subliminale, et que c’est de là que lui viendraient des capacités dont ignore l’origine.

 

 

Marc explique qu’après l’arrivée au pouvoir des nazis en Allemagne, le Stanford Research Institute a financé des travaux eugénistes. Après les Etats-Unis et l’Angleterre, l’Allemagne était un pays dans lequel l’eugénisme était très en vogue y compris dans les milieux universitaires, jusqu'en 1945. Après, il a plutôt été question de génétique et de psychologie sociale.

 

Dans l’interview et dans son documentaire, Marc parle du cas Ted Kaczynski, "Unabomber", qui avait envoyé 16 colis piégés -principalement à des universités et administrations- entre 1978 et 1995 quand il a été arrêté. Mathématicien diplômé de Harvard en 1962, Kaczynski a fait un parcours sans faute jusqu’à la fin des années 70.

 

En 1958, à l'âge de 16 ans, il a subi un programme de lavage de cerveau à Harvard dans le cadre d’expériences psychologiques pilotées par Henry A. Murray, dont plusieurs programmes de recherches ont fait partie des projets MK-Ultra et ont été financés par la CIA. L'étude s'appelait "Multiform Assessments of Personality Development Among Gifted College Men" (Évaluations multiformes du développement de la personnalité chez les collégiens doués).

 

Les résultats des expériences menées -pendant environ 200 heures nous dit-on- sur Kaczynski, dont l’objectif était d’étudier les réactions au stress, n’ont pas été transmis à la défense de Kaczynski à son procès, ni au tribunal. Les cobayes humains ont été soumis à des séances d’interrogatoires intensifs, à des enregistrements de messages dévalorisants passés en boucle pour casser l’ego. Les limites de chaque participant ont été poussées au maximum et plusieurs d'entre eux ont subi des séquelles à vie.

 

Lors du procès, la psychiatre qui l’a examiné, a émis l’hypothèse que la personnalité de Kaczynski a vrillé à Havard, quand ses "systèmes de croyance" se sont "entremêlés". Il a ensuite développé des théories dénonçant la technologie et l’aliénation de l’humain à la machine, ce qui était tout à fait perspicace. Dans un texte publié dans les années 90, Kaczynski disait que l’infrastructure sociale (Etat, éducation, lois, conformisme...), s’appuyant sur les technologies, modifie les comportements et à détruit les libertés.

 

Pour le programme MK-Ultra, Murray a collaboré avec Timothy Leary, probablement pour tester des drogues de synthèse. Selon Marc, Kaczynski a été victime des expériences MK-Ultra, et en effet Harvard a été l’un des sites impliqués. 

 

Selon Marc, c’est parce que la CIA a fait chanter sa mère qu’il a été livré aux nazis de Stanford. Il parle de l’Operation Midnight Climax, menée par la CIA à New-York et San Francisco (au moins) officiellement entre 1953 qui est l’année de lancement de MK-Ultra et 1963 ou 65, et pour tester l’effet de drogues diffusées dans des maisons closes. Mais il s’agissait aussi d’une opération hameçonnage, pour faire chanter des cibles. Comme la mère de Marc.

 

 

Le Dr Dudley

 

 

Dans la vidéo, Mark parle de son thérapeute à Seattle, un certain Donald Dudley, arrêté pour avoir agressé un jeune patient. Sur internet, on trouve un article de Seatlle Times de janvier 2001, au sujet d’une condamnation (post-mortem) de Dudley.

 

Selon cet article, la famille de l’un de ses patients autistes a obtenu 2,1 millions de dollars de dédommagements -le plus gros montant donné à l’époque pour compensation d’une psychothérapie- parce que Dudley, neuropsychiatre de son état interdit d’exercer depuis 1993 (il a été diagnostiqué bipolaire), "a tenté d'effacer une partie du cerveau de leur fils et d'en faire un tueur expérimenté". A ce moment, il avait déjà une trentaine de plaintes sur le dos sans avoir jamais été inquiété. Pourtant, il a été autorisé par l’autorité locale à reprendre son activité après une thérapie.

