Au sujet de l'exposition pédophile à Marseille et des réactions épidermiques d'une certaine presse
Au départ, je ne comptais pas parler de cette sombre histoire d'exposition à Marseille, celle dont a parlé Wanted Pedo. Je me suis dit que c'était de la pure provocation et il était pour moi hors de question de laisser une trop grande place à cela. Mais depuis quelques jours, une certaine presse s'amuse à traiter ceux qui ont été choqués par ces photos d' "extrême droite", et à cette provocation là je me dois de réagir, parce que ça commence à bien faire.
Le site de Stu Mead, l'un des deux artistes exposés au Dernier Cri à Marseille, réserve une partie de son site web aux adultes. Dès lors, on comprend qu'on tombe dans un registre ponrographique, mais soit, après tout on a l'habitude. Certains de ses dessins sont carrément pédopornographiques, comme ceux-ci:
D'autres ont une connotation rituelle, entre satanisme et Inquisition:
Pour admirer d'autres de ses oeuvres, il y a Google Images, c'est assez édifiant.
L'autre artiste qui a été exposé est également allemand: Reinhard Scheibner nous gratifie de dessins particulièrement torturés et glauques, mais ce genre-là est loin d'être nouveau. Lui ajoute en plus une bonne dose de provocation, comme dépeindre une orgie dans un camp de concentration, par exemple. Une partie de ses tableaux ont aussi une tendance pornographique.
On se demande qui peut accrocher ce genre de chose dans son salon, en effet, et quel est le but tout cela. Sur les forums pédophiles, en tout cas, ils ont beaucoup apprécié:
Bref, Wanted Pedo a choisi d'en parler, ce que je comprends parfaitement. Il faut aussi dénoncer cette propagande pédophile destinée à banaliser, à "normaliser" la pédocriminalité. Une pétition a été lancée il y a une semaine afin d'interdire ces artistes en France, pétition qui a recueilli 20.000 signatures en 7 jours.
Du coup, une autre pétition a été lancée en face il y a 4 jours, intitulée "Un Dernier Cri contre la censure", et celle-ci a recuilli 2.600 signatures.
L'exposition, intitulée "Vomir des yeux", s'est achevée le 27 août, après être restée plusieurs semaines dans la galerie. Elle a probablement fini plus tôt que prévu suite à des réactions de plusieurs élus FN.
Contre attaque
On sent bien que le clan des pédophiles est inquiet ces derniers temps. Que les citoyens commencent à critiquer un Cohn Bendit, un Mitterrand, un Lang, un Polac, un Matzneff, qu'ils commencent à s'intéresser aux tendances sexuelles de nos dirigeants semble agacer un certain microcosme.
Après le procès de Daniel Legrand à Rennes, on a été traités de "révisionnistes", d' "extrême droite", de "secte", d' "allumés du missel"... Tout cela pour éviter de répondre sur le fond, parce que nous, nous avançons des arguments.
Bref, voilà que ce même microcosme semble aujourd'hui s'inquiéter de la réaction des citoyens face à cette exposition à Marseille, et des journalistes n'ont rien trouvé de mieux que de qualifier les citoyens choqués d' "extrême droite". Une accusation absolument grotesque, tout cela parce que le site d'Alain Soral a publié, il y a un an de cela, un communiqué de Wanted Pedo [1].
Du côté du Monde, on nous explique que l'organisateur de l'expo craint que son atelier ne soit vandalisé, et que l'ambiance serait tendue: "Menaces par téléphone et sur Internet, pétition demandant la fermeture de son lieu, appel à manifestation devant sa porte samedi prochain… Jusqu’au sénateur et maire Front national du 7e secteur de Marseille, Stéphane Ravier, qui, sur Twitter, interpelle les tutelles à son propos". S'il y a eu des menaces par téléphone et sur Internet, il n'y a qu'à déposer plainte.
Sur un obscur webzine appelé Buzzfeed, un dénommé Sénécat a poussé le bouchon jusqu'à revenir sur le procès de Rennes: "Le site Wanted Pedo n’est en effet pas un simple site de "lutte contre la pédophilie". Sous cette étiquette, l’association fait par exemple partie des "révisionnistes" d’Outreau, qui dénoncent un "complot pédophile". L’association a également été pointée du doigt par le site Debunkers de Hoax pour avoir diffusé de fausses informations".
Difficile de faire plus "complotiste"... Ceux que ce pseudo journaliste qualifie de révisionnistes sont en fait les citoyens venus soutenir les frères Delay, reconnus victimes par la justice (certes pas victimes de Legrand, mais de quatre adultes). Et cette expression de "complot pédophile", je l'ai déjà lue quand L'Express m'a accusée de parler moi-même de "complot pédophile" au sujet de l'affaire Dutroux. Or je n'ai jamais utilisé cette expression: comme je l'ai dit, la réalité est bien plus compliquée qu'un "complot pédophile".
Sénécat continue en assimilant Wanted Pedo à Soral, et même tous ceux qui se battent contre la pédocriminalité, puisqu'il parle de "mouvance Soral".
Un peu facile, mais Aubenas avait déjà fait le coup pendant le procès de Rennes: le seul "anti pédophile" auquel elle a donné la parole durant les trois semaines procès était Alain Soral, et il n'était même pas présent sur place alors que les Wanted Pedo, Jacques Thomet, Jacques Cuvillier, moi et bien d'autres y étions. Le but de la manoeuvre était clair: réduire tout le mouvement de soutien aux victimes à des fachos adeptes du gourou Soral, décidément bien pratique pour servir d'épouvantail et tenter de décrédibiliser ce combat.
