La lutte des classes, remise au goût du jour par la micronie triomphante
Il n’y a pas que Notre-Dame-des-Landes et la Syrie qui sont en feu : en réalité, la quasi-totalité de la classe populaire et une bonne partie de la classe moyenne sont près du point de rupture. Peut-être que l’arrogance et le mépris du micron sont une chance pour ce pays, une chance de passer à autre chose et de faire cesser les politiques qui n’enrichissent que les riches.
Il est temps de faire des ponts entre nous et de s'organiser pour faire évoluer ce pays.
Avant de commencer, posons-nous deux secondes sur cette phrase de Montesquieu, qhélas parfaitement d'actualité :
"Il n'y a pas de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce
à l'ombre des lois et avec les couleurs de la justice"
La lutte des classes n'est pas un mythe
On aurait pensé cela impossible il y a encore 6 mois, mais micron l’a fait. Il a mis dans la rue le même jour les retraités, les personnels des EPAD et les étudiants. Dans la foulée, les personnels de Carrefour, puis la fonction publique (500.000 personnes dans la rue quand-même), Air France, la SNCF, les avocats, la Poste, et j’en oublie, s’opposent la loi travail et à l’ensemble de la politique micronienne, qui se résume à la feuille de route du medef.
Moult autres grèves, parfois générales, sont prévues. Et que vient dire jupiter , assis sur sa chaise de maternelle, devant un Pernaut fidèle à lui-même ? Qu’il continue comme il a décidé, point barre. Ce type élu avec 15% de l’électorat au premier tour fait comme s’il était seul dans ce pays, comme s’il était « le président de tous les français ». Quelle blague, d’ailleurs personne n’y croit, même pas mes riches, et encore moins les pauvres.
Que se passe-t-il ? Eh bien le couvercle de la marmite saute, et pour une bonne partie des catégories sociales en même temps.
Parce que micron est assez prétentieux pour croire qu’il peut imposer n’importe quoi à tout le monde en même temps. Les vieux sont solidaires de leurs petits enfants dont l’avenir est compromis, les parents sont solidaires de leurs parents dont ils se demandent comment ils parviendront à leur venir en aide jusqu’au bout vu le prix des maisons de retraite et le niveau déplorable des retraites, les travailleurs sont solidaires des chômeurs et des cheminots parce que même en travaillant on passe pour des « riens », et aujourd’hui seuls quelques privilégiés, ou qui pensent pouvoir le devenir, espèrent encore que le micron fera du bien à ce pays.
La violence de ce type est impressionnante. Ses mots quand il parle des français, de la population, sont violents. Ses actes le sont aussi, dès lors qu’il court-circuite le processus démocratique avec ses ordonnances, et refuse de négocier ses « réformes ». On frise même le terrorisme d’Etat à Notre-Dame-des-Landes, où il n’hésite pas à envoyer 2.500 gendarmes et des blindés, des robocop équipés de grenades dispersantes, qui détruisent tout sur leur passage.
Mais que veulent-ils détruire, au fait? Pas seulement des cabanes en bois et des potagers, évidemment. Ils veulent détruire une alternative, des alternatives, qui se sont développées depuis bientôt 20 ans sur cet espace promis à la destruction.
Malgré l'opération militaire en cours depuis une semaine, la ZAD ne sera pas détruite aussi facilement, parce que justement, il ne s’agit pas seulement de détruire des cabanes. On gaze aussi les manifestations de soutien, on interdit aux journalistes d’accéder au site (mais on envoie 200 caméramans de la gendarmerie filmer la version officielle, « objective » selon Collomb), on fait de la « pédagogie » dans les médias. En vain.