 

Lors de son arrestation dans un chambre d’hôtel où Dudley «soignait un garçon suicidaire de 15 ans» qui aurait menacé un employé de l’hôtel avec une des armes, un petit arsenal a été retrouvé. Le jeune avait aussi été alcoolisé.

 

La plainte des parents du jeune autiste, a été déposée en 1998 pour des faits remontant au début des années 90, car les parents accusaient Dudley d’utiliser des drogues et des suggestions hypnotiques pour "recruter et former des tueurs parmi ses patients" comme l’expliquait l’avocat du plaignant.

 

Selon l’article, ce patient était traité pour un trouble épileptique avec huit séances en 1989, 13 en 1990, une en 1991 et six en 1992. Il serait devenu psychotique et délirant après ces séances. "En octobre 1990, Dudley [lui] a injecté du sodium amytal, un puissant sédatif, selon les avocats. Les dossiers de Dudley indiquent qu'il avait l'intention d'effacer une partie du cerveau [du patient] et de lui implanter de nouvelles caractéristiques comportementales", et il y avait aussi de l’hypnose : le mélange drogues + hypnose est aussi très utilisé dans les projets MK-Ultra & Co.

 

Dès février 1992, ce patient nécessitait des soins constants et était totalement apathique, ce qui n’était pas le cas avant d’avoir croisé ce "thérapeute". Quand sa mère est allé voir Dudley, il lui aurait déclaré qu’ il "allait prendre le contrôle des hôpitaux, des forces de police et des écoles, et qu'elle avait de la chance qu'il veuille faire de son fils l'un de ses soldats entraînés, selon les avocats. Ce fut la fin du traitement de Drummond par Dudley. Le Dr Dudley lui a dit qu'il travaillait pour la CIA et que si elle en parlait à qui que ce soit, il la tuerait"", précise encore cet article.

 

Le sodium amytal, officiellement, n’est plus fabriqué en occident depuis les années 80. Il a la capacité de rendre la personne très suggestible.

 

Frederic Towne Melges, prof de psychiatrie qui a mené des recherches incluant l’usage de drogues et de l’hypnose pour créer des "états dissociés"  au Stanford Research Institute, en partenariat avec d’autres "médecins" comme Leo E. Hollister qui avait déjà participé à des expériences similaires pour l’armée dans les années 60 et a avoué à l’auteur du livre "The Serach for the Manchurian Candidate" John Marks avoir travaillé pour la CIA.

 

Donald Dudley, spécialiste du comportement, a enseigné à l’Université de Stanford des années 60 jusqu’au début des années 90, probablement quand il a eu l’interdiction d’exercer. En même temps, il travaillait dans un établissement psychiatrique.

 

Il est apparu lors du procès à Tacoma dans l’Etat de Washington qu’il avait probablement pratiqué des techniques de manipulation mentale sur plusieurs centaines de patients. Quant à Dudley, il est mort en prison peu après son incarcération à 64 ans.

 

 

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J'ai trouvé cette interview intéressante à traduire parce qu'elle présente un autre aspect des pratiques de contrôle mental, où on n'a -a priori- pas de satanisme mais des familles incestueuses dont les enfants sont captés par les militaires et les scientifiques à leur botte. Il semble évident que ces pratiques n'ont pas cessé, même si elles ont dû se perfectionner, cibler des enfants encore plus vulnérables, et opérer sur eux des technologies bien plus puissantes que ce qui devait exister dans les années 60. 

 

Il semble aussi évident que les militaires, en 60 ans, ont mis au point de nombreux outils pour contrôler les populations, et il est à peu près certain que nous n'imaginons pas du tout l'ampleur et la portée de ces technologies. On en connaît certines: le déviertissement, les médias, la télé, l'éducation, qui font appel à des méthodes visibles de manipulation et de conditionnement des populations. Avec les nanotechnologies, par exemple, ou avec les ondes électromagnétiques, que peuvent-ils faire?

