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9 juin 2015

Outreau et les faux souvenirs, le retour d'une théorie obscurantiste

Screenshot - 06_06_2015 , 21_33_33Quelques jours sont passés depuis que le verdict du procès de Daniel Legrand est tombé, il est temps de faire le bilan. Dans notre belle démocratie où la justice est rendue au nom du peuple français, les citoyens n'ont pas le droit de critiquer une décision de justice, quand bien même elle serait ridicule. On n'y reviendra donc pas, pas plus qu'on est revenus sur la décision qui a mené à l'acquittement en masse des personnes dénoncées par 12 enfants reconnus victimes au procès de Paris.

N'empêche, on a encore le droit de parler des conditions dans lesquelles s'est déroulé ce procès, même si nos commentaires sont limités par le statut d'acquitté de Daniel Legrand. Le procès à été public, on a donc le droit de dire ce qu'il s'y est dit. Et de répondre aux révisionnistes, nombreux à réécrire l'Histoire au sujet de l'affaire d'Outreau.

 

(les caricatures de cet article sont de Francis Campagne, son blog ici )

Les gens venus soutenir les frères Delay ont été stupéfaits par la manière dont s'est déroulé ce procès, du début jusqu'à la fin. Il n'y avait hélas rien de bien surprenant : on se doutait que le but n'était pas de reconnaître Daniel Legrand coupable. Mais, il y a des limites à l'indécence. 

Je reviendrai plus tard, et en détail, sur la collusion incroyable entre les avocats de la défense et certains journalistes qui ont donné le la à leurs jeunes confrères. De vieux routards déjà présents à Saint-Omer et à Paris, qui  n'étaient pas prêts à revenir sur leurs certitudes. On évoquera en détail les mensonges par omission et les mensonges tout court qui ont été véhiculés dans les médias.

Screenshot - 06_06_2015 , 21_32_48Je reviendrai plus tard également sur les anomalies aussi étranges que nombreuses qui ont entaché ce procès. On doit encore les analyser tellement il y en a eu.

On évoquera aussi, en profondeur, les attaques sans précédent contre la liberté d'expression dans le cadre de l'affaire d'Outreau, qui ont atteint leur paroxysme avec ce procès et sont d'être terminées. Car la censure a été drastique envers tous ceux qui critiquaient la thèse des avocats de Daniel Legrand, à tel point qu'on peut se demander si on est toujours au pays de la liberté d'expression, comme certains continuent à s'en vanter.

Mais aujourd'hui, on va se consacrer au révisionnisme judiciaire qui a eu lieu tranquillement, sous nos yeux ébahis, comme un numéro de prestidigitateur gavé au LSD, par lequel on fait disparaître huit des victimes d'Outreau, pourtant reconnues comme telles. Grâce à ce numéro incroyable, on a pu jeter à la poubelle les délcarations des frères Delay, snas autre forme de procès. 

"Ni vu, ni connu, je t’embrouille", aurait pu être le leitmotiv de ce procès particulièrement long et ennuyeux, auquel on a vu défiler un nombre impressionnant de témoins amnésiques. Je suis mauvaise langue : ces témoins amnésiques se rappelaient tout de même d'une chose : ils n'ont jamais vu Daniel Legrand.

Ce qui a permis d'escamotter ces huit victimes et de ne pas tenir compte des déclarations des frères Delay, c'est la théorie des faux souvenirs."Ils mentent? Non: ils ont de faux souvenirs", a hurlé l'avocat général aux jurés lors de son réquisitoire.

 

Screenshot - 08_06_2015 , 19_37_43L'excuse des faux souvenirs pour enterrer la parole des enfants

Le procès était à peine passé que Bensussan1 ressortait déjà de sa boîte. Il faut dire que sur Twitter, il avait déjà largement commenté ce procès (je vous épargne ses diatribes stériles sur Twitter). 

Ce lundi, Bensussan publiait une tribune dans le journal subventionné de Marcel Dassault, intitulée " Affaire d'Outreau : de l'innocence meurtrie à l'innocence meurtrière".

L'article commence très mal parce qu'il reprend les paroles incompréhensibles de Stéphane Cantero, l'avocat général, qui a crié aux jurés d'acquitter Legrand "parce qu'il est innocent".

Très vite, Bensussan qui ne connaît l'affaire d'Outreau qu'à travers les médias, nous explique que Legrand est "Aujourd'hui "reconnu", grâce à des flashs de leur mémoire, par les enfants devenus adultes qui, à l'époque, ne l'avaient pas désigné". 

Si Bensussan avait assisté au procès, et s'il avait lu le dossier, il saurait qu'à l'époque Dimitri avait bien désigné Daniel Legrand, et d'autres enfants aussi, dont le cousin Rudy L. dont on n'a pas pris l'affaire "vraiment au sérieux" d'après le policier qui s'en est chargé. On a assez parlé de cette liste avec la mention "dany legrand" pour savoir que Legrand a bien été cité par Dimitri.