#NDDL #zad les policiers reculent enfin pic.twitter.com/SaKrIGw64n
— nuage (@quaisdeseine) April 15, 2018
— Reporterre (@Reporterre) April 14, 2018
#ZAD #NDDL "Ce que les milliers de soldats ont cherché à éradiquer, c’est une joie de vivre (et parfois de s’engueuler) sans acheter ni déléguer, la récalcitrance d’un territoire-commune aux logiques d’aménagement et de valorisation financière" https://t.co/f1ppOBdfOu pic.twitter.com/V4jOkOW5aD
— ATTAC 44 (@44Attac) April 13, 2018
Et la récolte continue ! #ZAD #NDDL pic.twitter.com/AJYa39jLS8
— Reporterre (@Reporterre) April 15, 2018
#NDDL Face aux gendarmes, l’ambiance reste non-violente. Certains lisent des textes aux gendarmes, d’autres leur apportent des fleurs, d’autres tentent de les amadouer avec de bisous, mais tout ceci les laisse impassibles https://t.co/bnjUVYCbHn pic.twitter.com/tCUZxpizhn
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) April 12, 2018
Explosion d'une grenade GLI F4, lancée par la gendarmerie sur des civils à #NDDL. Elle contient 25g de TNT, produit une importante détonation et projette des éclats qui s'enfoncent dans les chairs. La France est le seul pays d'Europe à l'utiliser pour le maintien de l'ordre. pic.twitter.com/b750DxUJQQ
— Sehla Bougriou (@Seh_B) April 15, 2018
Quel symbole... une semaine après l’expulsion des occupants, nouvelle toiture en cours d’acheminement pour la reconstruction d’un chantier collectif, sous les applaudissements de milliers de personnes. @LCI #NDDL #ZAD pic.twitter.com/0ZBBG9VpR7
— Antoine Agasse (@AntoineAgasse) April 15, 2018
Charpente mouvante #NDDL #Zad #AFP pic.twitter.com/h9K1MUf5uN
— Zone À Défendre (@ZAD_NDDL) April 15, 2018
#zad #nddl live direct : des milliers de gens reprennent leurs bâtons et se dirigent vers l'est p https://t.co/g0a4RtDtWK
A la mi avril, on comptait 250 blessés parmi les manifestants et militants de la ZAD. Pas moins de 11.000 grenades ont été déversées, et on estime au bas mot que l'opération militaire sur la ZAD coûte 300.000 € par jour.
Dans les universités, le ministère a demandé aux dirigeants de faire appel aux robocops pour déloger les étudiants. C'est en effet possible depuis ... 2010 (ils le faisaient déjà avant mais c'était illégal). Reste que, stratégiquement, cela ne fait que souligner l'illégitimité d'un gouvernement forcé de recourir, une fois de plus, à la violence, pour tenter de faire taire les oppositions. Quitte, comme en 68, à laisser faire des groupes de chemises brunes cagoulées agresser les étudiants dans l'enceinte des universités. Le 20 avril, les flics ont fait trois blessés graves lors de l'assaut sur la fac de Tolbiac, lancé à 5 h du matin...
"Nous occupons Sciences Po parce que Macron en est sorti, et que nous ne voulons pas finir comme lui" https://t.co/cSn4GdxY7B pic.twitter.com/KzrEpSyBX5
— L'Humanité (@humanite_fr) April 18, 2018
Les CRS sont entrés et ont saccagé Tolbiac à 5h du matin. C’était très violent nous sommes sous le choc ! pic.twitter.com/8LVR56IrJm
— Taha Bouhafs🔻 (@T_Bouhafs) April 20, 2018
A gauche on le sait bien: les fachos violents ont toujours été le bras armé ultra violent des "forces de l'ordre" [1], et cela de manière plus ou moins officieuse. Les lycéens s'y mettent aussi, on n'attendait plus qu'eux, et il n'y a plus qu'à espérer que le mouvement de blocage se poursuivra jusqu'au retrait des "reformes" incriminées, toutes plus aberrantes les unes que les autres, et dont le seul but est d'en tirer une rentabilité pour les entreprises.
Samedi 14 avril, plus de 40 personnes ont été placées en garde-à-vue, et 17 y étaient encore dimanche, lors d'une manif à Montpellier contre le gouvernement. A Bure, comme à Notre-Dame-des-Landes, la police réprime tout ce qui ressemble à un manifestant. Idem lors des déplacements de jupiter: pas question qu'il y ait des sifflets ou des huées lors qu'on évoque les exploits de son altesse au JT de 20h.
