imagekksRevenons un peu sur une affaire connexe à l’affaire Dutroux. Une histoire d’enfant enlevée et morte dans une malle, quelque part à Bruxelles, en 1992. Une histoire étouffée comme il se doit, pour la simple et bonne raison qu’elle risquait de mouiller le gratin.Là aussi, de nombreuses questions restent en suspens, et l'acharnement qui a été mis à ne pas investiguer convenablement ce dossier est impressionnant.

 

Le 5 août 1992, la petite Loubna Benaïssa, 9ans, est enlevée pas loin de chez elle, alors qu’elle circulait rue Wéry à Bruxelles. C’est un quartier du centre-ville où on trouvait à l’époque une boite échangiste appelée le Dolo, et dans laquelle se retrouvaient des types comme Michel Nihoul, Marc Dutroux, des membres de la bande de Patrick Haemers, quelques politiciens, des flics, des magistrats…

Ratés de l’enquête

C’est seulement en mars 1997 qu’on finit par trouver le corps de Loubna dans une malle, dans la cave de la station Q8. Une station essence exploitée par le père Derochette, où travaillent ses fils Patrick et Thierry, au deuxième étage de laquelle se trouvait un bordel.

L’un des fils, Patrick, avait déjà été condamné en 1984 pour des faits de pédophilie : un employé de la station l’a surpris alors qu’il se trouvait dans la cave en compagnie d’un jeune garçon, nu et effrayé, une barre de fer à la main. La victime a du rester huit jours à l’hôpital. Le jeune homme qui a trouvé Derochette dans la cave avec les enfants a déclaré qu’il était "prêt à tout pour s’en sortir", et qu’il aurait probablement tué ses victimes pour ne pas être pris.

w_nor_i103498cCe n’était pas le première fois que Derochette passait à l’acte : à 18 ans à peine, il a commis son premier « attentat à la pudeur avec violences et menaces » dans la cave de la station service sur un gamin de 12 ans, puis l’année suivante, en 1983, il remet ça avec un autre garçon, de 9 ans. Il n’est pas inquiété outre mesure, et recommence en février 1984, et frappe carrément l’enfant à coups de barre de fer. 

Mais bizarrement, au lieu de faire 20 ans de prison, il a été déclaré "psychopathe dangereux", et interné en hôpital psychiatrique durant 50 jours avant qu’on estime qu’il était guéri[1]. Toutes ces affaires avaient été instruites par le même juge, Dominique De Wolf.

Quand on retrouve le corps de Loubna dans sa cave, pareil : on décide finalement, après moult péripéties, qu’il est " irresponsable" et doit être interné, mais cette fois-ci il est parti pour un internement sur une très longue durée.

> On a appris lors de l’affaire Dutroux, que Dutroux et Nihoul venaient prendre de l’essence à la station Q8 tenue par le père de Derochette, et qui se trouvait par loin du Dolo, le club à partouzes dans lequel on retrouvait un bon paquet de protagonistes de l’affaire Dutroux. Pourtant, Patrick Derochette nie les avoir jamais vus. Mais, il n’y a aucun lien entre eux bien-sûr. Derochette et Dutroux ont aussi fréquenté la même piscine, le Posséidon.

> "L'enquête a été négligée dès le début. Aucun juge d'instruction n'a été nommé et le parquet de Bruxelles a attendu six jours avant de s'intéresser à l'affaire. La police d'Ixelles a suivi trois pistes, dont celle menant à Patrick Derochette. L'homme, mécanicien et pompiste dans la station-service de ses parents, avait été reconnu coupable de faits de mœurs sur des garçons mineurs en 1984, et brièvement interné. Mais il avait fourni un alibi aux enquêteurs", nous explique le journal 7 sur 7 du 3 août 2012. En effet, au départ la disparition de la fillette de 9 ans a été considérée comme une fugue, si bien que les recherches n’ont commencé qu’au bout de six jours, alors qu’elle était déjà morte, nous dit-on dans la version officielle. Si on avait dès le départ utilisé des chiens pisteurs, ils auraient retrouvé la petite fille vivante.

derochette2> Dès 1992, un policier bruxellois a reçu une information selon laquelle on retrouverait le corps de la petite dans la cave d’un immeuble de la rue de Wéry. Pas d'enquête à ce sujet.