Le procès a juste considéré que la parole de Dimitri avait été "contaminée", sans toutefois nous expliquer comment.

L'expert craint en tout cas que le débat ne soit pas clos. Il dénonce d'ores et déjà un "acharnement" de la part de ceux qui refusent qu'on enterre la parole des enfants victimes en se basant sur des experts complètement à côté du sujet.

""Nous, les psys, nous n'allons pas en rester là", promet Marie-Christine Gryson, expert psychologue lors du procès en première instance. Dont les "expertises caricaturales" ont été dénoncées sans complaisance par l'avocat général. Comment expliquer un tel acharnement? Que signifie cette volonté rédemptrice d'ériger l'innocence meurtrie d'enfants victimes d'actes les plus odieux, en innocence meurtrière, commuant en autant de coupables tous les adultes pointés par le doigt enfantin?" 

ob_6e506b_gryson-ole-171014Très drôle : depuis quand l'avocat général Cantero a-t-il les compétences pour remettre en question des expertises ?

Et quid de cette "volonté rédemptrice d'ériger l'innocence meurtrie (…) en innocence meurtrière"? On apprécie le sens de la mesure de Bensussan, qu'on sent un peu agacé. On n'a pas dit que "tous" les adultes dénoncés par les enfants étaient coupables. On sait très bien que pour ceux qu'ils ont vus le moins souvent, les choses peuvent se mélanger dans la tête des enfants. Ils ont quand-même dénoncé une cinquantaine d'adultes, et on doit rappeler qu'au total, ce ne sont pas 12 mais une cinquantaine d'enfants qui ont été entendus et ont évoqué des abus divers et variés, citant souvent les mêmes personnes et décrivant des viols en réunion filmés.

Nous, on se dit d'une manière très logique que si tous ces témoignages d'enfants se recoupent, et recoupent ceux des quatre adultes jugés coupables qui ont avoué ainsi que les aveux de Daniel Legrand, il y a peu de chances que ce soit le fruit d'une hallucination collective. Ou d'assistantes maternelles ourdissant un complot contre des gens qu'elles ne connaissent pas, à l'aide d'enfants fous et d'une mythomane, Badaoui, qu'elles n'ont jamais vue.

Cela, c'est de la logique. Mais, la justice fonctionne autrement, puisqu'on a eu tous ces verdicts d'acquittement.

Bensussan attaque ensuite les "experts" (comprendre : Marie-Christine Gryson essentiellement), qu'il qualifie de "fanatique" et de militante. Parce que lui n'est pas un "fanatique" des enfants menteurs et du syndrome d'aliénation parentale, peut-être ? Il n'est pas un militant, à faire son show devant les tribunaux et dans les médias pour diffuser sa théorie même pas reconnue dans l'encyclopédie des maladies mentales (pourtant très, très, très étoffée), à prendre parti systématiquement pour les accusés de pédophilie et jamais pour les enfants ?

On aimerait un peu de sérieux dans le propos, car ce sujet est grave. On n'aime pas les attaques creuses et les syllogismes.

Bensussan écrit que les expertises d'Outreau étaient "caricaturales". Mais on rêve ! Bensussan n'en sait rien puisqu'il n'a jamais vu aucun des enfants victimes. Il ne connaît pas le dossier, n'a pas été aux procès. Il s'agit là d'une insulte totalement gratuite, mais avec lui on commence à avoir l'habitude. 

Screenshot - 09_06_2015 , 00_18_18En outre, on doit rappeler qu'un deuxième collège d'experts a confirmé les premières expertises, et que ces enfants ont bien été reconnus victimes. Sauf à nier que les victimes sont des victimes, je ne vois pas pourquoi il faut taper sur ces expertises. Mais peut-être est-ce là le but de Bensussan ?

Puis, l' "expert" en rajoute une couche quand il ose écrire au sujet de l'expertise de Viaux et Gryson que "À bien les lire, ce n'est d'ailleurs pas le corps d'une petite fille que l'on aurait pu trouver, mais bien trois ou quatre cadavres d'enfants. Dont les enfants Delay, en particulier Jonathan, décrivaient à Marie-Christine Gryson les meurtres (imaginaires) par leur père, avec un regard halluciné: "Jonathan a les yeux écarquillés, il semble assister de nouveau à la scène, sa respiration est haletante"".

Là aussi, on dirait que Bansussan a rejoint le club des extralucides d'Outreau 2 : comment peut-il affirmer de manière aussi péremptoire que les enfants ont menti, que ces meurtres sont "imaginaires " ? Parce que le meurtre de la petite fille belge, ce ne sont pas les enfants qui en parlent les premiers, mais Daniel Legrand. Et les aveux de Legrand ont été confirmés par Badaoui, puis par deux enfants.

