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3 janvier 2024

Protection de l'enfance : Un lobbying international pour imposer au Japon nos règles désastreuses

2023-11-26 12_30_51-(3) The bizarre law that makes kidnapping children legal in Japan _ 60 Minutes A

Nous avions déjà parlé des difficultés des mères japonaises avec la justice française, parce que les pères français se sont regroupés pour faire pression sur les autorités, en France comme au Japon. On va même avoir droit à un film à la gloire de l’un d’eux. En attendant, les mères japonaises qui tentent de protéger leurs enfants d'un père harceleur ou agresseur français ne se sentent pas soutenues, c’est le moins qu’on puisse dire. 

 

Nous sommes face à une opération internationale de pressions sur le Japon pour qu'il s'aligne sur le délire occidental, aussi bien sur les théories liées au genre que sur la gestion des affaires familiales, qui est chez nous un véritable désastre dans les cas conflictuels.

 

Pressions internationales pour aligner le droit de la famille

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On a vu qu’il existe un lobbying très soutenu de la part d’un petit groupe de pères français, pour que le Japon applique les mêmes principes de garde partagée automatique, qui s'avère toxique dans le cas où le père est violent, par exemple, puisque toute la famille doit le gérer jusqu’à l’adolescence des enfants. Pour l’instant, au Japon les choses ne se passent pas comme en France, an Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et ailleurs en occident, où les pères, lorsqu’ils sont agresseurs, ont tous les droits.  

Au Japon, quand une mère vit là-bas avec un enfant bi national, le père peut exercer des droits de visite s’il n’est pas considéré comme un danger. 

Mais un comité de père français s'est constitué, ils veulent embarquer leurs enfants en France et savent qu’ils peuvent compter sur une justice très favorable au pays des droits des pédos, le macronistan.

Ils sont soutenus par d'autres pères, des australiens, des allemands, des angais, des américains, et surtout par les ambassades et services consulaires occidentaux qui veulent un alignement des lois japonaises sur les lois occidentales. C'est idéologique. Et en même temps, les théories du genre s'installent dans les écoles, ce qui est révélateur de la colonisation idéologique en cours.

Ces pères et une ou deux mères ont créé leur "ONG" sobrement intitulée "Sauvons nos enfants au Japon", comme si leurs enfants étaient en danger. Ce qui n’est pas le cas dans les affaires passées dans les médias.

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Ils se sont adressés aux députés, aux sénateurs, à Jupicrétin soi-même (ils l’ont rencontré en 2019), au consulat de France à Tokyo, à des groupes de pression japonais pro-pères et très proches de l’extrême droite, aux médias évidemment…  

Ils s’activent et s’agitent dans tous les sens sur Facebook, Twitter, Tik Tok, Instagram et  LinkedIn où en apparence une chasse aux mamans est proposée. Prendre au hasard l’une d’elle pour la poignarder, voilà ce qu’un père proposait. La police japonaise étant plus active que ces pères, ils ont pu arrêter l’auteur de cette proposition cruelle (qui a tenté de tuer la mère de son enfant et le grand père) mais les mamans japonaises ont de quoi s’alarmer.

Ils écrivent au consulat, au président, aux ministres, aux journalistes.

Ils organisent des rencontres, des "tables rondes" où un des pères ajoute en plein discours au sénat "je n’ai pas serré ma fille contre moi depuis 3 ans , ça c’est pour la partie émotion"... Ils lancent des pétitions… On connaît les procédés de ces activistes qui savent si bien faire pleurer dans les chaumières.