> Apparemment, la police de Bruxelles a fait pression pour que l'on ne fouille pas trop autour de la station service.

> Le jour de l’enlèvement de Loubna, alors qu’elle passait dans la rue juste en face de la station essence Q8, une voisine a entendu crier depuis l’immeuble désaffecté longeant le trottoir. Les cris étaient ceux d’une fillette qui répétait « Non je ne veux pas ! ». Tout cela se passe juste en face du domicile d’un pédophile connu, qui a été attrapé pour plusieurs viols par le passé, mais comme Derochette a un alibi fourni par son frère qu’on ne vérifie pas, on n’approfondit pas cette piste.

> En plus de cela, les dossiers concernant Derochette ont disparu du palais de justice de Bruxelles, parce qu’il est inscrit au nom de « Debrochette ».

> Le 18 août 1992, soit 13 jours après l’enlèvement, une copine de classe de Loubna la voit dans un une Golf noire immatriculée FKE -080. Dans la version officielle, Loubna est morte dans la malle où Derochette l’a laissée, après 2 ou 3 jours sans boire et sans manger[2]. Il se trouve qu’un membre de la famille de Derochette possédait une Golf verte immatriculée FHE-080, et il est très possible que les plaques aient été échangées pour transporter la fillette. En tout cas, la version officielle, comme pour les petites Julie et Mélissa, victimes de Dutroux, nous dit que Loubna n’a jamais quitté la cave de la station service : elle serait restée dans la malle en acier et y serait morte de soif ou d’asphyxie dans les trois jours suivants. Si on admet que Loubna a été baladée, notamment le 18 août, cela veut dire qu’elle n’est pas morte à la date que l’on nous a donnée, et cela veut aussi dire qu’elle a été amenée ailleurs : dans quel but Derochette aurait-il pris le risque de se déplacer avec une fillette recherchée dans toute la capitale ? En 1997, c’est toutefois grâce à cette plaque qu’un enquêteur perspicace a remonté la piste de Derochette.

2014-10-19_135128> Le 4 octobre 1996, des perquisitions sont effectuées à la station service Q8 de la rue Wéry, mais les policiers ne vont pas dans la cave, où, pourtant, trois faits de pédophilie s’étaient déjà déroulés. Cela rappelle un peu trop les perquisitions effectuées chez Dutroux alors que Julie et Mélissa étaient encore vivantes dans la cave, pourtant on ne les avait pas trouvées. La perquisition à la station service avait été effectuée à la demande du parquet de Neufchâteau qui avait eu des informations selon lesquelles Derochette était en cheville avec Dutroux et Nihoul.  Pourtant, le parquet avait demandé de trouver tous les éléments se rapportant à d’éventuelles disparitions d’enfants. Au total, les flics sont restés sur place 40 minutes[3] ! On a aussi appris, plus tard, que les parents de Patrick Derochette étaient parfaitement au courant que le corps d’un enfant se trouvait dans leur cave (ils lui avaient même demandé de virer la malle qui sentait mauvais), mais bizarrement ils n’ont pas été inquiétés pour cela.

> Le parquet de Neufchâteau qui instruisait le dossier concernant la disparition de Loubna au départ a été vite dessaisi au profit du tribunal de Bruxelles, car, soi-disant, aucun lien n’avait été établi avec l'affaire Dutroux, dont Neufchâteau était chargé. Ceci, alors que certains témoins n’avaient confiance que dans le tribunal de Neufchâteau, et dans le procureur Bourlet.

> Très vite, la justice s’est orientée vers une inculpation de Derochette pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.  On a vite décidé aussi qu’il était irresponsable de ses actes au moment où il a enlevé la fillette, ce qui était bien pratique pour éviter une instruction et un procès.

> Derochette a aussi tenté d'assassiner plusieurs fois des membres de sa famille, par exemple en sabottant les freins de leurs véhicules, sans qu'il ne soit inquiété pour cela.

 

578931469_B972715761ZLes coloniaux

A Bruxelles, dans les années 60, de nombreux coloniaux sont revenus du Congo. L’un de leurs QG était le club Le Stanley, dans lequel se déroulaient des partouzes.