Enfin, il est vrai que si on reprend le dossier, il est question de cinq meurtres d'enfants dans l'affaire d'Outreau. Et ce n'est pas parce qu'on n'a pas retrouvé de corps qu'il n'y a pas eu de crime. L'affaire de la petite Fiona 3 est là pour le prouver.

Bensussan continue : "Authenticité émotionnelle confondue avec vérité historique, qui conduira à la validation sans discernement de la parole de l'enfant". Ca il l'a déjà dit et même répété. Qu'est-ce qui lui permet de dire que ces experts ont rédigé leurs conclusions "sans discernement" ? Il était présent lors de ces expertises, peut-être ? Et personne ne "confond" l' "authenticité émotionnelle" et la "vérité historique" (qui n'a par ailleurs rien à voir avec la vérité judiciaire, nombre de procès ont été démontés par les historiens) à part lui-même.

Screenshot - 05_06_2015 , 21_20_31Hélène Romano a simplement expliqué que les émotions ressenties par les victimes d'abus dans l'enfance quand elles se remémorent les faits sont un gage d'authenticité du discours. Bensussan mélange tout, on dirait qu'il le fait exprès.

Il ne le dit pas clairement, préférant manier le sous entendu et l'insinuation, mais pour lui les frères Delay sont des menteurs. Mais pas de vrais menteurs, non, c'est encore pire : ils ne font même pas exprès de mentir. Ce n'est pas un scoop : il le répète depuis 10 ans et on se doutait qu'il ne raterait pas l'occasion de l'acquittement de Legrand pour revenir avec ses théories.

Comme les enfants mentent sans le savoir, comment déterminer s'ils disent aussi la vérité à un moment ou à un autre ? Eh bien c'est impossible, et on jette le bébé avec l'eau du bain. Car avec ce genre de raisonnement, aucun enfant n'aurait été reconnu victime à Outreau. En effet, si on met de côté les témoignages des quatre coupables qui sont revenus sur leurs déclarations, si on met aussi de côté les aveux de Daniel Legrand, et si on considère que tous les enfants "fabulent", rien ne prouve qu'ils ont été victimes de telle ou telle personne puisqu'il n'y a pas d'éléments matériels, comme souvent dans les affaires d'abus sexuels.

"Bien que Dimitri, son frère, persiste en 2015 dans son accusation, Chérif reconnaîtra dans des termes touchants, lors de l'audience du 1er juin, une accusation mensongère portée alors qu'il était enfant: "J'ai grandi, je sais la différence entre le bien et le mal. Je ne connais pas cette femme… [puis, s'adressant au témoin]: Je vous demande pardon"". Bon, la scène ne s'est pas vraiment passée comme cela, mais je voudrais surtout revenir sur la mauvaise foi de Bensussan. Car Chérif est revenu sur deux de ses accusations, contre un couple qui a été mis en cause à l'époque mais pas renvoyé au tribunal. Il a maintenu le reste de ses accusations. Quant à Dimitri, il a maintenu l'ensemble de ses accusations, contre tous les protagonistes qu'il avait déjà accusés.

Si cet expert avait été présent, il aurait entendu le témoignage accablant de Dimitri, dont la défense comme l'avocat général ont refusé de tenir compte, évidemment. Il aurait aussi entendu Chérif et Jonathan accuser Daniel Legrand d'avoir été présent lors des orgies chez les Delay.

Screenshot - 08_06_2015 , 23_29_36"Jonathan et ses frères mentaient-ils, en décrivant ces meurtres qui n'avaient jamais eu lieu?". On dirait que ces crimes "imaginaires" sont le pivot de l'argumentation de Benussan, mais rien ne prouve qu'ils sont bien "imaginaires", et il s'agit de pure spéculation.

Tous ceux qui ont lu les déclarations de Legrand et Badaoui au sujet de ce meurtre restent perplexes devant tant de concordances, ce qui a été souligné lors du procès de Rennes. " Bien sûr que non! Ils y croyaient, au contraire, de toute leur âme". Nous y voilà : ils mentent mais sans s'en rendre compte. Mais Jonathan a quand-même " imaginé " le meurtre dont il parle à la police quand il en a entendu parler à la radio. Tout cela sans se rendre compte qu'il ment. Et les images qu'il a encore aujourd'hui dans la tête, c'est sûrement du souvenir reconstruit...

Le passage le plus drôle dans cette tribune, c'est quand Bensussan nous explique que Badaoui a  fait preuve "d'une finesse supérieure à celle de certains professionnels" quand elle s'est rétractée à Saint-Omer, disant que ses enfants "ne mentent pas, mais parfois ils se trompent". On avait compris que Badaoui avait été réhabilitée par le procès de Rennes, mais à ce point là ca frise le scandale. 

