Dutroux, Outreau : La rentrée sera chaude pour les pédophiles et leurs amis
Nos voisins belges sont très énervés. La libération de Michèle Martin fait jaser dans les chaumières, et on dirait que le populo, celui qu’on a fait taire avec l’aide des médias, de Child Focus, de la menace, ce peuple est en train de réagir. Etant à moitié Belge, je me permets de le dire : il en faut beaucoup pour énerver ce peuple très pacifique, pas comme en France.
Cette fois c’est chez nous qu’on est en léthargie, et c’est en Belgique que ça bouge.
On va commencer par aborder quelques unes des dernières évolutions de cette fameuse « affaire DUTROUX », qui date d’il y a 17 ans maintenant mais a laissé des plaies à vif. Infos telles que le lieu où Julie et Mélissa auraient été tuées, ou encore la présence probable de Nihoul à ce moment… Ensuite, nous allons voir où en est l’affaire Outreau, autre sombre affaire, française, dans laquelle on a 12 enfants reconnus victimes, et … deux couples coupables !
Ecœurés par la libération de Michèle MARTIN et par la chape de plomb qui a été posée sur l’ensemble du dossier Dutroux et des dossiers connexes, quelques citoyens ont décidé d’éplucher tout ce dossier d’instruction, qui avait été mis de côté dans une banque Suisse par quelqu’un qui s’est dit qu’un jour, tout cela devrait bien ressortir. Nous y voilà.
Ces gens ont donc analysé les 500.000 pages du dossier, et ils ont trouvé matière à informer. A tel point que c’est carrément une maison d’édition qui est en train de se mettre en place : les éditions du Kinderberg, du nom de l’endroit où a eu lieu la réunion destinée à étudier le dossier, au Luxembourg. D’après le site belge Cynergie : « En plus de la traduction de l’ouvrage en néerlandais de Marcel Vervloesem [de l’association Morkhoven], les manuscrits de plusieurs ouvrages qui concernent la protection institutionnelle de la pédophilie en Belgique, ainsi que les pratiques criminelles de certains réseaux de la franc-maçonnerie, de la noblesse, de la finance et même du satanisme, seront édités dans les mois qui suivent. Ces éditions seront financées par Cineyrgie ».
Ce groupe, qui s’est intitulé le « collectif NNSPMDF » (Collectif « nous ne sommes pas mortes de faim »), n’est pas le seul à avoir ce dossier en main : l’asbl flamande Morkhoven, qui avait déjà fait sortir l’affaire Zandvoort (voir vidéo en bas de l’article) ou celle du réseau pédophile Temse – Madère, est aussi en train de travailler dessus.
Sans être dans le secret des Dieux, il semble que le dossier révèle de nombreuses perles, et que celles-ci remettent totalement en cause la version officielle de l’affaire Dutroux, qui était déjà bien vacillante. C’est-à-dire la théorie d’un prédateur isolé mais en bande, qui kidnappe et viole des gamines même à distance, quand lui est
en taule et Julie et Mélissa dans la cave de sa maison de Marcinelle, gardées par Martin qui bien sur n’a rien vu et rien entendu.
Le problème avec cette affaire Dutroux, comme d’ailleurs avec l’affaire Outreau chez nous, c’est que si on veut admettre la vérité judiciaire comme étant la seule vérité, nous sommes obligés d’opérer une gymnastique intellectuelle digne des funambules les plus audacieux.
L’exercice est en effet très compliqué, et c’est logique puisqu’une grande partie de la vérité doit être cachée aux yeux de l’opinion publique.
Pour en revenir à l’affaire Dutroux, le secret vise à protéger beaucoup de monde : famille royale (mais c’est désormais une tradition en Belgique, semble-t-il, de dissimuler les frasques royales au bon peuple), politiciens fascistes et affairistes, quelques militaires d’extrême droite, des socialistes, des dignitaires religieux, bref tout un microcosme de magouilleurs fascisants. Quant à la pédocriminalité, ces réseaux pédophiles qui fournissent des gamins pour les partouzes de la haute société, elle serait un moyen plus qu’un but.
Rien de tel qu’une bonne vidéo d’un magistrat en train de se taper des gamins pour le faire taire, et pourquoi pas, lui faire rejoindre la nébuleuse affairiste et fascisante qui règne sur le pays.