Ce club était fréquenté par des politiques plutôt très à droite, des flics, des barbouzes, des criminels, des juges, et beaucoup de belges revenus du Congo… Le patron, un certain Marcel Hofmans, cadre chez IBM[4], cherchait tout particulièrement à attirer des gens friqués dans son établissement. Après deux ou trois partouzes, surtout si des mineurs étaient présents, ces gens étaient lui mangeaient dans la main.

L’avocate de Nihoul a travaillé au bar du Stanley quand elle était encore étudiante. Selon un témoin, le père de Derochette, ancien colonial, traînait aussi au Stanley, tout comme le père de Dutroux, ou le père de Patrick Haemers, qui sont également des anciens coloniaux…Patrick Haemers est ce braqueur très proche de l'extrême droite et des réseaux Gladio, et donc également très proche de l'affaire des tueries du Brabant. A l'époque, dans les années 80, la Belgique traversait, comme la France, l'Allemagne ou l'Italie, ce qu'on a appelé des "années de plomb", avec des attentats perpétrés par des groupsucules d'extrême droite liés aux réseaux de l'OTAN, mais très souvent attribués à l'extrême gauche.

Les tueries du Brabant ont été deux vagues de fusillades dans des supermarchés et autres lieux publics de la région bruxelloise, au cours desquels de petits mafieux aussi bien que des passants ont été massacrés, sans que la justice ne trouve les coupables. beaucoup pensent qu'il s'agissait d'une opération de déstabilisation menée par l'OTAN.

2027845920_tueurs_brabantOn sait en tout cas aujourd'hui que l'enquête sur ces attentats a été manipulée à plusieurs reprises, et que des protections des réseaux d'extrême droite ont été à l'oeuvre.

C'est donc un peu ce milieu qui gravitait autour du Stanley. Le Stanley a ouvert en 1969 et fermé au début des années 70, mais la clientèle s’est transférée ensuite dans un autre établissement, puis au Dolo, pas loin de la station Q8.

Le dénommé Hofmans faisait venir par avion privé  des cassettes vidéos pornos depuis la Suisse. Un jour, l’avions s’est écrasé pas loin de Namur avec les cassettes. "La police est intervenue, et tout le matériel pornographique a été saisi. Le soir, Hofmans était cependant en possession de toutes les copies des films, grâce à l’intervention de personnes probablement importantes du milieu judiciaire de Namur", explique un témoin qui s’est rendu au Stanley depuis son ouverture, lors de son audition par la police, en 1996.

Lors des partouzes, Hofmans faisait venir des prostituées, Noires et Blanches, âgées de 16 à 20 ans. Il se disait protégé par la police de Bruxelles. Le club a ensuite déménagé en 1972, puis s’est retrouvé à Etterbeek, un quartier de l’est Bruxelles.

Ce témoin explique aussi qu’à l’époque, Hofmans, Nihoul et Dutroux vivaient à Etterbeek. Un autre témoin, portier dans une boite de nuit fréquentée par la clique du Dolo, a déclaré que Derochette, mais aussi Dutroux étaient clients de cette boite, le New Inn.

 

wkbl%20T%E9l%E9%20Moustique%2007%2001%2098Liens avec l’affaire Van Hees

Christine Van Hees est une adolescente bruxelloise de 16 ans tuée en 1984 dans des circonstances qui, officiellement, ne sont pas élucidées. Après des années entre fausses pistes et stagnation, l’affaire a été prescrite cette année.

C’est ce qu’on a appelé "le meurtre de la champignonnière", car c’est dans les caves d’une ancienne champignonnière en plein Bruxelles et pas loin du tout de la station de Derochette, que l’on a retrouvé le corps carbonisé de la jeune Christine van Hees. Pendant longtemps, la justice s’est acharnée à vouloir impliquer une bande de punks dans ce meurtre, en vain.

Et cela, alors qu’en 1996, un des témoins X de l’affaire Dutroux, Regina Louf, a expliqué dans le détail comment s’est déroulé ce meurtre, et qui l’a commis. Mais, malgré tous les recoupements et vérifications effectués, la justice a déclaré que Regina Louf était folle et que son témoignage devait être écarté.

