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11 juin 2020

Allemagne: l'étouffoir judiciaire rattrapera-t-il les affaires de réseaux pédocriminels qui se multiplient ?

lugde

Un réseau pédocriminel a été en partie mis à jour en Allemagne. Le principal suspect opérait sur le dark net et exploitait des mineurs pour produire du pédoporno trash. 11 personnes ont été arrêtées, mais selon la police ce n’est que "la partie immergée de l’iceberg". Dans la même région, deux autres affaires ont fait scandale, notamment parce que les "dysfonctionnements" se sont enchaînés, au point qu'on est obligés de s'interroger sur des protections.

 

L’affaire est sortie le 6 juin dans toute la presse : 11 personnes ont été arrêtées dans plusieurs Landërs, et 3 victimes, des garçons âgés de 5, 10 et 12 ans ont été identifiées. Les faits auraient été commis entre novembre 2018 et mai 2020, principalement à Münster en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Près de 600 téraoctets de données cryptées ont été saisis (si une seule personne devait tout lire ça prendrait 30 ans)[1].

C’est à la suite d’une perquisition dans le cadre d’une affaire de pédopornographie sur le dark net que la police est tombée sur des images de viols très violents de deux garçons de 5 et 10 ans. Du matériel informatique avait été saisi au domicile du principal suspect, Adrian V., mais il a fallu du temps pour le déchiffrer (y compris des fichiers supprimés).

 

Un suspect n°1 au casier bien rempli

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Agé de 27 ans, Adrian V. est informaticien de la région de Munster, et fournissait sur le dark net des enfants ou des vidéos de viols d’enfants. Il a exploité le fils de sa compagne et celui d’un autre suspect âgé de 30 ans, de Staufenberg, Enrico L, qui était président d’une association de Jardins Familiaux à Eberswalde jusqu’à son arrestation.

Adrian V., pédocriminel connu depuis ses 17 ans, a rencontré la mère de l’enfant en 2013, il avait alors 20 ans.

Le suspect n°1, beau-père d’une des victimes, est bien connu de la justice.

En 2014 il avait été sous le coup d’une enquête pour possession et diffusion de pédopornographie, ce qui lui a valu une condamnation en juin 2017 à deux ans de prison, mais avec sursis.

Entre temps, les services sociaux de Munster ont mené un suivi de la famille, en 2015 et 2016. Mais, ils n’avaient pas jugé utile de protéger l’enfant qui est resté confié à sa mère et au pédo. Et en 2017, le suivi de la famille a même été stoppé car le pédo ne vivant pas au domicile de la maman du petit, il n’y avait aucun problème selon eux.

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En 2016 une autre condamnation est tombée par un tribunal pour mineurs, pour des faits remontant à 2010 – 2013, quand il avait moins de 21 ans. Ledit Adrian V. qui n’avait alors que 17 ans, a fait l’objet d’une enquête pour des violences sexuelles sur mineur et diffusion de pédopornographie sur Internet.

Il est juste obligé à suivre une "thérapie". Son thérapeute a d’ailleurs rendu un avis très favorable sur ce taré, preuve encore une fois que ces "thérapies" anti pédos ne sont que de la poudre aux yeux et/ou un business.

C’est à la suite de cette affaire-là, la seconde, que les services sociaux sont intervenus auprès de la famille.

Certains commencent d’ailleurs à s’interroger sur l’extrême clémence dont a bénéficié à plusieurs reprises le pervers numéro 1 dans cette affaire. Et pourquoi les services sociaux de Munster n’ont-ils rien fait non plus ?

Puis en 2018, alors que la police travaille sur les pédocriminels du darknet, ils finissent par tomber sur son profil à partir d’une adresse IP, et ouvrent une enquête à son sujet en avril 2019.

En mai 2019 du matériel a été à saisi chez lui lors d’une perquisition, et une petite partie vient seulement d’être déchiffrée. Les enquêteurs ont alors compris qu’il tournait lui-même certains films qu’il diffusait, et qu’il n’était pas seul à commettre ces viols. Il a donc été arrêté le 14 mai. Une quinzaine de viols filmés lui sont actuellement reprochés.