Enfin, l'Albert Londres de Buzzfeed nous cite comme source pour attaquer Wanted Pedo le site Debunker de hoax, qui gobe absolument toute la propagande mais prétend s'attaquer plus sépcialement à l'extrême droite, grand bien lui fasse. Sauf qu'il ne s'agit en aucun cas d'une source sérieuse.
Mais, le tout premier média qui a rebondi face aux réactions contre l'exposition sur les réseaux sociaux était Les Inrocks, journal qui appartient au vice président et associé de la banque Lazard Europe.
Le titre était pour le moins tape à l'oeil, du genre à faire trembler le bobo dans son studio parisien: "La Friche de la Belle de Mai dans la ligne de mire de la fachosphère".
On n'attendait pas une grande subtilité de ce journal sans intérêt, mais tout de même. Assimiler les gens indignés sur les réseaux sociaux à une "fachosphère" est pour le moins réducteur. Mais, cela arrange peut-être ces défenseurs de l'art pédophile, qui semblent apprécier cette expo, de mettre tout le monde dans le même sac.
Ce n'est en tout pas comme cela qu'on pourra ouvrir le débat.
L'auteure de ce texte dénonce "la multiplication des atteintes physiques ou verbales à l’encontre d’un art contemporain considérée comme dangereux par une frange de plus en plus visible de fachos décomplexés". Il n'est pas question de critiquer "l'art contemporain", ce procédé réthorique est fallacieux. On ne parle pas d' "art" ni même "d'art contemporain", mais d'incitation à la pédophilie.
Et le fait que fdesouche et des élus d'extrême droite aient réagi également ne signifie pas que l'indignation n'appartient qu'aux fachos. D'ailleurs, il y a plutôt de quoi s'inquiéter, après l'épisode du plug anal de McCarthy sur la place Vendôme, que personne ne s'indigne dans le petit monde parisien. Il faut vraiment n'avoir aucune conscience de ce que représente un viol pour un enfant, pour défendre ce genre de provocation.
Personnellement je suis contre la censure, mais ce genre d'oeuvres pédophiles me semble particulièrement toxique à une époque où à peine un violeur sur 100 va en prison, et où un enfant qui se plaint d'avoir été violé a à peine une chance sur 16 de voir son agreseur condamné.
Nous vivons dans un pays où le drame de la pédocriminalité est largement nié, et je trouve dangereux qu'on laisse se propager ce délire soi-disant provocateur mais certainement pervers. Comment un type qui se fait pincer pour avoir téléchargé des images pédopornos peut-il comprendre que lui est condamné, mais pas ces "artistes"?
Décalage
C'est en tout cas assez drole de lire les commentaires indignés des lecteurs à la suite des articles de la presse commerciale, qui défendent tous cette expo. Ici sur un site belge:
Ou ici à la suite du torchon sur Buzzfeed:
"Ceci est de la peinture, ou de l'illustration, du dessin, de l'art", nous disent les gens qui défendent les deux artistes. Sauf que l'apologie de la pédophilie reste interdite pour le commun des mortels, on se demande pourquoi les artistes (et encore la qualité artistique des oeuvres de ces deux-là laisse perplexe) pourraient illustrer des actes sexuels impliquant des mineurs, et les étaler en public.
En effet, si on interdisait réellement l'apologie de la pédophilie en France, Matzneff aurait du être censure, de même que Frédéric Mitterrand, Polac et d'autres, qui en plus ont écrit leurs romans érotisés à la première personne.
En tout cas il semble y avoir un certain décalage entre le ressenti des citoyens et celui de ces grands journalistes qui ont pris fait et cause pour ces deux "artistes". On attend que les Cohn Bendit & Co montent au créneau, comme quand ils ont défendu Polanski, comme récemment quand Jack Lang a "condamné" l'interdiction d'un film explicitement pornographique aux moins de 18 ans.
Selon l'ancien ministre de la Culture, il y avait là un "risque de régression", comme si sexualiser les mineurs toujours plus sans leur donner les garanties de sécurité était une avancée de notre civilisation. Mais il est vrai que pour lui, "La sexualité puérile est encore un continent interdit. Aux découvreurs du 21ème siècle d'en explorer les rivages".
Bref, ce qui choque les électeurs ne va pas forcément choquer leurs élus, ni les journalistes qui les abreuvent de propagande stérile à longueur d'articles et d'émissions.
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Ce qui est drôle dans cette histoire, c'est que ceux qui dénoncent la censure (ces médias qui montent au créneau) sont justement en train d'essayer de censurer les critiques en les assimilant une "fachosphère" indifférenciée. Le but est d'empêcher tout débat, et cela on l'a bien compris. Nous, on aimerait bien que pour une fois, on nous réponde sur le fond. En l'occurrence, avec cette expo, la question est: jusqu'à quand va-t-on tolérer qu'il y ait deux poids, deux mesures en matière d'incitation à la pédophilie? Et accessoirement, pourquoi cette exposition ne choque-t-elle que les braves gens?
[1] "Max, le porte-parole de l’association, est également proche de la mouvance Alain Soral - Dieudonné. Il a signé un communiqué publié sur le site du premier, Égalité et Réconciliation, en juin 2014, où on le voit exécuter le "au-dessus c’est l’soleil", un signe inventé par le second.", pouvait-on lire sur le net.