La pression est très forte car la redistribution des richesses, en france comme dans le monde entier, va toujours de la poche du public vers celle des détenteurs du capital. Et plus ces gens accumulent, plus la part de la richesse mondiale qu'ils touchent chaque année est énorme. Les autres n'ont plus que les miettes, et ce n'est pas une métaphore. Si à l'école, on nous explique que la lutte des classes est une idée ancienne voir démodée, il en va autrement parmi nos élites qui, elles, ont une parfaite conscience de classe, et se battent pour conquérir de nouveaux droits toujours plus iniques.
Quelques chiffres, pour mieux comprendre de quoi on parle:
- + 71, 5% : c'est l'augmentation de la fortune de Bernard Arnault en 2017. Il pèserait désormais 58,6 milliards d'euros.
- Le 1% le plus riche possède 50,1% de toute la richesse des ménages au niveau mondial. Depuis la crise, leur fortune augmente en moyenne de 6% par an, contre 3% en moyenne pour le reste de la population.
- Dit autrement: en 2017, le 1% le plus riche de la planète a capté 82% de la croissance de la richesse totale (82% des 4 à 5% de croisssance annuelle du PIB, plus de 760 milliards de dollars).
- Les 1 % des Français les plus riches accaparent 3,1 % du revenu national.
- 7, 61 € : c'est le salaire horaire net au Smic. Une honte. Là où je travaille, la femme de ménage me disait qu'elle touchait ça, et qu'elle n'avait que 4 h de travail par jour (évidemment, à l'heure où les enfants rentrent de l'école). Calcul: 30, 44 euros par jour! Bonne chance pour faire vivre 3 enfants et payer son loyer avec ça.
- 1.153 € : c'est le salaire mensuel au smic, à temps plein.
- 1.015 €: c'est le seuil de pauvreté en france en 2017. Soit 60% du revenu médian (quand la 1/2 des français gagne plus, l'autre moins).
- 46% des gains liés aux baisses d'impôts engagées par son altesse iront vers les 10% les plus riches.
Bref, la situation est intenable, et les gens n'ont aucune perspective d'amélioration à l'horizon. Bien au contraire, micron enfonce encore le clou, sans débat aucun, pour imposer des "réformes" tellement similaires à celles de Thatcher ou Reagan que personne n'a envie de s'infliger le désastre social annoncé. Ni pour nous, ni pour les générations futures, ni pour les générations précédentes. Et il y en a marre parce que plein de gens savent comment fonctionne la politique, comment les multinationales font les lois, comment la démocratie est dévoyée, comment les médias sont massivement à côté de la plaque quand ils ne font pas simplement de la propagande, et comment il n'y a rien à attendre du monde politique ni des syndicats.
Les luttes ont pris d'autres formes, et depuis bien longtemps. A Notre-Dame-des-Landes, dans les villes où des gens plantent des potagers, organisent des ateliers de permaculture et des circuits-courts avec les producteurs locaux, le combat n'est pas seulement pour une alimentation de qualité: c'est aussi prôner un autre système économique, loin de l'intensif, de l'industriel, de la bourse et des dérives de l'agro industrie, c'est aussi se battre pour la préservation de l'environnement, recréer du lien social, rouvrir des débats, des réflexions, favoriser des rencontres.
Ce n'est pas en mettant un bulletin de vote dans une urne qu'on fait de la politique aujourd'hui, c'est en agissant chacun à son niveau, avec ses moyens, de la manière la plus constructive possible.
On parle de convergence des luttes depuis un moment, mais aujourd'hui le constat est évident: les luttes convergent d'elles-mêmes dès lors qu'elles sont ouvertes, débattues, organisées dans l'intérêt collectif et non partisanes.