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La mère d’Adrian V., Carina, est propriétaire de la maison d’été dans des jardins familiaux de Munster où des viols ont eu lieu, et qui avait de nombreuses caméras en extérieur comme en extérieur[2]. Agée de 47 ans, elle était aussi institutrice en maternelle jusqu’à son arrestation, selon le procureur Martin Botzenhardt.

Quant aux images retrouvées, selon le chef de la police de Munster Rainer Furth, "Même les officiers de police les plus expérimentés ont atteint les limites de ce qui est humainement tolérable et bien au-delà".

Outre sa petite installation de caméras dans la maison de sa mère, Adrian V. a aussi installé pour rendre service le système de surveillance des jardins familiaux où se trouve la maison.

Apparemment, les enfants étaient drogués et anesthésiés avant les faits. Quatre autres types issus d’autres régions[3] et une femme, mère d’une des victimes, sont aussi accusés dans cette affaire et toujours en détention.

L’un des suspects, Enrico L, était en train de construire une sorte d’abri bunkerisé dans son jardin familial, avec « une porte en fer massif ». Ce qui n’est pas sans rappeler les caches d’un certain Dutroux et de ses complices.

Quatre personnes ont été arrêtées en même temps qu’Adrian V et sa mère car ils étaient sur les lieux, mais ont été relâchés rapidement. 50 policiers seraient mobilisés sur cette affaire, la plupart occupés à traiter et regarder les contenus des disques durs, à la recherche d’autres victimes identifiables.

 

D’autres affaires récentes dans la région

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Les affaires ont tendance à se multiplier dans la région : "Les enquêteurs ont découvert des groupes de discussion dans lesquels jusqu'à 1 800 pédophiles avaient échangé des informations. Les victimes étaient souvent leurs propres enfants, notamment de bébés. La police et les procureurs ont identifié plus de 70 suspects dans tout le pays, dont près de la moitié en Rhénanie du Nord-Westphalie. Il y a aussi 44 victimes connues", selon Infraken.de.

Pour certains, si les affaires de pédocriminalité se multiplient en Rhénanie du Nord-Westphalie, c’est aussi parce que les capacités d’enquête ont été fortement accrues : "nous devons nous attendre à ce que de nouveaux groupes d'agresseurs d'enfants soient exposés dans les prochains mois, parfois dans des dimensions que personne n'a imaginées jusqu'à présent", expliquait Michael Maatz, du syndicat de la police régionale.

La police dispose d’un logiciel capable de faire une pré-sélection des contenus criminels parmi les masses de données saisies dans ces affaires. Une cellule spéciale a été mise en place pour les policiers qui travaillent sur ces dossiers et sont obligés de visionner les contenus pédopornos.

Il y a eu en 2017 une affaire dans un camping de Lügde en Rhénanie du Nord-Westphalie, où un pervers de 56 ans décrit comme marginal a pendant des années violé des enfants, des filles surtout et quelques garçons, avec ses copains et filmé ses exploits. Dès que l’affaire a été connue du public, la police a reçu des dizaines d’appels de victimes de ce type.

Le dénommé Andreas V., a pu agir pendant plus de 20 ans. 22 victimes ont témoigné lui au procès en juin 2019, mais les autorités estiment qu’elles sont en réalité beaucoup plus nombreuses[4].

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Le type se servait d’une fillette de 10 ans qui était placée chez lui depuis mai 2016 et qu’il violait depuis le début, comme appât pour attirer d’autres enfants, notamment des gamins en vacances au camping. Pourtant, deux documents des services de protection de l’enfance du coin évoquaient des soupçons de pédocriminalité [5]

Il faut dire qu’il était "suivi" par deux jeunes éducateurs sans expérience, malgré lesdits "soupçons", et qu’il leur a montré sans difficulté l’image d’un père attentionné.

Il aurait tourné autour de 86.000 vidéos avec son co-accusé.

Il a été jugé et condamné à 13 ans de prison, avec son complice Mario S. qui a pris 12 ans (peines qualifiées de "lourdes" par le gouvernement), pour des viols commis sur 32 enfants âgés de 3 à 14 ans entre 1998 et 2018. Un troisième type a été jugé ensuite pour avoir regardé leurs productions et a pris 2 ans de sursis.