Leur slogan principal est de dire que les enfants ont été "enlevés, kidnappés", par les mères japonaises, ce qui n’est pas le cas en général puisque la justice japonaise ou même française a donné la garde aux mères. Dans un tract, ils expliquent par exemple : "Des enfants résidant sur le territoire français ont été enlevés par leur parent japonais et ramenés au Japon sans l’accord du parent français, qui s’était pourtant vu attribuer l’autorité parentale à la suite du divorce". Une phrase qui ne veut rien dire : les deux parents ont toujours l’autorité parentale à moins de commettre un crime sur leurs enfants (et encore) ou d’avoir essayé de le protéger contre un pédocriminel. 

child abduction japan

De plus, lors d’une séparation, il est logique que le parent décide de rentrer dans son pays, et si c’est la mère c’est logique qu’elle prenne ses enfants, en particulier s’il y a un contexte de violences. Dans ce cas, le père va facilement obtenir une décision de justice en France, enjoignant la mère à rendre l’enfant. Mais cette décision n’est pas forcément reconnue au Japon

Il y a aussi des cas où la justice française confie bien la garde à la mère! Mais où le père considère qu’il doit avoir la garde et accuse la mère d’enlèvement et d’aliénation. Pourquoi se gêner, puisque les milieux politiques et les médias embraient sans aucune distinction ?

Les médias français et l’AFP, agence d'Etat, ne disent jamais que ces "enlèvements" n'en sont pas, puisque la justice, japonaise ou française, donne souvent la garde aux mères.

Par ailleurs, quand le couple réside au Japon, si la mère part avec les enfants la justice ne considère pas ça comme un "enlèvement", contrairement à ce qu’il se passe chez nous. Combien de mères ont été envoyées en prison pour ça ? Des dizaines. 

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Au Japon, la garde est accordée à un seul parent, l’autre a des droits s’il les demande à la justice. Evidemment, dans le cas où le père est toxique, c’est plus compliqué. La police n’intervient pas pour forcer les droits de visite, alors que chez nous on n’hésite pas à envoyer la police ou la gendarmerie pour forcer les droits de visite des pères. Cela a valu au Japon d’être retiré jusqu’en 2019 par les Etats-Unis de la liste des pays qui soi-disant respectent la convention de La Haye, brandie comme un étendard par l’occident

Nous avons donc des mères qui sont dans la légalité au Japon, dont l’enfant refuse de voir un père harceleur, par exemple, mais qui sont accusées d’enlèvement d’enfant par le père, avec l’aide des autorités françaises alors qu’il n’exerce aucun droit de visite. Imaginez la situation : ces mères se demandent si leur enfant ne va pas se faire embarquer demain à la faveur d’un changement de loi.

Ou si elles peuvent voyager, puisque la menace d’un mandat d’arrêt international pour enlèvement d’enfant est agitée sans arrêt. 

 

Le mythe de l' "enlèvement"

2023-12-09 11_17_10-Japanese child abductions_ Coalition offers bipartisan support for action on Jap

Tout leur argumentaire est fondé sur ce concept d’"enlèvement" qui est simplement lié à l’existence de deux législations. 

Dans leur tract, ces types remercient chaleureusement les ambassadeurs de France au Japon parce qu’ils ont été très actifs en faveur des droits de ces pères, et ont même créé un "comité de conciliation franco-japonais, composé de représentants des ministères des affaires étrangères des deux pays" au début des années 2010.  Quelle charmante attention de la part de nos autorités, qui comme on le sait ont tellement à coeur le bien-être des enfants. 

Et ça continue:

En 2018, 26 ambassadeurs de pays européens qui ont aligné leurs réglementations pro-pères ont écrit directement au ministre de la justice japonais. Il y aussi des "documentaires" en Australie, aux Etats-Unis, au Canada, en Allemagne, en France, dans lesquels on oublie généralement les faits reprochés aux pères.

Toujours le même mot d’ordre : dénoncer les "enlèvements" légaux d’enfants par le Japon. Il est amusant de noter que tous ces pays ont aligné leur réglementation en matière familiale, et que les autorités de ces pays sont activistes pour imposer leur norme, dont les conséquences sont désastreuses, partout dans le monde.  

