Angleterre: la star pédophile de la BBC Jimmy Savile sévissait jusque dans les orphelinats
L’affaire Jimmy Savile fait les gros titres en Angleterre depuis quelques jours. Jimmy Savile n’a pas vraiment d’équivalent français. Icône de la télévision pour jeunes, DJ à l’émission Top of the Pop, animateur de Jim’ll Fix It, Savile avait un cercle de relations des plus vastes et hétéroclites. Il est mort il y a un an, et c’est aujourd’hui que le scandale éclate : Savile profitait de sa renommée pour violer des enfnats de 9 ou 10 ans et des ados. Et cela, durant plus de cinquante ans. Peu à peu, on s'aperçoit que beaucoup d'animateurs de la BBC partageaient ce type de pratique en toute impunité...
Sir Saville (puisqu’il a été anobli en 1990) est mort il y a un an, auréolé de gloire, à l’âge de 84 ans. Vieux garçon qui se vantait de ne vouloir vivre avec une femme, il a été connu dans les années soixante à la radio.
Les viols les plus anciens qu’on lui prête remonte à cette période. Savile était tellement sur de lui qu’il agissait se permettait de violer des gamines de tous milieux, certaines venues assister à l’enregistrement de ses émissions télé. Le scandale couve depuis quelques mois, mais la BBC, dont Savile était un animateur phare, a tout fait pour balayer ces « allégations » d’un revers de main. Il y aurait actuellement 340 chefs d’accusation contre l’étoile de la BBC.
On a d’abord appris que trois, puis cinq, puis dix, puis une quarantaine de femmes témoignaient d’avoir été violées par Savile. Selon The Mirror du 6 octobre, « près de 100 victimes clament désormais avoir été agressées par la star de la télé ». Huit auraient porté plainte. Dans les locaux de la BBC, chez lui ou dans sa caravane, à l’hôtel, dans divers établissements scolaires et foyers. Souvent de manière violente, sans que les filles ne s’y attendent. Il aurait aussi violé un de ses neveux, qui vient de commencer à parler, à 59 ans.
Les histoires se ressemblent. L’une, Fiona, dit qu’elle a été violée par Savile à l’arrière de sa voiture. Elle avait 14 ans et était écolière. Il avait pris pour l’après-midi quelques gamines et en a profité pour violer Fiona pendant que les autres étaient plus loin. Elle en a parlé, mais personne ne l’a crue à l’époque. Fiona explique qu’elle a revu Savile et il a recommencé, y compris dans sa chambre à la BBC. Un endroit cité pas d’autres victimes.
Aujourd’hui c’est l’actrice Julie Fernandez qui dit avoir été violée par Savile, dans « une pièce pleine de monde », et cela quand elle avait 14 ans. En fait, les témoignages se succèdent depuis deux semaines, et on se demande quand cela va s’arrêter. Ces révélations amènent à entrevoir l’existence d’un véritable système de corruption de mineurs au profit de Savile et d’une élite, s’accompagnant d’une chape de plomb qui a permis à Savile de sévir pendant 50 ans.
On peut se demander comment il se fait que rien n’ait filtré depuis tout ce temps, et pourquoi Savile n’a cessé de recevoir des honneurs au cours de sa carrière. En réalité, il semble que beaucoup de choses aient filtré, justement. Mais, on a systématiquement regardé ailleurs et tout cela ne passait que pour des « rumeurs », des « ragots ». Les victimes ont ce point commun qu’elles étaient toutes persuadées qu’on ne les croirait pas, tant l’image de Savile, qui se voulait un grand « philanthrope », était rayonnante.
Il était intouchable, personne ne pouvait le critiquer, comme « une figure divine », déclare une de ses victimes. L’individu était aussi connu pour ses bonnes œuvres, pour lesquelles il aurait levé 40 millions de livres.
De premières accusations ont eu lieu contre Savile en 1973, mais les victimes avaient perdu et avaient été citées publiquement.
En 2007, une plainte avait été déposée contre lui. Un détective privé, Mark Williams-Thomas, a mené l’enquête pendant 12 ans et a parlé à plusieurs victimes de celui qui a été pendant 42 ans la star de Top of the Pops. Son enquête avait servi de base pour un court documentaire sur les viols de Savile. Le documentaire a été acheté par la BBC, qui avait décidé de ne pas le diffuser parce qu’il impliquait des dirigeants de la chaine, et aussi parce que la BBC préparait une émission à la gloire de Savile pour noël.