Violence et esprit totalitaire
Je pense qu'il y a une dérive totalitaire chez micron. La démocratie n'est pour lui qu'un moyen, même s'il a fallu jouer des coudes et bénéficier de tout le poids des milliardaires propriétaires de médias pour parvenir sur le trône. D'ailleurs un amendement d'un sénateur en marche réclame déjà que jupiter puisse faire trois mandats consécutifs. Il ne veut pas lâcher le pouvoir, parce qu'il vise déjà une seconde partie de carrière chez les puissants des puissants.
Cela fait bientôt 20 ans que je suis la vie politique et sociale de ce pays, que j'ai déjà vu craquer. Mais jamais à ce point, et jamais avec une telle solidarité entre les luttes. Comme si les gens avaient compris, enfin, qui était notre ennemi.
Il faut dire qu'il y est allé fort, l'autre, dans sa tour dorée de l'Elysée. Comme s'il était pilote d'un avion sans passagers, comme s'il pilotait pour lui même et ses copains de 1ère classe, les autres n'existant pas. Ils ne "sont rien", comme l'a aimablement rappelé le micron.
Plus il est violent, moins il est légitime. Et moins il est légitime, plus il est obligé de recourir à la violence. Micron est entré dans un cercle vicieux, et il lui reste -il nous reste- quatre ans à tirer. Autant dire que c'est impensable pour beaucoup d'entre nous.
Après un an de mandat, micron, qui n'a récolté que 8, 5 millions de voix au 1er tour des élections (même pas 1 million de moins que Le Pen), sait qu'il ne pourra gouverner que par la violence. Ce n'est pas pour rien qu'une des premières choses qu'il a faites, c'est de commander pour quatre ans de bombes lacrymos, de bombes assourdissantes et de fumigènes d'un seul coup, pour un montant de 22 millions d'euros.
Tout le monde a compris qu'il n'y a rien à attendre de ses "réformes", au goût de XIXe siècle. Tout le monde a vu que le pouvoir d'achat reste en berne, que les services publics ne seront bientôt plus qu'un souvenir, et que les seuls qui tirent à eux une partie des richesses sont les plus riches, ceux à qui micron a offert 4 milliards par an avec la suppression de l'ISF sur la spéculation.
Par sa volonté de détruire les structures sociales existantes, en premier lieu les syndicats et la fonction publique, il dévoile une des caractéristiques des régimes totalitaires. En passant outre le parlement, en faisant comme si les ministres n'étaient que ses porte-plumes, en se ménageant régulièrement les Unes de Paris Match et autres médias commerciaux, il nous refait le coup du leader charismatique, seul apte à décider.
Pour arriver au pouvoir, il s'est appuyé sur "la masse", celle des centristes de droite, ceux qui n'assument pas et ceux qui assument. Une masse de 8, 5 millions d'électeurs [2] qui s'est vite rendue compte qu'on l'a prise pour un pigeon, mais qui a permis de donner à cette candidature un semblant de légitimité populaire.
Ses quatre heures de discours, entre des Pernaut, Plenel et Bourdin tous plus à côté de la plaque les uns que les autres, n'ont servi qu'à excéder les gens [3]. On en retire qu'on bossera une journée de plus gratuitement, par "solidarité" avec les retraités, à qui il a demandé d'être "solidaires" avec les actifs pour faire passer la baisse des retraites. On dirait qu'il joue en bento avec l'argent public: je mets ici, j'enlève là, je remets un peu ici et je reprends là, puis je prends encore un coup ici et je donne beaucoup là (4 milliards de suppression d'ISF). C'est un jeu auquel on perd vite patience.
Pour cette journée gratos, on sera contents quand il nous dira solenellement "merci", sur une petite chaise, dans une des dernières écoles de campagne à 100 kilomètres à la ronde. On retient aussi son arrogance, ses nombreux mensonges, sa rhétorique à la sarkoléon, binaire, notamment sur les zadistes, mais sur tout en général.