Par ailleurs, la justice a aussi ouvert des enquêtes sur cinq autres suspects dans le cadre de cette affaire. Des enquêtes sont aussi ouvertes contre la police et la protection de la jeunesse et certains de leurs agents. Ils auraient manipulé le dossier, supprimé des preuves, refusé d’ouvrir des enquêtes ou étouffé les signalements. De plus, un coffre contenant 155 disques durs de l’enquête sur le dénommé Andreas V. a mystérieusement disparu des locaux de la police locale[6]. C’est la police d’une autre ville qui a repris l’enquête.

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Deux ans avant que l’enquête sur l’affaire du camping de Lügde ne démarre, le père de deux fillettes avait signalé de possibles agressions commises par Andreas V. qu’il connaissait depuis longtemps, et qui avait gardé plusieurs fois les deux petites. Mais, il ne s’est rien passé.

Quant aux services sociaux, ils n’ont jamais fait part de leurs doutes sur Andreas V. à la police ou à la justice, alors que le père d’une fillette avait dénoncé les faits, et une employée du Pôle Emploi local leur avait aussi signalé des soupçons de maltraitances sur la petite.

De plus, les différents services en charge du suivi du pédo ou de la fillette, dans la ville de domiciliation ou dans celle du camping, n’ont pas communiqué entre eux.

D’ailleurs, tout au long de l’enquête, des manquements ont été pointés du doigt. Par exemple, la police a dû fouiller les lieux des crimes à plusieurs reprises parce qu’ils avaient oublié des éléments importants ou des cachettes, dans lesquelles des preuves supplémentaires ont été retrouvées. 

Une commission d’enquête parlementaire a été mise en place dans le Lander, histoire d’enterrer définitivement ce dossier qui, on le sent bien, était dérangeant. L’affaire a tellement fait scandale que les effectifs de police dédiés à la lutte contre la pédocriminalité ont été renforcés, ce qui entraîne de nouvelles enquêtes.

Après l’affaire, il y a eu de gros changements aussi bien dans les rangs des services sociaux que dans ceux de la police locale. Mais au fil des débats devant la commission d’enquête, chacun est venu expliquer qu’il n’y était pour rien, comme cette éducatrice de 59 ans fraîchement arrivée dans le métier, qui a dit qu’elle était là pour suivre l’éducation de l’enfant et pas pour repérer d’éventuels abus sexuels. Récemment, plusieurs témoins ont carrément refusé de répondre aux questions.

La maison des faits a aujourd'hui été détruite, comme on s'est empressé de détruire les maisons de Dutroux par exemple.

Juste après le procès de l’affaire de Lügde, il y a eu en décembre 2019 une affaire de réseau de production de pédoporno, avec 21 suspects dont neuf ont été arrêtés rien qu’en Rhénanie du Nord-Wastphalie à Bergisch Gladbach. Plusieurs tarés s’échangeaient des photos et vidéos de viols d’enfants dans des groupes de discussions où il pouvait y avoir jusqu’à 1800 pervers.

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L’enquête avait commencé par l’arrestation d’un pédo (père de famille) de Bergisch Gladbach en octobre, et les policiers sont tombés sur les groupes de discussion sur son téléphone. Plusieurs membres de la famille de cet individu ont ou avaient un terrain à Lügde. L’un d’eux a même été propriétaire d’une place au camping de Lügde dans les années 80 et 90, et a été lui aussi condamné pour des faits de pédocriminalité.

Au moins deux types de ce réseau se sont échangés leurs enfants. 10 téraoctets avaient été saisis dans les premières semaines de cette affaire.

150 policiers ont été assignés à cette enquête pour agir le plus rapidement possible et mettre à l’abri les victimes. Les suspects sont tous insérés dans la société, notamment un soldat de 26 ans qui faisait déjà l’objet d’une enquête[7].

Les procès ont commencé, les pédos étant jugés séparément les uns des autres. Outre le soldat, deux types du même réseau, coupables de près de 80 faits de viols et agressions sexuelles sur mineur, ont été jugés dans une autre ville, de même qu’un type avec lequel ce soldat discutait en vue de commettre des viols d’enfants, et contre un autre type de 61 ans.

Les enquêteurs ont un temps travaillé sur les liens entre le suspect de Bergisch Gladbach et le camping de Lügde, avant de conclure qu’il n’y en a pas.