Tous ne sont certes pas pédophiles dans l’âme, mais la perversité sexuelle, surtout avec les enfants, semble assurer à certains une belle carrière. Et on sait à quel point l’opportunisme règne, de nos jours.
Je reprends Patrick Vanden Berghe de Cineyrgie en italique, pour illustrer quelques découvertes dont parle le collectif du Kinderberg. Mes commentaires sont à côté.
« La question n’est plus aujourd’hui de savoir, ni même de prouver que Dutroux et Martin étaient des prédateurs isolés : ils étaient aux ordres d’un cartel mafieux, qui rassemble encore aujourd’hui toute une série de magistrats sous influence, d’hommes d’affaires douteux, d’intermédiaires pervers, de sicaires déterminés et de gendarmes corrompus.
En effet, on se souvient de Michel NIHOUL, ce type bedonnant aux cheveux blancs, qui a été cité dans le dossier Dutroux comme auteur d’enlèvements, avant d’être presque totalement blanchi. Un nombre incalculable de témoignages et de PV prouvent les connexions de NIHOUL avec le milieu politique (chrétiens bien à droite surtout), mais aussi un paquet de fascistes proches de la bande HAEMERS, ce braqueur opportunément suicidé en prison avant de tout balancer à son procès, ou encore un paquet de businessman plus ou moins véreux. De l’autre côté, NIHOUL avait ses entrées chez les trafiquants de voiture et de drogue, mais aussi avec les flics chargés de ces dossiers. On peut parler de « NIHOUL connexion » car il est un lien entre la main d’œuvre et les têtes du réseau.
Réseau qui, on l’a dit, n’a pas pour but de violer et tuer des enfants malgré un vague folklore satanique, mais vraisemblablement d’amasser des quantités d’argent pour des caisses noires qui vont on en sait où. Et pour pomper le fric à cette échelle, il faut énormément de corruption et de compromission, afin que certains collaborent, que d’autres se taisent, et pour que le peuple reste bien servile. Cette dernière condition est nécessaire. C’est pourquoi une bonne vague d’attentats sous faux drapeaux type tueries du Brabant tombent à pic pour faire peur aux citoyens et pousser la société toujours plus à droite, vers la répression, la militarisation, combinées à un ultralibéralisme triomphant qui, via l’Europe où échoue une partie de notre gratin, assure à ce petit monde un train tout confort. Et remplit des comptes bancaires on ne sait où.
Nous avons pu confirmer que René Michaux, le gendarme sourd qui parvint à déjouer les efforts du juge Connerotte, était l’un des piliers de ce réseau. Simon Poncelet, le jeune policier qui avait osé enquêter sur ses fréquentations, fut assassiné dans sa caserne blindée pour n’avoir pas imité Langlois.
René MICHAUX est ce gendarme qui avait effectué trois perquisitions dans la maison de Dutroux, sans jamais voir la cache où étaient censées rester Julie et Mélissa, et qui rate aussi Sabine et Laëtitia au même endroit huit mois plus tard. Il a commis quelques autres « bourdes » énormes, ce qui ne l’a pas empêché d’être promu par la suite. Lors d’une perquisition, en décembre 1995, il dit avoir entendu des chuchotements, de même que le serrurier également sur place. Mais MICHAUX semble être également extra lucide : il a prédit deux jours avant les aveux de DUTROUX et la découverte des corps, que les petites Julie et Mélissa étaient mortes. On s’aperçoit que MICHAUX, de la brigade de CHARLEROI, était lié au trafic de voitures de Dutroux et à pas mal de magouilles locales.
Extrait du livre de Marc TOUSSAINT, "Tous manipulés":
Nous avons découvert que ce ne sont pas une trentaine, mais une petite quarantaine de témoins qui ont été liquidés par ce réseau, avec la bénédiction de certains gendarmes et magistrats que nous avons partiellement identifiés.
