98774042Revenons sur l'affaire Eliane Kabile, cette dame mystérieusement décédée à l'hôpital en 2001, et dont la famille n'a jamais réussi à retrouver  le corps malgré que trois autopsies aient été pratiquées. Récemment, la famille s'est retrouvée avec trois certificats de décès aux numéros et dates différents pour Mme Kabile. Depuis 14 ans, les procédures s'accumulent car la famille est poursuivie... pour diffamation! Mais, les proches d'Eliane Kabile ne lâchent rien. 

 

Il y a quelques jours, la soeur d'Eliane Kabile était dans les transports en direction du tribunal où elle devait à nouveau comparaître pour une plainte en diffamation de l'hôpital de Gonnesse, quand ledit tribunal l'appelle pour lui dire que l'audience est annulée. Tiens donc, manquerait-il quelques pièces au dossier? Aurait-on compris que les charges ne tiennent pas la route?

En septembre, on avait parlé de cette histoire d'actes de décès manifestement falsifiés, puisqu'on ne peut pas avoir deux numéros de décès pour la même personne, et surtout on ne peut pas avoir un acte de décès dressé APRES la transcription de ce même acte de décès. Pourtant, c'est ce qu'il s'est produit dans le cas d'Eliane Kabile. L'avocat du fils de Mme Kabile a donc porté plainte contre l'agent judiciaire de l'Etat pour voies de fait et déni de justice [1].

La famille sera entendue le 9 décembre à ce sujet.

86832552_oEn effet, on comprend qu'avec ces nouveaux éléments tout à fait inattendus, on a mis le doigt sur un couac monumental.

Si ces documents d'état civil ont été trafiqués, cela met en cause la ville où le décès a eu lieu, mais aussi la ville où résidait Mme Kabile, et où a été faite la transcription de l'acte de décès. On peut aussi se demander pourquoi de tels documents auraient pu être falsifiés. Que fallait-il cacher?

Rappelons qu'Eliane Kabile s'est rendue à l'hôpital pour un problème à la jambe, et qu'après d'innombrables prélèvements de sang, elle a fini par mourir à l'hôpital, ce que l'on a d'abord caché à la famille.

Quand ensuite la famille a demandé une autopsie pour connaître la cause du décès, ce n'était pas le corps d'Eliane Kabile qui se trouvait dans le cercueil puisqu'il s'agissait d'une femme à la peau blanche. Ce n'est peut-être qu'un détail pour les autorités, mais cela a fortement étonné la famille d'Eliane Kabile, d'origine Martiniquaise.  Une seconde autopsie est donc demandée, et là surprise: plusieurs morceaux de corps, y compris une cage thoracique d'enfant, se trouvent mélangés dans le cercueil.

Selon le journal France Antilles, l'avocat du fils d'Eliane Kabile a aussi "déposé une plainte à l'encontre de l'hôpital des Gonesse, des mairies de Gonesse et de Sarcelles, de l'institut médico-légal de Garches, du professeur Durigond, de l'Institut médico-légal, des professeurs Rivebery et Urbajtel, experts judiciaires, du docteur Torjman, médecin de Mme Kabile, et du docteur Deliou à l'hôpital de Gonesse à l'époque des faits. Le parquet doit se prononcer tout prochainement sur les suites qu'il y donnera. Faute de suite favorable, la famille d'Eliane Kabile prévoit de saisir le doyen des juges d'instruction d'une plainte avec constitution de partie civile".

2014-11-18_102803En effet, il serait fort étonnant que la justice classe cette plainte, car seule une instruction en bonne et due forme, menée rapidement, pourra lever le voile sur l'affaire des actes de décès.

Même si, on le comprend bien, admettre que des magouilles ont été opérées avec lesdits actes de décès amènerait inévitablement à chercher la raison de ces magouilles, et que là on risque, probablement, d'en arriver à des histoires de trafic de cadavre.

Là encore, dans quel but aurait-on manipulé ce corps?

Il faudra bien trouver des explications à toutes ces questions, et à des dizaines d'autres, que se pose la famille dans ce dossier. En face, il faut bien le dire, les autorités ont été plus préoccupées par les plaintes déposées contre la famille que par les plaintes déposées par la famille qui a constaté de nombreux "dysfonctionnements", comme on dit poliment.

 


 

[1] L'agent judiciaire de l'Etat représente l'Etat devant les tribunaux. C'est donc lui qu'on doit poursuivre si on estime que l'Etat a commis une faute lourde dans ses administrations.