On croit ensuite réentendre van Gijseghem et Melen, venus secourir Daniel Legrand à Rennes avec leur théorie des faux souvenirs : "C'est pourquoi j'insiste, avec la plupart de mes collègues, sur la nécessité de ne pas se limiter au contenu de la révélation lors d'un dévoilement d'abus sexuels. Les mesures de protection prises dans l'urgence doivent (ou devraient) toujours être suivies d'une phase de décryptage et de réflexion, dénuée de tout a priori idéologique". Il est surprenant d'entendre cela de la part d'un psychiatre qui passe son temps à nier la réalité des abus sexuels subis par les enfants, et dont on s'est demandé quelle idéologie le motivait à ce point.

Screenshot - 09_06_2015 , 00_33_04Il continue, et revient sans le citer à son syndrome d'aliénation parentale, évoquant le "contexte" de la révélation qui doit être critiqué pour évaluer la véracité des dires de l'enfant : " le contexte dans lequel a surgi la révélation est indissociable de l'analyse de sa validité. Le rôle de l'expert n'étant pas, au fond, de postuler que "la" vérité sort de la bouche des enfants, mais de dire au magistrat "quelle" vérité en sort. Estimer, dans une expertise, un dévoilement peu fiable en fonction des critères validés par la littérature scientifique ne revient pas à traiter l'enfant de menteur: un très jeune enfant peut mêler en proportions variables le réel et l'imaginaire, il peut avoir été influencé ou mal interrogé, son discours avoir été induit ou suggéré... Un enfant peut être sincère, convaincu et donc convaincant et… dénoncer un fait fantasmé ".

Ghijseghem et Melen disaient cela aussi. En fin de compte, si un enfant dénonce des abus sexuels, il faut d'abord envisager toutes les hypothèses alternatives possibles et imaginables, toutes les "pollutions" possibles de son discours, et si vraiment on ne trouve rien alors peut-être que le gamin ne " fabule " pas. Avec une telle procédure, je peux prédire une baisse importante du nombre de pédophiles renvoyés devant les tribunaux, alors que ce chiffre est déjà catastrophiquement bas dans ce pays.

Il nous dit : "Cette prudence a fait cruellement défaut dans l'affaire d'Outreau". Mais on doit quand-même rappeler qu'il n'y a eu que 4 personnes jugées coupables, et que 12 victimes. On ne peut donc pas dire que la parole des enfants a été crue sans discernement. Sinon, ce ne sont pas 19 mises en examens qu'on aurait eues, mais plus de 50. Que voulait Bensussan ? Qu'aucune victime ne soit reconnue ? Pas de chance, il y a des certificats médicaux qui confirment la réalité de ces abus.

CapturerenensIl fallait bien des coupables, et on les a trouvés a minima, parmi ceux qui ont avoué. Là encore, on est loin d'une parole des enfants sacralisée.

Bensussan évoque ensuite l'audition de Jean-Luc Viaux, qui avait signé plusieurs expertises avec Marie-Christine Gryson : " Et il est édifiant de constater, aujourd'hui, le fossé qui s'est installé entre les co-signataires du même rapport: l'un, le Professeur Viaux, reconnaissant que le style avait été trop péremptoire et que les conclusions auraient dû être amendées; l'autre, Marie-Christine Gryson, s'arc-boutant sur son écrit, refusant de "traiter les enfants de menteurs""

Sauf que Jean-Luc Viaux n'avait pas le droit de revenir sur une expertise qu'il a déposée sous serment sans revoir les enfants entre temps. Mais, Jean-Luc Viaux est universitaire et pas encore à la retraite. Ce qui est édifiant, en l'occurrence, c'est de lire un Bensussan lâchant son fiel sur une collègue, sans rien connaître du dossier, ce qui n'est pas la première fois. Bensussan n'est pas un expert omniscient, il est expert dans les dossiers pour lesquels la justice lui a demandé une expertise. C'est tout.

Et puis, Marie-Christine Gryson a aussi vu la sœur ainée des frères Delay, chez laquelle elle n'a décelé aucun signe d'abus, et une parole crédible, ce qui s'est vérifié et n'a pas été critiqué par Bensussan, la défense et l'avocat général.

Si j'ai pris le temps de revenir sur ce texte particulièrement inintéressant, c'est parce qu'on va en avoir quelques uns dans ce style. Ces théories anti victimaires sont très prisées devant les tribunaux parce qu'elles permettent de nier à peu de frais la parole des enfants.

 

Quelle réalité ?

Screenshot - 09_06_2015 , 00_32_35Il est assez effrayant de constater qu'on ne met pas autant d'énergie à critiquer la parole des adultes mis en cause et à décrypter leurs mensonges. Non, car le but est de minimiser le nombre de condamnations, et de minimiser l'ampleur de la pédocriminalité dans ce pays. J'ai déjà montré à quel point cette catastrophe de santé publique est traitée par-dessous la jambe par nos institutions et par certains experts de la trempe de Bensussan. Un chiffre est assez parlant : en 2012 on a eu autour de 6.000 plaintes pour viols sur mineurs (police + gendarmerie), mais seulement 383 condamnations pour des viols (sur mineur de 15 ans)4.