C’est une réalité : les témoins morts juste avant de livrer leurs témoignages se comptent par dizaines dans cette affaire. Du trafiquant de voitures de Charleroi à la membre d’une association flamande de défense des droits (Morkhoven, qui a aussi le dossier), en passant par un flic, fils de Procureur, des mafieux, une dentiste bruxelloise… la liste est très longue. De fait, les « suicides », accidents de la route et autres meurtres inopinés sur les parkings des Delhaize ont été fort commodes pour dissimuler certains faits. Le point commun de tous ces gens, c’est de savoir que l’affaire Dutroux telle qu’on nous l’a racontée n’était qu’une fable pour enfants.
Nous avons découvert que d’autres enfants, cachés par d’autres que Dutroux dans d’autres
cachettes, ont été volontairement oubliés par les toges de plomb de Charleroi, de Neufchâteau, de Liège et de Dinant.
Là, c’est une bombe. Mais hélas, ce n’est pas étonnant. En France aussi il y a plein d’enfants maltraités dans plein de caves, par plein de pervers, isolés bien sûr. Cf. affaire Claude DUNANT dite « du pavillon d’APPOIGNY » et d’autres. Toutefois, le fait d’apprendre qu’on a délibérément laissés de côté par la justice à l’époque du scandale est presque hallucinant. Et pour un peu, on ne l’aurait probablement jamais su. Affaire à suivre, donc.
Nous avons découvert que la justice ne s’est pas intéressée aux enfants qui ont transité dans les cinq ou six autres caches du réseau, et nous croyons avoir repéré l’un de ceux-là.
En lisant les PV, on comprend qu’il y avait d’autres endroits dans lesquels des enfants étaient gardés. Mais c’est encore un scoop d’apprendre que le réseau dont faisait partie notre prédateur isolé faisait tourner les enfants dans « cinq ou six caches ».
Nous avons découvert que Nihoul n’est pas le coordinateur suprême des enlèvements, mais qu’il redoutait l’un ou l’autre personnage encore plus dangereux qu’un Dutroux qui ne servait, somme toute, que l’exécutant.
Nous avons découvert que les taches de sperme et de sang retrouvées dans la geôle des fillettes, ont été analysées et identifiées sans que le violeur ne soit inquiété.
A ce propos, il faut savoir qu’on a saucissonné l’affaire Dutroux, répartie dans plusieurs parquets : les enlèvements d’un côté, le trafic de voitures de l’autre, les protections et le réseau encore ailleurs, dans le « dossier bis ». Or, ledit « dossier bis » s’est résumé à analyser, officiellement du moins, 55 cheveux parmi les 8.000 retrouvés dans la cache et la maison de MARCINELLE. L’ « enquête » n’a évidemment rien donné. Cependant, on apprend que des traces de sperme ont été retrouvées là et analysée. Si elles appartenaient à DUTROUX ou son comparse Michel LELIEVRE, la justice se serait empressée de l’annoncer à tous les médias. Ce qui ne fut pas le cas. Qui est donc à l’origine de ces traces ? Il est également surprenant d’apprendre que l’individu n’a pas été interrogé à ce sujet.
Nous avons découvert, finalement, que toutes les institutions publiques de Charleroi sont gangrénées par une mafia qui terrorise les fonctionnaires, les gendarmes, les magistrats, les témoins et les acteurs de leurs crimes.
De fait, à Charleroi la mafia est très bien implantée. Certaines centrales syndicales sont vérolées, de même qu’une bonne partie des politiques locaux, et tous ceux qui pourraient aider la mafia. L’affaire Dutroux, enfin la
vraie, montre les connivences entre trafiquants en tous genres, et certains flics et magistrats. Mais, les 500.000 pages révèlent probablement de croustillants détails dont on aurait oublié de nous faire part…
Nous avons découvert que de l’administration fiscale jusqu’aux syndicats, de la gendarmerie à la magistrature, bon nombre de responsables institutionnels ont été sucrés ou menacés pour transformer l’Etat de droit en pompe criminelle à fric ».
Nous y voilà : tout cela est un système destiné à pomper l’argent public par tous les moyens.
Et la cerise sur le gâteau, c’est qu’on apprend que certains membres du collectif en sont à se demander si Dutroux a bien commis les six enlèvements qu’on lui reproche. Il aurait même, a priori, évité la mort à certains enfants.
