Pour la FED, les banques US doivent "développer le crédit"
Finance toujours, avec le dernier délire de la FED, la réserve fédérale US. Comme pour enfoncer le dernier clou, histoire d’être bien certains que la crise subprime détruire tout le système « monétaire » actuel, la FED vient d’expliquer que pour elle, le plus important c’est que les banques continuent à émettre du crédit. Comme d'habitude c'est suicidaire, mais comme l'orchestre du Titanic, ce n'est pas le moment d'arrêter...
La FED, c’est la banque centrale US, créée officiellement pour émettre la monnaie. A l’origine, ce sont quelques banquiers qui ont profité d’une crise financière au début du siècle, pour pousser en 1913 le président Wilson (mis au pouvoir pour cela) à transférer la création monétaire de l’Etat vers les grande banques, réunies dans ladite FED. Les banques derrière cette idée géniale sont les banques liées à Rothschild, comme JP Morgan, Kuhn & Loeb, ou aux Rothschild, et quelques hommes clé comme Paul Warburg, de la banque allemande Warburg.
La FED est créée comme une sorte de cartel de banques, comme la banque centrale française, ou anglaise, ou allemande. Réunies, ces banques décident d’émettre ou non du crédit, et donc finalement de la monnaie. Elles prêtent aux Etats, elles prêtent aux autres banques, et encaissent des intérêts sur de la argent qu’elles ont créé pour l’occasion. Ingénieux n’est-ce pas…
Les plus grosses banques actionnaires de la FED, au début, sont donc :
Ainsi, ces banques ont pu accumuler une bonne partie de l’or mondial, et décréter ensuite (avec Bretton Woods), que le dollar était la monnaie de référence pour toutes les autres monnaies, et que seul le dollar sera basé sur l’or, puis sur rien du tout.
Aujourd’hui, en jouant essentiellement sur les taux d’intérêt, c’est elle qui décide de la politique monétaire des Etats-Unis. Elle gère aussi le système des banques US. Divisée en 12 banques régionales dont la plus importante est celle de New York, avec le plus gros paquet de lingots du monde (dont très peu appartiennent aux US), elle a un fonctionnement assez opaque. Mais dans ces banques régionales, on retrouve les Lehman de Lehman Brothers, Rockefeller, Rothschild, JP Morgan, les Harriman, les Lazard, les Warburg, ou Jacob Schiff, passé à la tête de multiples banques déjà citées.
Comme pour la BCE, le but officiel est de contenir l’inflation, honnie des néo libéraux.
Depuis, la FED n’a jamais empêché une seule crise, bien au contraire. Du krach de 1929 à la crise subprime, c’est bien elle qui provoque les crises en restreignant d’un coup l’émission de crédit (donc de monnaie). Comme ça a été le cas avec la crise subprime.
Pour la crise subprime, qui a vraiment commencé en avril 2007, il faut remonter à mi 2006, quand, après une réunion du Bilderberg, le président de la FED a dit 5% des ménages américains vont perdre leur logement ». A cette époque, pourtant, tout allait bien : les crédit hypothécaire explosaient, les taux restaient bas, et rien ne laissait encore présager que « 5% des ménages US » seront à la rue sous peu. Là où c’est intéressant, c’est que le seul qui pouvait savoir ça est aussi le seul qui pouvait l’empêcher, ou pas.
En avril 2007, paf, la FED augmente fortement ses taux d’intérêt, ce qui limite la demande de crédit, donc de « monnaie », et l’économie se contracte : les banques ne prêtent plus quand elle s’aperçoivent qu’elles ont misé sur des crédits pourris. Etc.
Si on ajoute à cela que, pour limiter l’inflation tout en maintenant une croissance décente, la FED a cherché à limiter à mort l’augmentation des salaires. Alors pour que la consommation des ménages continue à augmenter, on a développé le crédit. Sauf que les ménages US se retrouvent les plus endettés du monde, à près de 140% avant la crise subprime.
Certains, candides, parlent d’ « incompétence » des chefs de la FED. On peut aussi pencher pour l’autre solution : ce sont des escrocs.
Et puis, ça nettoie le paysage bancaire : seules les plus grosses banques survivront à la crise subprime, même si les banques centrales réinjectent des centaines de milliards comme en août 2007, ça ne suffira jamais à boucher les gouffres dans les comptabilités.
Quoi qu’il en soit, cette semaine Ben Bernanke, patron de la FED, présent aux Bilderberg depuis qu’il est à ce poste, a dit que pour « continuer de croître », les banques doivent « developper le crédit ». A priori donc, les taux d’intérêt vont de nouveau baisser pour favoriser le recours au crédit. On en est à 2,25%, ce qui favorise l’inflation, et menace l’euro d’atteindre des sommets (on est à 1 euro pour 1,60 $).
Chose extrêmement cohérente, la BCE, elle, reste dans la perspective d’une augmentation des taux, justement pour comprimer le crédit et limiter l’inflation (on est à 4,25%). C’est d’ailleurs pour ça que l’immobilier se casse la figure, les prix baissant à cause du manque d’acheteurs potentiels (à cause de la restriction de l’accès au crédit).
Côté FED, donc, on n’a manifestement pas compris la leçon des subprime puisque le crédit reste le seul levier auquel la FED envisage de recourir, pour se relever d’une crise due à des excès de crédit. En plus, les rares investisseurs privés aptes à éviter la faillite à certaines banques semblent avoir de plus en plus peur d’investir dans des établissements dont on ne connaît pas le montant exact des dettes ni du passif. Ses taux ont ainsi baissé de plus de 3% depuis septembre 2007.
On a donc deux stratégies opposées, contre productives l’une par rapport à l’autre. Même l’Express s’inquiète d’une « guerre monétaire » qui sera forcément dommageable à tout le monde, comme on a toujours pu le constater, notamment après 1929, suite au krach dû à à la spéculation et à un très fort excédent de monnaie (bulle monétaire, un peu comme la bulle du crédit aujourd’hui). Comme pour le krach de 1929, c’est parce que, après avoir financé à crédit plus de la moitié des placements faits à la bourse de New York au cours de l’année 1928, c’est parce que le FED au fortement augmenté ses taux d’intérêt (de 3,5 à 6%) que l’économie s’est tout d’un coup contractée. Ainsi, en 1933 il y a 25% de chômeurs aux Etats Unis, et plus une seule grève.
Mais peut-être est-ce le but poursuivi ?