A Outreau, aucun des experts qui ont vu les enfants n'ont  conclu à de faux souvenirs. Il est donc assez surprenant qu'un Avocat Général ose l'affirmer, en se basant sur les témoignages d'obscurs experts.

Des études sérieuses ont été menées pour déterminer le taux de mensonges quand des enfants dénoncent des abus sexuels, et on arrive à moins de 2 %.

Maurice Berger, pédopsychiatre, a répondu à un article aberrant de Durand Souffland paru le journal de Serge Dassault, dans lequel le critique gastronomique et chroniqueur judiciaire tapait sur les experts qui ont validé la parole des enfants : "J'ai sollicité le Pr Jean-Yves Hayez, chef de service en pédopsychiatrie à Bruxelles, considéré comme un des praticiens ayant le plus d'expérience dans le domaine des abus sexuel et auteur de plusieurs ouvrages de référence sur ce sujet. Le Pr Hayez a reçu 300 situations de mineurs ayant déclaré avoir été l'objet d'agressions sexuelles, dont 100 adolescents. Il n'a constaté que quatre situations de fausses allégations, dont deux lors d'un fort conflit parental (…)

On constate donc que les fausses allégations n'ont lieu que dans un contexte de conflit de garde d'enfants et c'est l'avis de nombreux auteurs. Mais même dans ce contexte, ce processus est très rare. Le ministère canadien de la justice a fait réaliser une étude qui montre qu'il existe un conflit grave entre les parents dans 10 % des situations de divorce, et qu'il n'y a de fausses allégations que dans 2 % de ces 10 %, soit entre 0,2 et 0,4 % des situations conflictuelles. Une autre étude de référence (Thoennes et Thaden) montre que sur 9.000 dossiers de familles en litige de garde des enfants, les fausses allégations d'attouchement sexuel n'étaient présentes que dans 0,6% des situations conflictuelles"

Il y a d'autres études : Judith Herman, a constaté que les mensonges des enfants dans les cas d’abus sexuels se situent entre 2 et 8% suivant les tranches d’âge (les plus petits étant ceux qui mentent le moins).  Elle ajoutait, par contre, que les fausses rétractations et les dénis sont bien plus courants, surtout quand la victime n’est pas protégée (les victimes d’Outreau en savent quelque chose).

Screenshot - 07_06_2015 , 12_13_42En 1987 une autre étude menée par David Jones et J. Melbourne McGraw a analysé 576 cas de signalements d’abus sexuels adressés aux services sociaux de Denver. 70% ont été jugés fiables, 22% insuffisamment documentés, et 8% ont été considérés comme fictifs, rappelle la pédopsychiatre Catherine Bonnet dans son livre "L’Enfance muselée : un médecin témoigne". En 2000, 551 cas similaires des mêmes services sociaux de Denver reçus en un an ont été étudiés, et 14 enfants, soit 2,5%, étaient susceptibles d’avoir menti.

Dans trois de ces 14 cas, un parent avait manipulé l’enfant, trois autres fois, un geste banal a été mal interprété par l’enfant, et les huit derniers cas étaient réellement de fausses allégations émanant de l’enfant. Catherine Bonnet cite aussi l’étude de Mark D Everson et Barbara W Boat en 1987, qui ont travaillé sur 1.249 signalements aux services sociaux, et ont repéré 69 cas comme étant faux, soit 5,5%.

Jean-Yves Hayez explique par contre que les enfants sont très sensibles aux pressions, surtout s'ils sont petits. Alors si un enfant est menacé et frappé pour qu'il se taise, il aura tendance à nier les faits. Car pour un enfant, il est très impressionanant de dénoncer un adulte qui se montre violent, surtout s'il s'agit d'un proche. Le Pr Hayez explique aussi que dans les cas d'abus sexuels, qui sont très marquants et traumatistants pour les enfants, on trouve rarement de mensonges de la part des jeunes victimes.

Quant à Paul Bensussan, il a évoqué cela en 2001 dans une conférence sur "le poids de la parole de l’enfant" : "On me demande souvent la fréquence des accusations infondées d'abus sexuels. Les chiffres sont tellement disparates que vous allez tout de suite comprendre à quel point ils sont vides de sens. Un de mes éminents confrères chef de service de pédopsychiatrie disait récemment lors d’une émission que selon lui les allégations infondées s’étendaient de 3 à 6%, pour certains auteurs au contraire comme Hubert Van Gijseghem on estime ce chiffre allant jusqu’à 50 à 75%, l’American Psychological Association qui n’a pas l’habitude d’avancer des chiffres au hasard parle de 50% ".

Voilà pour la réalité, à laquelle les Bensussan et compagnie n'ont aucune étude sérieuse à opposer. Mais on aura bien compris qu'il adhère aux théories d'un Ghijseghem traité de "Faurisson de la maltraitance".