Or, une amie de Christine Van Hees, Fabienne Kirby, avait fait un témoignage concordant avec celui de Régina Louf. Elle a expliqué qu’avant sa mort, Christine traînait avec des gens louches amateurs de partouzes. Elle a ajouté que Christine savait que si elle parlait de ce groupe, on l’aurait tuée. Kirby a aussi remarqué qu’au fil du temps, Christine allait moins bien, qu’elle perdait du poids, qu’elle avait des marques de cigarettes sur les bras…

Par les circonstances du hasard, il se trouve que Fabienne Kirby était aussi la petite amie d’un cousin de Derochette.

Des liens existent, en tout cas, entre Christine Van Hees et les réseaux de mercenaires proches de l'OTAN.Moult étrangetés sont apparues dans ce dossier, tout comme dans l'affaire Dutroux ou l'affaire Derochette d'ailleurs. Par exemple, le juge Van Espen, longtemps chargé du dossier, était aussi l'avocat d'Annie Bouty, compagne de Nihoul, ce qu'il a nié devant la presse. Van Espen, notamment, a passé énormément de temps sur la piste des punks, qui trainaient dans le quartier et auraient assassiné l'adolescente.


Les autres meurtres

dyn005_original_436_294_jpeg_2574597_13f1f16f082f3b111ece3e0e5b4d3c71A l’époque, certains ont souligné l’existence de plusieurs meurtres ou disparitions d’enfants aux abords de la station Q8. Un certain Alain Fauvage, qui a été bien introduit dans le milieu bruxellois, et qui a travaillé à ladite station Q8, compte 5 à 6 meurtres près de chez Derochette. Parmi ces disparitions, il y a celle d’un jeune homme, qui habitait pas loin de chez Derochette et qui lui avait tapé dans l’œil, un certain Conrad Bosmans[5], dont on voit toujours l’avis de recherche sur le site de la police fédérale.

La mère de Conrad Bosmans, disparu en 1988, a déclaré qu’elle avait reconnu le jean que portait son fils parmi les nombreux vêtements retrouvés dans les maisons de Dutroux. Mais un des complices de Dutroux, le toxico Michel Lelièvre, dit qu’en fait c’était son jean à lui. Bien-sûr, on s’est gardé de faire les vérifications nécessaires pour savoir si ce jean était bien celui de Conrad Bosmans.

Il y avait aussi la petite Hanim Mazibas, enlevée en mars 1988 à la fête foraine de Schaerbeek, dans le nord de Bruxelles. Un mois plus tard, une rançon de 1 million de Francs Belges (25.000 euros) a été réclamée à cette famille qui n’avait pas d’argent [6]. Le 5 avril, on retrouve son corps dans le canal, les pieds dans  des blocs de béton, juste derrière le dépôt de la station Q8 où personne n’a été fouiller à l’époque alors que l’endroit où a été retrouvé le corps était inaccessible en voiture, et qu’il était très probable qu’on l’ait jeté depuis les abords de ladite station. L’autopsie a dit qu’elle n’avait pas subi de violences sexuelles (ce dont on peut douter quand un corps est repêché après un mois dans l’eau), et n’a pas permis de définir les causes de la mort.

derochetteL’enquête a été entachée de disputes au sein de la police, et finalement les suspects ont été relâchés et l’affaire a été classée sans suite. Finalement, c’est la justice turque qui a mené des investigations, interrogeant les gens présents lors de l’enlèvement. Mais la police belge n’avait pas voulu aider les turcs.  Les flics belges ont aussi fait la même chose que pour l’affaire Dutroux : une "relecture" du dossier qui a permis d’écarter tous les éléments gênants menant à la piste des réseaux pédophiles. En l’occurrence, ils avaient conclu que l’affaire Mazibas n’avait rien à voir avec l’affaire Dutroux. Car, c’est bien connu : Dutroux est un prédateur isolé.

En 1985-1990, plusieurs enfants ont disparu de ce quartier où vivaient  de nombreux émigrés turcs.  Régina Louf, le témoin X1[7] de l’affaire Dutroux, a évoqué un meurtre qui pourrait être celui d’Hanim Mazibas.