Sa pédagogie restera impuissante face à la colère qui remplace petit à petit le désespoir. La cagnotte Leetchi grimpe encore, presque 860.000 € le 20 avril au soir (si on met 40 ça permet aux cheminots les moins payés de toucher presque tout leur salaire journalier, la moyenne des dons est de 36 euros).
Bref, jupiter et ses troupes auront beau répéter leurs mantras, nous ne serons toujours pas d'accord. Il le sait et pour avoir plus de chances de nous "convaincre", c'est-à-dire de nous lobotomiser avec une propagande répétitive, il veut interdire l'accès aux sources dissidentes, aux informations relatant d'autres points de vue que le sien et celui de ses amis Trump, May ou Merkel.
Sa lutte contre ce qu'il qualifie de "fake news" n'est qu'une manière de sélectionner les informations auxquelles les citoyens peuvent avoir accès [4]. Comme si on était des enfants incapables de comprendre et de faire la part des choses, comme s'il était le seul à pouvoir décider ce qu'on lit, entend, voit ou pas. Pour qui se prend ce type?
Sa loi sur le secret des affaires, qu'il avait déjà tenté de faire passer sous Flamby, n'est encore qu'un moyen de faire taire les journalistes et les lanceurs d'aletre, tellement le cadre de ce "secret" sera large. "Le problème, selon les Sociétés de journalistes, c'est que n'importe quelle information interne à une entreprise pourra être classée "secret d'affaires" et entraîner une sanction pénale contre les journalistes. Avec cette loi, les signataires estiment que des scandales comme celui du Mediator ou des Panama papers ne seraient jamais sortis. Ils ne croient pas aux garanties qui sont données par le gouvernement".
Au chapitre de la censure, n'oublions pas non plus les procédures menées contre les contestataires. Même un retraité a été mis en garde-à-vue pour avoir fait un simple doigt d'honneur à celui qui ose encore se dire "le président de tous". Il est convoqué au tribunal et risque 6 mois de prison et une amende.
Le programme de destruction de la micronie
On sait que la plupart des élus microniens sont stupides et gavés d'idéologie individualiste, ultra libérale, et même "start-upeuse", si j'ose dire. Autrement dit: ces gens sont incapables de réfléchir.
Du coup, ils acceptent toutes les "réformes", en réalité des régressions sociales et démocratiques. Il faut dire que la moindre voix dissidente doit être écartée, comme ce député qui a osé voter contre la "réforme" de la loi sur l'immigration et qui a du quitter les rangs d'"En Marche arrière!" car il n'y a pas de place pour le débat dans les rangs du parti quasi unique.
Ce qu'il veut, comme on l'a déjà vu, c'est vendre ce qu'il reste à vendre aux spéculateurs. Histoire de faire rentrer un peu d'argent dans les caisses, à court terme, et le redistribuer au 1%. Ou aux 2% pour être plus exact, puisque les 2% les plus riches sont ceux qui bénéficient le plus des "réformes" du micron.
Il n'a pas de programme: il fait du Thatcher. Il lui reste donc à privatiser les côtés rentables de l'hôpital, de la retraite, de la sécurité sociale, de la police, de la justice, de l'école et de l'université (quoi que cela soit déjà fait en ce qui concerne la recherche), et l'ensemble des services publics liés à l'environnement, aux routes, à l'aménagement du territoire, à la gestion des risques, des sols, de la pollution, à la distribution du courrier etc.
"Réforme" après "réforme", cet individu à la pensée aussi binaire que sarkoléon s'arrange pour couper les financements à ces piliers du service public, qui ont permis jusque là à ce pays d'être parmi les plus compétitifs. La sécu va encore perdre un demi milliard avec la suppression du forfait social, les collectivités locales (vos villes, villages, départements, régions) se font dépouiller, la fonction publique continue à se faire décimer.
Qui veut tuer son chien dit qu'il a la rage. Là, on inocule carrément la rage en coupant les financements.