Dans un article précédent, Patrick Vanden Berghe évoquait un courrier de Me Magnée, l’avocat de DUTROUX, qui écrivait dans un courrier «que Nihoul n’est pas seulement complice, mais co-auteur des meurtres des fillettes », à savoir Julie et Mélissa, censées être mortes de faim dans la cave de DUTROUX à Marcinelle. L’auteur écrit ensuite que « les fillettes ont été tuées parce que des juges, des policiers et des politiciens auraient été poursuivis si elles avaient été retrouvées vivantes ».
Quant au lieu de la mort des petites Julie et Mélissa, il semble bien que ce ne soit pas la cache de Marcinelle dans laquelle elles auraient tenu une centaine de jours sans ravitaillement. Un politicien belge
toujours très en vue dont on taira le nom pour l’instant, mais qui ne va pas tarder à refaire la Une des journaux, a justement eu un accident de voiture juste à côté de ce lieu, à 2 kilomètres de chez Michèle Martin, le 18 décembre 1995, alors que les petites étaient censées être dans la cache. Le 13, justement, le gendarme Michaux est censé avoir entendu des voix dans le sous-sol de Marcinelle. Le lieu où les petites auraient été emmenées pour y être tuées, c’est ou château de la Roquette, à Valmont près de Merbes-le-Château, qui appartient à un certain Pierre FERBUS depuis 1976. D’après certains, il y aurait une grande croix en bois de 5 m de haut dans ce château. Et apparemment, c’est Jean Pierre Grafé, un ancien ministre dont moult personnes ont témoigné de ses penchants pédophiles, et qui était un ami de notre homme politique en vue, qui payait les réparations du château. Ledit château semble très difficile à vendre, et a récemment été occupé par des cultivateurs de cannabis. Il faut dire qu’il y a de la place.
témoignages sur Grafé: 27885517_Grafe_Combined
Voilà donc pour les dernières informations concernant l’affaire dite « Dutroux ».
Evidemment, au lieu de demander à ce groupe qu’il collabore avec elle, la justice sort son arsenal d’intimidations : perquisitions, interrogatoires durant des heures, probablement des écoutes aussi, et à quand l’internement, comme il semble en être décidé pour Laurent Louis, ce jeune député qui a osé demander, au vu du rapport d‘autopsie de Julie et Mélissa, comment étaient mortes ces deux petites filles ?
Pour illustrer l’ambiance, voici un extrait d’un article de ce site Cynergie datant du 29 juin, au sujet de la perquisition effectuée chez un membre de ce groupe : « Aimée possède les coordonnées de plusieurs témoins qui ont pu nous confirmer que les réseaux existent, et nous décrire leur fonctionnement. Elle se trouve également en possession de dossiers ultra-sensibles, qui mettent en cause des personnalités du monde judiciaire, du monde politique, de la police, et de la mafia belge.
Ces témoins sont aujourd’hui tous en danger. Certains membres de nos cellules aussi. Il y a déjà eu 34 morts suspectes d’autres témoins, ou de policiers trop curieux.
Je lance un appel urgent à tous les membres de la cellule de Liège et de Charleroi, pour qu’ils planquent d’urgence leurs dossiers.
Je demande au petit écureuil de faire de même, et d’organiser immédiatement l’audition de la biche : elle est en danger de mort.
Je demande au convoyeur que j’ai rencontré à Nivelles de me contacter, pour faire la jonction avec qui il sait. »
L’ambiance, donc, n’a pas changé depuis 15 ans. Dès qu’on touche aux secrets de la caste, on a des ennuis. Mais, nos amis belges semblent bien décidés à aller au bout. Et il est vrai que désormais, beaucoup trop de gens qui ne sont pas du cénacle savent de quoi il retourne, et quelles basses manœuvres doivent à tout prix être protégées en Belgique.
Pour conclure sur l’affaire Dutroux, on peut ajouter que certains craignent déjà un « procès du procès » qui risque de faire très mal.
On pourrait se dire qu’il y a de grosses différences entre l’affaire Dutroux et l’affaire Outreau. Admettons. Mais, il y a quand-même quelques points communs, même si on considère que la vérité judiciaire est la vérité.