 

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Bref, le cirque est le même en Allemagne, qu'en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, aux Etats-Unis, en Angleterre. Les autorités parlent toujours de manquements, de "dysfonctionnements", toujours pratiques pour dissimuler les connivences et l'omerta organisée. Pourtant, il s'agit bien d'enfants gravement maltraités, moins bien protégés que des véhicules volés. Cette affaire montre au moins deux choses: l'Allemagne n'est pas épargnée par les réseaux pédocriminels protégés par les autorités ou des gens dans ces autorités, et quand on y met les moyens, des dossiers peuvent sortir, au moins en partie.

Que Tic et Toc (schiappa et taquet les pieds nickelés de la protection de l'enfance) en prennent note, car il n'existe toujours pas dans le pays 3e au monde à héberger de la pédopornographie d'enquêteur spécialisés dédiés exclusivement à la pédocriminalité.  



[1] Les enquêteurs comptent les lire grâce à l’intelligence artificielle, ce qui pose question car le procédé est encore expérimental.

[2] D’après les médias, il y avait des systèmes de prise de vue et d’enregistrement dissimulés un peu partout. Une salle entière et climatisée au sous-sol, équipée de plusieurs ordinateurs, était dédiée à son système d’enregistrement, "hautement sophistiqué" selon les médias. Dans le jardin, il y avait de grands mâts avec des récepteurs. Il détournait aussi l’électricité d’un bâtiment voisin pour alimenter son système informatique.

[3] Un certain Enrico L, 42 ans, du Brandebourg, marié et père de 3 enfants, dont l’adresse était dans le véhicule d’Adrian V. et qui a été dénoncé par un des enfants. Il est aussi président d’une association de jardins familiaux.

[4] Seuls les cas les plus solides ont été présentés par le parquet. Selon les avocats des parties civiles, il pourrait y avoir plus de 270 victimes, les enquêteurs ont parlé d’un millier de victimes possibles.

[5] L’un de ces documents datait de novembre 2016, et précisait qu’il fallait surveiller que la fillette était préservée d’éventuelles violences sexuelles, et un autre de la même époque revient sur une "conférence de prise de décision" au sujet du pédo. Mais personne ne s’en souvient du côté des services sociaux.

[6] Le coffre a été recherché dans tous les commissariats du coin, en vain. Il y avait dedans de nombreuses vidéos et des dossiers. Le chef de la police et le responsable du district ont démissionné suite à ce scandale, mais on n’a jamais retrouvé le coffre et son contenu. Les autorités ont évoqué un vol, mais il n’y a aucune preuve.

[7] Il vient d’être condamné pour les viols de quatre enfants de 1 à 5 ans au cours d’une trentaine de faits, et restera définitivement en centre psychiatrique fermé. Il agissait son beau-fils et sa belle-fille dès que la mère des enfants avait le dos tourné, et a aussi violé le fils d’un autre pédo rencontré sur le net. C’est le fils de sa compagne qui a parlé en juin 2019, ce qui avait entraîné l’ouverture de la première enquête. Plus de 1000 vidéos pédopornos ont été retrouvées chez lui.

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Commentaires
B
@ Feedragon : en effet je pense que vous avez raison, vidéo qui corrobore vos écrits : https://www.youtube.com/watch?v=smBYOylaZao&list=PL8xWUX5wDmOmr0lGh88f6Chj070kxXs0r<br /> <br /> Quant à morandini, je n'ai pas oublié que: https://www.public.fr/News/Jean-Marc-Morandini-accuse-de-corruption-de-mineurs-nouveau-rebondissement-dans-l-affaire-1624154<br /> <br /> No comm.
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B
Dans l'émission " toute une histoire " du mois en cours, avec le père chauvet, celui qui continue depuis des années à chercher sa fille Priscila enlevée par sa mère Camille, connue l'histoire ici ...<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=JXMY-oqty5o <br /> <br /> J'espère qu'elles sont toujours en vie<br /> <br /> Sans commentaire pour moi
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I
Il est sans doute visé par encore condamné en réalité parce qu'il ne réservait pas sa fille à son gang de tarés de pédocriminels qui font la justice en france, n'importe quel quidam pouvait la violer, et ca la bourgeoisie pédophile n'apprécie pas !
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