Quant au marché du travail, il est toujours question de "flexibiliser", de réduire les droits des travailleurs, d'aller toujours plus loin dans le délire ultra libéral. Or, on sait que les CDD n'ont pas créé d'emplois. Que l'intérim n'a pas créé d'emplois. Qu'aucune des mesures de destruction du droit du travail, ni de flicage des chômeurs, n'ont créé d'emplois.
On sait aussi qu'aucune politique d'austérité n'a réduit la dette puisque celle-ci ne cesse d'augmenter. Toutes ces théories défendues par micron et ses amis, comme la théorie du ruissèllement utilisée pour justifier les 4 milliards d'euros donnés chaque année aux plus riches avec la fin de l'ISF sur la spéculation, et bien d'autres absurdités dignes de Reagan ou sakoléon, ne sont que de l'idéologie.
Une idéologie qui a montré concrètement ses limites, mais qui perdure car elle arrange les plus puissants, ceux qui ont accumulé le plus de capital et qui tiennent les manettes du tout-puissant système financier. Par là, ils tiennent les banques, les fonds spéculatifs et les bourses, qui dictent la loi à des gouvernements composé de mini élites acquises à leur cause.
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Nos ancêtres savaient bien que la démocratie n'était qu'un leurre, et qu'il fallait garantir les droits du peuple même contre un pouvoir inique. C'est écrit dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen:
- Article 34: " Il y a oppression contre le corps social lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé".
- Article 35: "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs".
Je conseille de relire ce texte, aux cityens et aussi au roitelet de l'Elysée. Car on en est là. La majorté de la population est écrasée et n'a aucun moyen de se faire entendre ou d'infléchir des décisions prises unilatéralement. La pression monte au même rythme que le pouvoir d'achat s'effrite, que le micron enfonce le clou, que la répression s'abat sur les mouvements de contestation. Aujourd'hui on l'a compris: on est tous dans le même bateau et notre ennemi, c'est peut-être la finance mais ce sont d'abord ses sbires.
[1] Voir les affaires du SAC, du SDECE, voir aussi le circuit de fourniture d'armes à Coulibaly, via le facho Claude Hermant et la gendarmerie de Lille, voir aussi les mouvements Occident et Ordre Nouveau, la Maison Flamande, etc.
[2] Ceux qui ont voté pour lui dès le premier tour, dont on peut considérer que le micron était un choix. Je n'ose dire "éclairé".
[3] Sur BFM, où son discours devant Plenel et Bourdin était diffusé le 15 avril au soir, micron a fait moins d'audience que le film Taxi qui passait sur TF1, avec à peu près 4 millions de spectateurs.
[4] Il se plaint des fake news Russes, mais "Plus de 30.000 comptes français diffusant de fausses informations ont été supprimés durant la campagne pour les élections présidentielles et législatives", nous apprennent Les Echos. En 2017, les médias nous ont dit que facebook avait supprimé 30.000 "faux comptes", soi-disant liés à la Russie, mais qui avaient surtout une fâcheuse tendance à critiquer le futur roi soleil. En réalité, Facebook a admis avoir supprimé 70.000 comptes facebook pendant la campagne électorale.
[5] Selon Alternatives Economiques, cette "réforme" permettra encore de faire échapper une partie de la rémunération des salariés aux cotisations sociales versées à la sécu: "En théorie, l’épargne salariale est un moyen de faire bénéficier aux salariés d’une partie des résultats de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. En pratique, ces dispositifs permettent surtout aux employeurs de rémunérer leur salarié.e.s à bon compte, en contournant le financement normal des assurances sociales. Pour employer une expression imagée, tout se passe comme si une partie de la rémunération était « au black » (quasiment pas de cotisations, et pas de droits ouverts pour les salariés), mais légale. La réforme proposée (suppression du forfait social) vient encore renforcer ce dispositif. On le comprend, ces dispositifs de contournement du salaire coûtent cher au financement des assurances sociales. Au total, c’est 9 % de la masse salariale du privé qui ne contribue pas normalement. Cela génère un manque à gagner de l’ordre de 12 milliards d’euros par an pour la Sécurité sociale et 29 milliards pour l’ensemble des assurances sociales"