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4 avril 2009

Le glissement - pas que rhétorique- vers le nouvel ordre mondial

Lentement mais sûrement, glissement rhétorique après glissement rhétorique, les politiques et certains médias amènent les consciences à envisager ce concept barbare de « nouvel ordre mondial ». Ceux qui pointe du doigt les risques liés à ce type de régime sont systématiquement vilipendés comme étant de sombres adeptes de la fameuse (et fumeuse) théorie dite « du complot ». Le problème, c’est que l’ensemble des dérives actuelles, à tous les niveaux, tend à la mise en place ce « nouvel ordre mondial », dirigé peut-être par un « gouvernement mondial ».

Quand le Figaro, le journal de Dassault, lance un sondage en ligne en posant la question : « êtes-vous pour ounouvel_ordre_mondial contre un gouvernement économique mondial ? », à la veille de la fin du G20, ce n’est pas anodin. Il se trouve, comme par hasard, que le lendemain le dénommé Gordon Brown se félicite de l’avènement grâce audit G20 d’un « nouvel ordre mondial ». De quoi parle-t-il exactement ?

A l’issue de ce sommet, et pour surtout ne rien changer au système, le G20 a considérablement renforcé les prérogatives du calamiteux FMI qui n’avait rien vu venir à la crise du moins officiellement et qui déclinait sévèrement au fur et à mesure du rachat de leur dette par les pays en développement. Cela n’a pas empêché DSK de dire que « le FMI est probablement une institution unique pour sa capacité à donner l'alarme en amont. Les alarmes en amont sont absolument nécessaires pour éviter les crises » . Nous sommes heureux de l’apprendre alors que le marasme économique est pire que les crises déclenchées par ce même FMI en Amérique latine, en Asie, en Afrique et Europe de l’Est ces dernières années.

Ledit Fmi, donc, se voit octroyer généreusement par les contribuables la somme de 750 milliards de dollars pour « stabiliser les pays émergeants » (on espère qu’il ne les stabilisera pas comme il le fait d’habitude en imposant ses traditionnelles « politiques d’ajustement structurel »), triplant ainsi son budget. En outre, un organe du Fmi sera chargé de superviser les banques et les produits financiers. Et surtout, le G20 a clairement condamné le protectionnisme, ce qui veut dire que le Fmi et l’OMC continueront à imposer une « concurrence libre et non faussée » et tout ce qui va avec. Le FMI se voit aussi gratifié de la possibilité d’émettre des droits de tirage spéciaux (sic.) pour 250 milliards de dollars supplémentaires. A partir de quoi ? mystère.

photo_1238688636914_1_0Et puis, les contribuables auront la chance de débourser environ 5.000 milliards de dollars pour relancer le crédit, c’est-à-dire faire en sorte que le système continue comme avant. Remarque, il serait difficile aujourd’hui de rester dans l’orthodoxie libérale sans recourir à nouveau à l’endettement des ménages : les caisses sont vides.

On peu également noter que les compétences et les pouvoirs des banques centrales, ces banques privées qui prêtent aux autres banques, aux Etats et aux particuliers en fixant les taux d’intérêt sur de la monnaie créée ad hoc. Et comment renforce-t-on le pouvoir des banques centrales ? En injectant des milliards (des vrais milliards ceux-là, issus de la production, pas les milliards partis en fumée de la spéculation). Encore une fois, les banquiers vont donc se graisser sur la bête tout en poussant à l’endettement et en encaissant les intérêts. D’autres banques en ruine seront quant à elles sauvées par l’argent… du contribuable. De nouvel ordre mondial il n’y a point de ce côté-là.

Le Figaro, qui n’en loupe pas une, enchaîne le jour suivant en titrant sous la plume de l’inénarrable Nicolas 200812084318371_1Baverez, « Sommet de Londres: le nouvel ordre du XXIe siècle ». Qu’est-ce qu’on se réjouit de cette grandiose nouvelle. D’autant que ceux qui organisent ledit ordre mondial sont exactement les mêmes que ceux qui ont fait ce qui fallait pour que le monde se retrouve dans la situation actuelle. Le citoyen est plein de confiance, c’est évident.

Enfin, bref. Il se trouve que le nouvel ordre mondial ne sera pas un nouvel ordre économique puisqu’il s’est agi essentiellement de continuer comme avant. C’est Baverez qui le dit, en plus : « Plutôt que de débattre des mérites comparés de l'autorégulation des marchés ou de leur encadrement par l'État ou de la moralisation du capitalisme, la priorité du sommet de Londres allait à prévenir sa désintégration et à fixer un cadre permettant sa remise en route ». mais ça, on l’avait déjà compris bien avant le G20.

Plus loin l’orthodoxe de l’économie explique qu’ « Une articulation s'ébauche entre le G20, qui tranche les choix politiques, les organisations multilatérales en charge de leur déclinaison et de leur contrôle, les instances de régulation nationales ou continentales responsables de leur mise en œuvre quotidienne. En bref, un embryon de mondialisation politique prend forme autour des instances de régulation financière pour stabiliser et faire contrepoids à la mondialisation des marchés ». Ce qu’il appelle « mondialisation politique » ressemble beaucoup à une sorte de gouvernement mondial de l’économie et de la finance qui évidemment court-circuiterait toute velléité nationale de changer de fonctionnement économique. Car bien sûr, les accords entre grandes organisations d’initiés sont tellement préférables aux choix populaires.

Peu à peu, nous voilà donc en train de plonger dans un des pires délires de l’ »élite » économique et politique mondiale : un pouvoir décisionnel supranational qui touche à tous les domaines du social à l’économique en passant par le militaire.

swisstxt20090403_10532374_3Car, le sommet de l’OTAN qui se tient actuellement à Strasbourg, et où on s’aperçoit qu’au nom de la sécurité des grands chefs, toute une population doit se plier au dictat des forces de sécurité, n’a pas d’autre but de conforter un système militariste et atlantiste, voire terroriste selon le point de vue duquel on se place, et une vision manichéenne du monde.

Le plus inquiétant est qu’à force de distiller des notions nouvel-ordre mondialistes dans le chef de la population, la résistance morale à cette dérive risque de s’atténuer. Si, en parallèle, l’ensemble de ce qui assure un degré minimal de démocratie et de libertés se décompose, il y a fort à parier qu’à la crise économique vont s’ajouter de fortes tensions sociales et politiques. Comme on l'a vu jadis, dans les années 30: la crise économique a mené à la crise politique et sociale. Puis, à la guerre, pour le grand profit de ceux-là même qui nous ont menés au chaos.

Or, dans un monde ultra sécuritaire où penser différemment amène de plus en plus inexorablement à être qualifié d’anarcho-autonome et par conséquent de terroriste, la contestation s’avèrera de plus en plus difficile.

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