Si on considère cette réalité, on comprend que discuter des mensonges des enfants ou des fausses allégations de victimes ne concerne qu'une extrême minorité de cas, totalement à la marge.

Screenshot - 09_06_2015 , 00_32_49A quoi sert-il de généraliser des cas aussi rares ? Dans quel intérêt cherche-t-on à imposer un tel obscurantisme quant à la parole des enfants ?   

Aujourd'hui, dans les tribunaux de toute la France, des parents doivent se battre pour qu'on ouvre une enquête sur les abus sexuels dont leurs enfants ont parlé. On subit ce que l'on peut qualifier de "jurisprudence Outreau", comme l'a dit la présidente d'Innocence en Danger lors de son audition à Rennes.

Car depuis, Outreau est un véritable bouclier pour les personnes accusées de pédophilie, et rares sont les juges qui prennent le risque de condamner un suspect qui nie.

Alors qu'on sait parfaitement que les plaintes sont rares en matière d'abus sexuels sur les mineurs, on passe encore son temps, dans les tribunaux de France, à nier par tous les moyens la réalité de ces rares abus qui passent la porte des tribunaux 5.

La question est de savoir pourquoi, et là on a plusieurs solutions, la plus simple à admettre pour le grand public étant le coût qu’entraînerait une prise en charge réelle de la plupart des victimes et des agresseurs (puisqu'il paraît que la pédophilie " ça se soigne").

Est-ce qu'on attend que le scandale éclate aussi violemment qu'en Angleterre, où les crimes impunis de centaines de pédophiles souvent organisés en réseau sont restés impunis durant 50 ans ? Je tiens à préciser qu'un nombre impressionnant de politiciens se retrouve aujourd'hui sous le coup d'enquêtes pour des abus divers et variés sur des mineurs, abus allant jusqu'à des meurtres. Mais ça fait sûrement "complotiste" de dire cela.

enfants ours menteursParmi ceux qui, en France, nient que cela puise arriver aussi, ceux qui mettent tant d'ardeur à tenter de ridiculiser les critiques, combien savent que tout cela est vrai ? Je serais curieuse de le savoir.

Enfin, refermons cette parenthèse, en France on est encore très loin  de parler de réseaux pédophiles VIP, puisque les réseaux pédophiles c'est comme le nuage de Tchernobyl, ils s'arrêtent à nos frontières. Il y a des réseaux pédophiles en Angleterre, en Belgique, en Espagne et au Portugal, aux Pays-Bas, mais pas en France.

Parce qu'en France on a nos prestidigitateurs de la parole des enfants : hop, menteur. A la limite, si un expert trouve des traces éloquentes on finira par dire que le gosse s'est fait ça tout seul, c'est tellement plus simple.

Et puis ce sera pratique pour les pédophiles : s'ils sont accusés de violer un enfant, ils n'ont qu'à  inviter Bensussan, Gijseghem ou Melen à leur procès pour dire que la victime a de faux souvenirs, et ils seront acquittés.

L'avocat général du procès de Daniel Legrand à Rennes, Stéphane Cantero, a lui aussi choisi cette voie, la seule qui permettait de parvenir à un acquittement. Un choix réalisé de manière totalement arbitraire puisqu'il n'est pas compétent en la matière.


La théorie des faux souvenirs à la rescousse des pédophiles

La théorie des faux souvenirs a bénéficié d'une très large promotion dès son origine. Cette théorie n'ayant aucune validité scientifique, aucune étude clinique ne venant la corroborrer dans le cas des abus sexuels (alors qu'elle est justement utilisée dans le cadre d'abus sexuels sur des mineurs), ce sont les tribunaux qui ont permis de la diffuser.

En 1990, un couple, Peter et Pamela Freyd, que leur fille accusait de l'avoir violée quand elle était enfant, créeent la False Memory Syndrome Foundation.

Dans une newsletter de 1992, la FMSF déplorait que "65% des accusations d’abus sexuels sont sans fondement, une augmentation de 35% depuis 1976". Ne tentez pas de chercher la base scientifique de cette assertion: il n'y en a pas. La FMSF n'a fait que véhiculer une théorie inventée en 1979 par un type appelé Douglas Besharov qui dirigeait le "National Center on Child Abuse and Neglect" tout en étant administrateur de  l'American Enterprise Institute6 avec lequel il collabore toujours.

Quand il a vu l'augmentation vertigineuse des dénonciations d'abus sexuels, il a demandé que l'Etat réduise son intervention dans le domaine des abus sexuels, car selon lui les victimes mentant la plupart du temps et finalement elles ne sont pas tellement en danger chez leur agresseur. C'était aussi l'époque où on a commencé à avoir des cas d'abus sexuels de type rituel dénoncéss par des enfants de 2, 3, 5 ans en général. Ils parlaient de tunnels, d'orgies, de sacrifices d'animaux, de menaces.