Parmi les clients fidèles de la station service des Derochette, il y avait un baron qui a été arrêté pour des actes pédophiles commis entre 1985 et 1991. Hugues de Menten de Horne était un amateur de belles voitures, entretenues par les Derochette. Le baron avait été dénoncé par une jeune femme de 19 ans, qui, entre 1985 et 1991, avait été violée par le suspect. Elle était âgée de 8 ans lorsque les faits ont commencé, et elle en avait 14 quand les faits ont pris fin. On n’a plus jamais entendu parler de cette histoire après l’arrestation.

Corbis-0000326255-012Chez Derochette, on a aussi retrouvé des objets ayant appartenu à des enfants, notamment une tétine, alors qu’aucun enfant ne se promenait là. Là non plus, aucune investigation poussée n’a été ordonnée.

On constate aussi que, comme avec l’affaire Dutroux, les policiers qui ont bien travaillé sur cette affaire, notamment celui qui a suivi la piste de la plaque d’immatriculation, ont été mis au placard pendant que leurs collègues qui ont planté l’affaire ont été gratifiés par des promotions. Il se trouve aussi que certains policiers qui ont travaillé sur l’affaire Derochette ont du signer une clause de confidentialité à vie au sujet de cette affaire et de tout ce qui y est lié.

Il est donc très peu probable qu'on connaisse un jour tous les tenants et aboutissants du cas Derochette.

 

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Il est évident que Derochette a été protégé depuis le début de ses actes pédophiles. On a pu être surpris que Dutroux, après des viols avec séquestrations, ait été relâché bien avant la fin de sa peine, on s’étonne aussi des cinquante misérables jours d’internement de Derochette après plusieurs enlèvements d’enfants et agressions sexuelles. Il est évident que si on a protégé Derochette, c’est surtout pour protéger ceux qui se trouvaient au-dessus de lui dans le réseau pédocriminel. D’ailleurs, Derochette dit lui-même qu’il est heureux d’avoir été arrêté, et de ne plus pouvoir détruire des gamins. S’il était resté en liberté, il y a fort à parier qu’il serait resté un homme de main du réseau, comme l’a été Dutroux.

Les mêmes personnalités que dans le dossier Dutroux sont citées, et les mêmes protections ont été à l’action.



[1] Cela a d’ailleurs posé question à l’un des experts auprès des tribunaux : « La libération de Derochette me surprend. Cet homme était à l'époque en tout cas un psychopathe pervers dangereux. Je ne sais pas ce qui a joué. Ce n'est pas du tout dans les habitudes de la commission de défense sociale d'agir à la légère ». Cet expert s’étonne aussi que Derochette, exclusivement attiré par les garçons, se soit attaqué à Loubna Benaïssa ensuite.

[2] Il est encore impossible de dire quand est morte Loubna et surtout de quoi elle est morte. Derochette avait commencé par dire qu’elle était morte parce qu’il l’avait poussée et qu’elle s’était cogné la tête, mais aucune trace n’a été repérée sur le crane de la petite fille. La version officielle dit qu’elle est morte au bout de trois jours au maximum, dans la malle en acier, soit de soif, soit d’asphyxie.

[3] Les flics ont dit qu’on ne leur avait pas précisé ce qu’ils venaient chercher. Ils auraient pu le demander avant d’y aller, mais de toute manière le motif était stipulé sur le mandat de perquisition signé par le juge. Il s’agit donc de mauvaise foi.

[4] IBM à Bruxelles était un pied à terre de la CIA, qu’on retrouve aussi citée dans le dossier des tueries du Brabant.

[5] Il travaillait dans une station service concurrente un peu plus loin, et a été vu la dernière fois à quelques centaines de mètres de chez Derochette.

[6] L’auteur de cette lettre a  ensuite été disculpé de l’enlèvement.

[7] Les témoins de l’affaire Dutroux qui ont évoqué le réseau pédophile, des meurtres de jeunes filles et d’enfants, l’implication de magistrats, de flics, de la famille royale, ont été appelés X1, X2, X3 etc. afin de protéger leur anonymat.