Les « soirées pédophiles »
Le neveu de Savile qui a parlé, Guy Marsden, explique qu’il avait 13 ans en 1967, quand Savile l’a emmené à Londres dans la villa d’une célébrité du moment, « pour la première d’une série de réunions sociales sordides ». Pendant 18 mois, Marsden et des camarades ont été emmenés dans de nombreuses soirées, où des garçons dont les plus jeunes avaient une dizaine d’années étaient violés par des hommes.
Marsden raconte que lui et ses amis servaient d’intermédiaires pour fournir des gamins plus jeunes lors de ces partouzes. Etrangement, il dit qu’il n’y avait jamais de femmes à ces soirées. Il dit qu’il n’a jamais vu les viols d’autres enfants mais qu’il les voyait partir dans les chambres avec des hommes. Parmi ces hommes « plusieurs grands noms du show business » qui étaient des habitués.
Certains enfants venaient probablement d’orphelinats ou de foyers. Personne ne l’a cru quand il a parlé de cela. Et à sa mort, l’année dernière, il a été parmi les premiers à lui faire des louanges tout en sachant qu’il était parfaitement hypocrite. D’ailleurs, d’autres membres de sa famille continuent à se dire outrés par les accusations qui viennent à la surface en ce moment.
Marsden est le fils de la sœur de Savile, qui a eu 18 enfants et vivait dans un HLM. Alors quand l’oncle Jimmy arrivait pour leur faire faire des tours dans sa Rolls Royce, c’était la fête. Et un jour quand il a 13 ans, Savile emmène son neveu et trois de ses amis à Londres, pour une virée qui dure finalement cinq semaines. Ensuite, ce genre de sorties s’est répété avec la même équipe. En récompense et pour acheter son silence, Savile a payé à sa sœur un meilleur logement.
Marsden dit qu’il n’a jamais vu Savile abuser d’enfants, car cela se passait dans les chambres, mais il ajoute que « il était membre d’un réseau pédophile lors de ces soirées ».
Saville était l’un des ancêtres des DJ. Un milieu pointé du doigt après diverses révélations. Par exemple, une jeune femme de 15 ans s’est suicidée en 1971. L’ado, qui avait dansé plusieurs fois dans l’émission Top of the Pops, expliquait que des DJ de la télévision la droguaient et la violaient lors de soirées dans des villas.
La jeune fille a été décrite ensuite comme mythomane et instable, bien que ses proches aient toujours dit le contraire.
D’autres personnages de ce monde des DJ, comme le producteur et présentateur Jonathan King (de son vrai nom Kenneth King) de Radio 1 ou Chris Denning étaient même carrément pédophiles. King a d’ailleurs été condamné en 2001 à sept ans de prison pour avoir abusé de cinq garçons de 14 ou 15 ans dans les années 80. Il les ramassait notamment en faisant des tours à Londres avec sa Rolls. King a été libéré sur parole en 2005 et est occupé à réhabiliter son image de star de la pop[1].
Comme pour Polanski et d’autres, il y a eu des soutiens publics pour King, comme le producteur de X Factor Simon Cowell, qui a versé un tiers de sa caution lors d’une première arrestation, soit 50.000£ avant que King ne soit à nouveau arrêté deux mois plus tard.
Denning, quant à lui, a été condamné pour avoir abusé de garçons entre 10 et 14 ans, et cela de 1967 (quand il travaillait à la BBC où il était l’un des premiers DJ) jusqu’à 1983 (du moins pour la période infractionnelle retenue). Il a été extradé d’Angleterre où il était en voyage. Il résidait en Slovaquie, où il a été condamné, et où il a été envoyé pour y purger sa petite peine. Denning avait aussi vécu à Prague en République Tchèque jusque fin 2004. Il a quand même poussé le vice jusqu’à clamer que ses droits avaient été bafoués car ses crimes étaient « consensuels » et anciens.
De fait, la pédophilie semble aujourd’hui « consensuelle », comme le fait de battre sa femme et de frauder le fisc, ce n’est pas pour cela qu’il faut rendre cela légal et laisser faire.
En 2008, il a donc été condamné en Slovaquie à cinq ans de prison, pour production de pornographie enfantine[2]. On apprend aussi qu’il avait été condamné en 1974 pour indécence, puis à 18 mois de prison en 1985, à trois ans en 1988, à trois mois en 1996, quatre ans en République Tchèque en 1998, et cinq ans ensuite en 2008. D’après lui, toutes ces condamnations étaient « injustes ». En 2001, la grande Bretagne demandait son extradition de République Tchèque, où il purgeait sa peine de trois and de prison pour avoir abusé d’un gamin de 11 ans. Son pays natal l’attendait pour répondre de neuf accusations d’abus sexuels au début des années 70.
Comme King, Denning trainait dans une boite dans les années 70, le Walton Hop, où trainaient plein d‘ados. Contre rémunération, ou pas, on embarquait quelques uns d’entre eux dans des soirées où on les droguait pour mieux abuser d’eux.
Apparemment, deux autres DJ sont accusés de viol par cette ado qui s’est suicidée. D’après elle, des émissions comme Top of the Pops étaient un terrain de chasse pour divers prédateurs sexuels. De fait, certains se demandent aujourd’hui s’il n’y avait pas un réseau de prostitution qui avait la BBC pour QG.
La police serait en train d’enquêter à ce sujet, autour de Savile et d’un complice. Celui-ci, employé de la BBC, était chargé de procurer des filles à Savile et à d’autres pour qu’ils abusent d‘elles. Deux femmes l’ont dénoncé.
Gary Glitter, autre célèbre DJ animateur de la BBC, a été accusé de faire partie d’un réseau de partouzeurs pédophiles. De fait, dans les années 70 il a violé une gamine de 13 ans dans la chambre de Savile à la BBC, pendant que Savile et une autre « star »[3] abusaient de deux gamines de 14 ans. En 1999, Glitter avait fait quatre mois de prison pour avoir téléchargé des images pédopornos, et en 2008 il a fait de la prison au Vietnam pour avoir abusé de deux fillettes de 11 ans.
Alan Freeman, autre DJ de Radio 1, qui appartient à la BBC, possédait un magasin de disques à Londres, dont on a appris récemment qu’il était aussi un lieu de partouzes où Jonathan King, dont on vient de parler, avait ses habitudes. Savile et quelques parlementaires en vue semblaient apprécier le rendez-vous également, comme Jeremy Thorpe[4]. Les enfants venaient de différents homes.
La BBC, elle, se dit « horrifiée » par toutes ces allégations…
Pourtant, deux anciens chauffeurs de la BBC ont déclaré qu’ils auraient été virés s’ils parlaient des viols commis par Savile, et que la chaîne employait même des chaperons pour éviter que des adolescentes n’entrent dans la chambre de Savile.
De la BBC aux écoles, hôpitaux et foyers
La BBC n’était pas le seul terrain de chasse de Savile. Celui-ci trouvait aussi des ados dans des écoles, notamment l’école de Surrey : la Duncroft boarding school, destinée aux filles « émotionnellement dérangées » que Savile visitait régulièrement dans le cadre de ses « œuvres de charité ». Une des victimes de Savile qui était dans cette école dit que « Jimmy prenait l’établissement pour une boutique pédophile ». De fait, une dizaine de victimes de Savile qui étaient élèves de cette école ont parlé après sa mort. Le point commun de ces ados était d’être laissées pour compte, autant par leurs familles que par les institutions. Saville les embarquait dans sa Rolls, les violait et les ramenait. Et personne n’a jamais posé de questions.
L’enquête se tourne également vers l’hôpital de Leeds où Savile, dans sa grande bonté, était bénévole dans les années 60 et 70. Un témoin explique en effet l’avoir vu abuser d’une patiente handicapée. Il aurait commis les mêmes actes au Stoke Mandeville Hospital, qu’il visitait régulièrement. Il y avait même une pièce qui était dévolue (une chambre avec un lit[5]), destinée à ses œuvres nous dit-on, et qui lui a été retirée au bout de vingt ans. D’ailleurs, là aussi tout le monde savait très bien ce qu’il se passait, et il paraît qu’on faisait chaperonner Savile lors de ses passages, afin qu’il ne viole pas la première gamine qui lui passait sous la main. La direction était semble-t-il parfaitement au courant que Savile était pédophile, ce qui ne les a pas empêchés de lui donner tout confort pour s’adonner à son vice.