- Deux phases médiatiques : au début, les médias suivent les investigations sur Outreau et Dutroux comme n’importe quelle affaire, c’est-à-dire sans chercher à manipuler l’opinion. Soudain, une révélation fracassante (meurtre de la fillette pour Outreau, citation de la famille royale parmi les pédophiles présents aux partouzes dans l’affaire Dutroux) fait inverser la vapeur, et d’un coup on diabolise ceux qui ont parlé, et pour ce qui est des coupables, on les transforme presque en bisounours. La vérité judiciaire m’empêche d’en dire plus.
- Parole monopolisée par les avocats, procureurs et accusés. A Outreau, l’espace médiatique a été littéralement phagocyté par les accusés (on se souvient de Marécaux, la morve au nez, pleurant sur sa vie perdue dans tous les JT de France et de Navarre) et leurs avocats (c’est là que Dupont Moretti, alias Acquitator, est sorti de sa boîte pour écraser la parole des enfants), mais aussi par le parquet, qui se permet de dire devant toutes les caméras télé, et avant le verdict du jury, qu’il « s’excuse » de ce fiasco judiciaire pour les futurs acquittés. « Du jamais vu, a souligné la presse belge ». Evidemment, les enfants, mineurs, sont protégés et c’est tant mieux. Mais, les experts, assistantes sociales et autres psys n’avaient pas le droit de s’exprimer sur l’affaire, secret professionnel oblige.
- Les fuites médiatiques. Dans le cas d’Outreau, un bel exemple flagrant de fuite médiatique, et illégale en plus, c’est Florence Aubenas, qui a publié AVANT le procès un livre défendant les futurs acquittés. Elle a elle-même reconnu devant la commission d’enquête parlementaire sur Outreau qu’elle avait travaillé à partir de morceaux du dossier d’instruction, ce qui est une violation flagrante du secret de l’instruction, mais n’a dérangé personne. Qui les lui avait donnés, ces morceaux ? Les avocats des acquittés, bien sûr. Il faut dire que les journalistes avaient le choix : il y avait 19 avocats pour 17 accusés au 1er round, 17 au 2eround (le procès en appel). Alors évidemment, avec pour base de travail quelques PV triés par les avocats de la défense, on peut
oublier toute notion d’objectivité, et cela malgré le respect que l’on peut avoir pour le reste du travail de Florence Aubenas.
- Un tabou. En Belgique, le sujet des réseaux pédophiles est resté tabou jusque dans les rédactions jusqu’à la libération de Michèle Martin, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En France, l’affaire Outreau est brandie dans les tribunaux pour faire taire les victimes : Outreau = erreur judiciaire, alors les enfants, taisez-vous. Et on oublie que 12 enfants ont été reconnus victimes. Il est toujours très interdit de rappeler que les enfants n’ont pas menti, alors que la vérité judicaire a acquitté la plupart de ceux qu’ils dénonçaient.
Faisons de la science fiction. Mais, on sait que souvent la réalité dépasse la fiction.
Imaginons qu’un réseau pédophile classique ait opéré à Outreau, comme à Angers ou ailleurs. Un réseau, cela veut dire quelqu’un qui fournit les enfants, et quelqu’un qui les consomme. De nos jours, cela veut aussi dire que des images sont diffusées, sur le web ou via des sex shops douteux, par exemple. De l’argent circule donc nécessairement, et ce ne sont pas les chômeurs professionnels d’Outreau qui avaient les moyens de se payer des partouzes avec des gosses.
Il y a donc forcément des gens de catégories socio professionnelles supérieures. Des gens qu’on n’a pas retrouvés.
Et comment masquer une réalité qui dérangerait du beau linge ? En obligeant les gens à se taire. S’il avait fallu couvrir un réseau dans l’affaire Outreau, on ne s’y serait pas pris autrement.
On a de la chance, avec Outreau on a assez peu de témoins décédés. Par contre les enfants victimes (reconnus comme tels ou pas) ont souvent été maintenus dans leurs familles pour qu’ils ne parlent pas. Ceux qui ont quitté leurs parents sont laissés tranquilles tant qu’ils se taisent, mais s’ils parlent, gare à la Justice : internement psychiatrique, prison, vie à la rue. D’autres sont à l’HP parce qu’ils ne se remettent pas de ce qu’ils ont subi et ne seront de toute manière pas des témoins crédibles devant un tribunal. On sait aussi que le fils Marécaux a dit à sa mère qu’il préférait se taire pour « profiter » de ce qu’on lui offre.