Au cours des années 80, des centaines d'enfans à travers le pays, et parfois des centaines dans la même école, ont dénoncé ce genre de faits.

Ce qui inquiétait aussi la FMSF, c’est que 88% des thérapeutes considéraient les abus rituels comme une réalité et un véritable danger.  Mais en même temps, on estimait que seulement 5% des cas d’abus rituels sur mineurs passaient au tribunal, tellement ce que racontaient ces enfants semblait impensable. Et quand c’était le cas, la moitié des enfants étaient renvoyés chez les pervers, souvent leurs parents.

88950983_oL'un des fondateurs de la False Memory Syndrome Foundation était un pasteur luthérien misogyne dénommé Ralph Underwager, qu'on essaie d'escamotter ces derniers temps. Underwager était un peu un père spirituel de Ghijseghem, qui faisait la tournée des tribunaux pour répandre sa théorie fétiche.

Underwager est apparu en 1984 dans un tribunal, pour défendre un couple accusé dans l'un des premiers cas d'abus sexuels sur mineurs organisés. Il a défendu les accusés, qui ont été acquittés, en disant que les travailleurs sociaux avaient manipulé les enfants, un peu comme on est venu nous parler de "pollution" des souvenirs des enfants par les assistantes maternelles dans l'affaire d'Outreau.

Underwager a aussi créé VOCAL (Victims Of Child Abuse Laws, victime des lois sur les abus sexuels), qui regroupait des gens se disant injustement accusés et militait pour réduire la protection des enfants victimes et de ceux qui faisaient les signalements, mais aussi la prévention car cela pousse les enfants à mal interpréter des gestes anodins. Underwager a même défendu la pédophilie, disant que Dieu était d'accord, dans une interview à un journal hollandais. Puis en 1988 un juge a mis fin à sa carrière dans les tribunaux car il n'avait aucune compétence scientifique.

88951163_oElisabeth Loftus, autre membre du conseil d'administration de la FMSF, a témoingé dans plus de 150 procès avant de rejoindre la fondation bien qu'elle n'ait aucune expérience clinique. Spécialiste de la "malléabilité de la mémoire", on lui a beaucoup reproché de ne pas faire la différence entre innocents et coupables: tous ceux qui l'appelaient pour témoigner en leur faveur étaient selon elle inncents, et les enfants des menteurs ou des fabulateurs. Elle avait même témoigné en faveur de Ted Bundy, le tueur en série qui passait si bien en société. Mais le pire, c'est que ses témoignages avaient un gros impact: elle était surnommée "la diva de l'acquittement".

Au comité scientifique de la FMSF, on a encore un certain Martin T. Orne, prof de psychiatrie à l'université de Pennsylvanie et ailleurs, qui a travaillé sur l'hypnose pour la Navy et la CIA. Martin T. Orne a collaboré avec le Human Ecology Fund, qui était un des paravents de la CIA en matière de recherche sur le contrôle mental. J'ai déjà abordé les liens entre la FMSF et la CIA il y a quelques mois.

Underwager, comme Loftus et leurs collègues de la FMSF, toujours prêts à défendre les personnes accusées d'actes pédophiles surtout s'il s'agissait de réseaux ou d'abus rituels, avaient également un fort impact médiatique. Les journaux, radios et télés s'alignaient toujours sur leur avis, qui était toujours le même, à savoir que les accusés étaient innocents et les enfans des menteurs.

A l'époque, les lobbys de pères accusés d'actes pédophiles ont sauté sur l'occasion pour se sortir d'affaire.AUjourd'hui, dans les tribunaux, moult experts viennent nous parler avec un ton savant d'aliénation parentale, de fausses allégations. Ils viennent nous dire que les enfants ne sont pas fiables, qu'il ne faut pas trop les prendre au sérieux. A Rennes, cela a permis de jeter à la poubelles toutes les déclarations des frères Delay, et de ne pas se poser de questions quend Grenon, Delplanque, Delay et badaoui sont venus dire que leurs eules victimes étaient les quatre enfants Delay, cela contre toute évidence, et contre la vérité judiciaire.

Avec la théorie des faux souvenirs, pas besoin d'argumenter sur les faits, pas besoin d'analyser les faits. L'enfant invente, fabule, ment, recrée ses souvenirs, est "pollué", "contaminé". Et le débat s'arrête là.

 

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Il serait dangereux que ce procès constitue un précédent médiatique et judiciaire, tant la situation est déjà catastrophique. Bensussan revendique de "sortir de cette dialectique binaire et simpliste mensonge/vérité". Sauf que pour la justice, c'est l'un ou l'autre. Si l'enfant ne dit pas la vérité, il ment et l'accusé doit être acquitté. C'est tout le drame de cette théorie sans fondement.