D’autres recherches sont également menées à l’hôpital Broadmoor (un hôpital de haute sécurité à Londres, pour handicapés mentaux), où une personne dit avoir été victime de Savile, qui avait obtenu là bas le poste de chef de l’équipe de supervision de l’hôpital en 1988, sans que le managments n'ait rien à dire à cette nomination. Les flics seraient en train d’examiner le rôle qu’aurait tenu la BBC dans cette nomination[6].
Un ancien patient qui a aujourd’hui changé de sexe et avait été abusé depuis ses trois ans, qui a quitté Broadmoor en 1984, a dit avoir été violé par Savile. Celui-ci, étrangement, détenait les clés de l’hôpital. Une ancienne infirmière psychiatrique a expliqué que Savile y avait commis de nombreux viols sur une autre patiente au début des années 80, au cours de rapports extrêmement violents. Savile aurait été volontaire à Broadmoor depuis le début des années 60. Dans cet hôpital, il y avait aussi, par exemple, le serial killer Peter Sutcliffe. Sutcliffe a déclaré qu’il a commis ce meurtre car il avait entendu des voix. Dans son délire, étrangement, il désigne aussi la maison où vivait Savile.
Savile a fait nommer son ami Alan Franey à la direction de l'hôpital Broadmoor, et il avait personnellement nommé plusieurs des responsables de l'établissement, dans lequel il avait ses propres quartiers. On croit rêver quand on pense à l'amuseur public qu'était officiellement Savile, et au pervers qu'il était en coulisses.
Savile est aussi passé à Jersey, dans cet orphelinat tristement célèbre, Haut de la Garenne, où des abus sexuels et des meurtres d’enfants ont eu lieu durant plusieurs décennies. A ce jour, trois personnes ont été condamnées, l’affaire est bouclée. Pourtant, au terme de sept ans d’enquête, 192 victimes potentielles avaient mis en cause 151 abuseurs présumés. L’affaire a été si bien enterrée[7] qu’une journaliste, Leah McGrath, qui a enquêté sur l’étouffement en question, n’a plus le droit de mettre un pied en Angleterre.
Saville, qui a toujours nié avoir mis les pieds à Jersey, est cité en 2008 dans le dossier pour un abus sexuel commis dans les années 70. Mais il parait que comme il n’existait pas de preuve, on n’a pas poursuivi le vieil animateur télé.
Apparemment, Savile était un visiteur régulier de Haut de la Garenne à la fin des années 60 et au début des années 70. Et quand The Sun, le journal de Murdoch a évoqué des liens entre Savile et l’orphelinat de Jersey, Savile a engagé des poursuites contre le journal.
Cependant, une femme qui a aujourd’hui une cinquantaine d’années explique qu’elle et sa sœur ont été violées par Savile quand elle avait 9 ans et sa sœur 11 ans. La première fois, c’était à l’orphelinat de Haut de la Garenne, à Jersey. Ce jour là, des tas d’enfants venus de toute l’île étaient présents à l’orphelinat pour rencontrer la star. Cette victime a signalé cela à la police en 2007, mais elle explique l’affaire a « été mise sous le tapis ». Un homme vient aussi de signaler que Savile l’a violé quand il avait 10 ans et était pensionnaire du home.
D’après Alan Collins, un avocat qui représente 56 victimes potentielles de l’orphelinat de Jersey, « plus de cinq personnes » parmi ses clients ont déclaré avoir été violées par Savile à Haut de la Garenne. L’avocat demande aujourd’hui une enquête sérieuse sur ces histoires.
Pour Lenny Harper, ancien chef de la police de Jersey, Savile était impliqué dans le scandale de Haut de la Garenne et qu’il n’y a aucune raison de douter qu’il a abusé d’adolescentes dans cet orphelinat.
Et justement, à Haut de la Garenne, de nombreuses personnalités défilaient, comme Edward Heath, premier ministrede 1970 à 1974. Lui
venait pour les petits garçons, semble-t-il, qu’il embarquait sur son yacht, le ‘Morning Cloud’. Il semble que plusieurs « yachtmens », des nababs en yachts de luxe, abusaient des enfants de l’orphelinat.
Un autre home où Savile est soupçonné d’avoir sévi est le Kincora Boys’ Home, situé à Belfast en Irlande du Nord, et qui était destiné aux garçons.
Comme par hasard, là aussi il y a eu un scandale d’abus sexuels qui a éclaté en avril 1980, quand trois employés du home (dont le très trouble directeur William McGrath[8]) ont été poursuivis pour de nombreux abus dont des violences sexuelles, commis sur les enfants. Il est apparu que là aussi, tout le monde savait mais personne n’a rien dit, y compris les autorités et même les servies secrets. En outre, de hauts membres de l’armée étaient impliqués dans l'affaire, ainsi que Lord Moundbatten, le conseiller du prince Charles.
Récemment, un autre pédophile qui s’était rendu à Goa en Inde a déclaré à Scotland Yard y avoir vu Savile embarquer des fillettes dans des villages... Bref, il est très probable qu'on n'ait pas fini d'avoir des révélations sur la véritable vie de l'incône de la BBC.
D’après Phil Dampier, reporter royal qui a croisé Savile à la BBC il y a des années, « Il était ami avec le prince Charles et la princesse Diana », ce que confirme le conseiller en communication de Charles, un certain Dickie Arbiter. Savile aurait été même était invité par Charles à sortir Sarah Ferguson de ses ennuis[9], et aurait joué un rôle dans son mariage ainsi que dans celui du prince Andrew. D’après Diana, Savile était « une sorte de mentor » pour Charles.
Savile se vantait aussi d’avoir passé pas moins de 11 réveillons consécutifs du 1er de l’an avec Margaret Thatcher dont il était devenu le grand ami. Ce que nie aujourd’hui la fille de Thatcher.
Mais Thatcher n’était pas le seul premier ministre dont Savile était proche, soi disant en raison de ses œuvres au Stoke Mandeville Hospital. Au nombre de ses récompenses, le béret vert des Royal Marines, qu’il est le seul civil à détenir. Il l’aurait obtenu peu après une simple formation.
D’après certaines sources répercutées par News of the World, Savile était connu pour fournir des enfants à différents parlementaires et politiciens afin qu’ils soient abusés sexuellement. Savile a été vu par un témoin alors qu’il faisait monter des jeunes garçons sur le yacht d’Edouard Heath, l’ex premier ministre conservateur.
Comme par hasard Heath a fait son coming out au moment il a été cité dans l’affaire de Jersey, ce qui ressemble à un contre feu typique. Comme ça tout le monde se concentre sur le débat de son homosexualité, au lieu de regarder du côté de la pédocriminalité.
Apparemment, Savile était si célèbre qu’il voyageait gratuitement et en 1ere classe sur le Queen Elisabeth II.
Parmi ses nombreuses récompenses, Savile a reçu en 1979 une médaille de la part d’Israël pour services rendus, après avoir favorisé une
rencontre en 1977 entre Menahem Begin, 1er ministre israélien, et Anwar Sadate, le président égyptien pour tenter d’arrêter le conflit entre les deux pays, dit-on.
Savile était déjà venu dix jours en Israël en 1975, à la demande, a-t-il dit, du président Ephraïm Katzir pour le conseiller sur « un délicat problème de sécurité », et cela avec comme couverture de se rendre à une soirée des membres de la d’amitié anglo israélienne. Savile était aussi là pour participer à une émission télé, mais en a profité pour voir le président, qui lui a demandé de répéter sa prose à tout son cabinet. Accessoirement, Savile (qui était pourtant issu d’une famille catholique de Leeds[10]) a tenu des propos complètement sionistes à Katzir. Savile avait été approché pour organiser cette rencontre en raison de ses liens avec la femme de Sadate, la fille d’une amie de Savile.
Il a revu Moshe Dayan, alors ministre des Transports et futur 1er ministre d’Israël, à Londres peu après. Il se montre aussi très généreux aux diners de charité et à différents meetings de la communauté juive en Angleterre.
Il a été décoré de l’ordre de l’Empire Britannique en 1971. Il a un doctorat honoraire en droit de l’université de Leeds.
En 1990, il reçoit un prix de la reine Elisabeth pour ses actions de charité, et la même année il reçoit du pape Jean Paul II le titre de Chevalier Hospitalier de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, c’est-à-dire l’ordre de Malte.
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Cette affaire sent le roussi, c’est le moins qu’on puisse dire. Ou bien il y a un nombre incroyables de manquements de toutes parts (BBC, hôpitaux, foyers, parlementaires, protection de l’enfance etc.) et cela durant une cinquantaine d’années, ou bien nous sommes face à un système.
Il est impossible que les relations de Savile n’aient pas su de quoi il retournait, que ce soient ses relations à la BBC ou ailleurs, dans les hautes sphères. Savile était-il un fournisseur d’enfants ? L’affaire de Jersey le laisse penser.