Ajoutons à cela un rouleau compresseur médiatique composé de donneurs de leçon en robe noire ultra médiatiques, de pauvres acquittés blanchis bien avant le procès en appel, et une absence flagrante des victimes, et nous avons l’affaire Outreau.
Pour revenir à la « réalité », deux des enfants victimes ont bien confirmé qu’ils sont allés en Belgique plusieurs fois, avec des acquittés, où on les amenait dans des partouzes, avec plein de gens qu’ils ne connaissaient pas. Ils ont à nouveau confirmé la réalité du meurtre de la petite fille, qui est passé pour une fable bien que trois adultes et deux enfants en parlent, et décrivent la même succession des faits, de points de vue différents.
Mais tout cela a été jeté aux oubliettes : pas le temps de chercher, pas l’envie pour certains, pas de moyens. Donc au final, tout le procès reposait sur la parole des victimes et des trois adultes qui ont avoué : Badaoui et le couple Delplanque. Parmi ces trois adultes, Badaoui a changé plusieurs fois de version, elle est passée pour mythomane éhontée, mais étrangement, on l’a crue quand elle s’est rétractée, bien que cela contredisait un nombre impressionnant de témoignages de victimes qui, elles, n’ont pas varié dans leur description des faits.
Bref.
Aujourd’hui, Badaoui est libre, relookée (vous allez voir, vous ne la reconnaitrez pas), et s’apprête à faire le tour des plateaux télés avec Dupont Moretti (qui n’est pas commis d’office et dont on se demande comment elle parvient à le payer, ou même ce qu’il fait avec elle puisqu’à l’origine il était l’avocat de celle qu’on a appelée « la boulangère »). La thèse qu’ils défendront ? Que les enfants ont menti. Que personne n’était coupable de rien, sauf elle peut-être. Pourtant, si Badaoui est mythomane, qu’est-ce qui prouve qu’elle dit la vérité à ce sujet ? On marche sur la tête, mais ça peut marcher si les gens ne cherchent pas la vérité par eux-mêmes.
C’est bizarre d’innocenter tout le monde, alors, que les Lavier (acquittés en appel) ont à nouveau été impliqués dans des affaires de mœurs avec leurs enfants, et que d’autres acquittés aient été condamnés pour des viols ou attouchements sur mineurs dans d’autres procédures. Car, le dossier Outreau a bien sûr été saucissonné lui aussi. On a limité au minimum la période d’infraction retenue, on a ignoré la plupart des victimes, on a séparé certains dossiers, en se disant qu’on verra plus tard. On a vu !
Le travail a été bien fait : aujourd’hui, dans l’inconscient collectif, Outreau est l’incarnation de l’erreur judiciaire. A tel point que des magistrats se permettent d’y faire référence lors de procès de pédophilie un peu partout en
France : les enfants taisez-vous, on ne va pas refaire Outreau !
Un autre aspect d’Outreau, moins connu du grand public, est qu’un véritable business de la défense des pédophiles s’est mis en place depuis. Car maintenant, nombre de psys, éducateurs, juges et autres professionnels du secteur, font leur beurre sur la négation de la parole des enfants victimes d’abus en particulier et des victimes de viols en général.
Ce mouvement a été injitié dans les années 70 - 80 par des psys américains qui étaient aussi de fervents pédophiles, catégorie de la population dont ils n’avaient de cesse de minimiser les nuisances. On a déjà longuement parlé d’eux sur ce site. Il s’agit essentiellement de :
- Richard GARDNER, qui a inventé le « syndrome d’aliénation parentale » (SAP). Ce truc est très utilisé par les pères accusés de viols par leurs enfants, surtout si la mère a en même temps demandé le divorce, ce qui arrive la plupart du temps. Gardner, sans jamais avoir réalisé d’étude scientifique et vérifiable sur le sujet, a un jour décrété que lorsqu’un enfant dénonce des viols ou attouchements lors d’un divorce, il ment dans 60 % des cas car il est manipulé par sa mère. Précisons que ce truc n’est toujours pas reconnu par le DSM, la bible des maladies mentales révisée tous les quatre ans. Précisons encore que Gardner, qui a toujours publié lui-même ses œuvres, a témoigné dans des centaines de procès de pédophiles pour décrédibiliser les enfants. Aujourd’hui, un psy comme Paul Bensussan, appelé en renfort à Outreau par l’avocat de Marecaux, fait exactement la même chose en utilisant le SAP qu’il cherche à faire reconnaitre. Ce psy n’a jamais vu les enfants d’Outreau, mais il ne cesse de publier des articles disant qu’ils ont menti. En réalité, les enfants mentiraient dans moins de 6% des cas (on pense à 1%), et pour les touts petits c’est beaucoup moins. Aujourd’hui, le SAP est de plus en plus décrié par d’autres spécialistes, ce qui ne semble pas déranger Bensussan.