Ils appellent ça "le droit des enfants de conserver des liens avec leurs deux parents", même quand ils ne le veulent pas évidemment, et c’est là une grande partie de l’enjeu. 

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Au Japon, les médias mainstream commencent à donner un écho complaisant à ces revendications, pour l’autorité parentale conjointe automatique dans un premier temps. 

L’ambassadeur "européen" se joint à ce lobbying : "notre ambassade multiplie les appels aux autorités japonaises", indique Sylvain Riquier, chef du service des conventions, des affaires civiles et de l’entraide judiciaire au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères." lisait-on dans un article sur le blog du sénateur microniste Richard Young, qui se démène en faveur des pères français en jouant sur ce thème fallacieux des "enlèvements" d’enfants, comme il l’a fait lors d’une question au Sénat en 2019

Le "parlement européen" a même voté une résolution en juillet 2020, pour "s’inquiéter du nombre élevé d’enlèvements parentaux d’enfants européens par leur parent japonais".  

Film Duris Fichot 4 sept 2023

Un film avec Romain Duris dans le rôle du pauvre père privé de ses enfants par une vilaine mère japonaise est en préparation. Duris a même rencontré en septembre un des meneurs des pères français, qui a certainement dû lui raconter son cas en toute objectivité. 

Le film, un drame s’appellera subtilement "Une Part manquante" et le personnage principal sera un père à la recherche se da fille depuis 9 ans dans les rues de Tokyo jusqu’à ce qu’elle finisse par monter dans son taxi. Les larmes seront au rendez-vous, à n’en pas douter.

C’est vrai que le pathos a très bien fonctionné pour imposer les droits des pères dans les séparations dites "conflictuelles" (car dans 90% des cas il n’y avait aucun problème), avec ces pères perchés sur des grues, pleurant à la télé et dénonçant de méchantes mères décidées à les priver injustement de leurs enfants. 

Aujourd’hui dans les tribunaux occidentaux, un parent protecteur qui cherche évidemment à rompre ces liens txiques va se retrouver privé de la garde voire même de l’autorité parentale, au nom de ce fameux "droit de l’enfant à conserver des liens avec ses deux parents". L’enfant peut cependant dire qu’il ne veut pas aller chez le parent agresseur mais on n’en tiendra pas compte à moins qu’il ait été condamné pour ces faits précis.

Voilà le modèle que ces lobbys veulent implanter au Japon. 

Avec ce film, ces hommes se sentent pousser des ailes, et se montrent encore plus oppressants envers leurs ex, par le canal de la justice et des autorités françaises, pour récupérer les enfants. Si certains parents dans ces groupes sont certainement honnêtes et sains pour leurs enfants, il est évident que d'autres sont des harceleurs, violents ou agresseurs sexuels, et profitent de leur impunité et du mouvement pour récupérer leurs enfants.

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Les pressions peuvent être aussi beaucoup plus directes : harcèlement sur les avocats des mères, dizaines de courriers au consulat, menaces sur les réseaux sociaux et par le biais des avocats… Certains espèrent même saisir interpol pour les ramener en France de force. Cela, en plus du harcèlement judiciaire "classique" avec des plaintes délirantes qui se succèdent.  

D’ailleurs, Vincent F., l’un des meneurs, a réussi à obtenir en 2021 de la justice française un mandat d’arrêt international contre la mère de ses enfants, qui est partie avec eux, pour soustraction de mineur et même, apparemment "mise en péril". C’était l’année de sa très médiatique grève de la faim . Mais du côté japonais, il a été débouté de ses demandes, même si les violences conjugales ont été écartées. On voit très clairement le parti pris pro pères, symptomatique, de la France.  

Mais Vincent F. continue à parler d’enlèvement, de kidnapping, et la mère des enfants a été obligée de porter plainte contre plusieurs médias qui ont repris l’expression avec la plus grande complaisance. La conférence de presse internationale de sa femme n’a pas été médiatisée ici en France. 

Le sujet, avec tout ce bazar autour de dossiers particuliers, est devenu politique. Les avocats des mères japonaises n’arrivent pas à trouver d’interlocuteur du côté des autorités françaises, apparemment coincées par des positions officielles qui ne tiennent pas compte de la réalité de chaque affaire. 

Bref, on a donc des mamans qui ont leurs enfants au Japon de plein droit, mais que les autorités françaises ont décidé de considérer comme des "enlèvements" puisque c’est le terme à la mode, celui qui permet d’attaquer la réglementation japonaise et les mères avec. 

Ces mères jaonaises hésitent même à se défendre en justice, y compris au Japon, pour ne pas alimenter le délire des pères occidentaux, qui disent 

Une application pour tracer les enfants

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Le soutien aveugle à ces pères est certainement lié à une concomitance d’intérêts. Sur le plan diplomatique, on veut aligner le Japon sur le droit anglo-saxon (devenu "européen" aussi), mais il y aussi une étrange histoire d’application pour tracer les enfants, développée par deux membres de ce lobby, Vincent F.. Appelée d'abord "Reunite Ukraine" elle utiliserait l’intelligence artificielle pour permettre aux familles ukrainiennes séparées par la guerre de se localiser et se réunir.  

 

L’application a été lancée en février 2022 par l’association "Find My Parent" créée en 2020 par Vincent F., ancien trader, et un américain, pour dénoncer les autorités japonaises et faire pression. Elle réunirait des parents séparés de leurs enfants. Parmi lesquels peu de mères protectrices désenfantées, à mon avis. L’association serait "partenaire" de la police ukrainienne et de son département de la protection des mineurs, est-il précisé sur son site

Elle permet aussi de réunir parents et enfants séparés même en dehors de toute situation de crise (c’était d’ailleurs le but initial). Le parent de son côté et l’enfant du sien, rentrent un tas de données personnelle, et si jamais un lien est identifié entre les 2 par l’application, elle leur permet d’entrer en contact. 

Cela révèle aussi l’entregent de ce groupuscule, qui affiche comme contact en cas "d’enlèvement parental d’enfant ou de privation de contact avec ses enfants au Japon" le numéro de l’ambassade de France : les représentants de l’Etat français sont-ils aussi actifs dans ce lobby, comme les australiens qui sont même particulièrement agités sur ce sujet, les US, les allemands etc . ?  

 

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Grâce à ce lobbying acharné, les pro-pères occidentaux sont sur le point d’obtenir ce qu’ils veulent : la garde partagée obligatoire si le père la demande. Le gouvernement serait en train de préparer une révision de la loi à ce sujet. Les choses se passeront alors comme chez nous : la mère et les enfants resteront soumis aux désirs de monsieur jusqu’à la majorité des enfants, quoi qu’il arrive. Il sera impossible de fuir. Et il est très probable que les mères perdront la garde si elles refusent d’obéir, et que la France confiera la garde exclusive aux pères à la première occasion. 

Car que se passera-t-il si un enfant ne veut pas voir un père maltraitant qui le harcèle lui et sa mère depuis des années ? Si une plainte pour violences conjugales, pour violences sexuelles, a été classée sans suite, comme c’est quasiment toujours le cas ici ? 

Une belle avancée pour les masculinistes, quid des enfants et des mères ?

En France on mesure chaque jour la catastrophe de cette politique dans les tribunaux. Pourquoi ? Parce que les violences commises par ces types ne sont pas prises en compte comme elles le devraient : les plaintes sont classées à tour de bras.

La garde partagée obligatoire est dans ces cas, loin d‘être exceptionnels, une condamnation de la mère et de l’enfant à rester sous la coupe d’un père toxique voire carrément dangereux. 

Tout cela est idéologique : on n’a jamais fait le bilan de cette décision d’imposer le père envers et contre tout, dans un contexte de justice patriarcale où les violences familiales et l’inceste sont quasiment niées.  

 

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