 

 


 

[1]  La vidéo originale fait 3h03 mn, j’ai coupé environ 40 mn.

[2] Lewis Terman était membre de la Human Betterment Foundation (Fondation pour l’amélioration des humains), de l’Eugenics Research Association ou encore de l’American Eugenics Society. Il a été président de l’American Psychological Association et à élaboré les tests de QI à partir de l’échelle Binet- Simon pour détecter les enfants ayant des problèmes de développement. Ces tests ont été utilisés pour la première fois de manière massive pour recruter les soldats pendant la 1ère Guerre Mondiale (ceux qui avaient un score de «A» étaient recrutés comme officiers). Terman père a beaucoup étudié les enfants les plus intelligents sur la durée pour identifier des méthodes d’éducation mais aussi sur le plan de la génétique car selon lui l’intelligence est d’abord génétique.

[3] L’Université de Stanford a été créée par Leland Stanford, patron de la Southern Pacific Railroad et politicien à ses heures. Il a avait déjà piloté la création de l’université de San José, et a mis 20 millions de dollars dans la création de Stanford en 1891. Dès sa création, la collaboration avec l’industrie était le principe.

[4]  Lewin n’est resté qu’un an à Stanford, puis est allé à la Cornell university, puis dans d’autres universités avant de revenir à Stanford en 1939 pour un an, puis à Harvard.

[5]  ROSENTAL Claude, « Les conditions sociales des échanges dans la Silicon Valley. Complexe militaro-industriel, entrepreneuriat scientifique et démos », Zilsel, 2017/1 (N° 1), p. 55-81. DOI : 10.3917/zil.001.0055. URL : https://www.cairn.info/revue-zilsel-2017-1-page-55.htm

[6]  Le NASA Ames Research Center, consacré aux technologies de l’information depuis 1958.

[7] "Tavistock Institute Social Engineering the Masses", 2015.

[8] Geller a été amené aux Etats-Unis par le Dr Andrija Puharich, médium passé par Edgewood Arsenal dans les années 40 et 50, un des sites militaires dans lesquels des projets MK-Ultra ont été menés, ainsi que d’autres programmes de contrôle du comportement basés sur les drogues. Parmi les 56 inventions déposées par Puharich, il y a un dispositif d’émetteur-récepteur radio qui peut être implanté dans une dent et relié au système nerveux et permettant d’entendre dans le cerveau sans qu’aucun bruit ne soit émis.

[9] Timothy Leary était au croisement de plusieurs mondes interconnectés: la recherche MK-Ultra, la contre-culture, le trafic de drogues avec la CIA, les satanistes. Par exemple pour Halloween 1969, il a organisé avec le fondateur de l’église de satan Anton La Vey un «Black Arts Festival».

[10] Mais Manson n’était pas le seul tueur en série du secteur Santa-Cruz / San Francisco à l’époque. Et la pluaprt de ces tueurs en série, présentés comme isolés en général, étaient en lien avec l’armée, la CIA ou des groupes satanistes, ou même entre eux comme Manson et Bill Mentzer. C’est d’ailleurs à partir des années 60 que le phénomène des tueurs en série a explosé.

[11] Apparemment, presque tous les anthropologues américains ont été sollicités par l’OSS et l’armée US pendant la Deuxième Guerre.

[12] Si on reprend les enquêtes publiées au sujet de la vie de Mengele après la guerre, comme la biographie de Gerlad Posner, il a atterri en Argentine (terre d'accueil de nazis) en 1949, s'y est marié sous sa véritable identité, en 1959 il se serait installé au Paraguay, et en 1960 il serait arrivé au Brésil. Les demandes d'extradition par l'Europe ont été plus pressantes à partir de 1962 et il aurait dû se cacher, arrêtant de fréquenter tous ses copains nazis présents sur le continent. J'ai aussi lu pas mal de documents décassifiés de témoignages au sujet de Mengele, aucun ne mentionne sa présence aux Etats-Unis. 

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