- Ralph UNDERWAGER : un autre « spécialiste » qui a inventé le « syndrome des faux souvenirs », pédophile qui expliquait que la pédophilie est un choix « responsable » : s’après lui, « Les pédophiles peuvent affirmer avec audace et courage ce qu'ils choisissent. Ils peuvent dire que ce qu'ils veulent, c'est de trouver la meilleure façon d'aimer ». Il n’y a qu’à voir les films tournés par les pédos pour voir à quel point ils « aiment » les enfants. UNDERWAGER aussi a fait le tour des tribunaux, notamment dans l’affaire de la maternelle Mc Martin, aux Etas Unis, où des centaines d’enfants ont été violés, mais on a dit qu’il s’agissait de « faux souvenirs » induits par une psychiatre. La réalité, c’est plutôt ces victimes qui « oublient » ce qu’elles ont subi, ce qui est bien plus fréquent qu’on ne le pense (on parle de la moitié des victimes d’abus sexuels dans l’enfance), surtout dans le cas d’abus répétés.
- Douglas BESHEROV : fut directeur du National Center on Child Abuse and Neglect, tout en étant directeur du lobby patronal American Entreprise Institute. Il faisait aussi partie des propagandistes liés à la CIA, qui avaient évidemment un accès facile aux médias. Besherov expliquait doctement dans un bouquin publié par l’American Entreprise Institue, intitulé ‘Doing something about child Abuse : the need to narrow the grounds for state intervention’ (traduisible avec mon anglais médiocre comme Faire quelque chose au sujet des abus sexuels sur les enfants : la nécessité de réduire le champ d’intervention de l’Etat) que « statistiquement », la plupart des allégations d’bus sur les enfants sont des mensonges. Il a évidemment été contredit dans ses « statistiques » par moult autres spécialistes qui eux, n’ont pas accès aux médias. Et notamment par ceux qui ont publié les statistiques sur lesquelles il s’était basé. Besherov était même dangereux, puisqu’outre le fait qu’il prenait la plupart des gamins pour des menteurs, selon lui-même ceux qui étaient bien victimes pouvaient rester chez eux dans la plupart des cas, même si, précisons-le, c’est chez eux qu’ils ont été abusés. Car, selon lui, ils ne sont pas face à un « danger immédiat ». Et suite à son travail, on a vu fleurir des articles intitulés «Fausses allégations d’abus sur les enfants : est-ce que cela peut vous arriver ?’ dans Woman’s Day en 1986, ou encore ‘L’invasion des défenseurs des enfants : personne n’est en sécurité dans la guerre contre les abus’, dans Progressive en 1985…
Aujourd’hui, la norme est donc de remettre en cause la parole des enfants, même quand elle a été validée pardes
experts, et même, trop souvent, quand il y a de réelles preuves d’abus (cf. affaires du Var, de Castres, de Saint Malo, de Lyon par exemple).
Jacques THOMET, qui a mené une enquête sur l’affaire Outreau, s’est vu refuser la publication par son éditeur au dernier moment, parce qu’il craignait les procès. Le livre devait donc tellement être édulcoré que Thomet aurait seulement eu le droit de répéter la vérité judiciaire. Aucun éditeur français ne veut d’ailleurs prendre ce risque de procédures iniques et sans fin.
Thomet rappelle « l’impunité exceptionnelle des violeurs depuis Outreau », et il est temps que cela change. Comme pour l'affaire Dutroux, de plus en plus de gens se posent enfin des questions, ou savent de quoi il retourne réellement. Le combat commence.
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Vidéo sur l'affaire ZANDVOORT: