Entendre la parole des enfants victimes de violences sexuelles : un combat acharné pour faire durer l'omerta
Après avoir détruit le conseil de la protection de l'enfance dont les recommandations ne plaisaient pas à la micronie, occupée comme on le sait à légaliser la pédocriminalité, Adrien Taquet l'incompétent secrétaire d'Etat en charge de la protection de l'enfance dont il ignore tout a mis en place en mars 2021 une "commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles sur mineurs".
Bizarrement, celle-ci a rendu un premier avis fracassant sur le sujet des "mères en lutte", ce qui n'a pas plu à la vieille garde des défenseurs des pédocriminels.
Après la "loi Schiappa" qui a failli nous inventer l'atteinte sexuelle de mineur avec pénétration jugée comme une atteinte sexuelle donc avec une peine dérisoire à la clé, après la suppression du Conseil de protection de l'enfance, après les tergiversations sans fin pour ne pas instaurer de majorité sexuelle, après l'éjection de Guigou la pote d'Olivier Duhamel de la commission "inceste" en décembre 2020 et après le rappel à l'ordre du conseil de l'Europe en 2019, la micronie acculée a été forcée de faire un geste en faveur de la protection de l'enfance.
C'est ainsi qu'en mars 2021 une "commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles sur mineurs" (CIIVISE) a été créée par le gouverne-ment.
Elle réunit 27 membres et est coprésidée par Nathalie Mathieu, directrice générale de l’association Docteurs Bru, ainsi qu'Edouard Durand, juge des enfants.
Depuis mars, elle écoute des mères, quelques pères, qui dénoncent la machine à broyer judiciaire dans le cadre des plaintes pour violences sexuelles contre les mineurs commises par les pères, les beaux-pères, etc. Elle a entendu à quel point l'inceste est nié, à quel point les défaillances s'accumulent dans ces procédures pour finalement assurer l'omerta et l'impunité des pédos.
==> Pour rappel, sur la suppression du conseil de protection de l'enfance par Taquet:
Alors que ce pays s'écroule sous les coups incessants de la micronie et de la corruption et que les enfants sont plus que jamais menacés, j'ai envie de m'adresser à une obscure éminence de ce gouvernement : M.
http://dondevamos.canalblog.com
Une révolution à Pédoland: prendre en compte la parole des enfants
Le premier avis de la CIIVISE, rendu en octobre 2021 et portant sur la question des "mères en lutte", a été un pavé dans le marigot : elle recommande d'écouter les enfants!
Une audace incroyable dans un pays où les pédos sont défendus par des ersatz faisant office d'intelligentsia. Mais on comprend mieux pourquoi depuis l'affaire Duhamel, n'est-ce-pas.
Ainsi la commission s'interroge : "Ces mères, qui portent plainte pour violences sexuelles suite aux révélations de leurs enfants et qui, en cherchant à les protéger, se voient condamner pour non-représentation d’enfant ou retirer la garde au profit de leur père. Cette réalité interroge l’autorité judiciaire dans sa capacité à protéger les enfants efficacement, et interroge ainsi la société dans son ensemble".
Mais il faut constater qu'en réalité la justice protège les pédocriminels et que les lois sont faites en prenant largent en compte l'avis du lobby pédocriminel, très actif dans les instances législatives comme on l'a vu à chaque fois que le sujet revient dans l'actualité.
Les recommandations de la CIIVISE relèvent du bon sens et correspondent à la demande des acteurs de terrain et associations de protection de l'enfance :
- Prévoir la suspension de plein droit de l’exercice de l’autorité parentale et des droits de visite et d’hébergement du parent poursuivi pour viol ou agression sexuelle incestueuse contre son enfant.
- Suspendre les poursuites pénales pour non-représentation d’enfants contre un parent lorsqu’une enquête est en cours contre l’autre parent pour violences sexuelles incestueuses.
- Prévoir, dans la loi, le retrait systématique de l’autorité parentale en cas de condamnation d’un parent pour violences sexuelles incestueuses contre son enfant.
La situation est en effet catastrophique. On en était en 2019 à 553 condamnations pour viol sur mineur dans tout le pays et sur toute l'année. Ceci, alors que 6.605 auteurs de viols sur mineurs ont été dénoncés à la justice la même année, mais seulement 2.066 ont été poursuivis.
On doit toutefois noter une augmentation des condamnations par rapport à 2015 ou on était à 401 condamnés pour viol sur mineur.
Le documentaire récent de Karl Zéro montre bien, pour ceux qui ne la connaissent pas, cette réalité que vivent tant de parents protecteurs face à la "justice" :
La CIIVISE estime que 22.000 enfants sont chaque année victimes de violences sexuelles de la part de leur père et rappelle que le taux de mensonges dans ces affaires est infime. Au-delà, elle souligne que "La suspicion systématique des professionnels à l’égard des mères qui dénoncent des violences sexuelles commises sur leur enfant est un obstacle majeur au repérage et à la protection des enfants victimes de violences sexuelles".
Dans son avis, elle dénonce également les théories anti-victimaires, principalement le SAP (Syndrome d'aliénation parentale, inventé par un pédo dénommé Richard Gardner) que défend envers et contre tout Paul Bensussan, venu attaquer les enfants victimes lors du procès en appel de l'affaire d'Outreau en 2006.
Depuis des années, le SAP est utilisé par des "experts" pour neutraliser les mères qui dénoncent et nier la parole des enfants. C'est ce que j'appelle le "bouclier à pédos", leur super jocker. Ca marche presque à tous les coups.
Mais quand ce n'est pas le SAP qui est utilisé, la "justice" a bien d'autres arguments: elle peut reprocher à une mère d'être "trop fusinnelle" avec ses enfants, d'avoir elles-même subi des violences sexuelles dans le passé, de ne pas vivre avec un homme, de déposer plainte ou de consulter des médecins avec son enfant...
La liste est longue car les "experts" comme les sévices sociaux et les juges sont d'une grande inventivité quand il s'agit de nier la réalité des viols subis par un enfant.
Quand Bensussan se sent visé par l'avis de la CIIVISE
Peu après la publication le 27 octobre 2021 de l'avis de la CIIVISE qui a rencontré un écho médiatique relativement important, voilà que Bensussan s'est fendu d'une espèce de tribune dans Marianne, dont la rédaction est dirigée par l'inénarrable défenseuse du patriarcat Natacha Polony. Cette tribune co-écrite avec une avocate soutien de Jupicrétin dénommée Delphine Provence est en réalité un argumentaire en faveur du SAP...
Il revient avec son refrain habituel sur les enfants menteurs, le même qu'il a servi à Saint-Omer (procès en appel de l'affaire d'Outreau) sans jamais avoir vu un seul des enfants victimes et dans de nombreux tribunaux depuis. Avec des termes obséquieux comme à son habitude, il tente de dénoncer "la flambée du hashtag #MeTooinceste", la "catharsis collective aux allures de thérapie de groupe", les mères qui ne seraient pas si innoncentes que le dit la CIIVISE...
Mais il en vient vite à l'essentiel: le SAP, auquel il tient tellement. Il définit l'aliénation parentale comme suit : "l’aliénation parentale désigne le rejet par un enfant d’un parent autrefois aimé, dans le contexte d’une séparation parentale conflictuelle". Sauf qu'à la base ça désigne la manipulation de l'enfant par un parent pour qu'il rejette l'autre.
Or, comme le montre sa définition, le SAP est utilisé dès que des violences sexuelles sont dénoncées dans un contexte de séparation, ce qui est très souvent le cas et pour cause: l'enfant parle et cela entraine la séparation, ou alors le père commence les agressions après la séparation, par vengeance.
La séparation est donc forcément "conflictuelle", et pas parce que les mères sont folles.
Et bizarrement, le SAP ne fonctionne jamais dans le cas des pédocriminels qui obtiennent la garde de leur victime (comme c'est généralement le cas) et font tout pour éloigner la mère, voire l'effacer de la vie de l'enfant.
Selon Bensussan il ne faut pas nier l'existence de l'aliénation parentale, dont l'existence n'a absolument jamais été démontrée, même pas par Gardner.
Lui-même nie la réalité, celle qui est vécue dans les prétoires: "Comme si, jusqu’ici, l’inceste (désormais incriminé par le Code pénal) ou les abus sexuels sur mineurs avaient réellement fait l’objet d’un déni massif", ose-t-il. Comme s'il ignorait les chiffres des condamnations, des classements sans suite et autres dérives judiciaires dans ce domaine.
Et s'il ne les connaît pas, à quel titre intervient-il pour donner son avis sur un sujet aussi grave qu'il ne maîtrise pas ?
Dans sa longue tribune, il ne cite pas de sources sur les chiffres hallucinants de mensonges des enfants qu'il annonce. Et on voit que pour lui, les accusations mensongères seraient majoritaires, ce qui est une aberration pour qui connaît un tant soit peu le sujet. Ou qui n'est pas en train de faire du lobbying.
La réponse des experts à Bensussan
Cet argumentaire scabreux n'a pas été au goût de plusieurs spécialistes des violences sexuelles contre les mineurs, parmi lesquels Eugénie Izzard, Maurice Berger, Gégard Lopez, Hélène Romano qui ont répondu au duo par tribune interposée le 4 novembre.
Les auteurs commencent par corriger quelques erreurs et omissions de Bensussan et Provence, notamment sur l'origine du SAP, son retrait du DSM à la demande de professionnels, son interdiction récente par le Parlement européen ou encore les résultats de l'étude menée en 2013 aux USA sur l'utilisation du SAP contre les mères protectrices...
"Il existe une sorte de lobby pro-SAP dont les membres doivent avoir des raisons variées d’adhérer à ce concept. Sinon, comment expliquer qu’en France, dans un manuel scolaire de première, dans le chapitre consacré aux problématiques sociales et alors que les thèmes habituels sont l’inégalité, la marginalisation, la perte d’emploi, la précarité et l’illettrisme, le modèle d’exclusion présenté sur sept pages est le SAP", écrivent les spécialistes dans ce texte.
Oui en france il y a même ce qu'on peut appeler un lobby pédocriminel: on le voit à l'oeuvre dès qu'il est question de protection de l'enfance, notamment de définir et respecter une majorité sexuelle.
Le texte revient aussi sur le désastre d'Outreau vis-à-vis de la prise en compte des violences sexuelles contre les mineurs.
L'affaire a commencé en 2001, et très vite il n'a été question que d'enfants menteurs, dans un espace médiatique envahi par les avocats des accusés (l'un d'eux est notre ministre... de la "justice"!).
Depuis les procès en 2004 et 2005, la parole des enfants est niée dans les tribunaux alors que les plaintes sont toujours plus nombreuses.
De 2005 à 2016, le nombre de condamnations pour viol sur mineur a été divisé par deux, baissant de 40%. C'est ce bilan que défend ici Bensussan et que défendent les avocats de la défense dans une 3e tribune, toujours dans Marianne : le mythe des enfants menteurs.
"Plusieurs études dont nous avons lu la méthodologie montrent que lorsque l’enfant fait une déclaration spontanée d’agression sexuelle, la fiabilité de ses propos est de 100 % à 99 % selon les recherches" rappellent les spécialistes.
Les défenseurs des acquittés d’Outreau sortent du bois
Et voilà que le 13 novembre, sans qu'on sache très bien pourquoi, plusieurs des avocats des acquittés d'Outreau, les plus médiatiques à l'exception de Dupont qui est ministre de la "justice", ont trouvé utile de nous donner clairement leur avis sur cette affaire de parole de l'enfant. Ils ont publié un texte assez étrange, qualifié de "tribune", dans Marianne, en réponse à la réponse des experts à Bensussan.
Ces individus se sont acharnés sur quelques enfants pour défendre des adultes menteurs, ce qui a amené au désastre qu'on connait avec seulement quatre adultes condamnés et 12 enfants reconnus victimes, y compris de faits de proxénétisme, issus de plusieurs fratries. Sans compter les dossiers disjoints, jugés séparément de manière plus ou moins heureuse.
On aura l'occasion de reparler en détail de cette affaire dans les prochains mois.
Les signataires de cette tribune sont Frank Berton, Blandine Lejeune, Hervé Corbanesi, et les Delarue père et fils. Le père est celui qui, avec Dupont, a parlé d'inceste heureux pour faire acquitter son client, un père incestueux. Qui peu après a tué sa fille avec laquelle il avait eu un enfant, et l'employeur de celle-ci qui avait tenté de s'interposer.
Pour ce procès qui a eu lieu en 2011, c'est le père qui avait choisi l'avocat de ses victimes: ce fut Dupont, notre ministre de la "justice". Et l'une des filles de Dennis Mannechez, Betty a dit récemment : "Les avocats nous ont convaincues d’affirmer que nous étions amoureuses de notre père et demandeuses de relations sexuelles avec lui". Un beau travail...
Une bonne partie des manoeuvres de cette bande d'avocats lors de l'affaire d'Outreau a déjà été dite. Le reste, je l'espère, le sera bientôt.
L'objet de la tribune?
- Défendre Bensussan, qu'ils avaient déjà appelé à la rescousse lors du procès en appel de l'affaire d'Outreau en 2006 pour présenter ses théories fumeuses sur les enfants menteurs.
- S'en prendre à l'avis de la CIIVISE qui nuit selon eux à la présomption d'innocence qu'ils confondent avec un chèque en blanc pour faire n'importe quoi.
- Préparer le terrain pour le procès de Franck Lavier : "Nous voilà revenus à l'avant Outreau… Si les propos des enfants peuvent être sincères et crédibles, cela n'implique pas la confusion systématique entre vérité psychologique (ce que chacun est persuadé d'avoir vécu) et vérité historique (ce qui s'est réellement passé)". Ils ne veulent surtout pas qu'on revienne sur ce qu'ils considèrent comme un acquis: l'omerta sur la parole des enfants victimes.
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On peut s'attendre à d'autres prises de position avec l'arrivée du procès de Lavier, mais 15 ans après le rapport de forces n'est plus le même. L'évidence est là: la france paie aujourd'hui des années de silence à propos de la pédocriminalité et des violences sexuelles contre les mineurs en général. Les victimes sont nombreuses et parlent, la parole se libère lentement et le lobby qui cherche à faire perdurer le silence est désormais aussi visible que ridicule.
Que ces individus se plongent dans les enquêtes de victimologie, qu'ils défendent quelques enfants victimes, qu'ils regardent de près la formation des experts et de leurs théories, et ils ne pourront plus tenir des propos sortis du tréfonds des âges comme ceux qu'on peut hélas lire dans ce texte lamentable.