Le fait qu’autant d’institutions censées protéger les enfants et leur venir en aide aient collaboré à ces perversions est également révélateur. On ne me fera pas croire à l’incompétence de tous ces gens, même si c’est probablement la thèse qu’on va nous servir.
La police pourra-t-elle tirer les ficelles des connexions de Savile ? J’en doute. A l’heure actuelle, ni l’affaire de Jersey ni aucune autre n’ont pu se poursuivre, dès lors que des gens trop haut placés sont impliqués.
Ajout du 19/10/2012:
On apprend que Jimmy Savile se servait de son accès illimité à l'hôpital Broadmoor pour emmener des enfants dans les soirées où il officiat en tant que DJ dans les années 70. Il appelait ça du "divertissement thérapeutique". Rappelons que Savile avait un rôle important dans cet hôpital dit "de haute sécurité". Là-bas, dit un témoin, "Savile faisait ce qu'il voulait et personne ne pouvait l'arrêter".
Le Mirror déclare que Savile a aussi arrangé une sortie prématurée de Broadmoor pour une soixantaine de patients, dont des meurtriers.
[1] Il a par exemple porté plainte contre la BBC (et gagne) parce qu’il a été retiré d’une vidéo consacrée à l’émission Top of the Pop.
[2] Et comme par hasard on sait que de nombreux films pédos sont tournés en République Tchèque, Slovaquie, Pologne, Ukraine.
[3] Tous les regards se sont tournés vers le comédien Freddie Starr, qui a d’abord nié. Il avait déjà gagné quand une femme l’avait attaqué pour un viol qu’il aurait commis lors d’une soirée. Ce témoin expliquait que Starr avait présenté à Savile une fille de 14 ans au cours d’une soirée au début des années 70.
[4] Les partouzes y auraient pris fin quand ledit Thorpe a commencé à être pisté par les flics pour son gout pour les jeunes garçons des rues.
[5] Mais il semble que « le personnel de plusieurs hôpitaux a procuré à Jimmy Savile une chambre privée».
[6] Il semble que Savile ait été nommé à ce poste après que le secrétaire à la Santé Ken Clarke ait viré l’équipe de direction de l’hôpital. La police se demande pourquoi Savile avait un jeu de clés de cet hôpital de haute sécurité, alors qu’il était censé s’occuper de sa gestion. Toutefois, la police attendait le feu vert pour enquêter sur un éventuel trafic d’enfants lié à la BBC.
[7] Par exemple en 2011, le gouvernement de Jersey voulait retirer le dossier à l’enquêteur principal Lenny Harper, qui était jugé trop proche des médias, mais son supérieur a refusé. D’après News of The World, le magazine aujourd’hui disparu de Murdoch, Harper expliquait que « Les dernières révélations sont explosives. Elles vont provoquer des vagues massives dans le monde politique et judiciaire susceptibles amener l'ensemble de l'infrastructure de Jersey à s'écrouler. Lu de spoints les plus graves de l'enquête dans l'enquête est que les enfants sont régulièrement prêtés aux plaisanciers fortunés afin qu’ils ‘fassent avec ce qu’ils veulent durant la journée’ » .
[8] Homosexuel notoire, paramilitaire anti irlandais d’extrême droite et dirigeant d’un groupe anti communiste, Tara. Il a rejoint le home en 1971, et ‘la pris en main pour en faire une boite à partouzes pédophiles. IL y invitait ses petits copains paramilitaires. Apparemment, McGrath était un agent du MI6 depuis les années 60. Le MI5, par contre, l’aurait dégagé en raison de sa pédophilie, ce qui me semble très, très étonnant. Au contraire, d’autres disent que le MI5 se servait de cet orphelinat pour coincer des personnalités.
[9] Via des conseils en communication lors de son divorce avec le prince Andrew.
[10] Il disait qu’il était très proche de sa mère (avec laquelle il a vécu jusqu’à sa mort), au point qu’il communiquait toujours avec elle après sa mort en 1973. Certains journaux ont aussi mentionné que Savile avait passé sept jours seul avec le cadavre de sa mère. Sa famille mérite le détour, semble-t-il. En 1980 son frère ainé, John Henry, a été viré de son job dans un hôpital psychiatrique de Londres pour avoir agressé sexuellement une patiente.