 

 


 

1 Il était venu à l'aide des accusés en témoignant en leur faveur lors du procès de Saint-Omer, appelé par leurs avocats pour expliquer que les enfants disaient n'importe quoi. Depuis, il se répand dans les médias, utilisant Chérif comme l'exemple de l'enfant traumatisé qui dit n'importe quoi, ce qui lui a valu quelques critiques de la part de Marie-Christine Gryson, notamment.

2 On parle d'extralucides pour les 4 condamnés d'Outreau et Daniel Legrand, dont les aveux parfaitement concordants ont été inventés de toutes pièces, selon les intéressés. Interrogé au sujet de tous les détails concordants avec Badaoui qu'il a donnés dans ses dépositions, Daniel Legrand a expliqué : "je suis rentré dans la tête de Myriam Badaoui"

3 Fiona, 5 ans, avait disparu alors que sa mère a dit qu'elle se trouvait à côté, en mai 2013. On n'a jamais retrouvé le corps mais le beau père et la mère sont poursuivis pour "coups mortels aggravés en réunion"

4 On a aussi eu environ 10.000 plaintes pour agressions sexuelles sur mineur et 2.831 condamnations pour agressions sexuelles et viols correctionnalisés.

5J'ai déjà énuméré ces moyens, mais le fait de n'ordonner que des examens médicaux superficiels, la correctionnalisation quasi systématique des viols, le syndrome d'aliénation parentale, l'absence de statistiques claires, l'absence de prévention, le fait de ne pas tenir compte de la parole des enfants ni des experts qui valident leur parole, font qu'après le stade de la plainte, un peu plus d'un violeur d'enfant sur 20 seulement est effectivement condamné.

6Un lobby ultra libéral destiné à influencer les politiques publiques via des recherches financées par diverses multinationales et autres bienfaiteurs.

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Commentaires
G
Précision importante concernant les prétendues rétractations de Chérif : il ne revenait chez les Delay-Badaoui que le Week end, il n'était donc pas concerné par toutes les personnes dénoncés par ses frères d'où les divergences relatives aux mis en cause. Toutefois à l'époque des premières auditions il a adhéré légitimement à toutes les dénonciations de ses frères .MCGryson "Outreau, la vérité abusée" ( paru en 2009 et réédité en 2015 actualisé)
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P
HS : http://www.panamza.com/200615-pierre-berge<br /> <br /> <br /> <br /> Pour info et suite à ce lien, Pierre Sauterel ( FDS ) par ricochet, vient d'être perquisitionné à son domicile et convoqué aussi, pour cause de plainte également déposée contre lui par P.B
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N
Au début de cet article, il est écrit "Les gens venus soutenir les frères Delay ont été stupéfaits par la manière dont s'est déroulé ce procès, du début jusqu'à la fin."<br /> <br /> Ce qui est stupéfiant pour la grande majorité des Français, c'est la façon dont les personnes qui prétendent soutenir les enfants Delay ont montré et montrent encore de la haine vis à vis des acquittés, et de ceux qui les ont défendus. Comme si le fait de condamner des innocents était plus important à leurs yeux que le risque, plutôt faible au vu des éléments du dossier, de laisser, peut-être, des coupables en liberté. Et ceci au nom de la lutte contre la pédophilie qu'ils croient, à tort, mener.<br /> <br /> En s'acharnant contre des personnes supposées innocentes, ils ne font que renforcer l'impression de partialité et d'inconséquence des (prétendus) défenseurs de enfants Delay.<br /> <br /> Soit ils possèdent des preuves de la culpabilité de certains anciens accusés, et dans ce cas ils doivent les transmettent à la justice, soit ils n'en possèdent pas, auquel cas ils doivent reconnaître qu'ils peuvent se tromper. Rien n'est plus dangereux que quelqu'un qui veut imposer ce qu'il croit être la vérité. Cela a entraîné les plus grandes catastrophes de l'humanité (toutes les guerres et en particulier celles de religion).<br /> <br /> Et cet acharnement basé uniquement sur des suppositions, des convictions, voire des blessures d'amour propre, fait un tort énorme à la cause de tous les enfants victimes.<br /> <br /> De grâce, ne faites pas éternellement les mêmes erreurs, et faites preuve d'humanité.
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O
Au contraire beaucoup ignorent cette terrible réalité et pourquoi ? parce qu'internet n'est pas leur priorité, la recherche de toute vérité autre que celles que leurs balancent presse et médias ils n'y croient pas et encore moins quand elle sort de la toile. Quand ils rentrent le soir chez eux, c'est canapé/télé<br /> <br /> Alors le reste ? ils n'en ont rien à foutre et ne cherchent même pas à comprendre ( j'ai les mêmes autour de moi et à tous les coins de rues donc je sais )<br /> <br /> La mobilisation n'est pas pour demain la veille<br /> <br /> Tristesse abyssale
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L
http://www.reso-off.fr/fr/les-causes-de-la-pedo-criminalite?start=4<br /> <br /> <br /> <br /> je porte à la connaissance <br /> <br /> - les 13 causes de la pédo criminalité en France
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